17/05/2013
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La prise en charge des parkinsoniens en EHPAD
Besoins spécifiques et Filière gériatrique Parkinson
16/05/2013
Dr MH Coste, responsable HDJ et co-coordinatrice Filière Gériatrique PK
Dr J. Xie (neurologue), Pr . Krolak-Salmon (neurogériatre)
Hôpital des Charpennes Groupement Hospitalier de Gériatrie Hospices Civils de Lyon
État des lieux :
PK : des patients neurologiques…mais aussi
gériatriques
150 000 patients/10 000 nouv.
cas/an
2ème cause handicap moteur
chez SA (après AVC).
Espérance de vie ↑ ↑ (18 ans)
Institutionnalisation plus
élevée.
60% patients neurologiques
(toutes pathos confondues) >
60ans ( 30% > 70 ans).
[méta analyse EuroParkinson 2000 et Paquid 1994 ; Enquête ANLLF, 2009]
Les besoins d’une personne parkinsonienne
L’évolution de la MP avec l’âge des patients conduit à une
dépendance de plus en plus marquée qui nécessite une prise en
charge complexe quotidiennement adaptée et donc difficilement
gérable au domicile
EHPAD : structures privilégiées pour accueillir ces patients
Mais réelles contraintes dans un cadre institutionnel
connaissance approfondie la maladie
Personnel for
Équipements adaptés
Les parkinsoniens : une population mineure en
EHPAD pas toujours bien identifiée
Globalement : 10% des résidents en EHPAD
des résidents parfois non vus comme des parkinsoniens
Philosophie de l’EHPAD basée sur le confort, l’adaptation au
quotidien des pensionnaires considérés avant tout comme des
résidents et non pas comme des patients atteints d’une
pathologie spécifique
Parkinson appréhendé comme un handicap plutôt que comme
une pathologie à part entière
Amalgames fréquents entre MP et syndromes
parkinsoniens
Ne semblent pas représenter une préoccupation majeure vs
d’autres profils plus difficiles à gérer dans le cadre
institutionnel
Les parkinsoniens : une population qui en présenterait pas de
réelles différences de prise en charge?
Des spécificités, car les parkinsoniens :
Mobilisent un peu plus les acteurs de l’EHPAD dans les AVQ du
fait de la lenteur de leurs mouvements
Grosses difficultés de motricité et donc mobilisation importante du
personnel paramédical pour e maintien des acquis
Souvent anxieux, vivent mal leur maladie , vécu les poussant à
s’isoler
Vrai effort/accompagnement pour les amener à avoir une meilleure
image d’eux même
Risque de chute majeur
Vigilance accrue du personnel et efforts d’adaptation d
mobilier/équipements
Reçoivent des prises de médicaments très fragmentées à heures
fixes
Nécessid’avoir toujours quelqu'un de disponible pour assurer
chaque prise avec ponctualité
Le parcours du patient Parkinsonien en EHPAD :
Diagnostic
Très faible nombre de diagnostics au sein de
l’EHPAD
Lié au recrutement : des patients qui arrivent déjà traités un
stade avancé et ayant souvent bénéficié d’un suivi
neurologique(+/- toujours d’actualité)
Quelques rares cas de diagnostic
Généralement posés par MT/gériatre salarié sur la base des
observations de l’équipe de soins
Confirmation du diagnostic : orientation sur neurologue ou
action seul sur base de quelques tests basiques (roue
dentée, test de marche)
17/05/2013
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Le parcours du patient Parkinsonien en EHPAD :
Initiation du traitement
Souvent le fait du neurologue à l’occasion de la
validation du diagnostic
Pour certains médecins pas d’urgence à traiter la MP
(patients souvent polypathologiques avec d’autres
pathologies plus graves à prioriser)
Quelques médecins initient le traitement seuls dès
suspicion du diagnostic
Attente souvent longue du RDV avec le neurologue (+/- 6
mois)
Le parcours du patient Parkinsonien en EHPAD :
Suivi
Pas de réel suivi de l’évolution au sein de
l’EHPAD/pas de bilans réalis
Peu de possibilité de réaliser de varies consultations de suivi
du Parkinson (CS longue, compétences, plus d’autres
pathologies à gérer en priorité)
Dans la majorité des cas, évolution de la maladie
constatée à partir du moment où elle génère des
changements visibles dans le quotidien
(chutes à répétition, troubles de déglutition, troubles psycho-
comportementaux)
Le parcours du patient Parkinsonien en EHPAD :
Evolution de la prise en charge
Plutôt recherche d’adaptation de l’environnement et
prise en charge paramédicale à l’évolution du
handicap
Plus ou moins réalisables selon les ressources des EHPAD
Passage au mixé pour limiter FR
Mise en FR pour éviter les chutes
Intensification des séances des acteurs paramédicaux
Mobilisation de l’ergothérapeute
Le parcours du patient Parkinsonien en EHPAD :
Adaptation du traitement
Médecins peu interventionnistes sur le plan
thérapeutique
Le constat d’évolution de la maladie déclenchera pas
nécessairement de demande de CS neurologique
Certains poursuivent le traitement sans rien modifier
(sentiment qu’il n’y a pas grand-chose à faire)
Certains identifient les fluctuations et essaient d’adapter
doses, fractionnement des prises
En plus mineur passent la main au neurologue
