Les Antiviraux Service de Pharmacologie - Université Pierre et Marie Curie, Paris Unité Fonctionnelle de Suivi Thérapeutique Pharmacologique - Hôpital Saint-Antoine, Paris Paris, le 14 mars 2014 Les antiviraux PLAN • Les Herpèsvirus • Le VIH / SIDA • Les Hépatites B & C Cours IFSI Les Herpèsvirus Cours IFSI Les Herpès virus : généralités Plusieurs types : HHV 1 et 2 : Herpès simplex virus types 1 (HSV-1) et 2 (HSV-2) HHV 3 : Virus de la varicelle et du zona (VZV) HHV 4 : Virus d’Epstein-Barr (EBV) mononucléose infectieuse, carcinome du nasopharynx (chine, afrique, +++) HHV 5 : Cytomégalovirus (CMV) infection le plus souvent bénigne HHV-6, HHV-7 HHV-8 : Sarcome de Kaposi (Patient VIH), rare actuellement Cours IFSI Les Herpès virus : modes de transmission Transmission par contact direct : par les vésicules ou la salive Herpès virus simplex (HSV-1 &2) Virus de la varicelle et du zona (VZV, HHV-3) Transmission par voie sanguine : Cytomégalovirus (CMV, HHV-5) HHV-6, HHV-7 HHV-8 (sarcome de Kaposi) Transmission par voie respiratoire +++ : Virus de la varicelle et du zona (VZV, HHV-3) HHV-6, HHV-7 Transmission par voie sexuelle +++ : HSV-2, CMV, HHV-7, HHV-8 Cours IFSI Les Herpès virus : généralités Infections le plus souvent bénignes Après primo-infection : ce sont des infections latentes à vie Réactivation (= reprise de la multiplication virale) en cas de stress, d’immunodéficience (greffe, VIH) notamment Quelques forme graves : méningo-encéphalites, syndrome de Kaposi, herpès oculaire en cas d’immunodépression (patients VIH, greffés) chez le nouveau-né Cours IFSI Les 2 types d’Herpes simplex virus (HSV) 1. Herpès simplex virus de type 1 (HSV-1) Localisation principale = cavité orale Primoinfection : précoce Principalement responsable de l’herpès labial forme la plus courante = « bouton de fièvre » 2. Herpès simplex virus de type 2 (HSV-2) Localisation principale = sphère génitale Primoinfection : après la puberté Transmission : contacts sexuels : c’est une Infection Sexuellement Transmissible (IST) +++ 1ère cause de lésions génitales dans les pays développés femmes plus touchées que les hommes Cours IFSI Les Herpès virus : traitements Traitement Par des médicaments qui bloquent la synthèse de l'ADN du virus de l'herpès (HSV) empêchent sa multiplication : aciclovir et valaciclovir Aciclovir : après phosphorylation en aciclovir-triphosphate, inhibe la synthèse de l'ADN viral 1ère étape de la phosphorylation : assurée par une enzyme virale spécifique présente uniquement dans les cellules infectées par le virus action sélective +++ Cours IFSI Les Herpès virus : traitements Aciclovir (Zovirax®) voie IV voie orale : 5 Cps à 200 mg/jour usage local : crème et pommade ophtalmique Valaciclovir (Zelitrex®) voie orale : pro-drogue de l’aciclovir permet de réduire le nombre de prises quotidiennes : 2 Cps à 500 mg/jour Voies d’administration Voie IV = Voie de l’urgence en cas : encéphalite herpétique, prévention de l’herpès néonatal prévention du virus varicelle-zona chez le patient immunodéprimé ou chez la femme enceinte quelques jours avant l’accouchement Cours IFSI Les Herpès virus : traitements Voies d’administration (suite) Voie orale : traitement de l’herpès cutanéomuqueux : 10 jours lors de la primo-infection : 1000 mg/jour 5 jours lors des récurrences (réactivation) : 1000 mg/jour Pommade ophtalmique : herpès cornéen Précautions d’emploi élimination sous forme inchangée dans les urines adaptation posologique (réduction des doses) chez l’insuffisant rénal Effets indésirables Céphalées, troubles