Quand le Sida est pa’tit C bien ! Automne 2011/ numéro 12 Prise en charge du VIH – Prise en charge des hépatites : Le point en 2011 En 2012, on « fêtera » le 30ème anniversaire de la découverte du Sida, non pas la découverte du virus mais l’identification d’une nouvelle maladie qui, à San Francisco en 1982 commença à décimer la population gay du quartier de Castro. Triste anniversaire d’une maladie dont les réels premiers cas remontent au tout début du XXème siècle en Afrique Centrale. En réalité, 80 ans pour identifier la maladie, 3 ans pour découvrir son origine (1985 : découverte du VIH), 15 ans pour trouver les premiers traitements réellement efficaces mais 30 ans de discrimination et de rejet des personnes atteintes. Aujourd’hui, les traitements ont évolué de plusieurs dizaines de gélules par jour avec de nombreux effets secondaires digestifs, corporels, neurologiques à des traitements simplifiés et bien mieux supportés. Avec un arsenal de 26 formes pharmaceutiques différentes, on doit, dans la grande majorité des cas, trouver le traitement sur mesure au patient tant sur son efficacité que sur sa tolérance. La recherche qui se poursuit sur de nouvelles classes d’antirétroviraux s’attache à proposer de nouvelles formes simplifiées. Aujourd’hui nous ne disposons que d’une seule formulation de trithérapie en un seul comprimé par jour (dont l’utilisation est conditionnée par le profil du virus et la tolérance de ce médicament). Au cours des deux prochaines années, au moins deux nouvelles formulations seront disponibles en France, permettant ainsi d’élargir la mise à disposition de ces traitements les plus simplifiés. Pourquoi simplifiet-on toujours de plus en plus ? Pour garantir une adhérence optimale du patient à son traitement, car, à ce jour, le traitement doit être pris à vie. Une mauvaise prise des médicaments conduit à l’apparition de résistances du virus qui devient plus difficile à combattre. Les facteurs qui réduisent la bonne prise des médicaments sont connus : c’est la précarité, l’absence de travail, une mésestime de soi, une dépression etc… Les réseaux sont des acteurs essentiels dans la prise en charge globale des patients car ils sont en capacité d’agir sur chacun de ces facteurs qui échappent au médecin spécialiste du VIH. Mais la prise en charge qui semble se simplifier se complexifie par ailleurs car le VIH est par lui-même un facteurs de risque d’autres maladies : cardiovasculaires, cancers, ostéoporose, atteinte rénale etc… et vieillissement naturel ! Certains de nos patients ont déjà largement dépassé 80 ans. Il s’agit alors de dépister, de diagnostiquer, ou de prévenir ces « co- morbidités » annuellement. C’est un des nouveaux enjeux de la prise en charge de cette maladie. L’hépatite C a une histoire décalée avec celle du VIH. Identifiée plus tard, la mise au point de traitement a été plus difficile. Jusqu’à l’année dernière nous ne disposions que de 2 médicaments contre l’hépatite. Des traitements lourds, aux multiples effets secondaires, pour une durée de 6 à 12 mois mais qui peuvent néanmoins conduire à une véritable guérison ; dans 40 à 80% des cas selon de nombreux facteurs dont le type de virus de l’hépatite C (il en existe 4 grands types différents). Ces deux médicaments sont l’Interféron et la Ribavirine. Anémie, fatigue, troubles cutanés, dépression sévère sont les lots habituels du traitement curatif de l’hépatite C. Et dans bien des cas, on hésite à débuter le traitement d’une part en raison de ces effets secondaires mais aussi et surtout parce que l’avenir semble sérieusement s’assombrir. Alors de deux choses l’une : soit les examens montrent que l’évolution est lente et à un stade peu avancé. Il est donc possible d’attendre, soit ce n’est pas le cas et il faut tenter le traitement pour guérir ou peut être pour ralentir en attendant mieux. Et parfois il faut greffer un nouveau foie !! Alors on a déjà mieux cette année avec deux molécules le boceprevir et le telaprevir que l’on associe malheureusement encore à l’interferon et à la ribavirine. Mieux car plus efficaces et un meilleur taux de guérison ; malheureusement car les effets secondaires sont au moins aussi pénibles voire pires. D’ici deux, trois ans, les nouvelles générations de médicaments que l’on appelle antipolymérases et antiprotéases (le boceprevir et le telprevir font partie de cette classe) seront progressivement