Pan — exPosition ColleCtive 19 août — 27 noveMbRe 2016

« Il est tout aussi paradoxal de parler de l’humain
par le truchement de l’animal, que de représenter
le divin, qui par définition est invisible et se situe
au-delà de la matière. Dans une société où les
croyances sont ébranlées et que l’humain est en
quête perpétuelle d’identité, j’ai choisi de me rat-
tacher au Dieu mythologique grec Pan en ce qu’il
représente à mon sens cette image de la dualité
entre imaginaire et réel, désir et absence de désir,
présence et absence, harmonie et panique, homme
et animal et qu’il nous raccroche à des valeurs et
mythes parfois oubliés. J’ai donc envie de raconter
un récit à l’image du mythe, mais un récit multiple,
à plusieurs facettes, raconté par les artistes qui,
comme moi, se sont replongés dans la mythologie
panienne. Ceci nous permettra d’envisager ainsi de
manière renouvelée ce mythe vieux de plus de 20
siècles et d’aborder par son intermédiaire des thé-
matiques contemporaines ».
Corinna Weiss
CHLOÉ JULIEN (1985, France 1
Chloé Julien s’affaire à retrouver dans son œuvre
le mythe d’Echo. Furieux que la nymphe Echo lui
résiste, Pan appela l’aide des bergers et des chevriers
qui disséminèrent toutes les parties de son corps
autour de la terre, constituant donc le récit sur
l’écho que l’on a aujourd’hui. Le travail de Chloé
Julien aborde de manière parfaite cette sexua-
lité fragmentée et fait tout à fait référence
au mythe d’écho. Elle créera trois pièces spéciale-
ment pour l’occasion.
www.chloejulien.com
DENIS ROUECHE (1986, Suisse) 2
Denis a cherché un lien entre la nature et la panique
qui découle tout naturellement par terminologie du
dieu Pan. Comment la panique peut être transpo-
sée de manière contemporaine ? Denis Roueche la
présente comme des troncs, accrochés les uns aux
autres, à la manière d’une dynamite.
www.denisroueche.ch
LUCIE KOHLER (1985, Suisse) 3
Son travail est basé sur l’altérité et à la représen-
tation simplifiée et déformée faite d’une culture
par une autre culture. En utilisant des symboles,
des représentations, des clichés de cultures diffé-
rentes, Lucie Kohler invente de nouvelles fables, de
nouveaux mythes qui questionnent notre rapport à
l’autre, aux traditions et croyances. Elle traitera Pan
pour la dualité qu’il symbolise, entre dieu de la na-
ture sauvage et dieu des bergers, mortel, immortel,
mi-homme, mi-bouc, protecteur ou destructeur.
luciekohler.blogspot.ch
LIONEL SABATTÉ (1975, France) 4
Sabatté joue la dualité sur les éléments de construc-
tion, entre la ferraille et le béton, matériaux de
construction urbaine et des fibres végétales. Ici,
l’animal n’est plus une carcasse accrochée mais un
corps debout sur ses pattes. Ils prend possession
du lieu, l’habite, le transforme, dans un bascule-
ment du rapport de force entre l’homme et l’animal.
www.lionelsabatte.ch
MONIQUE KUFFER (1959, Suisse) 5
Monique Kuffer crée des oeuvres qui allient une
certaine fragilité, légèreté, et les éléments natu-
rels. Ses installations sont comme des croquis en 3
dimensions. Moitié humain, moitié animal et signi-
fiant le tout (pan), il est interprété par Kuffer comme
deux moitiés complémentaires, indissociables, en
proposant un élément tant 2D que 3D. Les nom-
breuses discussions nous ont amené à proposer un
élément qui pouvait aussi ressembler à une grotte,
lieu d’habitat du dieu.
http://www.artinsocialcontext.ch
FLORENCE AELLEN (1980, Suisse) 6
L’oeuvre consistera en un dessin au graphite d’élé-
ments végétaux et anatomiques réalistes disposés
symétriquement en un assemblage ornementatif et
graphique. Elle évoquera le physique mi-homme,
mi-bête du dieu Pan, les éléments végétaux en rap-
port avec sa mythologie, son penchant libidineux et
sa toute puissante masculinité, le récit de la pour-
suite de Syrinx et de la création de la flûte de Pan,
l’épisode de la conque pour faire fuire les Titans.
www.chloejulien.com
LÉO DORFNER (1985, France) 7
Léo Dorfner récupère et tatoue de motifs rock’n’roll
de vieilles estampes (XVIII) pour l’anachronisme et
l’esthétique qu’elles proposent. Il a longtemps tra-
vaillé avec l’iconographie chrétienne pour se tour-
ner ensuite vers la mythologie grecque. Pour l’ex-
position, il a glané d’anciennes estampes au sujet
du dieu Pan.
www.leodorfner.net
PANEXPOSITION COLLECTIVE
19 AOÛT27 NOVEMBRE 2016
QUARTIER GENERALLA CHAUXDEFONDS SUISSE

MICHAEL RAMPA (1977, Suisse) 8
Rampa, s’intéresse à plusieurs mythes autour de la
mort de Pan. Il serait donc le seul dieu à trouver la
mort « Le grand Pan est mort ». Tels sont les mots
que prononce, du temps de l’empereur Tibère, une
voix invisible au marin Thamus. Plu- tarque le rap-
porte dans ses oeuvres morales. Pan étant consi-
déré comme le tout, sa mort signe la mort de la
pastoralité au profil de la chrétienté.
www.christophergerber.com/Michael-Rampa-Christopher-Gerber-
gallery#
MYRIAM MECHITA (1974, France) 9
Myriam Mechita est marquée par la brutalité du
monde et par l’immersion soudaine de la violence
dans le cours ordinaire des vies. Elle nous décrit
une vie terrestre tel un paradis perdu. La finitude de
l’existence, pensée omniprésente évoquée par de
nombreuses vanités, conditionne l’intensité de son
art. Les sculptures en platine qui seront réalisées
font partie d’une série de chimères qui évoque ces
notions de nature / sexualité, énergie / croyance.
www.myriammechita.net
JULIEN SALAUD (1977, France) 10
Julien Salaud accorde une importance significative
aux créatures hybrides et utilise le médium de la
taxidermie pour les magnifier. Revalorisée dès les
années 1990, la taxidermie permet à l’artiste de
nous interroger sur notre rapport à l’animal et de
partager avec le public la nature qui nous entoure.
www.julien-salaud.info
QUARTIER GENERAL
Centre d’art contemporain
Commerce 122
2300 La Chaux-de-Fonds
[email protected]
www.q-g.ch