Séminaire Jean Leray. Sur les équations aux dérivées partielles A. D OUADY Le théorème des voisinages privilégiés Séminaire Jean Leray, no 4 (1964-1965), p. 33-47 <http://www.numdam.org/item?id=SJL_1964-1965___4_33_0> © Séminaire Jean Leray (Collège de France, Paris), 1964-1965, tous droits réservés. L’accès aux archives de la collection « Séminaire Jean Leray » implique l’accord avec les conditions générales d’utilisation (http://www.numdam.org/legal.php). Toute utilisation commerciale ou impression systématique est constitutive d’une infraction pénale. Toute copie ou impression de ce fichier doit contenir la présente mention de copyright. Article numérisé dans le cadre du programme Numérisation de documents anciens mathématiques http://www.numdam.org/ 33 LE THÉORÈME DES VOISINAGES PRIVILÉGIÉS par A. DOUADY Dans tout cet exposé, Kn , Ki. C C. L1 x. .x 1. Rappel sur désigne K un Cn de compact de la forme 0 les faisceaux analytiques cohérents. Notons 8 le faisceau des fonctions holomorphes à valeurs dans sur Cn. Nous supposerons PROPOSITION 1 . On a 9 le résultat suivant : connu ~9) 0 == Nous reviendrons d’ailleurs COROLUJRE 1. Si fi est résolution finie sur K Hq(K, 7°) on a = un sur ce une 0 0 -pour faisceau (i.e. C q &#x3E; 0. résultat au prochain exposé, analytique cohérent admettant une suite exacte et la suite est exacte. Démonstration. F,i = Im d. , faisceaux donne pour 1 D’après la proposition, La suite exacte de 0 i pour q &#x3E; 0. cohomologie associée à Posons la suite exacte de 34 d’où La deuxième assertion ~’’t Soient COROLLAIRE 2. découle. en admettant des résolutions (a) deux faisceaux analytiques cohérents et Pour tout homomorphisme phisme de dans L"* et finies ~ # au f ~~ p~’ de sur dans ~ . ~1t , f ,y unique à dessus de il exi ste un homomor- homotopie (alg-ébriaue) près. (b) Pour toute suite résolution finie ~~. de exacte 0 F telle gue -F’ F - il existe 0, une et que ~. = ~ ! ~ ~ i soit de la forme . , Compte tenu du corollaire 1,y faisceaux, Ch.1, Théorèmes ~.1.1 Si F F , et et des 5.1.z~ . est un espace de analytiques au Banach, on l’espace notera voisinage de K à valeurs dans de Banach des fonctions continues définies B(K,F) l’adhérence de l’image de On notera B(K) l’algèbre Si convexe K de B(K,F). des fonctions l’espace analogue à celle classiques d’algèbre homologique ~Godement, Théorie deux théorèmes 2. Espaces la démonstration est est fonctions continues sur dans ~~K,F~ à valeurs dans ~(K,F). de Banach d’intérieur K, K sur F ,y vectoriel non analytiques vide, sur B(K,F) R, à est l’espace valeurs dans F. des 35 B(K,F) PROPOSITION 2. On Démonstration. Rappelons que a d’espaces de Banach F* = On peut identifier au fonctions f B(K) que ~~ F B(K) o moyen de B(K) E La F norme induite par des représentant sommes PROPOSITION 3 B(K) on a de Mais (9(K) d’après la une par celle de F B(K,F). de Cauchy et en F de est Reste à montrer prenant de dimension finie. intégrale où formé des B(K,F) f E soit que toute fonction Ceci démontre la K = K’t B(K,F) ©(K,F) leurs valeurs Ceci peut approchant se celle-c proposition. K’~ C C n’ + n" = n , = norme B(K) , par de Riemann. Si Démonstration. et la f F par des fonctions K sur F -~ ~ ~F~,E~ . E 181 sous-espace fermé de B(K,F) , est dense dans où sous-espace vectoriel de B(K) o sur dans des sous-espaces vectoriels de en de Kronecker un E M F produit tensoriel espace vectoriel de au sous un sur un induite par celle de l’injection peut s’approcher uniformément faire F . la norme E norme s’identifie à F ~~ leurs valeurs dans prenant dimension finie. et est la B(K) = On induite et a des (9(K) sur B(K) applications par celle de s’identifie à contient proposition naturelles un sous-espace fermé de 3(K’) E C9(K"), qui 2. coïncide Ceci démontre la est dense dans proposition. avec B(K’,B(K")). B~K’ ,B~K" ~ ~ cell~ 36 3, Voisinages privilégiés. Si e est B(K,àÎ) le B(K,~) en sur K ,y l’identifiant à en en est fait analytique libre de type fini faisceau posera f) obtenue identifiant B(K~r au on notera topologie obtenue La ° K ,y sur moyen d’une base dépend ne sur pas du choix espace de Banach. un un séparée) rement et on faisceau libre de la base et Si 1 un sur B(K, 1’) analytique cohérent admettant B(K~ ~ , T ~,~~ (K~ . .