Le Taoïsme
1st Partie : Le Sage et Son Œuvre
Introduction
Lao Tseu (caractère chinois : 老子 ; pinyin : Lǎozǐ) est un
sage de nationalité chinoise considéré a posteriori comme un des
pères fondateurs de la doctrine taoïste suite à la rédaction d'un texte
majeur de cette philosophie le « Tao Tö King ».
I. Lao Tseu
1. Sa vie
Très peu de choses sont connues sur lui de manière fiable. Selon Szu-ma Ts'ien
(ou Seu Ma Tsyeng), qui rédigea la biographie du sage plusieurs siècles après sa mort,
Lao Tseu serait né au village de Haï dans la province du Ho-nan située dans le royaume
de Tch'en autrement appelé le pays de Chu.
Issu d'une famille noble, celle vraisemblablement des Lao
Che, Che étant le nom de son ethnie, son nom patronymique
aurait été LI, et son prénom EUL ou ER.
Il aurait aussi été archiviste et astronome à la cour des Zhou.
Mais voyant que leur puissance était sur son déclin, las du
désordre de l'Empire, il prit la résolution de s'éloigner pour n'être
pas témoin de leur chute. Il aurait quitté la Chine en direction du
Tibet pour une destination inconnue en Occident afin de mener
une retraite spirituelle.
On ignore quand et où il mourut.
Il aurait ainsi été contemporain de Confucius et Bouddha (le
Prince Siddhartha) fondateur respectivement du Confucianisme et du
Bouddhisme qui sont, avec le Taoïsme, les 3 doctrines majeures en
Chine. En effet, la biographie nous indique qu'il aurait vécu il y a
environ 2500 ans, entre 570 et 490 av J.C., d'après les estimations. Il
a en tout cas certainement vécu entre le V et le IV siècle avant J.C.,
durant la fin de la période nommée « période des Printemps et des
Automnes ».
2. Une existence controversée
Les informations historiques le concernant sont rares et
incertaines puisque les premières biographies n'apparaissent
seulement qu'à partir de la dynastie Han.
De plus, elles sont essentiellement rédigées à partir
d’éléments surnaturels et religieux ; quelques chercheurs
sceptiques estiment alors depuis la fin du 20ème siècle qu'il
pourrait s’agir d’un personnage fictif ou composite, et non
proprement historique.
Cependant certaines sources attestent d'une réelle existence
d'un sage à l'origine du Taoïsme. Ainsi, l'ouvrage légiste
« Hanfeizi » rédigé au III avant J.C., attribue la paternité du Tao Tö King à un certain
Lao Tseu tandis que un Lao Dan ou Tseu, critique de Confucius est mentionné dans des
passages du « Zhuangzi ».
3. Un nom indéterminé
Comme on a pu le voir précédemment, Lao Tseu peut
être cité sous différentes appellations comme Lao Dan par
exemple.
D'autre part, la signification de son nom fait, elle aussi débat :
L’interprétation littérale de « vieux » ou « ancien », évoquant la sagesse, est tentante.
Le suffixe zi signifierait alors « enfant » ce qui donnerait « le vieil enfant »,
appellation mystique ou symbolique.
Certains estiment que ce surnom lui vient du fait qu’il serait né avec des cheveux
blancs ou que sa mère l’aurait eu sur le tard.
D’autres encore estiment qu'il s'agit tout simplement de son nom de famille,
l'existence de familles Lao à l’époque des Royaumes combattants étant attestée.
Par ailleurs, les caractères Li (prune) et Er (oreille) ont inspiré l'imagination.
« Prune » viendrait du fait que sa mère l’aurait conçu en apercevant une comète ou
un dragon volant alors qu’elle était assise sous un prunier, ou bien en consommant un
fruit magique. Le prénom « Oreille » est en général expliqué par leur taille
particulièrement développée, surtout les lobes, caractéristique souvent prêtée aux
sages
Précisions sur la culture chinoise
L'usage de plusieurs noms pour une même personne, en Chine, était à l'époque
une pratique généralisée et même traditionnelle. Il y a le nom à la naissance, le prénom
social, le «Hao» ainsi que l'interdiction d'appeler un aîné par son prénom à la naissance.
L'introduction de particule devant le nom, par exemple, si
quelqu'un semble être plus âgé que quarante ans, on doit placer
«Lao» soit devant le nom de famille, soit devant le prénom social
ou encore le «Hao».
En admettant que le prénom social de Lao Tseu soit Dan, et qu'il semblait à
l'époque avoir plus de quarante ans, on devrait donc dire «Lao Dan», et il pourrait s'agir
du même personnage dont le nom personnel, qui à cause de son âge devenu tabou, soit
effectivement Li Er, et les noms «Laolaizi» et « Lao Zi » (un possible diminutif) aurait
pu être le nom que lui affublaient ses disciples directs.
4. Image traditionnelle du sage
Il est représenté comme un vieillard à la barbe blanche avec des
oreilles aux lobes très longs, signe de sagesse. Il est parfois monté sur un
buffle.
Dans les temples, son effigie est à la droite du trio des Trois Purs (il est le
Vénérable céleste du Dao et de la Vertu parmi le Vénérable céleste du Joyau mystique
et le Vénérable céleste de l’Origine), il a la barbe et les cheveux blancs et tient en main
un éventail.
