545 LEGENDE DE SAINT MEDARD ET SAINT BARNABE
Lacarre
S’il pleut le jour de la Saint Médard
Il pleut quarante jours plus tard
A moins que Saint Barnabé
Ne vienne lui couper le pied
Saint-Médard est un des plus illustres et des plus saints évêques de l’ancienne
France. Né vers la fin du Ve siècle, au village de Salency, diocèse de Noyon, en
Picardie, il fut, après une vie exemplaire, nommé évêque de Tournai. C’est dans
cette ville de Noyon quil mourut, le 8 juin de lan 545. Le roi Clotaire Ier le fit
enterrer en grande pompe à Soissons et porta le corps du saint sur ses épaules.
Mais d’où vient cette légende ?
Saint-Médard aurait obtenu ce miracle pour convaincre d’autres barbares des
environs de Tournai qui refusaient l’eau du baptême.
Saint-Médard aurait au ciel, un compagnon qu’il affectionnait
particulièrement ; c’est maître Aliboron (son âne) en personne, disparut
subrepticement des écuries célestes. Saint-Médard conçut un si vif chagrin de cette
disparition qu’il se mit à pleurer, tant et tant que la terre fut inondée.
Hors, trois jours après cet évènement, voilà que Barnabé rencontre le pauvre
Saint-Médard :
« Eh ! Confrère, vous cherchez votre baudet ? C’est moi qui vous l’ai pris pour
faire une farce… J’aime mieux vous le rendre. »
Aussitôt, les pleurs de Saint-Médard cessèrent de couler et son visage s’éclaira
d’un gai rayon de soleil.
On trouve le proverbe relatif à Saint-Médard en usage dès le XIIIe siècle. Or,
la réforme du calendrier grégorien ne fut opérée qu’en 1582. L’année avait été
comptée jusque-là pour 365 jours et 6 heures, tandis quen réalité elle est de 365
jours et 5h49. Vers la fin du XVIe siècle, il en était résulté une erreur en trop de
onze jours.
Grégoire XIII corrigea cette erreur en ordonnant que le 4 octobre 1582,
deviendrait le 15 octobre. La France et la plupart des nations européennes
adoptèrent cette réforme, à l’exception de la Russie qui ne reconnaissait pas
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l’autoripapale. Ce qui explique que son calendrier retardait encore en 1900, de 13
jours sur le nôtre.
Pour en revenir aux Saints de pluie, notons qu’en supprimant 12 jours du
calendrier, on fit avancer d’autant le rang de chaque saint, de sorte que les fêtes de
Saint-Médard et de Saint Barnabé, le 8 et 11 juin, n’arrivaient, avant la réforme du
calendrier, que les 20 et 23 juin.
Or, entre ces deux dernières dates, se trouvent justement le solstice d’été (21
juin), époque à laquelle certaines influences astronomiques peuvent déterminer des
variations atmosphériques qui amènent une série de pluies continues.
De là vint le proverbe.
Quoiqu’il en soit, nous avons longtemps conservé, à Saint Médard et Saint
Barnabé, une réputation fâcheuse qui, depuis la fin du XIIIe siècle, devait revenir, à
leur confrère et consœur, Saint Silvère et Sainte Audrey, dont la fête arrive le 20 et
23 juin.
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