1961 : Alfred Bandura : influence du modèle sur le comportement des enfants
1965 : Robert J.Zajonc : la présence d’autrui a un impact fort, positif ou négatif, sur la performance
1968 : B.Latané et J.M. Darley : la présence d’autrui rend les comportements d’aide plus hésitants
1963-1974 : Stanley Milgram met à jour les processus de soumission à l’autorité
1969 : Serge Moscovici : une minorité organisée et déterminée peut avoir plus d’influence qu’une majorité molle
1970 : Kiesler : théorie de l’engagement ou théorie de la manipulation
Quelle définition donneriez-vous de la psychologie sociale ?
Dans une acception extrêmement large, la psychologie sociale s’intéresse à la nature du conflit, au sens de tension,
entre l’individu et la société, à une relation en contexte, qui implique des rapports entre groupes situés dans des
contextes sociaux et partageant des référents symboliques.
Quelles sont les approches développées au sein de votre laboratoire ?
Un de nos axes de recherche est la pensée sociale en contexte. Nous nous intéressons aux effets contextuels des
situations que l’on étudie. Comment les acteurs pensent leur réalité en termes de représentations sociales ? Comment
théorisent-ils leur quotidien ? Comment vont-ils penser par exemple leur rapport à la santé, à la maladie, à la parenté, ou
à la ville ? Qu’est-ce qui est considéré comme étant une situation d’insécurité dans la ville, comme un acte violent ?
Comment la cartographie mémorielle de l’espace influence la perception, l’usage et le vécu de la ville ? Nous nous
intéressons également à la question de la temporalité, de la mémoire collective, aux déterminants psycho-sociaux de
comportements de santé, à la prise de décision partagée, etc.
L’autre axe principal de recherche de notre laboratoire concerne la psychologie du travail à proprement parler : la
question du stress, de la souffrance au travail, des risques psychosociaux dans les lieux ou les relations de travail, des
mutations technologiques, le poids des organisations type hospitalière dans l’attribution des soins par exemple.
Quelles sont les méthodes que vous déployez pour répondre à la demande sociale qui vous est adressée ?
Cela peut être l’expérimentation en milieu social ou en laboratoire ou un dispositif classique d’enquête mais inséré dans
les propriétés contextuelles de l’étude. Nous sommes souvent dans une logique ingénieuse de triangulation, c’est-à-dire
de croisement et d’adaptation de telle ou telle méthode à la situation sociale qui fait l’objet de l’étude et aux
caractéristiques de la population. Nous avons un certain nombre de méthodes (p.ex. cartes associatives, cartes
mentales, focus groups, etc.) que nous essayons de déployer sur des objets de recherche très divers (aussi éloignés que
la justice et la parenté par exemple).
Pouvez-vous nous donner des exemples de recherches que vous avez menées pour une collectivité locale ?
Pour la Ville de Lyon par exemple, nous avons réalisé une étude sur le thème de la sécurité et de la prévention sociale
auprès des populations installées au centre d’échange de Lyon Perrache. Cette recherche aboutit actuellement à
l’élaboration d’une note d’aide à la décision et à des préconisations. Toujours pour la Ville de Lyon, grâce à un
financement de la Mission Droit et Justice, nous avons réalisé une étude au sein des Maisons de Justice et de Droit et
des Boutiques du Droit sur la problématique de l’accès à la justice et au droit, notamment la question du non recours au
droit. Pourquoi des personnes qui ont un droit à la justice n’y recourent-elles pas ? D’autres projets sont en cours pour la
Ville, que cela soit sur le perfectionnement d’outils de veille pour mesurer l’insécurité et appréhender le climat urbain, ou
encore, avec la Mairie de Lyon et le Musée Gadagne, sur la mise en place de recueil de mémoires urbaines dans le
cadre du futur Pôle de la soie et des canuts.
Quel est votre retour d’expérience sur ces travaux collaboratifs avec une collectivité ?
Nous sentons que nous interagissons de mieux en mieux avec le tissu socio-économique, à travers le renouvellement
d’un certain nombre de partenariats, des demandes qui nous sont adressées et qui sont mieux cadrées par rapport à nos
compétences et méthodologies. Des institutions comme la Région Rhône-Alpes, le Grand Lyon, la Ville de la Lyon, la
DRAC, l’APEC, l’ANR, le Cancéropôle (CLARA), mais aussi des acteurs privés comme Renault Trucks se tournent vers
nous. Avec certains partenaires, nous entrons dans un processus relativement bien rôdé maintenant. Le travail de
re-problématisation des questions qui nous sont posées, la participation des partenaires eux-mêmes au processus de
recherche se mettent bien en place. En revanche, si nous sommes l’objet d’une demande sociale, de terrain, on ne se
voit pas toujours attribuer les soutiens financiers nécessaires à la réalisation des travaux de recherche demandés. C’est
nous-mêmes, souvent, qui devons aller chercher les financements.
Sur quel type de rendu aboutissent vos travaux ?