Réponses
Images en Dermatologie
•
Vol. X - n° 3
•
mai-juin 2017
113
Quiz 1
Cas clinique
b. Des cas d’hépatites surviennent, mais plutôt à long terme.
FAUX, ils surviennent essentiellement en début de traitement,
d’où l’intérêt d’avoir un bilan sanguin de référence.
c. La dysgueusie est l’effet indésirable cité
par les patients comme le plus gênant (avec les crampes).
VRAI, la dysgueusie est retrouvée dans environ 54 % des cas.
d. L’alopécie est d’apparition rapide
mais régresse totalement à l’arrêt.
FAUX, elle se développe progressivement, mais peu de patients
conservent une bonne densité capillaire à 6 mois. La fréquence
est de l’ordre de 62 à 65 %. Des cas d’alopécie persistante à
distance de l’arrêt du traitement sont décrits.
e. Nous ne disposons pas de traitement efficace
pour soulager les crampes induites.
VRAI, les différents traitements proposés sont généralement
décevants, mais les crampes sont l’effet indésirable qui
disparaît le plus vite à l’arrêt du traitement (généralement
entre 15 jours et 1 mois).
■
4. Le patient vous demande la durée de traitement :
a. Durée de 6 mois.
FAUX, il n’y a pas de durée établie, le traitement est poursuivi
jusqu’à réponse complète ou stabilité ou intolérance.
b. Durée guidée par la clinique, mais au moins 6 mois.
VRAI, il est rare de traiter un CBC localement avancé en moins
de 5 à 6 mois.
c. Jusqu’à négativité d’une biopsie
attestant de la réponse complète.
FAUX, une biopsie ne garantit pas l’absence de récidive, même
en cas de biopsies multiples.
d. Durée variable, avec possibilité de réaliser des pauses.
VRAI, voilà le message à donner au patient. Dans les essais
cliniques, l’analyse des données des patients ayant réalisé
des pauses ne semble pas montrer d’incidence sur la réponse.
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5. À 6 mois, 90 % de la lésion a régressé,
mais il persiste une zone bourgeonnante. Selon vous :
a. Il peut s’agir d’une zone de résistance primaire.
FAUX, on parle de résistance primaire lorsqu’on n’obtient pas
de réponse sous traitement (réduction < 30 %).
b. Il peut s’agir d’une zone de résistance secondaire.
FAUX, on parle de résistance secondaire lorsqu’après une
réponse initiale, la tumeur “re-progresse”.
c. Vous décidez de réaliser une biopsie pour
éliminer un carcinome épidermoïde.
VRAI, toute évolution défavorable sous vismodégib doit faire
suspecter un foyer de carcinome épidermoïde.
d. Vous proposez l’exérèse de la zone
résiduelle et l’arrêt du vismodégib.
VRAI, attitude qui se rapproche de l’utilisation du vismodégib à
titre néoadjuvant, actuellement en cours d’évaluation dans un
essai multicentrique (VISMONEO).
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6. Le traitement est arrêté après 10 mois pour réponse
complète clinique. Les nodules pulmonaires ont régressé.
Quelle interprétation en faites-vous ?
a. Cela est en faveur du caractère métastatique du CBC.
VRAI
b. Cela est normal car le vismodégib est efficace
également dans les métastases.
VRAI, même s’il est moins efficace que dans les CBC localement
avancés (taux de réponse de l’ordre de 67 %), avec un taux de
réponse objective (réponses complètes + partielles) dans les
CBC métastatiques variant de 37 à 47 %, sur la soixantaine de
patients des études ERIVANCE et STEVIE.
c. L’atteinte pulmonaire est fréquente
dans les CBC évolués.
FAUX, le CBC reste un carcinome à malignité essentiellement
locale. On retrouve moins de 300 cas de CBC métastatique dans
la littérature : il s’agit surtout de CBC de topographie cervico-
faciale, et les sites métastatiques les plus fréquents sont
ganglionnaires, pulmonaires et osseux.
■
7. Le patient vous montre sa fille de 30 ans qui présente
une dizaine de lésions cutanées suspectes et des pits
palmaires :
a. Vous portez le diagnostic de syndrome de Gorlin.
VRAI, mais il existe un certain nombre de critères pour
correspondre à la définition faisant intervenir des critères
majeurs : CBC avant 20 ans ou grand nombre de CBC par rapport
à la photoexposition/kyste odontogénique avant 20 ans/ pits
palmo plantaires/calcification faux du cerveau/médullo-
blastome/antécédent familial de Gorlin au 1er degré ; et des
critères mineurs (anomalies osseuses, oculaires, etc.).
b. Le diagnostic de syndrome de Gorlin doit
être confirmé par une analyse génétique.
VRAI, il s’agit d’une maladie génétique autosomique dominante
par mutations du gène PTCH1.
c. Vous la rassurez car le vismodégib est efficace
dans les syndromes de Gorlin.
VRAI, le vismodégib permet une réduction de la taille des CBC et
empêche l’apparition de nouveaux CBC dans les syndromes de
Gorlin ; malheureusement, les récidives apparaissent à l’arrêt
du traitement ; le taux de résistances secondaires semble
néanmoins réduit.
d. Vous lui prescrivez du vismodégib
en traitement discontinu.
FAUX, le vismodégib n’a pas d’AMM dans les syndromes de Gorlin
(à moins qu’il n’existe un CBC localement avancé) ; bien que
des schémas de prises intermittentes soient étudiés (étude
MIKIE), ils ne sont pas non plus validés dans l’AMM actuellement.
S. Monestier déclare avoir des liens d'intérêts avec Novartis et Roche.