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Act. Méd. Int. - Gastroentérologie (15) - n° 10 - décembre 2001
revue de presse
Revue de presse
Un nouveau traitement des tumeurs
stromales digestives
Les tumeurs stromales digestives sont les tumeurs conjonctives
les plus fréquentes. Leur diagnostic repose sur plusieurs caractéristiques
immunohistochimiques : expression du CD 117 (c-kit) et du CD 34 et
absence de marquage significatif pour la desmine et la protéine S 100.
Leur traitement est chirurgical dans les formes localisées. Dans les formes
métastatiques, aucun traitement n’avait montré d’efficacité notable. Un
nouveau produit, né de la recherche moléculaire, le STI 571 (Glivec®), un
inhibiteur de l’activité de la tyrosine-kinase du c-kit, a été utilisé avec suc-
cès chez une femme de 50 ans ayant une tumeur stromale métastatique ne
répondant pas aux traitements habituels. Une dose de 400 mg par jour de
Glivec®a permis une réponse objective en divisant le volume tumoral par
5 et en amenant la disparition de 6 des 28 tumeurs hépatiques sans effet
secondaire notable après 24 semaines de traitement. Ce traitement, qui a
déjà été essayé avec succès dans la leucémie myéloïde chronique qui
exprime aussi le c-kit, pourrait devenir le traitement de référence des
tumeurs stromales digestives c-kit + non résécables. Un essai EORTC est
actuellement en cours avec des résultats préliminaires très encourageants.
GB
Mots clés. Tumeurs stromales – C-kit – Glivec®
N Eng J Med 2001 ; 344 : 1572-9
Toxocara canis : aussi dans le foie…
Toxocara canis est un parasite du chien qui contamine très fré-
quemment l’homme. Très souvent asymptomatique, il peut être responsable
de manifestations viscérales sévères entrant dans cadre d’une larva migrans
viscérale : atteinte pulmonaire avec asthme, atteinte digestive avec douleurs
abdominales, diarrhée… Hartleb et al. rapportent un cas d’atteinte hépatique
à type de cholestase, ictère et abcès multiples d’aspect pseudo-tumoral. Le
diagnostic était porté par la sérologie. L’évolution était favorable après traite-
ment médical par corticoïdes et diéthylcarbamazine.
GB
Mots clés. Toxocara canis – Abcès hépatiques
Eur J Gastroenterol Hepatol 2001 ;13 :1245-9.
Les probiotiques : un traitement efficace
des troubles fonctionnels intestinaux ?
Leterme de probiotique a été introduit en 1992 : il s’agit de micro-
organismes vivants qui, après ingestion, ont montré un bénéfice chez l’être
humain, en particulier dans le traitement de la diarrhée à rotavirus chez l’en-
fant, de la diarrhée du voyageur et secondaire à Clostridium difficile. Une
équipe polonaise a testé en double aveugle, versus placebo, un probiotique,
Lactobacillus planta 299 V chez 40 patients (8 hommes, 32 femmes, 45 ans
en moyenne) ayant des TFI associant des douleurs abdominales, une consti-
pation et/ou une diarrhée et des ballonnements abdominaux. Après
4semaines de traitement, dans le groupe Lactobacillus, 9 patients avaient
une résolution complète des symptômes, 10 avaient une résolution incom-
plète des symptômes versus 3 résolutions complètes dans le groupe placebo
(p < 0,0001). En particulier, les douleurs abdominales avaient disparu chez
les 20 patients du groupe Lactobacillus versus 4 patients du groupe placebo
(p = 0,0012). Cette étude est la première montrant une efficacité des pro-
biotiques dans les TFI. Cependant, vu le faible effectif des patients et le
manque de recul (4 semaines seulement), d’autres études sont nécessaires
pour établir la place réelle de ce type de traitement dans les TFI.
