Formation-parkinson-24.05.2013.pdf

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Prise en charge
des parkinsoniens en EHPAD
Synthèse
Dr MH Coste
Hôpital des Charpennes – Groupement Hospitalier de Gé
Gériatrie – Hospices Civils de Lyon
24/05/2013
La parole aux patients
Enquête nationale 2013 de
l’Association France Parkinson
Parkinson et souffrances de vie
1. LES SYMPTÔMES PAR PERSONNE
Nombre moyen de symptômes (sur
moteurs
31 symptômes étudiés)
non moteurs physiques
non moteurs psychologiques
20 symptômes
15 symptômes
4
3
6
8
6
9
moins de 3 ans
plus de 10 ans
Malgré les traitements, le malade ressent de nombreux symptômes dont l’envahissement est progressif
4
1. LES SYMPTÔMES
SYNTHÈSE
Base 727 = 100%
Nombre moyen de symptômes (sur 31 symptômes
étudiés)
14,5
symptômes
16,8
symptômes
18,5
symptômes
20,3
symptômes
Malgré les traitements, le malade subit de nombreux symptômes dont l’envahissement est
progressif
5
1. LES SYMPTÔMES
Symptômes moteurs
Base 727 = 100%
Q17.1 Souffrez-vous de ce symptôme ?
Symptômes très gênants
provoqué ou amplifié par les
médicaments
• Lenteur, raideur, écriture nettement en tête
• Le tremblement limité en fréquence et en gêne, pourtant emblématique de la
maladie
Symptômes moteurs
85,4 %
Difficulté à
écrire
Sensation
de raideur
79,1%
Lenteur du
mouvement
88 %
Crampes (main,
69,3% pieds, membres)
Fréquences des symptômes dont souffrent les
malades de Parkinson*
7
1. LES SYMPTÔMES
Symptômes non moteurs
physiques
Base 727 = 100%
Q18.1 Souffrez-vous de ce symptôme ?
Symptômes très gênants
provoqué ou amplifié par les
médicaments
Symptômes non-moteurs physiques
Fatigue
anormale
ou
excessive
74,1 %
73,9%
Douleur
73,5%
Altération/p
erte de
sommeil
Somnolence
dans la journée
1. LES SYMPTÔMES
Symptômes non moteurs
psychologiques
Q19.1 Souffrez-vous de ce symptôme ?
Symptômes très gênants
provoqué ou amplifié par les
médicaments
provoqué ou amplifié par les
médicaments
provoqué ou amplifié par les
médicaments
• Au premier plan, la difficulté de concentration et l’anxiété
• Et des symptômes amplifiés par la confrontation à la maladie et aux effets
secondaires
9
Base 727 = 100%
Symptômes non-moteurs psychologiques
Difficulté de
concentration,
d’attention
57,6 %
Anxiété
excessive
Perte de
mémoire
Perte d’initiative,
apathie
39,5%
La dépression
Symptômes vécus comme les plus gênants
Fatigue
anormale
ou
excessive
Anxiété
excessive
Difficulté à
écrire
Troubles
urinaires
(fuites, envies
Troubles sexuels
pressantes)
Constipation
Blocage,
freezing
1
2
3. LE TRAITEMENT MEDICAL
Les médicaments
Base 727 = 100%
Le traitement
Q21. Par quel mode d’administration prenez-vous vos médicaments
antiparkinsoniens – hors autres médicaments ?(plusieurs réponses possibles)
En moyenne : 4 prises par jour de comprimés
pour près de 7 médicaments
•31% à 5 prises et plus
•26% à 9 comprimés et plus
Des traitements qui causent ou amplifient certains symptômes
Symptômes très gênants
• Le traitement anti parkinsonien spécifique s’alourdit avec le
temps
• Des risques d’effets secondaires fréquents
1
3
3. LE TRAITEMENT MEDICAL
Le suivi médical
Le suivi médical AU QUOTIDIEN
Q13. Par quels médecins êtes-vous suivi actuellement pour
votre Parkinson ?
Base 727 = 100%
Le suivi médical EN CAS D’URGENCE
Q14. En cas d’urgence avez-vous un accès facile au … ?