~ E(K,1) à Coker en en La prenant résolution finie topologie (non nécessai- une résolution (B(K,,f 1) --&#x3E; B(K, £0)) Cela résulte du corollaire choix de la résolution. une ~a~, 2,y ne dépend de la pas du proposi- tion 1. DEFINITION. Soit un K s’ il existe est de 1 soit sur une K analytique cohérent une sur On dira aue K . résolution telle que suite exacte directe. PROPOSITION 4. soit faisceau J’1 Soit y -privilégié. t! un faisceau analytique cohérent sur K tel ue Pour toute résolution (*) Le théorème d’existence des voisinages théorème des syzygies. privilégiés contient donc le K 37 de F 0 - K , sur Démonstration. La B(K, L’) propriété " exacte directe " est opérateur d’homotopie un de la proposition 1, que finie de F, un K On dira que (a) K (b) K ,est un - à la suivante : propriété est ° B(K, 1) est une séparé est vraie pour une suite et ~a~, résolution qui démontre la propriété. ce et jl point de K B(K,L’o Il résulte du corollaire 2, continu", toutes, Il suite exacte directe. un faisceau anâlyti ue cohérent de est un voisinage x si : $ PROPOSITION ~. Soit K B~K, naturelle 0 -~ est injective. ,~’ -~ ~ -~ ~’4 faisceaux analytiques cohérents Si une voisinage (c) l’application (a) est p si cette elle l’est pour DEFINITION. Soit x K. O -B(K, L’) équivalente admet sur p - ...- B(K, L’o) sur 0 une suite exacte de K . K est est et est une suite exacte (b) Si K est un K est directe ; un voisinage F’-privilégie voisinage F -privilégie de x . de x , 38 (a) soient Mj et gi Démonstration. , F’ et y " 1 aux conditions du corollaire 2, exacte de soit ~£ * et respectivement, (b), de la plémentaires de taire de di+1 ’ (b) si £f de 1 résolution On proposition 1. en degré &#x3E; 0 ,y Im Im y i en Les deux 1+i i,alors . montre que les respectivement à di B(K, est de même de celui du milieu. que si 1 sur suite S.1 = S! et i i SE’ 1 est sont des sup- supplémen- un 1 sont directs. F), B(K,1’) Enfin S., 86 et diagramme PROPOSITION 6. Soit Soient F’ qui ce sont et C" Im i s’identifient Dans le et d’.’ 1 il de n satisfaisant a une , On vérifie par récurrence descendante SI une longueur complexes extrêmes étant acycliques et des résolutions de et respectivement 0 injectives, K = il en est de même de K’ c K’ X C . K" c F" des faisceais analytiques cohérents sur Considérons sur K , n’ K’ + n" n. = K" et le faisceau analytique cohérent ~= Ç M(91 t 1 où (9 , cnti et ~" sont les faisceaux de fonctions holomorphes sur fi et res-pectivement. (a) Si F-privilégié et (b) Si pectivement. K’1 et est F’t -privilégie et si K" est F -privilégie, K est E(K,1) = B ( K ’ , J’ ’ ) KI et K est K" un sont des voisinages privilégiés de voisinage privilégié de x = (x’,x") . x’ et x" res- 39 (a) Soient L’* Démonstration. y de et L"* des résolutions de longueur et respectivement ; L* longueur de ~ n de vérifier que si Banach, L* = Li B(K, et et Là â~ Li est B(K’ , £¡) = sont des L~ un L’*oO,OoO" L"* = complexe Or ceci résulte :u fait que tout est une ~ B~K", ~~~ , n’ résolution Il suffit donc complexes directs d’espaces H~L,~~ direct et de de H(L~). ~- complexe direct est somme directe de que dans le trivial où complexes de la forme ou Nous n’utiliserons la mi désignant l’idéal tion : notons mension finie sur C ; et Si k , et F ,e et fe kQ une On a fx en soient = 0, x’ FI on a on a (p(f) ),, donc ici : plongeant B’ = 0 , B’ - B" F , dans on = la démonstra- espace vectoriel de di- l’application canonique donc des espaces de Banach application linéaire pl : en y’/m’ ~ ~’ ~ de ’11 Indiquons cependant x’. point cas t: pk . Quand Ker le voit corne en maximal du la fibre FI (b) partie a, en = 0 BI, B", posant et pour tout B = B’ 40 Ker (Q or 0 pj = Krull-Artin-Rees qui Il COROLLAIRE. m’t assure résulte que f en = Soient K" au K" est (b) Si K" est Démonstration. On où C ~f que KI qui démontre la i, xl . en de K" un C,,-privilégié qu’on suite exacte directe où ( est la fonction définie a une fait quand n’f sur == ~~ de 1. par 4. Platitude et -privilège. i., un faisceau dans K . un voisinage a voisinage n’t notons le faisceau induit est montre n = Soit 5 voisinage Fo-privilégié de x",K ce Soit KI Fo-privlégi,KestF-privlégi; suffit de vérifier note proposition. Le corollaire résulte donc de la un injective. x=(x’, x"). = est est F’ k m’ 9 = 0 ; notons Fo tel ue K lim - un oint intérieur à x’ et moyen de Si de ce fi x’ - l’application K" sur (a) F -privilégié 0 ,y et du Théorème de K’ sur formé des fonctions nulles analytique cohérent par que K = CI1 l’idéal de l’hypothèse vertu de en + n" . On identifie l’injection y H les faisceaux de fonctions (x’,y) de holomorphes sur x’. Dans ce proposition et du fait Grâce à la proposition, il cas, le ~~~~ ~ y principe - x’ . du maximum 41 Soient PROPOSITION 7. cohérent Notons défini par x" de U" dans xl faisceau un U . analytique On suppose est -que 5x analytique cohérent le faisceau (9 Alors il existe un sur voisinage Ug’ tel pue : et est U1 de Cn un point de module un ouvert de un et U , sur U C nt dans tel pour tout gu8, x" e K",e il existe K = K’ * K" KI C U1 ’ voisinage un soit ’ F-privilégié ; K" - est voisinage Fo-privilégié un de x" KI est l’adhérence d’un dans U" , il existe , un voisinage ouvert de Ul c,,nnexe de 1 -privilégié de Ul xl dans tel Que. si contenant x’ , soit y x . Démonstration. Posons une de Soit résolution O"x"-libre x F de Il existe Fo . une résolution peut effet supposer en i montrer que L? 1 = C9 x On va, par récurrence K°i = Ker d9. i O -libre x L# telle que r. r. fln voisinage un K.i = Ker dii est Supposons qu’on ait construit x’ di et poser sur i , L. 1 = ~ ~’ ; x construire posons d. : L. i i L. 1 ’ i-1 et que et montré ces propriétés pour Ki ; on 42 construire peut est Comme montre où noethérien, que Im et K.-L Le B(K",à9.) i de fibrés &#x3E; 0 au dans ut B(K", Li) 3.. 1c2 F de I~# et pour de se Nakayma, et que x fait de façon analogue. voisinage un d: sur Ul. D’après U’. yte la Ce chaque i S. i sur i-1 On obtient ainsi proposition 4 on peut T.i-1 i1 B(K", 1:.) = i et soit nul un est direct et du trouver T. i. i sur U. dans Le morphisme de fibrés vec- par complexe E(K" ,£*) acyclique en degrés premier exposé cette propriété voisinage Ul S. i et Ti de et que d. induise un i des sous-fibrés triviaux tels que U1’ B(K", Li) -B(K"i Li-1) en une x i morphisme analytique complexe et de U’ x U;’ de fibre IT sur définit encore pour peut s’étendre ainsi construite sur un points voisins, aux et le lemme de ’ de la récurrence i analytiques isomorphisme départ noterons nous sur type fini i+1 x’ di : Li -Li-1i lieu diagramme La suite exacte faisceau fi point x’. a encore est de K. C L. le fibré trivial di3- o01 O’y’ , = que le . du toriels, que façon x La résolution de faisceaux d.(y’) IL ° L’+1 i+1 résolution Notons Ki. -. aclit1Ki . x (a) de d : T.. On de x’ un i. a alors, si K’ C U1’ t 43 et induit Le complexe démontre la B(K’,Si) l de isomorphisme un B(K’,Ti-1) i-1 sur est donc direct et acyclique et est nul en degrés B(K’,T.) . sur ) &#x3E; 0, ce qui partie (a). Remarques 1) c’est Posons fibré un B(K, 5Q 2) posons Fx cas n’ = n--~ où % et O’x’-plat zéro de et tout de vectoriel des préparation admet B (K",Fo) de fibre U1 sur et à K" résolution une Si n"=1 . est ho multiplicité) l~espace trivial B(K’ , B(K" , % ) ) . Dans le est aucun leur = analytique ho : tel que la frontière de U" c Fo-privilégié. ho intérieurs à polynômes de n’est pas nul C~ " -~ Si degré ne est le nombre de zéros p K", K" en on p. x" , contienne (avec peut prendre pour So On retrouve le théorème de la forme sous B(K)=h(B)(K) B(K’,) (b) Nous utiliserons le lemme suivant : Soit deux est A un anneau A-modules plats, injectif , f est artinien local, f : E - F injectif. un m son idéal maximal, homomorphisme. Si E et F 44 Ce lemme est conséquence une [B0URBAKI, de Posons en xr Le de sections du donc libre. A.