APPAREIL DIGESTIF – Troubles du transit 23 février 2015 PAUL clément L2 (CR : Hamza Berguigua) Appareil digestif Pr. JC GRIMAUD 4 pages Troubles du transit Plan A. Constipation I. Définition II. Les différents types de constipation III. Sémiologie B. Diarrhée I. Définition II. Les différents types de diarrhée III. Sémiologie L'exonération des matières fécales eut être ralentie (constipation) ou accélérée (diarrhée). Petit parenthèse sur laquelle le prof a insisté tout le long du cours : lorsqu'un symptôme, quel qu'il soit, réveille un patient la nuit, la cause est organique jusqu'à preuve du contraire. A. Constipation I. Définition Au tout début la constipation était définie comme l'impossibilité d'émettre au moins une selle par jour. Finalement, c'est une définition plus vaste que ça : la constipation est un symptôme, ce n'est pas une maladie ; et comme tout symptôme, elle dépend de la manière dont le patient la vit. En fonction du caractère sociétal, le nombre selles par jour est différent. Au Sénégal, si quelqu'un ne va pas à la selle 3 fois par jour il dit qu'il est constipé ; chez nous on estime qu'on est constipé si on va à la selle moins d'une fois par jour ou moins d'un jour sur deux. Quand un patient va venir se plaindre d'une constipation, il peut le faire de nombreuses manières, il faut donc être attentif lors de l'interrogatoire. Il peut dire qu'il a de petites selles dures, qu'il force beaucoup pour les émettre... II. Les différents types de constipation Il faut distinguer la constipation aiguë de la constipation chronique. a) la constipation chronique Lorsqu'elle dure depuis des années, il est peut probable que la cause soit grave voire mortelle. On peut alors évoquer une pathologie fonctionnelle : c'est à dire qu'il n'y a a priori pas de support organique, et pourtant le patient se plaint. Le malade n'invente pas, mais dans les connaissances actuelles de la médecine, on ne peut pas expliquer ses symptômes. Le stress n'est pas la cause de ces pathologies fonctionnelles mais il les aggrave. Pour qu'il y ait émission de matières fécales il faut qu'il y ait des déchets ; et pour qu'il y ait des déchets il faut qu'il y ait des apports alimentaires suffisants. Il faut donc demander au patient s'il suit un régime alimentaire particulier. S'il mange uniquement de la viande, des pâtes et du riz, il n'y aura aucune matière fécale. 1/4 APPAREIL DIGESTIF – Troubles du transit b) la constipation aiguë Si la constipation est récente (qq semaines) il faut la prendre en compte et chercher une cause organique. Notamment si le patient a la cinquantaine, il faut penser à une étiologie cancéreuse. On recherche alors des signes associés (une rectorragie par exemple), des signes généraux (AAA)... Une constipation aiguë peut aussi être iatrogénique. Les dérivés opiacés et les pansements gastriques aux sels d'alumine ralentissent le transit. Certaines pathologies endocriniennes peuvent aussi avoir une incidence sur la motricité du tube digestif, c'est le cas de l'hypothyroïdie, qui peut occasionner une constipation. En gros : Constipation chronique → cause fonctionnelle ou diététique Constipation aiguë → cause organique, métabolique, endocrinienne ou iatrogénique c) la constipation intermittente Elle se retrouve fréquemment chez le sujet âgé. En maison de retraite les personnes âgées sont souvent alitées et on s'occupe peu de leur alimentation et de leurs selles, elles ont donc fréquemment des fécalomes qui causent une constipation. Mais, il faut faire attention. Lorsqu'un amas de matière fécale stagne dans le rectum, un réflexe est déclenché et le sphincter anal se relâche. Le patient devient donc incontinent aux matières liquides. On peut donc passer à côté de la constipation et du fécalome, ce qui peut aboutir sur une occlusion et causer de graves complications. Dans ce cas, le TR (Toucher Rectal) est nécessaire. III. Sémiologie L'interrogatoire doit orienter l'examen clinique. Il faut demander : – la fréquence