disponibles. On nous dit que ces médicaments n’auront pas besoin d’être associés à l’interferon. On nous dit que ces traitements sont bien plus efficaces. On nous dit que ces traitements sont bien tolérés. A voir.. Espoir.. Mais en attendant… pas d’alcool car l’alcool est le facteur qui aggrave le foie infecté par le virus de l’hépatite C et fait évoluer la maladie trop rapidement. Dr Thierry PRAZUCK, Président Réseau Hépsilo Infos à partager avec vos patients Les poppers, contrairement à ce que l’on pourrait penser, n’est pas un groupe de musique pop des années 70 mais un viatique connu de longue date pour ses effets vasodilatateurs sensuels, surtout utilisés par les homoérectus. Cet été, ce produit a été refoulé dans la rubrique « stupéfiant ». Stupéfiant, non !!! Pourquoi les poppers ? Hé bien, d’une part pour la hausse de leur consommation, mais aussi et surtout l’observation depuis 2 ans de: 817 cas symptomatiques signalés dont 146 cas graves (méthémoglobinémie élevée, cyanose, coma, troubles respiratoires et cardiaques) dont 6 décès. A noter également des anomalies rétiniennes et des diminutions de l’acuité visuelle chez les consommateurs chroniques. Alors, interrogez vos presbytes et informez-les des risques encourus, si d’aventure ils avaient recours à des stimulants ou l’idée de… La politique de réduction des risques, auprès des usagers de drogues en injection intraveineuse (UDVI), a amené une diminution de la prévalence du VIH de 40% en 1980 à 15% en 1990 et à 2% aujourd’hui. Grande avancée donc en ce qui concerne la diminution de séroprévalence du VIH mais peu d’impact sur le VHC. Restons vigilants quant à une remontée possible du VHB avec la diminution de la couverture vaccinale. Remarque en guise de conclusion La mobilisation des acteurs de santé reste toujours nécessaire dans le cadre de la réduction des risques mais ce n’est pas qu’une affaire de spécialistes, qu’on se le dise. Dr Anne-Marie BRIEUDE Nouvelles climatiques des bassins de soins ! Pôle nord Le projet développé dans le cadre des réunions de bassin prend forme et se dessine avec les contours des cantons du vendômois. - Petit rappel - le projet « équipe mobile multi partenariale » a pour objectifs de faciliter l’accès aux soins, faciliter la mobilité et lutter contre la précarité et les phénomènes d’exclusion. Dans notre pratique de l’addictologie, si la sexualité est souvent abordée, la difficulté d’obtenir un bilan sérologique de nos patients demeure. SCOOP !!! Bientôt vous aurez la possibilité d’avoir recours aux dépistages rapides VIH, VHC et dépistage des produits illicites au cabinet médical. - Aller à la rencontre d’un public difficilement captable en se déplaçant dans des lieux stratégiques au plus près des besoins. - Assurer une rencontre basée sur la confiance et l’attractivité. - Proposer un large panel de réponses et/ou d’orientations avec la possibilité de RdV rapide avec des professionnels du terrain. Ce projet a trouvé un écho favorable dans le cadre des contrats locaux de santé portés par le syndicat mixte du pays Vendômois et l’ARS. Un temps de concertation et d’élaboration nécessaire en 2012 pour finaliser ce projet. sera Pôle Sud Une réunion de bassin est prévue le 13 octobre à l’UPAS de Contres. Nous aborderons les possibilités d’élaboration d’un projet qui, s’il doit répondre aux mêmes problématiques, restera spécifique aux besoins locaux des usagers et des professionnels. News sur le fonctionnement du Rézo Partenariat Le Rézo addictions 41 s’allie au réseau Hépsilo du Loiret (VIH, VHB, VHC) pour permettre aux patients atteints de ces infections virales, avec ou sans addiction, de bénéficier d’un accompagnement de proximité individualisé tel qu’il est pratiqué dans le Rézo addictions 41. Depuis septembre une psychologue Mme Laure Descloux rencontre des partenaires du Rézo pour effectuer un relevé des besoins en vue de développer un partenariat sur des bases concrètes. Formations Nous organisons une soirée sur les avancées des nouveaux traitements pour les patients atteints du VIH ou du VHC en partenariat avec Hépsilo le 17 novembre 2011 – 20h00 – Hôtel Mercure de Blois. Cette soirée s’adresse aux médecins, pharmaciens et infirmiers. Des soirées de formation seront organisées pour les médecins généralistes sur le mode d’utilisation des tests rapides VIH, VHC et le dépistage des produits illicites dans leur cabinet.