
La Lettre du Cancérologue • Vol. XIX - n° 9 - novembre 2010  |  505
Cette étude est la première à analyser l’effet de 
la séropositivité HPV16 L1 sur le risque de cancer 
épidermoïde des VADS chez des sujets présentant 
des variations polymorphiques courantes de MDM2. 
Bien que cette étude repose sur un échantillon 
de taille relativement importante, un éventuel 
biais de sélection n’est pas à exclure : en effet, ici, 
il s’agissait d’une étude cas-témoins réalisée en 
milieu hospitalier et les contrôles pouvaient ne 
pas être adéquats. 
Valérie Le Morvan
Institut Bergonié, Bordeaux
Références bibliographiques
1. Herrero R, Castellsagué X, Pawlita M et al. Human 
papillomavirus and oral cancer: the International Agency 
for Research on Cancer multicenter study. J Natl Cancer 
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sexual behavior and human papillomavirus infection 
in oral cavity and oropharyngeal cancers. Int J Cancer 
2004;108(5):766-72.
Les mécanismes d’acquisition 
de la résistance à un anticorps 
anti-IGF-1 et à un inhibiteur 
de tyrosine kinase anti-IGF-1 
sont distincts
> Huang F, Hurlburt W, Greer A et al. Differential mechanisms of 
acquired resistance to insulin-like growth factor-i receptor antibody 
therapy or to a small-molecule inhibitor, BMS-754807, in a human 
rhabdomyosarcoma model. Cancer Res 2010;70(18):7221-31.
L’
activation de la signalisation des récepteurs 
de l’
Insulin-like Growth Factor Receptor
 
(IGF-R) contribue à la prolifération, à la survie, à 
l’angiogenèse, à la formation des métastases et à 
la résistance aux traitements anticancéreux dans 
de nombreuses tumeurs malignes. Cette voie de 
signalisation repose sur trois ligands (insuline, IGF-1 
et IGF-2), deux récepteurs (IGF-R1 et IGF-R2), les 
deux isoformes du récepteur de l’insuline (IR [IR-A 
et IR-B]) et plusieurs protéines de fi xation à l’IGF 
(IGFBP1 à IGFBP6). L’IR joue un rôle important dans 
la régulation de l’action de l’IGF et dans la résis-
tance aux thérapies ciblant les IGF-R. Les hétéro-
dimères IGF-R1/IR semblent aussi impliqués dans la 
prolifération cellulaire que les homodimères IGF-R1/
IGF-R1. L’inhibition combinée d’IGF-R1 et d’IR peut 
donc être nécessaire pour bloquer cette voie de 
signalisation. De nombreuses molécules sont en 
cours de développement, comme des anticorps anti-
IGF-R1 mais également des inhibiteurs de l’activité 
tyrosine kinase (ITK) de ce récepteur. Comme 
pour tous les anticancéreux, les tumeurs peuvent 
développer une résistance à l’encontre de ces deux 
types d’approches, anticorps et petites molécules, 
compromettant les résultats thérapeutiques. La 
compréhension des mécanismes de résistance aux 
inhibiteurs de cette voie de signalisation pourrait 
permettre de contourner ou de prévenir la résis-
tance. La découverte de biomarqueurs de résistance 
aidera à identifi er les tumeurs les plus susceptibles 
de répondre à tel ou tel agent spécifi que. 
L’objectif de F. Huang et al. était d’identifi er des 
mécanismes de résistance aux thérapies ciblées 
anti-IGF-R1. Pour ce faire, des lignées cellulaires 
dérivées d’un rhabdomyosarcome humain (Rh41) 
ayant acquis une résistance à un ITK (BMS-754807) 
ou à un anticorps anti-IGF-R1 (MAB391) ont été 
utilisées in vitro et in vivo pour défi nir les points 
communs et les différences dans les mécanismes de 
résistance entre ces deux agents. Des mécanismes 
moléculaires similaires pourraient être responsables 
de la résistance de novo et de la résistance acquise. 