digestifs Cours IFSI Le virus de la varicelle et du zona (VZV) Primoinfection = varicelle incubation 2-3 semaines éruption vésiculeuse petites épidémies en fin d’hiver et au printemps enfants de 6 à 8 ans très contagieuse +++ transmission : par les vésicules et par voie respiratoire Réactivation = le zona éruption vésiculeuse : localisée autour d’un nerf sensitif douleurs et sensations de brûlures paralysies faciales possibles (si compression du nerf facial) atteinte cornéenne possible (si branche ophtalmique touchée) Cours IFSI Le virus de la varicelle et du zona (VZV) : les traitements 1. La varicelle Traitement symptomatique lavages (1-2 douches fraîches/jour) désinfection (chlorhexidine) anti-histaminiques couper les ongles des enfants (évite lésions dues au grattage) Attention : pas d’aspirine ! paracétamol à la posologie de 15 mg/kg toutes les 6h chez l’enfant si nécessaire Syndrome de Reye : très rare (0,08 cas/100 000 enfants) mais très grave et potentiellement létal : atteintes neurologiques et hépatiques Par extension : pas d’administration d’aspirine chez l’enfant en cas de maladie virale (varicelle ou autre) Prévention : vaccin à virus vivant atténué Cours IFSI Le virus de la varicelle et du zona (VZV) : les traitements 2. Le zona favorisé par l’âge et l’immunodépression survient surtout chez l’adulte de plus de 50 ans Traitement de la douleur + Aciclovir par voie IV chez le patient immunodéprimé, dans les formes graves de zona Valaciclovir = traitement per os zona chez le patient immunocompétent Cours IFSI Le VIH / SIDA Cours IFSI Quelques chiffres dans le monde (source ONUSIDA 2012) VIH/Sida : en 2012 30 millions de personnes infectées dans le monde VIH/Sida : en 2012 1,5 millions de décès dans le monde Cours IFSI Quelques chiffres en France (source INVS 31/12/12) VIH/Sida : 6400 nouvelles contaminations en 2012 Nouvelles contaminations en 2012 : 2600 chez les HSH (homosexuels) en progression dans cette catégorie de patients Cours IFSI Le VIH/SIDA : généralités Le Syndrome d’Immuno Déficience Acquise (SIDA) entraîne une chute des défenses naturelles provoqué par le Virus de l’Immunodéficience Humaine (VIH) VIH : s’attaque aux lymphocytes T = un des composants essentiels du système immunitaire baisse du taux de lymphocytes T CD4 chute des défenses immunitaires développement de maladies opportunistes But des traitements : empêcher la progression vers le stade Sida Sida baisse des défenses immunitaires maladies opportunistes liées à une trop grande immunodépression Cours IFSI Le VIH/SIDA : généralités On ne meurt pas du sida mais des infections opportunistes Taux de CD4 et maladies opportunistes Cours IFSI Le VIH : les modes de transmission Rapports sexuels non protégés +++ = 1ère cause de contamination par le VIH Cours IFSI Le VIH/SIDA : généralités Symptômes 1. Phase de primo infection (1er contact avec le virus) dans un cas/2 seulement : apparition de signes cliniques dans le mois suivant la contamination, qui peuvent être : fièvre > 38 °C apparition de ganglions lymphatiques pharyngite éruption de plaques rouges sur le corps et le visage mal de tête, douleurs musculaires et abdominales diarrhée, vomissements 2. Phase chronique asymptomatique aucun symptôme particulier seul signe : présence de ganglions peut durer plusieurs années MAIS la personne infectée peut transmettre Cours IFSI le virus durant cette période (idem durant la primo infection) Le VIH/SIDA : généralités 3. Phase chronique symptomatique apparition de symptômes témoignant de l'affaiblissement