Avec en moyenne 5,7 consultations par an
Avec en moyenne 2,7 consultations par an
Avec en moyenne 2,3 consultations par an
Le médecin généraliste 6 fois par an et le
neurologue entre 2 et 3 fois par an
Un accès au neurologue qui
compatible avec l’urgence
est
peu
La personne parkinsonienne en EHPAD
EHPAD : structures privilégiées pour les accueillir
Mais réelles contraintes dans un cadre institutionnel
Les parkinsoniens : une population mineure en
EHPAD pas toujours bien identifiée
Des résidents parfois non vus comme des
parkinsoniens
Philosophie de l’EHPAD basée sur confort, adaptation au
quotidien des pensionnaires considérés avant tout comme des
résidents et non pas comme des patients atteints d’une
pathologie spécifique
Parkinson appréhendé comme un handicap plutôt que comme
une pathologie à part entière
Amalgames fréquents entre MP et syndromes
parkinsoniens
PK : préoccupation non majeure vs d’autres profils plus
difficiles à gérer dans le cadre institutionnel
Les parkinsoniens : une population qui en présenterait pas de
réelles différences de prise en charge?
Des spécificités, car les parkinsoniens :
Mobilisent un peu plus les acteurs de l’EHPAD dans les AVQ ( lenteur
de mouvements)
Prise en charge soignante importante (repas/déglutition, Tb urinaires,
transferts,..)
Reçoivent des prises de médicaments très fragmentées à heures fixes
Nécessité d’avoir toujours quelqu'un de disponible pour assurer chaque prise
avec ponctualité
Grosses difficultés de motricité et donc mobilisation importante du
personnel paramédical pour le maintien des acquis
Souvent anxieux, vivent mal leur maladie , s’isolent
Vrai effort/accompagnement pour les amener à avoir une meilleure image d’eux
même
Risque de chute majeur
Vigilance accrue du personnel et efforts d’adaptation mobilier/équipements
Le parcours du Parkinsonien en EHPAD :
Suivi
Assurer un suivi spécifique de la maladie de Parkinson
mais CS longue, compétences, thérapeutiques difficiles à manipuler, plus
d’autres pathologies à gérer en priorité,…)
Le constat d’évolution de la maladie déclenchera pas nécessairement de
demande de CS neurologique
sentiment qu’il n’y a pas grand-chose à faire
Coordination neurologue, MT, M Co, Equipe soignante, rééducateurs
libéraux, …
Synthèses d’équipe avec un regard « averti »
Dans la majorité des cas, évolution de la maladie constatée à
partir du moment où elle génère des changements visibles dans le
quotidien
(chutes à répétition, troubles de déglutition, troubles psychocomportementaux)
Le parcours du Parkinsonien en EHPAD :
Évolution de la prise en charge
Plutôt recherche d’adaptation de l’environnement et
prise en charge paramédicale à l’évolution du
handicap
Plus ou moins réalisables selon les ressources des EHPAD
Passage au mixé pour limiter FR
Mise en FR pour éviter les chutes
Intensification des séances des acteurs paramédicaux
Mobilisation de l’ergothérapeute
Le savoir faire soignant
Prendre en compte le résident dans sa globalité
La MP : une maladie générale
Durée longue de la maladie
Aggravation signes moteurs
Apparition signes dopa-résistants
► chutes, dépression, confusion, troubles cognitifs, dysarthrie,
dysphagie,…
Signes dopa-induits
Comorbidités
Impact émotionnel
Vocabulaire commun
(effet on/off, freezing, dyskinésie, dysarthrie…)
Chacun sait précisément de quoi il s’agit
Le patient se sent rassuré (on connaît sa maladie)
Repérer les signes d’alerte de fragilité
Chutes à répétition
Dénutrition
Déglutition
Hallucinations, délires
Stade final de la MP : sté
stéréotypé
otypé
Les 4 étapes surviennent dans les
mêmes délais avant le décès
5 groupes selon l'âge de la mort
[Kempster et al, Brain 2010]
Tenir compte de la dimension du vieillissement
MP accélérateur de la fragilisation liée à l’âge
Rôle pronostique important des syndromes
gériatriques
Polypathologies
3 à 5 maladies par personne de plus de 75 ans
donc plaintes et handicaps multiples
Le contexte polypathologique rend difficile le lien entre les symptômes et
le stades du Parkinson
