U Un purpura fébrile lié à une maladie émergente Cas clinique

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Cas clinique
Culture et peau
Un purpura fébrile lié à une maladie
émergente
Febrile purpura associated with an emerging disease
V. Descamps (Service de dermatologie, hôpital Bichat-Claude-Bernard, Paris)
Purpura • Sodoku • Septicémie
• Fièvre par morsure de rat.
Purpura • Sodoku • Septicemia
• Rate bite fever.
U
ne jeune femme de 24 ans est hospitalisée pour l’apparition récente de
lésions cutanées purpuriques. Elle n’a eu jusqu’à présent aucun problème
médical. Depuis plusieurs jours, elle signale des myalgies diffuses, des arthralgies
des poignets et des chevilles évoluant dans un contexte fébrile (38-39 °C) avec
une grande asthénie.
Histoire clinique
À l’examen sont notées des macules purpuriques et des pustules hémorragiques
prédominant aux extrémités : doigts, pieds, orteils et coudes (figures 1, 2, 3, 4). Une
lésion un peu plus nécrotique est visible sur un doigt (figure 1). Le reste de l’examen
clinique est normal.
Les examens biologiques montrent une hyperleucocytose à polynucléaires neutrophiles et un syndrome inflammatoire.
Le tableau clinique est celui d’un “purpura fébrile” dans un contexte septicémique.
Plusieurs premières hypothèses infectieuses bactériennes sont évoquées.
La première est une possible gonococcémie La patiente est célibataire et affirme
ne pas avoir eu récemment de rapport sexuel. L’examen gynécologique et buccal
est normal et les prélèvements bactériologiques gynécologiques ne révèlent pas
d’infection à gonocoque. Une méningococcémie est évoquée. L’examen neurologique
est normal, sans syndrome méningé. L’éruption ne correspond pas à celle observée
au cours d’une méningococcémie chronique plutôt à type d’éruption maculopapuleuse.
À titre systématique une endocardite est recherchée. La patiente n’a pas d’antécédents de soins dentaires récents ou autre porte d’entrée. Aucun souffle n’est perçu à
l’auscultation cardiaque. La patiente ne rapporte aucune piqûre d’insecte ou morsure
de tique en faveur d’une rickettsiose, et aucune escarre nécrotique ou éruption
“boutonneuse” n’est visible.
Une vascularite systémique est discutée. Les lésions purpuriques des coudes
évoquent sans grande conviction une maladie de Wegener. Mais l’examen otorhinolaryngologique est normal sans aucun antécédent de sinusite. Le bilan immunologique est normal. Aucune protéinurie n’est détectée. De plus, le tableau clinique ne
s’accorde pas vraiment avec celui d’une connectivite. La patiente ne prenait aucun
médicament. Les premiers prélèvements et hémocultures bactériologiques sur les
pustules sont stériles.
Ce n’est qu’au bout de 48 heures et en réinterrogeant la patiente sur d’éventuelles
morsures ou griffures de chat ou chien sur l’aspect d’une lésion du majeur gauche que
la patiente nous informe qu’elle partage sa vie avec deux “animaux domestiques” :
deux petits rats qu’elle a récemment adoptés. Un de ses compagnons l’a mordue à
ce doigt plusieurs jours auparavant. Le diagnostic de fièvre par morsure de rat, ou
sodoku, est alors évoqué malgré la négativité des prélèvements bactériologiques.
Une antibiothérapie par pénicilline intraveineuse est commencée conduisant à une
rapide résolution des symptômes.
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Images en Dermatologie • Vol. II • n° 1 • janvier-février-mars 2009
Légendes
Figure 1. Lésions purpurique et nécrotique
du doigt.
Figures 2 et 3. Papules purpuriques du dos
du pied et des orteils.
Figure 4. Papules érythèmes du coude.
Figures 5 et 6. Macules purpuriques des
paumes.
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Discussion
La fièvre à la suite d’une morsure ou d’une griffure de rat peut être la conséquence
de l’inoculation de deux types possibles de germes : Streptobacillus moniliformis ou
Spirillum minus. Outre le mode de contamination par morsure ou griffure, l’ingestion
d’aliments ou d’eaux contaminées peut être une source d’épidémie.
Ces germes à l’origine de cette zoonose ont pour réservoir principal le nasopharynx
du rat.
Le portage est évalué entre 10 et 100 % suivant qu’il s’agisse d’animaux sauvages ou
de laboratoire. La prévalence de la maladie est inconnue. Deux grandes épidémies ont
été la conséquence d’une contamination d’eau (Haverhill en 1926) ou de lait (Essex
1983). La majorité des cas sont isolés. Le tableau clinique est celui présenté par cette
jeune femme : fièvre, arthralgies, éruption cutanée maculopapuleuse souvent purpurique avec atteinte des paumes (figures 5 et 6) et des plantes après une incubation de
2 à 10 jours. Il s’agit d’une septicémie à point de départ le plus souvent cutané. Les
examens biologiques montrent une hyperleucocytose à polynucléaires neutrophiles.
On peut remarquer un faux VDRL positif dans 25 % des cas. Cet examen n’avait pas
été réalisé chez la patiente. Le diagnostic repose sur les prélèvements bactériologiques cutanés et les hémocultures. Les germes sont fragiles et parfois difficiles à
isoler. Une étude par PCR est possible. Le traitement repose sur les pénicillines, ou
bien, les tétracyclines en cas d’allergie aux pénicillines.
Les rats redeviennent étonnamment des “animaux de compagnie”. Il est possible que,
après la pratique obsédante du sudoku, le sodoku devienne lui aussi une maladie émergente.
Références bibliographiques
1. Kimura M, Tanikawa T, Suzuki M et al. Detection of Streptobacillus spp. in feral rats by specific
polymerase chain reaction. Microbiol Immunol. 2008 52:9-15.
2. Booth CM, Katz KC, Brunton J. Fever and a rat bite. Can J Infect Dis. 2002;13:269-72.
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