immunitaire fièvre modérée mais persistante sueurs nocturnes perte de poids augmentation du volume des ganglions lymphatiques diarrhée, infections cutanées Cours IFSI Le VIH : le dépistage Après contamination : phase de primo-infection symptomatique dans seulement 50% des cas symptômes généralement peu spécifiques ( fièvre, fatigue, douleurs musculaires ou articulaires, …) et disparaissent en quelques semaines 29000 personnes en France ignorent leur séropositivité ! Test de dépistage du VIH +++ obligatoire pour tout don de sang ou d’organes peut être réalisé dans les centres de dépistage anonymes et gratuits tests rapides : réponse en moins de 30 minutes Cours IFSI Le VIH : les tests rapides Les TROD (Test Rapide d’Orientation Diagnostique) : commercialisation prévue en 2014 sanguin et peut-être salivaire fluide : mis en contact avec des solutions réactives afin d’établir la présence ou non d’anticorps dirigés contre le VIH fiabilité du test sanguin : doit être réalisé 3 mois maximum après la prise de risque (passé ce délai : pas de détection) si test rapide positif : doit être confirmé par un test de diagnostique classique (prise de sang) Problèmes distribution : pharmacies, internet, … coût encadrement de la personne en cas de résultat positif Cours IFSI Le VIH : les traitements Traitement du VIH/Sida : arsenal thérapeutique de plus en plus diversifié 5 nouveaux ARVs appartenant à 4 classes différentes commercialisés de 2006 à 2012 2 nouvelles molécules en 2014 Cours IFSI Les antirétroviraux 6 classes d’antirétroviraux pour cibles virales Cibles virales l’entrée du virus dans la cellule inhibiteur de fusion inhibiteur d’entrée la transcriptase inverse, l’intégrase, la protéase (sortie du virus de la cellule) I nhi bit eur de cor écept eur I nhi bit eur s de TI I NTI I NNTI I nhi bit eur s d’i nt égr ase I nhi bit eur de f usi on I nhi bit eur s de pr ot éase Cours IFSI Les antirétroviraux Les inhibiteurs d’entrée : (inhibiteur de fusion) et anti-CCR5 empêchent le virus de fusionner avec la cellule-hôte ou inhibent leur entrée inhibiteur de fusion : l'enfuvirtide (Fuzéon®) - conservation au réfrigérateur - 2 administrations sous-cutanée/jour n’est plus utilisé sauf cas exceptionnel inhibiteur du co-récepteur CCR5 : le maraviroc (Celsentri®) - métabolisé par le CYP3A4 - nombreuses interactions médicamenteuses - 3 posologies selon les antirétroviraux associés Cours IFSI Les antirétroviraux Les inhibiteurs nucléosidiques (INTI) ou non de la transcriptase inverse (INNTI) inhibent la transformation de l’ARN viral en ADN proviral INTI - prodrogues actives après triphosphorylation intra cellulaire - plusieurs molécules - pas d’interactions médicamenteuse - éliminés sous forme inchangée dans les urines posologie adaptée à la fonction rénale INNTI - plusieurs molécules - la plupart sont des inducteurs enzymatiques puissants +++ sauf la rilpivirine (Eduran®, Eviplera®) - très nombreuses interactions médicamenteuses +++ (sauf rilpivirine, moins) Cours IFSI Les antirétroviraux Les inhibiteurs d’intégrase empêchent l’ADN proviral de s’intégrer dans l’ADN de la cellule infectée le raltégravir (Isentress®) : pas d’interaction le dolutegravir (Tivicay®) : commercialisé janvier 2014, très peu d’interactions médicamenteuses l’elvitegravir (Stribild®) : commercialisé février 2014 • formulation tout en un • contient un inhibiteur du CYP3A4 : le cobicistat • nombreuses interactions médicamenteuses Cours IFSI Les antirétroviraux Les inhibiteurs de la protéase du VIH s’opposent à la formation de