GB
Mots clés. Probiotique – TFI
Eur J Gastroenterol Hepatol 2001 ; 13 : 1143-7
L’arthrite, une manifestation extra-intestinale
de la sigmoïdite diverticulaire
Des auteurs italiens rapportent le cinquième cas d’atteinte
articulaire inflammatoire associée à une sigmoïdite diverticulaire.
Les douleurs articulaires étaient multiples et concomitantes d’une
nouvelle poussée de sigmoïdite diverticulaire. Elles étaient com-
plètement résolutives après résection colique curative, sans récidive,
30 mois après la chirurgie. On peut en rapprocher les douleurs arti-
culaires associées aux autres maladies inflammatoires intestinales
comme la rectolite hémorragique ou la maladie de Crohn, proba-
blement par le biais d’immuns complexes circulants se déposant au
sein des articulations. GB
Mots clés. Sigmoïdite diverticulaire – Arthrite
Dis Surg 2001 ;18 :233-4
L’interposition colique : une alternative à la
nutrition parentérale totale dans le syndrome
du grêle court
Des auteurs japonais rapportent leur expérience à propos d’une
femme de 48 ans souffrant de grêle court. En interposant 20 cm de côlon
en isopéristaltisme, entre le jéjunum et l’iléon restant (moins de 30 cm),
ils ont permis un sevrage complet de la nutrition parentérale nocturne
24 mois après l’intervention. L’endoscopie a montré un côlon interposé
hyperémié avec des vaisseaux dilatés. L’examen histologique a montré
une hypertrophie et une hyperplasie des glandes avec apparition de cel-
lules de Paneth, habituellement visibles seulement dans l’intestin grêle,
suggérant une modification de structure du côlon interposé. GB
Mots clés. Grêle court – Interposition colique – Cellules de Paneth
Dis Surg 2001 ; 18 : 237-41
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Revue de presse
Traitement par interféron-ribavirine
chez des patients co-infectés par le virus
de l’hépatite C (VHC) et le virus
de l’immunodéficience humaine (VIH) ayant
des anomalies congénitales de la coagulation
La co-infection VHC+VIH est un problème majeur chez les
patients ayant des anomalies congénitales de la coagulation, ayant reçu
des concentrés de facteur de coagulation avant 1985. La co-infection par
le VHC pourrait aggraver l’histoire de la maladie VIH. Par ailleurs, le
développement de stratégies antivirales combinées très actives (HAART
des Anglo-Saxons) a considérablement amélioré le pronostic de l’infec-
tion par le VIH. L’infection par le VHC progresse plus vite chez les patients
co-infectés par le VIH et devient une cause importante de morbidité et de
mortalité. Les traitements en monothérapie par l’interféron αchez les
patients présentant un taux de CD4 conservé (> 400/mm3) donnent des
réponses virologiques complètes prolongées, de l’ordre de 10 à 15 %. Les
données concernant la bithérapie par interféron α-ribavirine chez ces
patients sont parcellaires. Il a été suggéré que la tolérance hématologique
pouvait être moins bonne et que la ribavirine pouvait entraîner des cas de
toxicité mitochondriale (Lafeuillade A et al. Lancet 2001 ; 357 : 280-1).
Les résultats de cette étude pilote à laquelle ont participé les hématologues,
les infectiologues et les hépatologues d’un des grands centres de Barce-
lone amènent quelques éléments de réponse.
Vingt patients (18 patients hémophiles) atteints d’un déficit en facteur
de coagulation et co-infectés par le VIH et le VHC ont fait l’objet de
cette étude ouverte. La durée estimée de l’infection par le VHC était de
21 ans (15-29). Tous appartenaient au stade A de la classification du
CDC d’Atlanta concernant le VIH. Le taux de CD4 était 490 ± 176/mm3.
