
Le Courrier de la Transplantation - Vol. XIV - n° 1 - janvier-février-mars 2014
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Dossier thématique
Rejet humoral 
après transplantation 
d’organe solide
Figure 1. Survie actuarielle du pancréas en rapport avec la détection des anticorps anti-HLA 
après la transplantation.
Années après la transplantation
0 2 4
Non-DSA
Pas d’anticorps
DSA
6 8 10
1,0
0,8
0,6
0,4
0,2
0,0
Figure 2. Survie actuarielle du rein en rapport avec la détection des anticorps anti-HLA après 
la transplantation.
Années après la transplantation
0 2 4
Non-DSA
Pas d’anticorps
DSA
6 8 10
1,0
0,8
0,6
0,4
0,2
0,0
transplantation pancréatique (n = 1) ont été évalués 
de manière prospective avec une recherche d’anti-
corps anti-HLA plusieurs fois au cours de la première 
année et annuellement par la suite. Une recherche 
d’anticorps était aussi réalisée en cas de suspicion 
d’épisode de rejet.
Notre stratégie immunosuppressive a comporté dans 
tous les cas un traitement préventif du rejet par de la 
globuline anti-thymocytaire, associée à de l’acide myco-
phénolate mofétil et du tacrolimus. Une corticothérapie 
à faible dose était prescrite durant 2 à 3 mois après la 
transplantation, ou bien n’était pas prescrite du tout. 
Certains patients ont pu recevoir durant leur suivi soit 
de la ciclosporine, soit de la rapamycine à la place du 
tacrolimus. 
Résultats
La grande majorité des patients (n = 160) n’avait pas 
d’anticorps anti-HLA au moment de la transplanta-
tion du pancréas. Le suivi prospectif a mis en évidence 
un taux d’immunisation anti-HLA de 24 % (n = 40). 
La moyenne du temps d’apparition (ou de détection) 
était de 1,45 ± 1,2 an, avec une médiane de 1,05 an 
(0,4 à 60 mois). Parmi les 40 patients ayant des anti-
corps, 26 (65 %) avait des DSA et 14 (35 %) des non-DSA. 
La moyenne de détection des DSA était de 1,27 ± 1,2 an, 
avec une médiane de 0,98 an (0,5 à 60 mois). Parmi les 
DSA, 61,5 % étaient anti-classe 2, tandis que, parmi 
les non-DSA, ce pourcentage était bien plus faible 
(21,4 %). En revanche, un pourcentage plus élevé des 
anti-classe 1 était observé en cas de non-DSA : 78,6 % 
versus 30,8 % en cas de non-DSA. La médiane de la MFI 
était de 8,938, tous anticorps confondus.
Les paramètres suivants ont atteint une signifi cativité 
statistique à l’égard du risque d’immunisation après la 
transplantation (DSA et non-DSA confondus) : temps 
en dialyse chronique, diabète de plus de 10 ans, immu-
nisation présente au moment de la transplantation, 
sérologie du virus d’Epstein-Barr (EBV) positive chez 
le donneur, épisode de rejet aigu, et utilisation de la 
rapamycine. 
En ce qui concerne le suivi du transplant pancréatique 
et rénal, ainsi que l’incidence du rejet (fi  gures 1-3), seuls 
les DSA étaient de manière hautement signifi cative 
associés à une survie inférieure et à un taux de rejet 
accru. Les non-DSA n’avaient, a priori, aucun impact 
négatif sur la survie, au moins à 8 ans.
Discussion
Nous avons observé, dans une population de 
167 patients transplantés du pancréas, une immuni-
sation anti-HLA survenue après la transplantation 
chez 24 %, avec des écarts de 4 mois à 5 ans. Avec 
des tests statistiques multivariés, seuls les DSA, en 
majorité anti-DR, DP ou DQ, étaient associés à une 
survie signifi cativement inférieure et à un taux de rejet 
plus élevé. Ces résultats permettent de tirer quelques 
remarques utiles au suivi pratique et quotidien de ces 
patients dont le cas est compliqué. En eff et, le monito-
ring des anticorps anti-HLA doit être réalisé de manière 
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