virions actifs - ont révolutionné le traitement du VIH - métabolisés par le CYP3A4 - administrés en présence de ritonavir (RTV, Norvir®) inhibiteur puissant du CYP3A4 • le lopinavir/ritonavir (Kaletra®) • l’atazanavir (Reyataz®) administré en présence de RTV • le darunavir (Prezista®) administré en présence de RTV - inhibiteurs enzymatiques du CYP3A4 : nombreuses interactions médicamenteuses Cours IFSI Le traitement antirétroviral : ses objectifs Objectifs immuno-virologiques atteindre et maintenir charge virale indétectable ( CV < 50 copies/mL) atteindre et maintenir chiffre de CD4 supérieur > 500/mm3 Objectifs virologiques CV < 50 copies/mL au plus tard 6 mois après le début du traitement à M1 : CV doit avoir baissé d’au moins un facteur 100 à M3 : CV doit être < 400 copies/mL Si objectifs virologiques pas atteints mesurer la concentration plasmatique de ces antirétroviraux • recherche sous-dosage - mauvaise adhésion au traitement - interaction médicamenteuse (Recommandations du groupe d’experts, 09/2013) Cours IFSI Le traitement antirétroviral : ses objectifs Association de plusieurs ARVs Observance à court et long terme Cours IFSI Surveillance Le traitement antirétroviral initial Traitement antirétroviral initial = combinaison de 3 antirétroviraux appartenant à 2 classes thérapeutiques différentes (Recommandations du groupe d’experts, 09/2013) Cours IFSI Les antirétroviraux : résistance au traitement Résistance au traitement 10% des patients (donnée 2012) Résistance = virémie positive puissance insuffisante du traitement Causes d’échec virologique : nombreuses contamination par des souches résistantes mauvaise observance (intolérance +++) interactions médicamenteuses, … En cas d’échec virologique, importance du suivi thérapeutique pharmacologique (dosage des ARV) des consultations d’observance En cas de résistance avérée : modification des ARV en s’appuyant sur un test de résistance génotypique Cours IFSI Les antirétroviraux : effets indésirables Effets indésirables des traitements antirétroviraux : nombreux A court et à long terme Beaucoup moins avec les nouvelles molécules +++ prise en charge multi-disciplinaire et importance des consultations d’observance afin d’aider les patients à mieux suivre leur traitement +++ ETP = Education Thérapeutique des Patients Cours IFSI L’éducation thérapeutique des patients Cours IFSI L’éducation thérapeutique des patients Conseils aux patients = apprendre à les connaître être à leur écoute (ressenti de la maladie, des traitements, des effets indésirables, …) adapter le discours en fonction de la personnalité et du caractère de chacun les sensibiliser à bien suivre leur traitement Courstenir IFSI pour acquis Mais … ne rien Les Hépatites B & C Cours IFSI L’hépatite B (VHB) : généralités Hépatite B : une infection du foie très répandue forme aiguë (dure moins de 6 mois) = guérison spontanée forme chronique (persistante) = décès dans 25% des cas Plus de 240 millions de personnes dans le monde ont une infection chronique et 600 000 meurent chaque année de l’hépatite B Cours IFSI L’hépatite B (VHB) : généralités 4 modes de transmission du VHB Relations sexuelles non protégées 1ère cause de contamination par le VHB +++ Sang ou autres produits organiques par contact avec du sang, sperme, sécrétions vaginales, lait maternel, … par échange de seringues ou objets contaminés : toxicomanie, tatouage, piercing, … Mère-enfant lors de l’accouchement chez les enfants : 90 % hépatite chronique Vie quotidienne par contact avec des objets souillés car le virus