était due à une difficulté de visualiser le trajet
anormal de la coronaire et parfois même sa
naissance en coronarographie. Dans une étude
comparative similaire réalisée par Datta[20], 17
des 20 patients ayant subi une coronarographie
(n=16) et une échocardiographie (n=1) ont été
adressés pour un coroscanner complémentaire.
La coronarographie avait montré la naissance
anormale des coronaires mais ne précisait pas
leur trajet. Dans un cas, la naissance anormale
avait étédiagnostiquée fortuitement au scanner
multidétecteur. Dans un autre cas, la localisation
de la fistule artério-veineuse n’avait pas été
identifiée en coronarographie. Avec le scanner
multidétecteur, la détection des anomalies
occultes ou non hémodynamiquement
significatives a augmenté l’incidence des
anomalies des coronaires: de 0,7% à 18,4%
[21].Selon les recommandations nord-
américaines, malgré l’irradiation et la nécessité
de l’utilisation de produit de contraste iodé, le
scanner est l’un des meilleurs moyens
d’imagerie dans le diagnostic des anomalies
coronaires connues ou suspectées (Classe II,
niveau d’évidence C)[22].
Il existe quatre types d’anomalies de trajet:
interartériel (Fig 1 c et d), rétro-aortique (Fig. 2 a
etb)ou rétrocardiaque, pré-pulmonaire ou
précardiaque et intraseptal ou sous pulmonaire.
Le trajet inter artériel par passage de la coronaire
entre le tronc de l’artère pulmonaire et l’aorte
ascendante avec compression artérielle entre les
2 gros vaisseaux peut être responsable d’une
mort subite. Ilest dit « tueur » (fig. 1) : il est
responsable à l’effort d’un spasme artériel par
fermeture de l’angle entre le trajet coronaire
etson ostium ou clapet ostial, de troubles du
rythme paroxystiques et de cardiopathie
ischémique chronique[16]. La symptomatologie
est représentée par des précordialgies, une
tachypnée, des troubles du rythme et des
syncopes[1, 9, 11].Cette compression
segmentaire coronarienne en systole peut être
suspectée en coronarographie mais est très bien
mise en évidence au scanner multidétecteur[23].
Selon Eckart [10], 33 % des morts subites non
accidentelle chez l’adulte jeune sont d’origine
cardiaque avec notamment une naissance de la
coronaire du cusp controlatéral avec un trajet
inter artériel entre l’aorte et artère pulmonaire
(« trajet tueur »). Il est donc impératif de
distinguer ce trajet inter-aorto-pulmonaire avec
risque léthal du trajet intraseptal qui est en
général bénin. La coronarographie ne peut
distinguer précisément le trajet inter-aorto-
pulmonaire du trajet intraseptal [5].Au
cathétérisme cardiaque, le trajet intraseptal est
soupçonné lorsque l’artèrecoronairese dirige vers
le bas en dessous de la cristasupraventricularis
(« Hammocksign » ou signe de hamac des anglo-
saxons) et est entourée par le myocarde [5,30].
Les facteurs pronostiques des anomalies de
naissance et de trajet des coronaires sont très
bien visualisés au scanner multidétecteur. Il
s’agit d’un trajet coronaire proximalintramural
fixant le segment intra-pariétal par rapport aux
autres structures et majorant le phénomène de
clapet ostial à l’effort. La dominance du réseau
coronarien constitue également un facteur
pronostique de ces anomalies congénitales.Une
coronaire tueuse dominante ou unique majore le
retentissement hémodynamique en cas de trajet
inter-artériel. L’angulation du trajet proximal de
la coronaire par rapport à l’aorte représente aussi
un facteur pronostic. En effet, une angulation
excessive du trajet proximal de la coronaire
droite avec l’aorte associée à un trajet haut et
tortueux en chicane(« Shepherd’scrook » avec
« kinking » des anglo-saxons) rend difficile le
cathétérisme de la coronaire avec une prévalence
d’environ 5% [7]. D’autres facteurs pronostiques
sont : l’existence d’une sténose ostiale (fig.1e),
d’un orifice de naissance en forme de fente ou
d’un segment intramural aortique (différent du
pont myocardique) [7, 21].
En effet, en coronarographie, plusieurs méthodes
ont été proposées pour la détermination des
trajets aberrantsdes coronaires [24, 25].
Ishikawa[24], a proposé une méthode basée sur
l’analyse de la courbure initiale de l’artère
coronaire. Avec sa méthode, jusqu’à 50 % des
trajets proximaux n’étaient pas correctement
identifiés.Serota[25] a alors élaboré une méthode
rapide « the dot and eyemethod » (la méthode du
point et de l’œil) pour déterminer le trajet
proximal des coronaires.Serota[25] a rapporté
100 % (n=14) de détermination correcte de trajet
anormal du tronc commun naissant du sinus
coronaire droit.Les éléments angiographiques
selon le type anatomique des anomalies
FA Salami et al
J Afr Imag Méd 2014; 6 (3):56-64