De façon minoritaire plus grande proactivité
Prescription initiale par MT ou neurologue mais adaptations
gérées par EHPAD dès constat d’évolution des troubles
Défaut d’information et de formation sur la MP et sa
prise en charge
Souvent des connaissances datant des études
Pas de mise à jour / pas de formation dispensée dans
l’EHPAD
À la différence de la MA
Des connaissances possiblement un peu
réactualisées chez certains
…plus en lien avec les spécialistes
…exerçant aussi en secteur hospitalier
Défaut d’information et de formation sur la MP et sa
prise en charge
En ce qui concerne la maladie en générale
Description qui s’en tient aux manifestations cliniques, aux symptômes,
souvent difficilement hiérachisables (tremblement, piétinement, rigidité,…)
Des symptômes possiblement associés à des phases de déprime, de
grande fatigue, voire pour certains de troubles cognitifs
Mais également aux conséquences psychologiques
Une maladie psychologiquement difficile à gérer pour le patient qui a
conscience de sa dégradation
Une maladie angoissante de par son évolution
En ce qui concerne les stades de la maladie
Pour la majorité aucune connaissances des stades
Des patients qui arrivent souvent à un stade avancé après l’apparition des
fluctuations motrices
Le contexte polypathologique qui rend difficile le lien entre les symptômes et le
stades du Parkinson
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Courbe de concentration de L-Dopa dans l’organisme
en fonction des prises des médicaments
Prise de
médicament Prise de médicament
suivante
Seuil des dyskinésies
Seuil des blocages
Fenêtre thérapeutique
Heures
Concentration plasmatique en L-Dopa
Défaut d’information et de formation sur la MP et sa
prise en charge
En ce qui concerne les traitements
Connaissances en générale limitées des acteurs des EHPAD en dehors de
la L-Dopa
différences entre les classes thérapeutiques
Iatrogénie
Faible compréhension des équipes de la régularité des prises
Surveillance de la dispensation des médicaments
Incompréhension de certains soignants de la raison des prises fragmentées à
heure fixes
Sentiment qu’on veut les « embêter »…
Une obligation reliée à la personnalité des patients/des familles =
« psychorigides »
Une dépendance à la dopamine pour certains
Manque d’échange et d’écoute des médecins vis-à-vis du suivi des patients
Peu proactifs (traitement et suivi)
Peu de suivi neurologique poursuivi
Dans ce contexte des relations qui peuvent s’avérer un peu conflictuelles…
Durée longue de la maladie
Aggravation signes moteurs
Apparition signes dopa-résistants
chutes, dépression, confusion, troubles cognitifs,
dysarthrie, dysphagie,…
rôle pronostique
Signes dopa-induits
Comorbidités
Haut risque iatrogénique
Perte du suivi « régulier »
La MP :
une maladie
générale
Maladie de Parkinson du sujet âgé
Parkinson vieilli: Fluctuations motrices et non motrices,
Dyskinésies sévères, Dysarthrie, Trouble de la déglutition, Trouble de
marche et d’équilibre, Trouble cognitif, Prise en charge difficile,
Maintien à domicile compromis
Parkinson de début tardif: après 70 ans, Évolution plus rapide,
Sensibilité à la L-Dopa moins prononcée, Signes axiaux: troubles de
marche et de posture, chutes, dysarthrie, Hypotension orthostatique,
troubles urinaires, démence plus fréquente, fluctuations et mouvements
involontaires plus rares, Polypathologie
syndromes parkinsoniens « Plus » dégénératifs: DCL,
AMS, PSP, DCP
Autres syndromes parkinsoniens médicamenteux, vasculaire,
Stades évolutifs du Parkinson vieilli
Certains restent peu handicapés
D’autres gèrent toujours fluctuations et dyskinésies depuis plusieurs
années
Développement +++ pour certains de complications de la dopathérapie
chronique
Pour beaucoup, apparition signes dopa-résistants et non moteurs non-
dopasensibles générant la perte d’autonomie
Stade MP évoluée atteint en moyenne après 6 à 10 ans d’évolution
4 phases :
1) diagnostique - 1,5 ans
2) entretien - 6 ans (efficacité du traitement)
3) difficultés - 5 ans (fluctuations et complications non motrices)
4) soins palliatifs - 2,2 ans (perte d’efficacité ttt, handicap+++)
Stade final de la MP : stéréotypé
5 groupes selon l'âge de la mort
Hallucinations visuelles
Démence
Chutes fréquentes
Institutionnalisation
Brain Bank de Londres
n=129 MP confirmées
Les 4 étapes surviennent dans les
mêmes délais avant le décès
[Kempster et al, Brain 2010]
étapes des MP évoluées
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1. LES SYMPTÔMES
1
9
Base 727 = 100%
SYNTHÈSE
Malgré les traitements, le malade subit de nombreux symptômes dont
l’envahisseme nt est progressif
Nombre moyen de symptômes (sur 31 symptômes
étudiés)
14,5
symptôm
es
16,8
symptôm
es
18,5
symptôm
es
20,3
symptôm
es
1. LES SYMPTÔMES
2
0
Base 727 = 100%
Symptômes moteurs
Symptômes très gênants
Lenteur, raideur, écriture nettement en tête
Le tremblement limité en fréquence et en gêne, pourtant
emblématique de la maladie
Q17.1 Souffrez-vous de ce
symptôme ?
