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SOMMAIRE
L’enseignement collégial n’a pas échappé à la réforme du programme de
formation de l’école québécoise selon l’approche par compétences, réforme qui a redéfini
la formation des individus. Introduite en 1993 au collégial, cette réforme repositionne les
rôles respectifs des étudiantes et des étudiants, des enseignantes et des enseignants. Cela a
eu des effets majeurs quant à la conception et à la mise en œuvre de l’évaluation des
apprentissages.
Depuis, plusieurs années ont passé, les pratiques d’évaluation des apprentissages
se sont développées, mais une certaine confusion demeure et de nombreuses questions
continuent de surgir. Notons que, dans le milieu collégial, l’évaluation des apprentissages
constitue un aspect incontournable de la tâche d’une enseignante ou d’un enseignant. Par
exemple, lors du stage d’intégration des finissantes et des finissants en Soins infirmiers,
l’évaluation certificative revêt un caractère définitif. Les décisions découlant de cette
évaluation sont importantes car il s’agit de vérifier si l’étudiante ou l’étudiant possède bien
les connaissances et compétences minimales pour exercer la profession infirmière.
L’idée de cette recherche est née d’insatisfactions répétées de la part des étudiantes
et des étudiants en Soins infirmiers d’un même CÉGEP quant aux résultats d’évaluation. Ils
remettent en question l’équivalence des notes attribuées. Leurs commentaires font ressortir
le problème de disparité et la grande variabilité quant aux résultats d’évaluation. Cela laisse
naître des tensions entre les membres du corps enseignant, entre les membres de la
population étudiante, de même qu’entre enseignantes ou enseignants et étudiantes ou
étudiants.
Les différentes postures des enseignantes et des enseignants dans l’application de
la démarche d’évaluation, la place qu’occupe l’objectivité versus la subjectivité lors d’un
jugement évaluatif font en sorte que de multiples interrogations sont soulevées quant aux