3 5 CORSIER-s-VEVEY MÉZIÈRES (VD) Le 67e Giron des musiques de la Veveyse se tient ce week-end en terre vaudoise 15 mai 2015 – No 19 Fr. 1.90 ssager Le Mera ses fête ns a 0 0 1 dans urs 294 jo m le THÉÂTRE SERVION Le collège du Raffort va être agrandi. Coût estimé du projet: entre 7 et 8 millions de francs 7 UBS KIDS CUP Epreuves qualificatives au Lussy 6 MÉMENTO - CINÉMA NÉCROLOGIE VEVEYSE – RÉGION D’ORON – JORAT essager J.A. 1618 Châtel-Saint-Denis HUMEUR L’incroyable histoire de Barnabé Le Café-théâtre Barnabé fête jeudi prochain ses 50 ans. Le Messager a rencontré son directeur, qui a livré quelques anecdotes sur l’histoire de l’établissement. C inquante ans de repas-spectacles, de revues et de pièces. Le Café-théâtre Barnabé fête la semaine prochaine son entrée chez les quinqua. Jeudi prochain, jour pour jour après la première soirée, un spectacle est organisé pour cet anniversaire, intitulé On a beaucoup joui (voir encadré). Petit retour en arrière. En 1965, la famille Pasche détient depuis cent ans l’Auberge de la Croix Blanche à Servion, et souhaite marquer le coup. Jean-Claude Pasche – alias Barnabé (médaillon), le directeur de l’établissement éponyme – alors âgé de 25 ans, et sa sœur Françoise mettent ainsi sur pied des Fêtes de printemps. Elles sont organisées dans une salle de l’autre côté de la route, où leur grand-père avait proposé de nombreux spectacles. Le 21 mai de cette année-là, il s’agira de la grande première de ce qui deviendra le Café-théâtre Barnabé. «J’ai conservé la première affiche», partage Jean-Claude Pasche. Il se souvient de tous les spectacles qui se sont joués depuis. Il parcourt les photographies en nommant chaque personnalité. Certaines images sont plutôt évocatrices: celle d’un tout jeune François Silvant, ou d’un certain Joseph Gorgoni… tout fier de présenter son torse poilu et musclé, quelques années avant d’enfiler une robe, des prothèses mammaires et de changer de nom pour Marie-Thérèse Porchet. Rien n’arrête la revue Après le succès de la première édition, le couvert est remis l’année suivante avec de nouvelles Fêtes de printemps, qui s’étoffent. «Pour Barnabé, tout s’est enchaîné de manière très naturelle. Grâce à la chance, mais aussi et surtout à des personnes incroyables», commente le Servionnais. L’histoire du théâtre est celle de Les cinquante ans du théâtre permettent de ressortir certaines archives, comme ce spectacle du Ballet Mambo, en 1985 rencontres: d’artistes, de personnes souhaitant s’impliquer dans l’aventure, mais aussi d’artisans, de charpentiers, d’architectes ou d’ingénieurs. «On m’a donné des conseils en or au moment de construire le premier bâtiment.» Même l’incendie survenu en 1994 ne tuera pas l’établissement. «Cela m’a donné la possibilité de corriger certains aspects, et de reconstruire avec une meilleure charpente.» Cette année-là, la revue – la fameuse qui forgera la réputation du théâtre – aura tout de même lieu, mais à la-Grange-àPont, une salle qui se trouve au-dessus de la Croix Blanche. Rien n’arrête les passionnés de la famille Barnabé. «Grâce au public» «Dans les années d’après-guerre, il y avait une créativité incroyable! Tout le monde se rendait à la Revue de Lausanne. Les trains étaient même retardés pour Un spectacle pour l’anniversaire Jeudi prochain, le Café-théâtre Barnabé soufflera cinquante bougies. Une comédie musicale est prévue pour fêter cet anniversaire, «On a beaucoup joui.» La pièce s’inspire des chansons d’Emile Jaques-Dalcroze. «C’est un hommage à cet artiste romand», souligne Barnabé, directeur du théâtre. L’histoire est celle d’une ferme vaudoise reconvertie au bio, mais qui est également un gîte rural tenu par une famille atypique. «J’espère que ce spectacle permettra au public de redécouvrir l’art de Jaques-Dalcroze. C’est un fantastique chansonnier qui mérite une plus grande reconnaissance.» VB permettre au public de rentrer! On nous avait confié que celle de Servion s’inscrivait dans cette suite.» La Revue de Barnabé commencera deux ans après les premières Fêtes de printemps, et la 50e sera donc célébrée l’an prochain. Barnabé est fier de son théâtre, qu’il a vu grandir. Jusqu’en 1977, les pièces se tenaient dans la grange en face de la Croix Blanche, à l’école, voire en extérieur! Les spectacles se tiendront aussi dans la salle de la-Grange-à-Pont, avant la construction du bâtiment actuel, inauguré en 1980. «Tout cela a été possible grâce au public. Il venait aux représentations, toujours plus nombreux. Il a donc fallu agrandir les installations existantes afin qu’elles puissent l’accueillir.» L’origine de Barnabé En outre, le café-théâtre possède une bonne sonorité, ce qu’apprécie son directeur. Il cherche à conserver un maximum d’authenticité. «Aujourd’hui, nous avons de plus en plus de sons digitalisés. C’est partout pareil, et cela me dérange. On perd l’être humain derrière. A Servion, il n’y a jamais de play-back. Pendant un spectacle de claquettes par exemple, il n’y a quasiment rien entre l’artiste et le public.» L’une des anecdotes les plus marquantes de la scène servionnaise est celle CAFÉ-THÉÂTRE BARNABÉ Les grandes dates 21 mai 1965: première soirée 1967: première