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Act. Méd. Int. - Gastroentérologie (15) - n° 10 - décembre 2001
revue de presse
Revue de presse
Traitement par interféron-ribavirine
chez des patients co-infectés par le virus
de l’hépatite C (VHC) et le virus
de l’immunodéficience humaine (VIH) ayant
des anomalies congénitales de la coagulation
La co-infection VHC+VIH est un problème majeur chez les
patients ayant des anomalies congénitales de la coagulation, ayant reçu
des concentrés de facteur de coagulation avant 1985. La co-infection par
le VHC pourrait aggraver l’histoire de la maladie VIH. Par ailleurs, le
développement de stratégies antivirales combinées très actives (HAART
des Anglo-Saxons) a considérablement amélioré le pronostic de l’infec-
tion par le VIH. L’infection par le VHC progresse plus vite chez les patients
co-infectés par le VIH et devient une cause importante de morbidité et de
mortalité. Les traitements en monothérapie par l’interféron αchez les
patients présentant un taux de CD4 conservé (> 400/mm3) donnent des
réponses virologiques complètes prolongées, de l’ordre de 10 à 15 %. Les
données concernant la bithérapie par interféron α-ribavirine chez ces
patients sont parcellaires. Il a été suggéré que la tolérance hématologique
pouvait être moins bonne et que la ribavirine pouvait entraîner des cas de
toxicité mitochondriale (Lafeuillade A et al. Lancet 2001 ; 357 : 280-1).
Les résultats de cette étude pilote à laquelle ont participé les hématologues,
les infectiologues et les hépatologues d’un des grands centres de Barce-
lone amènent quelques éléments de réponse.
Vingt patients (18 patients hémophiles) atteints d’un déficit en facteur
de coagulation et co-infectés par le VIH et le VHC ont fait l’objet de
cette étude ouverte. La durée estimée de l’infection par le VHC était de
21 ans (15-29). Tous appartenaient au stade A de la classification du
CDC d’Atlanta concernant le VIH. Le taux de CD4 était 490 ± 176/mm3.
La charge virale VIH était indétectable ou faible. Les ALAT étaient de
153 ± 135 et 70 % des patients étaient de génotype 1. Aucun patient n’a
eu de biopsie hépatique. Le traitement consistait en l’administration le
premier mois d’interféron α-2b (3MU 3 fois par semaine) avec intro-
duction à M1 de 800 mg de ribavirine. En cas de PCR négative à M6,
le traitement était poursuivi jusqu’à M12, quel que soit le génotype. Huit
patients (40 %) ont eu une réponse virologique prolongée (5 % géno-
type 2,3 versus 8 % 1-4, NS). Seule la charge virale VHC était plus faible
chez les patients répondeurs que chez les non répondeurs. Tous les
patients répondeurs ont eu une diminution de 1 log au moins de la charge
virale VHC pendant les deux premiers mois de traitement. La tolérance
hématologique a été bonne et il n’y a pas eu de modification des CD4
et/ou de la charge virale VIH. Les résultats de cette étude suggèrent que
l’interféron α-2 b associé à la ribavirine (à la dose de 800 mg) chez des
patients co-infectés par VIH et le VHC, ayant un taux de CD4 conservé,
induit une réponse complète virologique prolongée, comparable à celle
de patients immunocompétents sans problème majeur de tolérance.
JFC
Mots clés. VHC – VIH – Hémophilie – Interféron α– Ribavirine
✎Hepatology 2001 ; 34 : 1035-40
Insuffisance rénale après hémorragie
digestive haute chez les cirrhotiques :
incidence, évolution, facteurs prédictifs,
pronostic à court terme
L’ équipe d’hépatologie de Barcelone, dont on connaît l’im-
portance en nombre et en qualité des travaux sur l’ascite et le syn-
drome hépatorénal, a étudié l’incidence, les facteurs prédictifs et le
pronostic de l’insuffisance rénale après hémorragie digestive haute
chez les malades atteints de cirrhose. Ainsi, 175 épisodes consécu-
tifs chez 161 malades ont été étudiés (et comparés à un groupe contrôle
apparié pour 73 d’entre eux sur l’âge et le sexe de 73 malades non
cirrhotiques). L’incidence de l’insuffisance rénale était de 11 %
(20 épisodes). Celle-ci était transitoire au cours de 8 épisodes et défi-
nitive au cours de 12. Trente-cinq pour cent des épisodes avec insuf-
fisance rénale (versus 4 % ; p < 0,001) étaient associés à un épisode
de foie ischémique. En analyse multivariée, la survenue d’une insuf-
fisance rénale était associée à un choc hypovolémique, à la classe de
Child-Pugh, au nombre de transfusions et au chiffre de plaquettes de
base. Le développement d’une insuffisance rénale et l’existence d’un
choc hypovolémique étaient les seuls facteurs prédictifs indépendants
de mortalité hospitalière. Ainsi, la mortalité était de 55 % (11 décès)
versus 3 % (5 décès) en l’absence d’insuffisance rénale (p < 0,01).
Le caractère persistant de l’insuffisance rénale était associé à une mor-
talité accrue (83 % versus 12 % ; p < 0,01). La prévalence de l’in-
suffisance rénale et de la mortalité hospitalière était respectivement
de 8 % versus 1 % (p < 0,05) et de 7 % versus 6 % (p < 0,06) chez
les malades cirrhotiques par rapport aux malades contrôles. Tous les
malades cirrhotiques recevaient de la somatostatine à la phase aiguë.
On peut regretter dans cette étude, probablement non prospective,
l’absence d’analyse fine du mécanisme de survenue de l’insuffisance
rénale. Certains malades ont présenté une nécrose tubulaire aiguë,
d’autres étaient infectés. Le message principal est la sévérité, en
termes de survie hospitalière, de la survenue d’une insuffisance rénale
non réversible. Des études d’incidence et de prévalence de cette com-
plication par des groupes utilisant la terlipressine comme drogue
vasoactive de première ligne sont vivement attendues. JFC
Mots clés. Hémorragie digestive – Cirrhose – Insuffisance rénale –
Syndrome hépatorénal
✎Cardemas et al. Hepatology 2001 ; 34 : 671-6
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