des selles – depuis quand est-il constipé ? – a-t-il des difficultés pour exonérer ? – comment sont ses selles ? – sa constipation s'accompagne-t-elle de douleurs abdominales, de ballonnements, de signes digestifs ? – s'accompagne-t-elle de signes digestifs hauts (nausées, vomissements) ? – existe-t-il une diarrhée ? – y a-t-il du sang dans les selles ? – Est-ce qu'il prend des médicaments ? Pour l'examen clinique, on examine surtout l'abdomen. A la palpation on cherche une masse abdominale ; on palpe tous les orifices herniaires. A la percussion on cherche un météorisme. Et pour finir, on fait un TR pour recherche un fécalome ou une tumeur du rectum. On fait aussi un examen plus général : par exemple dans l'hypothyroïdie, il y aura d'autres symptômes que ceux du tube digestif. B. Diarrhée I. Définition Il s'agit d'une augmentation du nombre des selles. En général on parle de diarrhée si on va à la selle pus de 3 fois par jour ou si on émet une selle liquide par jour. On doit rechercher la présence de sang ou de glaires dans les selles. Les glaires correspondent à du mucus ; s'il y en a dans les selles c'est que le tube digestif en sécrète trop, c'est le signe d'une inflammation du tube digestif. De même pour le sang, il est le signe d'une inflammation digestive. 2/4 APPAREIL DIGESTIF – Troubles du transit On recherche aussi la présence de douleurs, notamment des coliques qui sont des spasmes dans tout le colon, soulagés après l'exonération. II. Les différents types de diarrhée a) la diarrhée chronique Elle dure depuis des années ou des mois. Elle n'a pas forcément de cause organique importante, on retrouve la notion de diarrhée fonctionnelle. C'est une diarrhée augmentée par le stress (#PACES), qui ne réveille pas le patient la nuit. Elle peut être déclenchée par l'alimentation ou la boisson, on parle de diarrhée motrice. C'est un réflexe moteur qui déclenche la selle. Elle est liée le plus souvent à un trouble fonctionnel mais elle peut être liée à un trouble organique (c'est le cas de l'hyperthyroïdie). On retrouve aussi la diarrhée du patient constipé : ces patients prennent des laxatifs et parfois en trop grande quantité, ce qui entraine une diarrhée. Pour finir, il existe des diarrhées de malabsorption. C'est lors cas lors d'un déficit enzymatique du pancréas : ces enzymes permettent de digérer les graisses. En cas de déficit, un surplus de graisse se retrouve dans les selles, les rendant liquides. On parle de diarrhée graisseuse ou stéatorrée. b) diarrhée aiguë Elle est très souvent liée à un problème infectieux:une gastro entérite ou une toxi infection alimentaire. Elle dure en moyenne 48h et survient après un repas dans un restaurant douteux ou après un voyage. La typhoïde entraine aussi une diarrhée mais elle s'accompagne de fièvre. Elle dure environ une semaine. III. Sémiologie a) interrogatoire On demande : • l'ancienneté des troubles • la fréquence des selles • si elles surviennent la nuit • la couleur et la consistance • s'il y a du sang ou du mucus • s'il y a eu un voyage récent ou un contact avec qqun qui a la diarrhée • s'il y a des signes généraux (amaigrissement) • s'il y a d'autres signes digestifs : douleurs abdominales, nausées, vomissements) • prise de médicaments (laxatifs, antibiotiques) b) examen clinique C'est essentiellement l'examen abdominal. A la palpation on recherche une douleur et sa localisation. Au TR on recherche a présence de glaires, de sang, d'une tumeur. Il faut vérifier impérativement l'état d'hydratation du patient. On recherche aussi des signes plus généraux (notamment si on pense à une hypothyroïdie). c) examens complémentaires Le principal est l'examen bactériologique des selles (coproculture). Ces examens dépendent du terrain : si on a des signes d'atteinte de la paroi du colon (glaires, sang), on fait une coloscopie. Si on pense à un trouble de l'absorption on fait un dosage des graisses dans les selles. 3/4 APPAREIL DIGESTIF – Troubles du transit 4/4