Faut-il alors blâmer un hypothétique créateur, au mieux négligent, au pire cruel, (au pire
inexistant, suis—je tenté d’écrire au vu des conséquences de l’annonce faite au cours du
20ème siècle de sa disparition!), ou relever enfin la tête et voir en face, pour mieux les prendre
en mains, nos responsabilités d’individu, de citoyen, d’humain.
Face à l’inexorable, certains – les animateurs de toutes nos télévisions ne sont pas les derniers
- choisissent de figer en valeur suprême la folle enfance et semblent se donner le devoir de ne
pas grandir...: Que voilà un programme alléchant... A tel point que des millions d’entre nous y
souscrivent massivement, nous offrant ainsi les plus belles générations d’autruches qu’une
société dite développée aura jamais produites!
Résultat : un individualisme adulescent exacerbé, une montée des corporatismes de tous
poils…
Je hurle!
Parce que tous les supports ont disparu, il nous reste le choix de la chute ou celui de la
reconstruction... En cela “nous vivons une époque formidable”, car l’homme, l’individu, tient
seul son destin en main. Mais quelle reconstruction peut-elle encore nous mobiliser quand
tous les systèmes, politiques, sociaux, religieux, économiques, médiatiques, font la
démonstration éclatante de leur caractère éphémère? Quelle “valeur” est-elle de tous temps et
de tous lieux, unique et universelle?
C’est l’homme qu’il faut reconstruire, en lui-même et par lui-même, libre, autonome, et
responsable: Peut—être l’humanité, ayant retrouvé le sens d’une éthique, et pourquoi pas ses
esprits, voire même l’Esprit, pourra t’elle alors se passer du combat des morales du bien
contre celle du mal - de mon « Dieu » (quelque soit le nom qu’on lui donne) contre le
« Satan » d’en face- , la responsabilité consciente et autonome venant équilibrer les libertés
mutuelles souvent contradictoires.
Je ne parle pas là de santé physique, ni même de santé mentale –puisque, paraît-il, « nous ne
sommes pas fous »- mais de santé de la conscience, et par là de la réelle capacité de
reconstruction par chacun d’un sens équilibré à sa vie et d’une vie équilibriste.
Un homme conscient et responsable : Voici une utopie, un idéal pour le 21ème siècle!
Mais voilà, cette reconstruction passe par la connaissance de ce qu’est réellement l’homme...
Philosophie existentialiste ou personnaliste, Psychologie humaniste, anthropologie ternaire,
physique quantique, biologie, neurophysiologie... Des hommes de notre temps, scientifiques
rigoureux, rejoignent pas à pas les prophètes, les philosophes anciens, les ésotéristes et les
mystiques... Et si l’espoir et le courage étaient encore possibles?
Possibles, que dis-je, nécessaires, voire obligatoires. Car il en faut du courage pour, non pas
rester cet « enfant-autruche » que nos sociétés façonnent, mais devenir cet
« enfant—homme », dont il est écrit dans un de ces textes qui ont traversé les siècles que “le
royaume des cieux est à ceux qui sont comme lui”!
Ne laissons pas l’espoir et le courage entrer au nombre des valeurs tombées au champ de
bataille, mais reprenons ces étendards de ceux qui à travers les siècles ont toujours refusé de
courber la tête et pour cela furent les premiers à tomber... Non pas l’espoir naïf et béat de ceux
qui se nourrissent de grands mots, ni le courage des imbéciles; mais l’espoir humble et
confiant de ceux qui ont su chercher une lumière pour y voir un peu plus clair, et le courage de
poser de simples actes au quotidien.
Je le hurle: La démocratie est malade de cancers multiples, et la tumeur s’installe ...
Beaucoup –sans s’en rendre compte- sont en train de plonger dans la spirale de violence qui
leur est proposée : portée par le concert des plaintes, lui même gonflé par le vent médiatique,