Correspondances en Onco-Urologie - Vol. III - n° 4 - octobre-novembre-décembre 2012
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dossier thématique
Radiothérapie du cancer
de la prostate localisé
Figure 6. Score de qualité de vie (EORTC QLC-30).
80
60
40
20
0
Avant HIFU
Médiane : 33
Après HIFU
Médiane : 35
ne montrent pas de variations signifi catives du score
IPSS ni du score qualité de vie EORTC QLC-30 (fi gure 6),
mais, en revanche, une diminution signifi cative de la
qualité des érections (score IIEF5). Un patient (2 %) a
présenté une ostéite pubienne de survenue tardive
probablement favorisée par une résection transurétrale
réalisée 3 mois après le traitement par HIFU.
Discussion
Deux tiers des 48 patients traités par hémi-ablation par
HIFU pour récidive locale après irradiation ont présenté
une réponse biologique satisfaisante, et seul un quart
d’entre eux ont été placés sous traitement hormonal
palliatif. Le taux d’eff ets indésirables observé a été très
inférieur à ceux habituellement observés au cours des
traitements standard de rattrapage. Un risque déli-
béré pour la continence a été pris, en accord avec les
patients, lorsque la tumeur envahissait l’apex.
Une des limitations de cette étude est la brièveté du
suivi, d’autant que 18 % des patients inclus avaient reçu
une hormonothérapie préalable “d’attente”. Compte
tenu de l’agressivité des récidives après irradiation,
un suivi de 5 ans devrait permettre une première
estimation de la durée de survie sans récidive biochi-
mique ainsi que des taux de survie spécifi que et de
survie sans métastase.
Après avoir traité par HIFU focal de rattrapage
39 patients avec un suivi moyen de 17 mois, H.U. Ahmed
et al. ont rapporté un taux de survie sans récidive
biologique de 49 % ; 16 patients (41 %) ont nécessité
une hormonothérapie de sauvetage (9). Dans notre
série, la réponse biochimique observée (nadir de PSA
≤ 0,4 ng/ ml chez 50 % des patients traités) montre que
la sélection des patients obtenue par la combinaison
IRM et biopsies a été correcte, avec toutefois 17 % de
récidives controlatérales. D. Leibovici et al. ont montré,
sur 50 pièces opératoires de prostatectomie de sau-
vetage, qu’il n’y avait que 1 foyer cancéreux chez 66 %
des patients, mais que la tumeur franchissait la ligne
médiane dans 74 % des cas (10). Il paraît donc prudent
de réaliser des hémi-ablations “larges” empiétant sur le
lobe présumé sain et sans chercher à préserver l’urètre.
Le résultat biologique après hémi-ablation est un peu
moins satisfaisant que celui obtenu après traitement
bilatéral : un PSA médian à 0,14 ng/ ml a été atteint
après traitement total de la glande dans la plus grande
série publiée de traitements de sauvetage par HIFU (4).
Dans cette série de 290 patients avec un suivi moyen de
48 mois, les taux actuariels de survie spécifi que et de
survie sans métastases ont été respectivement de 80
et 79 %. Ces taux sont très voisins de ceux rapportés
par D.C. Chade chez 404 patients traités par prostatec-
tomie de rattrapage : 83 et 77 % respectivement (3).
Dans notre étude, 6 patients ont développé des méta-
stases dans un délai court (suivi médian de 17 mois),
probablement en raison d’une insuffi sance du bilan
standard (scanner abdominopelvien et scintigraphie
osseuse). Il semble logique d’approfondir le bilan initial
en réalisant systématiquement une IRM axiale et/ ou un
PET scan à la choline marquée.
Le traitement focal par hémi-ablation réduit le risque
d’eff ets indésirables par rapport aux traitements qui
concernent toute la glande. P.L. Nguyen et al. ont
analysé les résultats de 531 prostatectomies de sau-
vetage et rapporté un taux de fi stules urétrorectales
moyen de 5 %, un taux d’incontinence moyen de 41 % et
un taux de sténose anastomotique moyen de 24 % (11).
Dans la série la plus récente de prostatectomie de sau-
vetage, A. Heidenreich et al. ont rapporté un taux de
fi stules urétro rectales de 1 % et un taux d’incontinence
sévère de 20 % (12). Après cryothérapie de rattrapage,
P.L. Nguyen et al. ont rapporté, chez 510 patients, un
taux moyen de fi stules de 3 %, un taux d’incontinence
sévère de 36 % et un taux de sténose du col de 17 % (11).
Dans une série de 84 patients traités de façon globale
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