U Un échec des anti-VEGF… Cas clinique Anti-VEGF failure…

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Cas clinique
Rétine
Un échec des anti-VEGF…
Anti-VEGF failure…
Maculopathie • Anti-VEGF.
Maculopathy • Anti-VEGF.
F. De Bats, L. Kodjikian
(Service d’ophtalmologie, hôpital de la Croix-Rousse, Lyon)
U
ne femme âgée de 75 ans consulte après échec d’un traitement par
injections intravitréennes d’anti-VEGF (Vascular Endothelial Growth
Factor) pour une dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA) exsudative.
Examen
L’acuité visuelle était de 20/40 à droite et de 20/400 à gauche. La rétinophotographie
couleur de l’œil droit retrouvait de nombreux exsudats lipidiques associés à des
hémorragies sous-rétiniennes péripapillaires (figure 1a). À gauche, le pôle postérieur
semblait fortement remanié avec une large cicatrice fibrogliale (figure 1b). La patiente
nous a expliqué que son œil gauche n’était plus traité compte tenu de la basse vision et
de l’atteinte ancienne. Cependant, elle était très inquiète de l’atteinte de son œil droit,
le seul encore fonctionnel. Cet œil droit a bénéficié de 8 injections intravitréennes
sans aucune amélioration fonctionnelle ni anatomique. Face à cette résistance aux
anti-VEGF, une angiographie au vert d’indocyanine (ICG) a été réalisée. Les temps
intermédiaires de l’ICG (figure 2) ont mis en évidence des formations rondes hyperfluorescentes péripapillaires très évocatrices de vasculopathie polypoïdale choroïdienne idiopathique (VPCI). Au niveau de l’œil gauche, il y avait aussi un petit polype
péripapillaire au sein de la fibrose cicatricielle (figure 3). Les clichés B-scan en tomographie par cohérence optique (OCT) ont retrouvé un décollement séreux maculaire
persistant (figure 4a, p. 44) et de petits décollements de l’épithélium pigmentaire
(DEP) aux bords abrupts (figure 4b, p. 44) évocateurs de polypes encore actifs. Un
traitement combiné a été réalisé par photothérapie dynamique (PDT) à demi-fluence
centrée sur les polypes péripapillaires (figure 5, p. 44) associée à une injection intravitréenne d’anti-VEGF le même jour. Le contrôle à 1 mois révèle une amélioration
fonctionnelle et anatomique, avec la disparition du décollement séreux rétinien (DSR)
maculaire en OCT (figure 6, p. 44).
Discussion
La VPCI doit toujours être évoquée en cas d’échec des anti-VEGF dans une DMLA exsudative. La VPCI peut être associée à la DMLA mais aussi à d’autres pathologies telles
que l’épithéliopathie rétinienne diffuse ou le syndrome du “tilted disc”. Le fond d’œil
montre des lésions rondes, orangées et des DEP souvent hémorragiques. L’angiographie à la fluorescéine n’est pas spécifique, avec de nombreux pin points. C’est l’ICG
qui visualise au mieux, dès les temps précoces, les formations polypoïdales hyperfluorescentes associées à un réseau vasculaire choroïdien anormal (1). Le traitement
recommandé pour occlure les polypes est un traitement combiné par PDT à demifluence associée à des injections intravitréennes d’anti-VEGF (2).
II
Références bibliographiques
1. Spaide RF, Yannuzzi LA, Slakter JS, Sorenson J, Orlach DA. Indocyanine green videoangiography of
idiopathic polypoidal choroidal vasculopathy. Retina 1995;15(2):100-10.
2. Kusashige Y, Otani A, Sasahara M et al. Two-year results of photodynamic therapy for polypoidal
choroidal vasculopathy. Am J Ophthalmol 2008;146(4):513-9.
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Légendes
Figure 1. Rétinophotographies couleur : œil
droit avec exsudats lipidiques et hémorragies
péripapillaires (a) ; œil gauche avec large
lésion cicatricielle fibrogliale (b).
Figure 2. Œil droit : cliché en autofluorescence montrant une atteinte péripapillaire
hétérogène (a) ; angiographie à la fluorescéine à 10 minutes montrant une hyperfluorescence inhomogène péripapillaire avec
gros pin points (b) ; angiographie au vert
d’indocyanine montrant des polypes péripapillaires hyperfluorescents (c et d).
Figure 3. Angiographie au vert d’indocyanine (ICG) de l’œil gauche montrant un
polype suprapapillaire.
F. De Bats déclare ne pas avoir de liens d’intérêts.
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Légendes
Figure 4. Tomographie par cohérence
optique (OCT B-scan) : décollement séreux
maculaire (a) ; visualisation des lésions polypoïdales sous la forme de petits décollements
de l’épithélium pigmentaire (DEP) [flèche
blanche] auxquels s’associent une réaction
intrarétinienne marquée (b).
Figure 5. Cliché en angiographie au vert
d’indocyanine (ICG) avec cercle vert représentant l’aire de traitement par la photothérapie dynamique (PDT).
Figure 6. Tomographie par cohérence
optique (OCT B-scan) : 1 mois après le traitement combiné, le décollement séreux rétinien (DSR) maculaire a disparu.
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