revue 1974: inauguration d’une nouvelle salle baptisée la-Grange-à-Pont, au-dessus de la Croix Blanche, le restaurant de la famille Pasche 1975: Jean-Claude Pasche devient officiellement Barnabé 1980: inauguration du théâtre dans sa version proche de l’actuelle 1994: un incendie détruit la scène, mais la revue aura tout de même lieu à laGrange-à-Pont 2001: 1er festival du film muet accompagné par l’orgue de cinéma 2002: inauguration officielle de l’orgue de cinéma de son nom – Barnabé – qui désigne tant l’établissement que son directeur. Un orgue de foire avait été installé en 1964 dans la grange où se tenaient les représentations. En 1975, un réalisateur de la TSR a surnommé cet instrument Barnabé. «Tout le monde s’est mis à appeler cette salle “Chez Barnabé” et cette confusion m’a donné un pseudonyme, et a baptisé le théâtre.» Valérie Blom Mort en direct Dimanche passé, un jeune Vaudois de 22 ans profitait du soleil et de la Fête des mères. Il l’a passée en famille, avec ses deux sœurs. Heureux de vivre, il publie plusieurs photographies de sa journée sur son compte Facebook. Le lendemain, ses amis sont en alerte. Leur copain ne donne plus de signe de vie. Ils partagent un maximum l’avis de disparition sur les réseaux sociaux, espérant retrouver leur copain sain et sauf. Mais l’annonce tombe en fin de journée. Les secouristes ont trouvé le corps sans vie du jeune homme. Deux heures après sa dernière publication, en rentrant chez lui à moto, il a raté un contour et a terminé au fond d’un ravin. Le fil de sa page Facebook se transforme en plage de recueillement. Les messages affluent de partout. Amis, famille, connaissances, tous adressent leurs condoléances. Le contraste est saisissant. Le «mur» du jeune homme conserve sa dernière publication, ses derniers mots, emplis de vie, mais aussi les propos de ses amis, déchirés par la nouvelle. C’est brutal et direct. Cette histoire révèle un autre visage des réseaux sociaux. Comme un journal, ils conservent des traces – souvent récentes – des gens avant leur décès. Comme une forme de présence invisible. Ces dernières paroles accentuent la violence du départ. Mais ce mur Facebook permet également aux amis, de jeunes adultes confrontés directement à la brutalité de la vie, d’adresser leurs dernières paroles au défunt. Comme si cette page web représentait directement la personne. Par chance, ce profil ne restera pas sur la toile indéfiniment. Il est aujourd’hui possible de supprimer les comptes des personnes disparues. Longtemps, les dernières publications de morts narguaient les vivants, jusqu’à ce que l’administration de Facebook ait accepté de donner la possibilité de les supprimer. Aujourd’hui, les dernières marques d’un proche disparu ne se limitent pas à un livre inachevé ou un lit défait, mais à pléthore de confidences en ligne qui renforcent encore la douleur. La mort trouve aussi son compte sur Facebook. Valérie Blom Regard sur... Le Messager Dans moins d’un an, Le Messager soufflera sa centième bougie. Pour son anniversaire, les acteurs de la région partagent leur avis sur ce journal avec ses lecteurs. La parole est donnée à Cathy Mossier, ancienne présidente du Club de volley de Châtel-St-Denis et présidente du Club de rafroball, et abonnée depuis vingt ans au Messager. «Je trouve que c’est l’un des acteurs principaux veveysans et oronais. Il participe à la vie locale, et à ses activités. Il est donc très important, puisqu’il est le seul à le faire. Je n’ai pas de ru- brique préférée, car tout ce qui concerne la région me touche et m’intéresse. J’aime particulièrement son format qui incite à le lire en entier. Je l’ai aussi vu évoluer, notamment au niveau du design. Sa présentation actuelle le rend plus lisible. Il a toutefois gardé sa ligne directrice au cours de ses mues, ce que j’apprécie. En effet, certaines parutions deviennent très people, trop à mon goût, ou ne parlent plus de certaines parties du pays. Ce n’est pas le cas du Messager. Mes rapports avec la rédaction ont toujours été excellents, durant nos douze ans de collaboration. L’un de mes meilleurs souvenirs est d’ailleurs le jour où Xavier Fernandez, le rédacteur en chef, est venu à l’un de nos cours de rafroball pour un article. En journaliste de terrain aguerri, il a effectué l’entraînement avec nous. Et, pour bien comprendre un sport, il n’y a rien de mieux. Ce fut un moment très sympathique. Une remise des prix pour les Personnalités du Messager a aussi été organisée en décembre dernier. C’était agréable et vraiment cool, car j’ai rencontré des personnes que je n’avais jamais vues. Le fait que cette publication implique autant les protagonistes de la vie locale est primordial. Cependant, je regrette parfois qu’il y ait autant d’informations sur le football. Comme dans tous les journaux, d’ailleurs (rires). J’aimerais beaucoup que les journalistes soient plus présents sur d’autres activités. Cependant, ces dernières années, la palette des sports qui font l’actualité s’est élargie. C’est quelque chose de très positif. Le Messager donne la parole à de nombreuses sociétés et événements sportifs qui, dans un autre média, seraient noyés dans la masse.» CS