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SOMMAIRE
Mots clés : Immobilier durable, construction écologique, bâtiment durable, marché immobilier, Montréal.
L’immobilier et la construction doivent être considérés comme des secteurs économiques qui possèdent le
plus d’impact par rapport aux trois piliers du développement durable. Dans son cinquième rapport, le Groupe
d’experts environnemental sur l’évolution du climat a admis qu’indubitablement, l’ensemble du cycle de
vie d’un bâtiment est responsable d’une grande proportion des émissions mondiales de gaz à effet de serre
et de carbone, notamment. Depuis les années 1990, l’apparition des premiers concepts et des gestes qui
conçoivent les bâtiments durables aujourd’hui ont fait leur apparition dans les marchés mondiaux.
Aujourd’hui, presque tous les marchés font face à la présence de plus en plus importante de bâtiments qui
se composent de caractéristiques supérieures à la moyenne, ce qui suscite des réactions et des changements
dans les dynamiques de marchés immobiliers globaux.
Les résultats de la présence croissante de bâtiments durables peuvent varier pour chaque marché, ceux-ci
étant conditionnés par différents inducteurs de la valeur. Les biens immobiliers évoluent à travers des
contextes de marché différents, par exemple les contextes sociopolitique et économique ainsi que différentes
perceptions de la valeur par les principales parties prenantes des marchés. Ceci suppose que la valeur perçue
par le marché pourrait se distinguer d’un marché à l’autre. Or, plusieurs études se penchent sur la
quantification de la valeur ajoutée d’un bâtiment durable par rapport à un bâtiment conventionnel, et ce, à
plusieurs endroits dans le monde. Au Québec, ce genre d’étude n’est pas disponible pour le public
actuellement, probablement à cause de l’immaturité relative de ses marchés en termes de bâtiment durable.
En effet, la disponibilité des données étant pour le moment limitée, il est difficile d’obtenir des résultats
statistiques fiables afin d’en tirer des constats solides. À défaut d’obtenir des résultats quantitatifs pour le
marché de Montréal, l’objectif de cet ouvrage est d’effectuer une analyse de marché dans une perspective
qualitative, notamment à partir de points de vue de plusieurs intervenants majeurs.
L’analyse, basée sur le Modèle d’évaluation durable, permet de constater que la présence de bâtiments
durables dans le marché de Montréal est davantage attribuable à des changements au niveau des
organisations qu’à une réelle perception de la valeur des certifications environnementales par le marché. En
effet, le marché de Montréal est actuellement conditionné par des mouvements d’entreprises. Les
organisations les plus sophistiquées de Montréal démontrent à travers les certifications environnementales
de bâtiments leurs valeurs ainsi que leur volonté d’être responsable – surtout dans l’optique d’attirer les
meilleurs talents –. De plus, ces certifications consistent en des outils qui permettent aux bâtiments de se
distinguer et de se classer parmi les plus compétitifs sur le marché. Enfin, elles concernent en majorité des
espaces neufs, ce qui implique nécessairement des niveaux de loyers élevés pour des espaces certifiés.