La charge virale VIH était indétectable ou faible. Les ALAT étaient de
153 ± 135 et 70 % des patients étaient de génotype 1. Aucun patient n’a
eu de biopsie hépatique. Le traitement consistait en l’administration le
premier mois d’interféron α-2b (3MU 3 fois par semaine) avec intro-
duction à M1 de 800 mg de ribavirine. En cas de PCR négative à M6,
le traitement était poursuivi jusqu’à M12, quel que soit le génotype. Huit
patients (40 %) ont eu une réponse virologique prolongée (5 % géno-
type 2,3 versus 8 % 1-4, NS). Seule la charge virale VHC était plus faible
chez les patients répondeurs que chez les non répondeurs. Tous les
patients répondeurs ont eu une diminution de 1 log au moins de la charge
virale VHC pendant les deux premiers mois de traitement. La tolérance
hématologique a été bonne et il n’y a pas eu de modification des CD4
et/ou de la charge virale VIH. Les résultats de cette étude suggèrent que
l’interféron α-2 b associé à la ribavirine (à la dose de 800 mg) chez des
patients co-infectés par VIH et le VHC, ayant un taux de CD4 conservé,
induit une réponse complète virologique prolongée, comparable à celle
de patients immunocompétents sans problème majeur de tolérance.
JFC
Mots clés. VHC – VIH – Hémophilie – Interféron α– Ribavirine
Hepatology 2001 ; 34 : 1035-40
Insuffisance rénale après hémorragie
digestive haute chez les cirrhotiques :
incidence, évolution, facteurs prédictifs,
pronostic à court terme
L’ équipe d’hépatologie de Barcelone, dont on connaît l’im-
portance en nombre et en qualité des travaux sur l’ascite et le syn-
drome hépatorénal, a étudié l’incidence, les facteurs prédictifs et le
pronostic de l’insuffisance rénale après hémorragie digestive haute
chez les malades atteints de cirrhose. Ainsi, 175 épisodes consécu-
tifs chez 161 malades ont été étudiés (et comparés à un groupe contrôle
apparié pour 73 d’entre eux sur l’âge et le sexe de 73 malades non
cirrhotiques). L’incidence de l’insuffisance rénale était de 11 %
(20 épisodes). Celle-ci était transitoire au cours de 8 épisodes et défi-
nitive au cours de 12. Trente-cinq pour cent des épisodes avec insuf-
fisance rénale (versus 4 % ; p < 0,001) étaient associés à un épisode
de foie ischémique. En analyse multivariée, la survenue d’une insuf-
fisance rénale était associée à un choc hypovolémique, à la classe de
Child-Pugh, au nombre de transfusions et au chiffre de plaquettes de
base. Le développement d’une insuffisance rénale et l’existence d’un
choc hypovolémique étaient les seuls facteurs prédictifs indépendants
de mortalité hospitalière. Ainsi, la mortalité était de 55 % (11 décès)
versus 3 % (5 décès) en l’absence d’insuffisance rénale (p < 0,01).
Le caractère persistant de l’insuffisance rénale était associé à une mor-
talité accrue (83 % versus 12 % ; p < 0,01). La prévalence de l’in-
suffisance rénale et de la mortalité hospitalière était respectivement
de 8 % versus 1 % (p < 0,05) et de 7 % versus 6 % (p < 0,06) chez
les malades cirrhotiques par rapport aux malades contrôles. Tous les
malades cirrhotiques recevaient de la somatostatine à la phase aiguë.
On peut regretter dans cette étude, probablement non prospective,
l’absence d’analyse fine du mécanisme de survenue de l’insuffisance
rénale. Certains malades ont présenté une nécrose tubulaire aiguë,
d’autres étaient infectés. Le message principal est la sévérité, en
termes de survie hospitalière, de la survenue d’une insuffisance rénale
non réversible. Des études d’incidence et de prévalence de cette com-
plication par des groupes utilisant la terlipressine comme drogue
vasoactive de première ligne sont vivement attendues. JFC
Mots clés. Hémorragie digestive – Cirrhose – Insuffisance rénale
Syndrome hépatorénal
Cardemas et al. Hepatology 2001 ; 34 : 671-6
Médica Press International SA. Tous droits réservés
©octobre 1987. Dépôt légal 4etrimestre 2001
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