reste virulent hors de l’organisme durant 7 jours ! Cours IFSI L’hépatite B (VHB) : en pratique clinique Hépatite aiguë : 90% des cas = guérison spontanée Hépatite chronique : 10% des cas = évolution délétère possible % plus élevé chez un patient immunodéprimé ou lors d’une contamination néo-natale (hépatite chronique dans 90% des cas) peut rester asymptomatique ou devenir active et se compliquer cirrhose ou 25% de décès hépato-carcinome Hépatite B chronique active : cytolyse (augmentation des transaminases) > 6 mois réplication virale (ADN-VHB positif) Cours IFSI L’hépatite B (VHB) : généralités Symptômes infection aiguë : pas de manifestation apparente dans la majorité des cas infection chronique fatigue fièvre douleurs musculaires et articulaires parfois jaunisse Dépistage dosage des transaminases (atteinte hépatique) présence d’anticorps dirigés contre le VHB Cours IFSI L’hépatite B (VHB) : les traitements Hépatite B aiguë pas de traitement spécifique repos éviter les médicaments hépatotoxiques supprimer l’alcool (CI) +++ Hépatite B chronique traitement suppression de la multiplication virale 2 stratégies : stimuler la réponse immunitaire pour aider l’organisme à éliminer le virus (interféron) bloquer la réplication virale (analogues nucléosidiques) Cours IFSI L’hépatite B (VHB) : les traitements Interféron : Roféron® ou Introna® • utilisé en SC, 3 fois/semaine, pendant 4 à 6 mois. • résultats irréguliers • nombreux effets secondaires : syndrome pseudo-grippal pendant 72 heures (paracétamol), anorexie/dépression (75%), diarrhée (50%), neutropénie et thrombopénie (32%) Inhibiteur nucléosidique de la transcriptase inverse (INTI) : ténofovir (Viread®) • INTI actif sur le VIH et sur le VHB • voie orale, posologie réduite si insuffisance rénale • assez bien toléré • échappement virologique possible si mutants résistants Autres analogues nucléosidiques possibles : Entécavir (Baraclude®), Adéfovir (Hepséra®), Lamivudine (Zeffix®) Cours IFSI L’hépatite B (VHB) : vaccination préventive Vaccination contre l’hépatite B : recommandée par l’HAS (Haute Autorité de Santé) chez : nourrissons enfants et pré-adolescents personnes susceptibles d’être en contact avec des patients à risque/des produits sanguins : professionnels de santé, pompiers, policiers, relations sexuelles non protégées avec un partenaire VHB, … Vaccination contre l’hépatite B : obligatoire pour les professionnels de santé Cours IFSI L’hépatite C (VHC) : généralités en 2011 170 millions de personnes infectées dans le monde et 500 000 en France Chaque année 3-4 millions de nouvelles infections Chaque année 350 000 décès de pathologies hépatiques dues au VHC transmission généralement par le sang pas de vaccin depuis peu des traitements très efficaces Cours IFSI L’hépatite C (VHC) : généralités Modes de transmission du VHC Toxicomanie IV partage des seringues +++ Transmission mère-enfant rare (<3% si pas de co-infection par le VIH) Transmission sexuelle exceptionnelle sauf si rapports non protégés avec personne infectée +++ Origine inconnue 20-30% des cas +++ Cours IFSI L’hépatite C (VHC) : généralités VHC : peu de guérison spontanée 20% des cas évolution lente vers la chronicité : peut prendre 20-30 ans et donner cirrhose 15% des cas cancer du foie 6% des cas Cours IFSI L’hépatite C (VHC) : généralités Symptômes infection aiguë souvent pas de symptômes peut survenir : fatigue, maux de tête, fièvre, douleurs abdominales infection chronique épuisement jaunisse douleurs abdominales et articulaires Dépistage dosage des transaminases