-module Jk est ~. vertu du lemme et de Ch.2, § 3, Prop. 5]. Alg. Comm. jets à l’ordre k des isomorphe à l’hypothèse K" , l’application sur cano- nique ~est injective. Dans le diagramme commutatif ^ p est l’hypothèse sur projective, et 6 par passage à la limite injective K’ . Il en résulte que pest injective, aussi à ce de cause qui achève de démontrer la proposition. Remarques 1) avec ~n utilisant les théorèmes un = U" à condition que n’est là que pour assurer et A B - on peut démontrer la proposition ~’ y soit l’existence de L’hypothèse L~ , y x" c K" peut être supprimée à elle condition d’utiliser le théorèmes des syzygies. 2) Dans les conditions de la pour tout tique cohérent sur y’ E U1 ’ i y-1(U) de la partie défini (b), (a) partie proposition, K" est le faisceau en comme Fo. Cependant,y analy- dans les conditions il n’existe pas nécessairement pour tout y’ suffisamment voisin de K" soit un de la voisinage x’ un point y"é F (y’)-privilègié de K" y" . tel que 45 5. Le théorème d’existence. THÉORÈME 1. Soient U analytiques cohérents soit U . sur Pour tout voisinage un Démonstration par récurrence sur = = y’ - xl . F"i Posons iex , -" x1 = est n-1 Posons F. = ii Ker j. un ljyx tel que = est comme F’. I,Xi,x de Posons sur Comme est U (P injectif, torsion, donc plat sans 0 . = par est x pour j # io ij,x ijo,x ii ijo l’endomorphisme (EI ijo principal. 1 F. - ùÔi , i 1joe n Cn à et identifions ij QujL KCU un étant fixé, définissons la fonction U considéré il existe xE U Le théorème est trivial pour x il existe des faisceaux n. Le noethérien, Fk, x le théorème démontré pour (yl,yll) ,..., de Supposons point Cn t cuvert de un pour j jo car et l’anneau et ~ Fi!i° 0 1 O soit qui un un x’ i voisinages privilégiés £ j $ jo , de hypothèse Par = dans et pour C qui les 2.0 i. . par d’après de Si x" K’ pour les est x , de x d’après le corollaire de la applications répétées Fi-privilégié de il existe un , ce de la la qui démontre x 1 $ &#x3E;; , voisinage suffisamment petit K = K’ x K" est et proposition 7 proposition proposition 5 un 1 soit l’adhérence d’un ouvert connexe, voisinage -privilégié y !.-privilégié récurrence, de K que Ceci entraîne 6. est un voisinage le théorème. Remarque La démonstration donne le résultat suivant : soient Cn , pt 11-i’ u~n faisceau analytique cohérent sur U U , alors un ouvert de 46 est un voisinage signifie ici que Ui vert est l’adhérence dtun K. de ou- xi). contenant connexe et que Ki C U. F-privilégié Espaces analytiques de dimension Les notations sont celles de PROPOSITION 8. f : U - h’ de F x Cp dans Démonstration. u 6 L (F,C). dans Soit = II (U’ ,F ,f) est x x V1 o ~ , e phisme g : posons T. et soit K r2 = Cp. g(B(K)p) . un engendré noethérien, Soit v 1 Q f ,..., fi. J est v 0 par les engendré u 0 g. donne un un voisi- continue f , engendré x . homomorphisme par les L’homomordirect Montrons que l’hypothèse faite sur K . uc v par une famille de voisinage défini par les et f~. le faisceau d’idéaux Il suffit pour cela de voir que pour tout ceci découle de x EU, il existe application linéaire = l’idéal de J (9 Comme = finie Pour tout et une U , Jm. p e N tels ue ’}l’ un espace de Banach ouvert de un une application analytique. de Ut U Soient l’exposé précédent. o6(F~) ~ u o f E. To , mais x 47 Il On est a en résulte donc un mettre f F) notant U’ , sous-espace évidente, qu’on peut la en analytique proposition est démontrée. sous la forme l’intérieur de À.g, K , avec et Comme l’inclusion opposée est