L Une juste balance bénéfice/risque

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Éditorial
Une juste balance bénéfice/risque
L
e développement de toute nouvelle molécule fait l’objet d’essais thérapeutiques s’appliquant à la démonstration non seulement
de son efficacité mais également de sa tolérance,
avec notamment le recensement de ses effets indésirables. Cependant, il arrive qu’un effet non désiré
et inattendu soit identifié après la mise sur le marché
de la molécule, effet dit “émergent”. C’est d’ailleurs
la raison d’être de la pharmacovigilance. Ces effets
émergents ne bloquent pas obligatoirement l’utilisation ultérieure de la molécule en question, mais
il est important de bien les cerner afin de limiter
leur impact.
En onco-hématologie, nous sommes familiarisés avec
les précautions à prendre avec le thalidomide. Cette
thérapeutique − développée dans les années 1950
pour ses propriétés sédatives − avait été responsable
de la naissance d’enfants malformés lorsque les mères
l’avaient utilisée pendant les premières semaines de
leur grossesse. L’origine de ces malformations semblait être en relation avec l’effet antiangiogénique de
la molécule, effet antiangiogénique qui, 50 ans plus
tard, s’est justement avéré crucial dans le traitement de
nombreuses maladies, dont le myélome (lire page 150).
Ce dossier consacré aux effets indésirables émergents
de nos nouvelles molécules ne se veut surtout pas stigmatisant mais, tout au contraire, informatif et éducatif. Il
démontre que de nombreuses classes thérapeutiques sont
concernées par la survenue de ces observations retardées,
classes thérapeutiques qui par ailleurs ont prouvé leur
intérêt incontournable. Les mécanismes précis ne sont
pas toujours très clairement identifiés, mais, déjà, certaines
pistes mécanistiques sont évoquées. Certains efforts ont
déjà été déployés pour déterminer les facteurs de risque
de survenue de tels effets indésirables émergents, de façon
à prendre toutes les mesures possibles, en l’état actuel de
nos connaissances, pour préserver un juste équilibre de
la balance bénéfice/risque pour nos patients. Ces efforts
doivent être confirmés et poursuivis en collaboration
avec l’industrie pharmaceutique, qui doit comprendre
l’importance de cette recherche dans l’intérêt des patients.
Laurence Legros
CHU de Nice.
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Correspondances en Onco-Hématologie - Vol. IX - n° 4-5 - juillet-octobre 2014
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