présence d’anticorps dirigés contre le VHC Cours IFSI Répartition des génotypes du VHC en France Génotype : 1 Génotype : 2 Génotype : 3 Génotype : 4 Génotype : 5 Génotype : 6 10.4% 23.2% 9.0% 55.5% 1.7% 0.2% Valeur prédictive de la réponse au traitement: traitement - Bonne réponse: G2 et G3 Génotype 1 +++ - Réponse intermédiaire: G4 G5 le plus fréquent - Mauvaise réponse: G1 le plus difficile à traiter Cours IFSI L’hépatite C (VHC) : les traitements Options thérapeutiques disponibles en 2013 1- Bithérapie pégylée Pour les patients infectés par le VHC de génotypes 2, 3, 4, 5 et 6 de génotype 1 si bons facteurs de réponse à priori (<40 ans, CV du VHC faible, maladie peu évoluée) Ribavirine (Copegus ®, Rebetol®) + interferon pegylé ribavirine: durée 24 à 48 semaines interféron : 1 injection en SC /semaine, durée 24 à 48 semaines 2- Trithérapies incluant un inhibiteur de la protéase du VHC Uniquement pour les patients de génotype 1 +++ Telaprevir (Incivo ®) ou Boceprevir (Victrelis ®) + Bithérapie pégylée Cours IFSI Réponse virologie et génotypes en cas de bithérapie pégylée Critère d’évaluation thérapeutique = réponse virale soutenue (RVS) RVS = ARN viral indétectable 6 mois après la fin du traitement RVS = guérison Génotype 2/3 : meilleur pronostique +++ Génotype 1 : 30-40% de guérison en moins que pour les génotypes 2/3 Cours IFSI L’hépatite C (VHC) : la bithérapie pégylée Traitement par ribavirine + Peg interféron : mal toléré +++ RBV + Peg Peg RBV Peg Cours IFSI L’hépatite C (VHC) : la bithérapie pégylée Eviter de diminuer les doses administrées malgré les anomalies hématologiques EPO si nécessaire - dû au Peg interféron - intensité au cours du temps Manifestations psychologiques de la bithérapie Fatigue +++ , agressivité, émotivité, irritabilité, mélancolie.. Etat dépressif +++ évaluation psychiatrique si nécessaire avant de débuter Cours IFSI le traitement L’hépatite C (VHC) : la bithérapie pégylée Le traitement par ribavirine + Peg interféron : de nombreux effets indésirables information du patient et de son entourage familial avant de commencer le traitement apprendre aux patients à préparer les doses de Peg interféron (1 flacon : poudre de PEG interféron lyophilisé + 1 flacon d’eau stérile) à s’auto-injecter le médicament reconstitué (infirmier) soutien et suivi psychologique du patient au cours du traitement : motiver et encourager l’observance rassurer et soutenir face aux effets indésirables rôle important du personnel infirmier +++ Cours IFSI Les inhibiteurs de la protéase (IPs) du VHC Ces IPs du VHC présentent une barrière génétique faible ce qui explique : l’absence d’utilisation en monothérapie l’importance de l’observance sur la réponse au traitement Cours IFSI L’hépatite C (VHC) : les trithérapies Trithérapies incluant un inhibiteur de la protéase (IP) du VHC Uniquement pour les patients de génotype 1 +++ Telaprevir (TVR, Incivo ®) ou Boceprevir (BOC, Victrelis ®) Trithérapie = Ribavirine + Peg interféron + TVR ou BOC Trithérapies du taux de guérison : 70% Mais …majoration des effets indésirables : ceux de la bithérapie + ceux de l’inhibiteur de la protéase du VHC Cours IFSI Schéma thérapeutique du telaprevir chez des patients mono-infectés – génotype 1 (Larrey D., 2011) Trithérapie : Telaprevir (TVR) + PegINF-RBV durant 3 mois suivi d’une bithérapie PegINF-RBV durant 3 à 9 mois selon la réponse durée totale du traitement : 1 an Cours IFSI Schéma thérapeutique du telaprevir chez des patients mono-infectés – génotype 1 (Larrey D., 2011) Telaprevir : administration