LE
NOM
DU
BISON
EN
GREC
ET
EN
LATIN
569
Phèdre de Sénèque,
au
vers
64,
dans une adresse àDiane àla fin du mono-
logue initial d'Hippolyte
(8).
Un
peu après Sénèque, Pline l'Ancien cite par deux fois
le
même animal
sous le
nom
bison (VIII,38 et XXVlII,159 ;en outre, une mention dans
le
sommaire de l'œuvre: 1,8,15). Dans le premier passage
(9),
il
indique que,
parmi les animaux de Germanie,
les
seuls qui soient dignes d'être signalés
sont
les
«bisons àcrinière et
les
aurochs» (bisontes, uros); dans le second
passage
(10),
il
affirme que
les
Grecs ne connaissaient pas l'animal.
Martial est le troisième Latin àciter
le
nom
uison, qui apparaît àtrois
reprises dans
ses
épigrammes (Spect. XXII,lO ;1,104,8; IX,57,1O).
La
première
attestation, tirée des Spectacula (Il), figure dans
la
description
du
combat
qu'un
rhinocéros livre dans l'arène àd'autres animaux sauvages, dont
un
bison;
la deuxième fait, elle aussi, allusion aux spectacles d'animaux, la troisième
aux ex,positions.
Enfin, plus tardivement, le même mot apparaît chez Solin
(12)
(Ille
s.), puis
chez Isidore de Séville
(13)
(VIe
S.).
Solin reproduit très certainement Pline.
La
mention
du
bison, qui prend place dans une description de la Germanie
et de sa faune, est précédée et suivie d'autres informations sur cette région,
manifestement tirées de Pline: en XX,3 chez Solin sont cités
les
oiseaux dont
les
plumes luisent la nuit, que Pline évoque en X,132 ; à la suite des bisons
(XX,5) Solin cite
les
aurochs, en des termes empruntés àPline lui-même
(8) TIbi dant uariae pectora tigres /tibi uillosi
terga
bisontes /latisqueferi cornibus
uri (Phaed.
63-65).
(9)
Ceterorum animalium, quae modo conuecta undique Italiam contigere saepius,
formas nihilaUinet scrupulose
referre.
Paucissima Scythia gignit inopiafruticum, pauca
contermina i/li Germania, insignia tamen boum ferorum genera, iubatos bisontes
excellentique et ui et uelocitate uros, quibus inperitum uolgus bubalorum nomen
inponit, cum
id
gignat Africauitulipotius ceruique quadam similitudine
(VIII,
38).
(10)
Nec uros aut bison
tes
habuerunt Graeci
in
experimentis,. quamquam bouefero
refertis Indiae siluis
(XXVIII,
159).
(11)
Ille tulit geminos facili ceruice iuuencos, /illi cessit atrox bubalus atque uison
(Spect. XXII,9-1O).
(12)
In hoc tractu sane et
in
omni septentrionis plaga uisontes frequentissimi, qui
bouisferisimiles, saetosi
colla,
iubas horridi, ultra taurus pernicitate, capti adsuescere
manu nesciunt. Sunt et
uri,
quos imperitum uulgus uocat bubalus, cum bubali paene
ad
ceruinam faciem
in
Africaprocreentur (Collectanea rerum memorabilia XX,4-5).
(13)
Germania
post
Scythiam inferiorem aDanubio inter Rhenum fluuium
Ocea-
numque cone/usa cingitur aseptentrione et occasu Oceano,
ab
ortu uero Danubio,
ameridie Rheno flumine dirimitur.
Terra
diues uirum
ac
populis numerosis
et
inma-
nibus,. unde et propter fecunditatem gignendorum populorum Germania dicta
est.
Gignit aues Hyrcanias, quarum pinnae nocte perlucent
,.
bisontes quoque feras et uros
atque alces parturit. (Etym. XIV,IV, 4).