Handicaps sensoriels liés à l’âge
Quatre facteurs vont agir simultanément sur la
personne dans sa globalité
et sur chacune de ses dimensions
Dans la perte d’autonomie,
ils cumulent leurs effets mutuels
Le v
ieilli
s
sem
ent
on
n
a
L
Physique
di e
a
l
a
La m
ion
t
a
s
utili
Psychique
Sociale
L’en
viron
nem
e
nt
Les conséquences de la dépendance
Conséquences psychologiques :
travail de « deuil » ; dépression
Refus, déni, méconnaissance…
Risque de maltraitance
Modifications des relations avec l’entourage :
Refus de la personne de vouloir dépendre de son entourage
Regard de l’entourage modifié : de la surprotection au désinvestissement
Cercle vicieux des décompensations en cascade… dans un contexte de
vulnérabilité
Devenir dépendant implique…
De la liberté à la perte de choix
Du privé au public
De l’autonomie à la dépendance totale
Changement de statut
Importance des tiers
Apparition d’un stress familial
Lutter contre les chutes
chutes régulières, plus traumatiques
5 x plus de risque de fracture chez parkinsoniens âgé
âgés (fracture du col)
Cercle vicieux : chutes répétitives = peur de la chute = diminution
activités physiques = régression psychomotrice = aggravation des
troubles de l’équilibre = risque+++ de rechute
Savoir repérer les fluctuations et apprendre à les
gérer
Fluctuations motrices ON/OFF et non motrices
(cognition, humeur)
ON : le médicament agit pleinement ► bien-être
OFF : le médicament n’agit plus ► profond mal-être
Période intermédiaire : le médicament agit incomplètement
Effet ON-OFF : le médicament n’agit plus soudainement ►
variation brutale
Apprendre à questionner le patient
Apprendre à observer ► agenda des
fluctuations
Adapter traitements et activités en fonction
des fluctuations
Assurer une bonne dispensation des médicaments
Incompréhension de certains soignants de la raison des prises
fragmentées à heure fixes
Sentiment qu’on veut les « embêter »…
Pourquoi un parkinsonien tient à son traitement ?
Le patient réclame systématiquement ses traitements avant que ça ne soit
l’heure de les prendre car :
Il sait ce que c’est que d’être en phase OFF (blocage, tremblements…)
si traitement pris après l’heure
Le off psychique peut se ressentir avant le off moteur : donc mal
psychologiquement avant d’être mal physiquement
Intégrer ces horaires de traitements dans l’organisation de la structure
Lutter contre des idées reçues
L’impact de notre regard
Le malade parkinsonien ne sortira plus, donc il a moins besoin
de son traitement
C’est un simulateur, il se plaint alors qu’il n’a à ce moment là
aucun symptôme visible
Il délire, il a des hallucinations : donc il est dément
Il ne répond pas : il est indifférent, il ne comprend rien ou il n’a
pas entendu
Il est capricieux : il accepte de faire à certains moments et pas à
d’autres
Ne pas s’en tenir aux seuls symptômes moteurs
visibles
Multiplicité de symptômes, souvent difficilement
hiérachisables
Des symptômes possiblement associés à des
phases de déprime, grande fatigue, voire pour
certains de troubles cognitifs
Ne pas négliger les conséquences
psychologiques
Gérer l’incertitude d’un patient tourmenté parce
qu’il se sent diminué
Une maladie angoissante de par son évolution
Le soignant doit observer et s’adapter
Artisan du possible
Trouver des compromis
Hiérarchiser des problèmes (caractère
intriqué et nombre de symptômes simultanés)
Adapter quotidiennement son
accompagnement (fluctuations)
Être attentif au mauvais contrôle
thérapeutique
Intégrer l’entourage familial dans la prise en
charge
Prise en compte des familles
Accompagnement du patient au quotidien pendant des années =
Épuisement
► état de tension et sentiment d’insécurité permanents, stress et
nombreuses frustrations
► appauvrissement du réseau social du couple
► ambivalence : entre animosité, culpabilité et impuissance / absence
de répit
► dépression – consommation de psychotropes
Relation de confiance : le confier à d’autres qui ne le connaissent
pas
Education, soutien et accompagnement = une nécessité
Quelles ressources pour l’EHPAD ?