de 2 Cps de 375 mg (750 mg) toutes les 8h ou de 1125 mg toutes les 12h au cours d’un repas Cours IFSI Schéma thérapeutique du boceprevir chez des patients mono-infectés – génotype 1 (Larrey D., 2011) Bi-thérapie PegINF-RBV durant 1 mois (but : réduire la CV du VHC trithérapie plus efficace) Tri-thérapie : 6 à 8 mois suivi d’une bithérapie durée totale du traitement : 1 an Cours IFSI Schéma thérapeutique du boceprevir chez des patients mono-infectés – génotype 1 (Larrey D., 2011) Boceprevir : administration de 4 Gel de 200 mg (800 mg) strictement toutes les 8h au cours d’un repas Cours IFSI Effets indésirables des inhibiteurs de la protéase du VHC (EIG = évènement indésirable grave) Ces effets indésirables se surajoutent à ceux de la bithérapie accompagnement des patients +++ séances d’éducation thérapeutique avec une infirmièr(e) spécialisé(e) pour aider à bien prendre le traitement et à mieux le supporter en cas de besoin : consultation spécialisée (dermatologie, Cours IFSI psychiatrie, …) Pharmacocinétique du télaprévir et du bocéprévir Posologie T1/2 Absorption Métabolisme IR IH Induceur Inhibiteur Télaprévir 750 mg (2x375 mg) toutes les 8h 9-11h ASC 237% avec repas gras +++ repas calorique CYP3A4/5 pas d'effet ASC 46% en cas IH modérée NR IH modérée à sévère car dose ? très peu in vitro CYP3A4/5, P-gp Bocéprévir 800 mg (4x200 mg) toutes les 8h 3-4h ASC 65% avec repas similaire repas gras ou maigre Aldokéto réductase +++, CYP3A4/5 pas d'effet ASC 32% en cas IH modérée pas adaoptation poso. très peu in vitro CYP3A4/5, P-gp Nombreuses prises unitaires, 3 fois/jour Métabolisme hépatique Nombreuses interactions médicamenteuses Cours IFSI Quelques interactions médicamenteuses avec le télaprévir et le bocéprévir Cours IFSI (Larrey D., 2011) L’hépatite C (VHC) : les traitements Options thérapeutiques disponibles en 2014 Le sofosbuvir (Sovaldi®) : disponible depuis le 17/01/14 actif sur tous les génotypes 1 comprimé de 400 mg par voie orale 1 fois/jour pharmacocinétique indépendante du bol alimentaire très bien toléré très peu d’interactions médicamenteuses traitement court : 3 mois en association au PegINF-RBV D’autres médicaments anti-VHC seront peut être disponibles en cours d’année Cours IFSI Hépatite C (VHC) : le sofosbuvir – génotypes 1, 4, 5, 6 Génotypes 1, 4, 5, 6 Trithérapie : Sofosbuvir (SOF) + PegINF-RBV durant 3 mois (Lawitz E et al., APASL 2013) Sofosbuvir (SOF) + PegINF-RBV pour 3 mois (génotypes 1,4, 5,6) 90% minimum de guérison versus 63-75% de guérison après 1 an de traitement (génotype 1) Cours IFSI avec TVR ou BOC Hépatite C (VHC) : le sofosbuvir – génotypes 2, 3 Pour les génotypes 2 et 3 (les plus faciles à traiter) Bithérapie Sofosbuvir/Ribavirine pour 3 mois : génotype 2 6 mois : génotype 3 Génotype 2 Bithérapie SOF/RBV pour 3 mois : beaucoup mieux que traitement standard sur 6 mois (97 vs 78% de guérison) Cours IFSI Hépatite C (VHC) : le sofosbuvir – génotypes 2, 3 génotype 3 génotype 2 Bithérapie Sofosbuvir/Ribavirine pour 3 mois : génotype 2 = 95% de guérison en moyenne 6 mois : génotype 3 = 93% de guérison en moyenne Cours IFSI Hépatite C (VHC) : une révolution en marche de très nombreuses molécules en développement (données avril 2013) Cours IFSI Hépatite C (VHC) : l’avenir +/- immédiat ? Des traitements : actifs sur tous les génotypes bien tolérés (observance +++) courts : 3 moins ou moins en une ou 2 prises quotidiennes sans Peg-interféron voire sans PegINF ni ribavirine « tout en un » : association de nouvelles molécules Eradication du VHC ? Cours IFSI