La lignée cellulaire originale utilisée exprime 
l’IGF-R1, mais non pas l’IR. La lignée Rh41-807R est 
résistante au BMS-754807 ; la lignée Rh41-MAB391R 
est résistante au MAB391. L’expression des gènes 
et l’analyse du nombre de copies d’ADN ont été 
étudiées sur ces lignées cellulaires pour identifi er 
les mécanismes moléculaires de la résistance acquise 
au BMS-754807 et au MAB391. 
Il est intéressant de noter que les mécanismes 
de résistance développés contre le BMS-754807 
sont différents de ceux développés contre l’anti-
corps MAB391. Les cellules qui développent une 
résistance au BMS-754807 présentent une résis-
tance croisée aux autres inhibiteurs de l’IGF-IR, 
y compris à l’anticorps MAB391. En revanche, les 
lignées cellulaires résistantes à l’anticorps MAB391 
restent sensibles au BMS-754807. Cela suggère que 
le BMS-754807 pourrait être actif contre un plus 
large éventail de tumeurs, y compris celles qui sont 
résistantes aux anticorps IGF-IR. En ce qui concerne 
les mécanismes en cause, deux types d’altération 
distincts, correspondant à la mise en œuvre de deux 
autres voies de signalisation par des récepteurs à 
activité tyrosine kinase, peuvent être observés : les 
cellules résistantes au BMS-754807 surexpriment le 
PDGFRα, alors que celles qui sont résistantes à l’anti-
corps IGF-IR MAB391 surexpriment le récepteur 
AXL dans ce modèle. L’utilisation d’inhibiteurs du 
PDGFRα potentialise l’action du BMS-754807 dans 
les cellules résistantes à l’ITK, de la même façon 
que des ARN interférents dirigés contre le PDGFRα. 
Ces modifi cations moléculaires pourraient servir de 
biomarqueurs pour l’identifi cation des tumeurs 
résistantes en clinique. Les mécanismes moléculaires 
de l’acquisition de la résistance aux inhibiteurs de 
l’IGF-IR identifi és dans cette étude pourraient servir 
de base pour le développement rationnel d’inhi-
biteurs. Par ailleurs, les combinaisons de médica-
ments effi caces pouvant contourner la résistance 
pourraient augmenter le bénéfi ce clinique.
V. Le Morvan
Les polymorphismes de CYP2D6 
utilisés comme prédicteurs 
du résultat du traitement 
par tamoxifène de patientes 
atteintes de cancer du sein
> Schroth W, Hamann U, Fasching PA et al. CYP2D6 polymorphisms 
as predictors of outcome in breast cancer patients treated with 
tamoxifen: expanded polymorphism coverage improves risk 
stratification. Clin Cancer Res 2010;16(17):4468-77. 
L
e tamoxifène est utilisé depuis longtemps pour 
le traitement des cancers du sein exprimant 
les récepteurs des estrogènes (RE). Son taux 
d’échec est certainement supérieur à 30 %. Les 
mécanismes de résistance sont liés à la tumeur 
elle-même mais également à des problèmes méta-
boliques sous-tendus par des variations génétiques 
(polymorphismes). Le rôle des polymorphismes du 
cytochrome P450 2D6 (CYP2D6) sur l’effi cacité du 
tamoxifène a été reconnu depuis peu : il est lié 
à la variabilité individuelle de la conversion du 
tamoxifène en endoxifène, métabolite très actif. On 
peut chercher à prédire l’effi cacité du tamoxifène 
par l’identifi cation des polymorphismes du CYP2D6, 
qui sont nombreux. Des correspondances génotype-
phénotype ont été recherchées : les patientes de 
phénotype EM (Extensive Metabolizer) portent 
2 allèles fonctionnels du CYP2D6 ; celles de 
phénotype PM (Poor Metabolizer), qui portent 
2 allèles défi cients du CYP2D6, ne convertissent 
pas le tamoxifène en endoxifène et ne tirent aucun 
bénéfi ce du traitement ; celles de phénotype IM 
(Intermediate Metabolizer)
 présentent deux 
allèles de fonction réduite et présentent moins 
de bénéfi ce sous tamoxifène. 
Parmi les méthodes actuellement disponibles pour 
le génotypage du CYP2D6, le test AmpliChip®