Organisation du parcours de soin
prévenir ruptures d'équilibre, en
particulier recours aux urgence
dynamique d’organisation
Motifs d’hosp. aigue les + fréquents
Épisode confusionnel /d
/délireslires-hallucinations
Chutes ré
répétées ou perte rapide d’
d’autonomie
Fluctuations mal contrôlé
contrôlées
Dyskiné
Dyskinésies intolé
intolérables (surdosages)
Obstruction sur fé
fécalome
Dégradation de l’l’EG
Modification thé
thérapeutique importante à pré
prévoir
Accentuation des signes sans facteur dé
déclenchant, recherche d’
d’une pathologie associé
associée
► Coordination sanitaire/médico-social
Savoir recourir
- au neurologue référent
- aux services spécialisés « ressources »
Cibles :
Point global sur la maladie : à l’entré
entrée en EHPAD, aprè
après un évènement intercurrent, baisse
de l’l’EG et de l’l’autonomie
Bilan fonctionnel de l’l’atteinte motrice et de son retentissement : pour dé
définir des axes de
rééducation/r
éadaptation et ré
ééducation/ré
réajuster le plan de soins
Observation des fluctuations : pour guider les adaptations thé
thérapeutiques
Analyse des chutes : pré
prévention ré
récidive et consé
conséquences
Bilan de dé
dénutrition
Bilan de dé
déglutition (fonctionnel, complé
complété si besoin par vidé
vidéoradioscopie)
Bilan cognitif / thymique / comportemental
Bilan gé
gériatrique des patients complexes polypathologiques
Objectifs :
Éviter le recours aux services d’
d’urgences
Maintenir l’l’autonomie et les capacité
capacités motrices existantes
Amé
Améliorer la qualité
qualité de vie des patients parkinsoniens
Aider les équipes à mieux les prendre en charge : donner aux acteurs de terrain des
indications pré
précises sur la PEC d'un patient spé
spécifique
Intérêt d’une évaluation neurogériatrique PK en HDJ
Proposée à tous les PK repérés à risque de décompensation
fonctionnelle
Protocole Evaluation combinant
« Expertise gériatrique »
Prévention de la dépendance et des
complications
« Expertise neurologique »
Évaluation symptomatologie motrice/ non
motrice
Suivi fluctuations
Contexte global
thymique, cognitif et émotionnel
environnemental / familial
Objectifs
1/ prévenir hospitalisations aux urgences
2/ donner aux acteurs de terrain des
indications précises sur la PEC d'un
patient spécifique
Protocole évaluation neurogériatrique PK en HDJ
Les étapes du bilan
Le temps du patient / aidant familial
Difficulté
Difficultés et compé
compétences
Attentes et besoins
Thymie et vé
vécu de la maladie
les temps d’évaluation
Évaluations diverses (é
(échelles)
Démonstration techniques de facilitation et
aides techniques
Temps éducatifs
les temps de synthèse
Formulation et validation des objectifs
thé
thérapeutiques / Hié
Hiérarchisation des
pré
préconisations
Programme médicodico-psychopsycho-social
personnalisé
ducations
personnalisé d’aides/soins/réé
aides/soins/rééducations
CS de synthè
synthèse patient/famille / Adhé
Adhésion au
projet de soins et d’
d’aides
Les temps de coordination des soins
Protocole d’é
valuation sur 2 jours
d’évaluation
B. biologique / B. radiologique
Entretiens aidant familial
B. IDE
B. gé
gériatrique / B. neurologique
B. Kiné
Kiné / B. Ergo / B. Ortho
B. Psycho et NP
B. social
B. dié
diététique / B. Pharmacien
Si né
é
cessaire
n
Test à la L-Dopa
CS MPR / CS Douleur
Examens complé
complémentaires si besoin
Vidé
Vidéoradioscopie de la dé
déglutition
Document à remplir et à rapporter lors
de l’é
valuation à l’HDJ
l’évaluation
Informations sur vie quotidienne
CheckCheck-list difficulté
difficultés et risques
environnementaux
QDV patient : PDQ 39
QDV aidant
Agenda des fluctuations
Enquête alimentaire sur 3 j
Ressources pour les soignants
Journées d’observation (HDJ Charpennes, H.
Neurologique)
Association des médecins coordonnateurs du
Rhône (Relais informations)
Réseau d’EHPAD « label Parkinson » ?
Groupe de travail dans le cadre du Réseau
HDJ/ADJ du Rhône
Association France Parkinson Rhône
Sites internet, livres,…
Le mot de la fin
Maîtres mots :
Ajustement permanent,
Disponibilité, patience,
Évaluation de tous les instants concernant les
possibilités des personnes, avec la notion de la fluctuation
des capacités.
Importance de s’appuyer sur l’équipe pour
l’organisation et l’intégration des personnes dans la
structure, selon ce qui est décrit de la personne
(consultation de pré-admission, synthèses).
Coordination
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