provoqué ou amplifié par les
médicaments
Fréquences des symptômes dont souffrent les
malades de Parkinson
*
88 %
85,4 %
79,1%
69,3%
Sensation
de raideur
Difficulté à
écrire
Crampes (main,
pieds, membres)
Lenteur du
mouvement
Symptômes moteurs
1. LES SYMPTÔMES
2
2
Base 727 = 100%
Symptômes non moteurs
physiques
Q18.1 Souffrez-vous de ce
symptôme ? Symptômes très gênants
provoqué ou amplifié par les
médicaments
82,8 % 74,1 %
73,9%
73,5%
Somnolence
dans la journée
Fatigue
anormale ou
excessive
Douleur
Altération/pe
rte de
sommeil
Symptômes non-moteurs physiques
1. LES SYMPTÔMES
2
4
Base 727 = 100%
Symptômes non moteurs
psychologiques
Q19.1 Souffrez-vous de ce
symptôme ? Symptômes très gênants
provoqué ou amplifié par les
médicaments
provoqué ou amplifié par les
médicaments
provoqué ou amplifié par les
médicaments
Au premier plan, la difficulté de concentration et l’anxiété
Et des symptômes amplifiés par la confrontation à la maladie et aux
effets secondaires
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5
Symptômes non-moteurs psychologiques
65,6 % 57,6 %
55,3%
53,4% Perte de
mémoire
Difficulté de
concentration,
d’attention
Anxiété
excessive
Perte d’initiative,
apathie
39,5% La dépression
57,6 %
63,1
%
40,4%
68,8%
Constipation
Troubles
urinaires
(fuites, envies
pressantes)
Anxiété
excessive
82,8 %
Fatigue
anormale
ou
excessive
79,1% Difficulté à
écrire
43,9% Blocage,
freezing
Symptômes vécus comme les plus gênants
Troubles sexuels
3. LE TRAITEMENT MEDICAL
2
7
Base 727 = 100%
Le traitement
Q21. Par quel mode d’administration prenez-vous vos
médicaments antiparkinsoniens hors autres médicaments
?(plusieurs réponses possibles)
En moyenne : 4 prises par jour de
comprimés pour près de 7 médicaments
31% à 5 prises et plus
26% à 9 comprimés et plus
Des traitements qui causent ou amplifient certains symptômes
Le traitement anti parkinsonien spécifique s’alourdit
avec le temps
Des risques d’effets secondaires fréquents
Symptômes très gênants
Les médicaments
3. LE TRAITEMENT MEDICAL 2
8
Base 727 = 100%
Le suivi médical
Le suivi médical AU QUOTIDIEN Le suivi médical EN CAS D’URGENCE
Q14. En cas d’urgence avez-vous un accès facile au ?
Un accès au neurologue qui est peu
compatible avec l’urgence
Q13. Par quels médecins êtes-vous suivi
actuellement pour votre Parkinson ?
Avec en moyenne 5,7 consultations par an
Avec en moyenne 2,3 consultations par an
Le médecin généraliste 6 fois par an et
le neurologue entre 2 et 3 fois par an
Avec en moyenne 2,7 consultations par an
Projet de filière Gériatrie-Parkinson
Sous l’égide des Centres Experts Parkinson
(Dir Pr E. Broussolle)
Coordination
Dr MH. Coste, gériatre (H Charpennes)
Pr S. Thobois, neurologue (GHE)
Dr Xie, neurologue (H Charpennes)
Validé et soutenu par l’ARS
Centre Expert Parkinson
En Rhône Alpes il n ’y a pas actuellement de centre médico social
fléché Parkinson
La problématique est aussi différente selon que l ’EHPAD est ou non
rattachée à un centre hospitalier ( car là il peut y avoir alors accès à un
spécialiste neurologue).
Requête sur l ’outil PATHOS à la recherche des syndromes
parkinsoniens T2
Le patient est codé en profil T2 s’il existe des effets de début et de fin
de dose avec des difficultés d ’équilibration
Améliorer l’accès aux soins
* meilleure lisibilité: annuaire local des ressources ( spécialistes
neurologues)
* meilleure fluidité ( patient au bon endroit au bon moment).
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