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publics ou privés (institutionnels ou
particuliers)
- Bureau d’étude en diagnostic énergéti-
que : réalise diagnostics, recommanda-
tions, montages de dossiers de finance-
ment…
• De nouvelles compétences pour les
salariés
Les métiers vont évoluer et s’approprier
des compétences nouvelles du fait des
nouveaux produits. Les professionnels
devront à la fois :
• Maîtriser de nouvelles techniques d’ins-
tallation, notamment dans le bâtiment
• Posséder une connaissance générale sur
la MDE
• Réglementaires : L’introduction de
nouveaux matériels et matériaux, de tech-
niques innovantes pose des problèmes
de reconnaissance en termes de normes
et donc d’assurances, ce qui freine leur
déploiement. De plus, certaines normes
nationales ne sont pas applicables locale-
ment.
Par ailleurs, il y a peu de laboratoires
d’analyse pour étudier et formuler des avis
techniques sur ces matériaux ou pour leur
certification. Ce problème est accentué
par la taille critique du marché local.
• D’opinion : D’après un sondage effectué
par l’ADEME, si les particuliers sont favora-
bles à cette évolution, le milieu profession-
nel est plus frileux car la MDE nécessitera
de construire en changeant les habitudes
de travail.
• De résultat : Les démarches MDE sont
aujourd’hui incitatrices mais la réglemen-
tation thermique devrait imposer des
réductions de toutes les consommations
d’énergie.
• Financières : En général, les coûts de
matériaux et de la conception sont plus
élevés pour des bâtiments MDE. Dans le
même temps, La Réunion a des besoins
en logements sociaux, aux budgets de
construction moindres au m². Construire
des logements sociaux à basse consomma-
tion d’énergie pourrait dès lors sembler
difficile. Pourtant ce n’est pas le cas, puis-
que si un Bâtiment à Basse Consommation
(BBC) a un coût global supérieur d’environ
6 à 7% par rapport à un bâtiment tradi-
tionnel, soit un investissement d’environ
120 à 140/m² de plus avec une durée de
vie de 80 ans, par comparaison, la mise
en œuvre d’un dispositif EnR représente
un investissement d’environ 1000€/m² sur
20 ans.
Ce domaine va nécessiter la conception, la
prise en compte dans les projets, l’instal-
lation, la maintenance et le recyclage de
nouveaux matériaux. Ainsi, 5 grands axes
d’intervention ont été identifiés :
• Les nouveaux bâtiments et les rénova-
tions
40% de l’énergie d’un bâtiment est consom-
mée pour sa construction. Les bâtiments et
les pratiques de leurs occupants, génèrent
une consommation importante d’énergie
électrique. À titre d’exemple, la consom-
mation énergétique des établissements de
santé de l’île est supérieure à la consomma-
tion de ses industries. Afin de réduire au
maximum la consommation énergétique
des locaux, leur construction et leur rénova-
tion vont être impactés par :
- de nouvelles façons de concevoir des
projets immobiliers : approvisionnement,
installation, maintenance et recyclage des
matériaux, raisonnement en coût énergéti-
que global ;
- de nouveaux matériaux ;
- les technologies de l’information et de la
communication (gestion informatisée des
consommations dans les bâtiments : bâti-
ments intelligents) ;
- l’intégration des EnR…
Par ailleurs, la réglementation thermique
qui pourrait être applicable fin 2008/début
2009, viendra par son caractère d’obligation
accélérer la modification qualitative des
métiers du bâtiment de façon conséquen-
te. Des compétences complémentaires et
nouvelles devront se greffer sur des métiers
traditionnels.
Déploiement très probable à horizon de 5
ans : modification des normes et matériaux,
en impliquant de la remise à niveau pour la
grande majorité des métiers du bâtiment.
• Ingénierie de la ville et des déplacements
La vie et la ville de nos sociétés modernes
ont été principalement bâties dans la logi-
que économique « meilleur rapport qualité/
prix ». La logique MDE doit aujourd’hui être
mise en équation avec la logique économi-
que. Cette prise en compte va nécessiter de
repenser :
- la ville : conception de bâtiments, de quar-
tiers et voire de villes dans une logique forte
d’adéquation avec leur environnement
immédiat.
- les modalités de déplacement des
hommes : Que ce soit à titre de loisir ou
pour aller travailler, les « pourquoi se
déplacer ? », « pour quoi faire ? » et « com-
ment le faire ? » sont des questions qui se
poseront afin de résoudre les problèmes liés
notamment à la consommation d’énergie. En
effet, les transports représentent 75% de la
consommation énergétique de l’île (Schéma
ARER). Les transports propres ne se limi-
tent donc pas aux véhicules, à leur vente
ou leur maintenance, mais l’ingénierie des
déplacements doit être prise en compte au
niveau de l’urbanisme et aménagement du
territoire (inter modalité entre les types de
véhicule, plan de déplacement d’entreprise,
plan de déplacement urbain…). L’urbanisme
doit permettre de « rationaliser » les dépla-
cements. Par exemple, dans les pays d’Eu-
rope du nord, le rapprochement des lieux
de villégiature et des commerces a permis,
de minimiser les déplacements mais aussi de
rationaliser la dépense d’énergie qui utilisée
en journée dans les grands centres commer-
ciaux est transférée le soir dans les habita-
tions environnantes.
- Déploiement très probable à horizon de 5
ans : activités liées à la conception et à la
mise en place des cadres de déplacement.
• De citoyen vers les « éco citoyens »
Changer les comportements passe entre
autre par la connaissance : information,
sensibilisation et formation, tant à un ni-
veau individuel que collectif. Il est indispen-
sable, pour que les « bons comportements »
apparaissent, qu’il y ait la création d’une
conscience collective connotée positive-
ment. La sensibilisation a plusieurs condi-
tions de réussite : la multiplication des
informations, afin de valoriser les pratiques
et outils existants, auprès des publics divers
(école, entreprise, collectivité, etc.), doit
être accompagnée des moyens techniques
qui permettent leur mise en pratique. Par
ailleurs, plus tôt les bons comportements
sont inculqués, meilleurs sont les résultats.
C’est entre autre une des missions de l’ARER
qui dispense formations et informations
auprès de divers publics.
Déploiement très probable à horizon de
5 ans : accroissement des activités liées à
la sensibilisation et à la mise en place des
cadres de déplacement.
c. Les potentiels à 5 ans : INDISPENSABLES et COMPLÉMENTAIRES
> b.2. Impacts de la MDE (suite)
b.3. Les contraintes
La Maîtrise De l’Énergie (MDE)
> Chapitre I
CARIF-OREF - 2008. Activités, Emplois, Métiers et Qualifications dans le domaine de la Maîtrise de l’Énergie et des Énergies Renouvelables