Le Lao Tseu divin a un aspect hors du commun : peau jaune
clair, oreilles longues, grands yeux, dents écartées, bouche
carrée aux lèvres épaisses, quinze rides sur un front large qui
porte aux coins la forme de la lune et du soleil. Il a deux arêtes
de nez et trois orifices à chaque oreille, et les dix lignes des êtres
d’élite marquent ses paumes.
5. Lao Tseu dans le taoïsme religieux
Au fil des siècles Lao Tseu est devenue une figure divine. Pour
preuve, sous le règne de l’empereur Huandi des écrits relatent
qu'on lui voue un culte. De plus, L'empereur Tsing ordonna de
lui rendre les mêmes honneurs qu'à Bouddha. Sans oublier les
empereurs de la dynastie Tang (618-907), dont le nom de clan était Li, qui acceptèrent
volontiers de se considérer comme ses descendants lorsqu’ils firent du taoïsme leur
religion officielle et de l'honorer comme Shengzu (聖祖) « Saint ancêtre ».
II. Son oeuvre
Introduction
Il nous a laissé le Daode jing ou Tao-tö-King, c'est-à-dire "le
livre de la Voie et de la vertu", un grand traité philosophique qui sera
associé plus tard au taoïsme.
1. Origine
La légende raconte que lorsque la situation politique se dégrada en Chine, et que
Lao Tseu décida de se retirer, un garde frontière lui aurait alors demandé quelque chose
d’écrit pour le laisser passer. Et c’est ainsi qu’il aurait écrit le Tao Te King qui comporte
près de 5000 caractères chinois.
2. La pensée de Lao Tseu
Le "Tao King" se présente sous la forme d'une série d'aphorismes ou de
métaphores. Comme le Bouddhisme, la philosophie du Tao est basée sur le principe du
Yin et du Yang. Jour-nuit, masculin-féminin, chaud-froid, etc, se nourrissent l'un l'autre
et sont des polarités complémentaires d'une même énergie : le Tao.
Comme les autres philosophies orientales, la
philosophie du Tao est largement inspirée par
l'observation et la contemplation de la nature. C'est
pourquoi, Lao Tseu incite ses fidèles à calquer leur
comportement sur les lois de la nature et à
conserver une attitude humble.
Sa philosophie est le non-agir, qu'il ne faut pas
confondre avec ne rien faire, il s'agit de ne fournir
aucun effort inutile et en contradiction avec la
nature. Le De, c'est-à-dire la vertu, s'exprime par le
non-désir, le non-attachement ; il est intuition,
n'utilisant pas les sens et le raisonnement.
Il enseigne le devoir d'appliquer d'abord à soi-même les règles qu'on voudrait voir
appliquer à autrui, c'est-à-dire apprendre à se connaître et à se maitriser. Ainsi, le chemin
de la sagesse est emprunté par celui qui se sachant digne de gloire reste volontairement
dans l'ombre et qui voit du même œil ce qui est grand, petit, beau ou laid.
2nd Partie : L' Essence du Taoïsme
Introduction
Le taoïsme (chinois: 道教, pinyin: dàojiào, « enseignement de la voie ») est à la
fois une philosophie et une religion chinoise, regroupant vingt millions de disciples.
I. De quoi s'agit-il ?
Le terme « taoïsme » recouvre des textes, des auteurs, des croyances et pratiques
répartis sur 2500 ans d’histoire. Le taoïsme s’est défini par rapport à son rival, le
confucianisme. Cependant, ces deux courants de pensée partagent l’héritage du fond
culturel chinois, qui est beaucoup plus important que ce qui les sépare, et sont ainsi plus
complémentaires qu’antagonistes.
1. Les Textes fondateurs
Les taoïstes se réfèrent à deux textes : le Dao De Jing,
le Zhuangzi (du nom de son auteur, est un recueil de fables
dialoguées, vivantes et rempli d’enseignement profond).
2. La voie
La recherche de la sagesse en Chine se fonde principalement sur l’harmonie qui,
pour les taoïstes, se trouve en plaçant son cœur et son esprit (le caractère chinois du
cœur désigne les deux entités) dans la Voie (le Tao), c’est-à-dire dans la même voie que
la nature.
En retournant à l’authenticité primordiale et naturelle, en
imitant la passivité féconde de la nature qui produit spontanément
les « dix mille êtres », l’homme peut se libérer des contraintes et
son esprit peut « chevaucher les nuages ». Prônant une sorte de
quiétisme, le taoïsme est un idéal d’insouciance, de spontanéité, de
liberté individuelle, de refus des rigueurs de la vie sociale et de
communion extatique avec les forces cosmiques.
L’inutilité sociale, l’absence de qualités effectives qui est présence en puissance
de toutes les qualités possibles, la vacuité d’un cœur libéré de tout souci mondain, sont
les aspirations les plus courantes de la voie taoïste.
3. Paradoxes révélateurs de la pensée taoïste
C’est sans sortir de chez soi qu’on connaît le monde, c’est en ne sachant pas
qu’on sait, c’est quand on agit le moins que son action est la plus efficace, la faiblesse
est plus forte que la force, la stupidité marque l’intelligence suprême, ou la civilisation
est une décadence.
1 / 9 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans linterface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer linterface utilisateur de StudyLib ? Nhésitez pas à envoyer vos suggestions. Cest très important pour nous !