du groupe de randomisation, pendant toute la durée de l’étude.
La durée totale d’administration du médicament de l’étude
(prégabaline ou placebo) est donc de 8 semaines dans les
études de Dworkin et al., Sabatowski et al. et Rosenstock et
al.
(1-3)
,et de 5 semaines dans l’étude de Lesser et al.
(4)
,
avec des visites d’évaluation à la fin des semaines 1, 3, 5 et 8.
Le traitement randomisé est administré par voie orale, en
double aveugle (capsules de placebo et de prégabaline d’ap-
parence identique), en trois prises quotidiennes.
CRITÈRE DE JUGEMENT PRINCIPAL
Le critère de jugement principal est la réduction, par rapport
à la valeur basale, du score moyen hebdomadaire d’intensité
douloureuse : moyenne établie à partir des scores quotidiens
des 24 heures précédentes sur une échelle numérique d’auto-
évaluation en 11 points (échelle de 0 à 10) ; un agenda quoti-
dien de la douleur est tenu par le patient avec autoévaluation
matinale de la douleur ; le critère principal de jugement est la
moyenne des scores quotidiens obtenus durant les sept der-
niers jours d’étude. On peut ainsi déterminer à partir du critère
principal, pour chaque groupe, le pourcentage de patients
ayant une réduction d’au moins 30 % ou 50 % du score
moyen d’intensité douloureuse par rapport à la valeur de base.
Farrar et al. soulignent, dans un article de 2001, qu’une réduc-
tion de deux points ou de 30 % du score moyen d’intensité
douloureuse (mesuré sur une échelle numérique de 0 à 10) par
rapport à la valeur de base représente une amélioration clini-
quement significative
(6).
CRITÈRES DE JUGEMENT SECONDAIRES
✓
Une évaluation complémentaire de la douleur basée sur le
SF-MPQ,
durant la semaine basale de prérandomisation (en
début de traitement), et à la fin des semaines 1, 3, 5 et 8. Le
SF-MPQ donne un score total de douleur (somme d’un score
sensoriel et d’un score affectif), une intensité douloureuse
moyenne basée sur l’échelle visuelle analogique (EVA) et des
mesures ponctuelles d’intensité douloureuse.
✓
Score moyen hebdomadaire de retentissement de la dou-
leur sur le sommeil :
moyenne des scores quotidiens établis
sur une échelle d’autoévaluation en onze points (échelle de 0
à 10 ; avec 0 : pas d’interférence, 10 : impossibilité de dormir).
✓
Une autre échelle de qualité du sommeil tirée du
MOS (Medical Outcomes Study)
,appelée
MOS Sleep Scale
:
au moment de la randomisation et lors de la dernière visite
d’évaluation, en fin d’étude (dans l’étude de Dworkin seu-
lement).
✓
Un score de qualité de vie reflétant le niveau fonctionnel
du patient dans huit domaines par le biais de la SF-36
Health Survey :
au moment de la randomisation et lors de la
dernière visite d’évaluation, en fin d’étude.
✓
Évaluation de l’humeur sur une échelle comportant
65 items cotés de 0 à 4 (POMS [Profile of Mood States]) don-
nant un score global de troubles de l’humeur :
au moment
de la randomisation et lors de la dernière visite d’évaluation,
en fin d’étude (sauf dans l’étude de Sabatowski).
✓
Score de dépression de Zung (Zung Index Score)
:dans
l’étude de Sabatowski uniquement.
✓
Impression globale de changement pour le patient, sur
une échelle d’autoévaluation de Likert en sept points
(PGIC) :
lors de la dernière visite d’évaluation, en fin d’étude
(1 : très fortement amélioré ; 7 : très fortement aggravé).
✓
Impression globale de changement pour le clinicien ou
médecin investigateur (CGIC) :
lors de la dernière visite
d’évaluation, en fin d’étude.
✓
Effets indésirables :
incidence, nature, intensité des effets
indésirables et leur corrélation potentielle au médicament de
l’étude (d’après l’investigateur), la surveillance des patients
étant complétée par les signes cliniques vitaux, des examens
biologiques, un ECG et un examen ophtalmologique.
RÉSULTATS DES 4 ESSAIS CLINIQUES
(cf. tableaux I, II et III)
Critère de jugement principal
Comparativement au placebo, la prégabaline a une efficacité
antalgique dans les douleurs neuropathiques postzostériennes
ou diabétiques, avec une réduction significative de 30 %
(pour au moins 50 % des patients), et même de 50 %, du score
moyen d’intensité douloureuse par rapport à la valeur de base
(tableau I) dès la fin de la première semaine de traitement, ou
même avant pour Dworkin (au deuxième jour) et Rosenstock
(au cours de la semaine 1). L’effet antalgique s’avère durable,
puisqu’il se maintient pendant les 5 à 8 semaines de traite-
ment dans les quatre études : réduction d’au moins 30 % pour
50 à 65 % des patients des groupes prégabaline 300 ou
600 mg/j, versus 19 à 33 % des patients du groupe placebo ;
réduction d’au moins 50 % pour 28 à 50 % des patients des
groupes prégabaline 300 ou 600 mg/j, versus 10 à 20 % des
patients du groupe placebo (tableau I).
Critères de jugement secondaires
(tableau II)
Ils permettent de confirmer l’efficacité antalgique de la
prégabaline, comparativement au placebo, puisqu’on observe,
dès la fin de la première semaine de traitement, une amélio-
ration des scores de douleur au SF-MPQ, du score moyen de
retentissement de la douleur sur le sommeil, de la qualité de
vie
(SF-36 Health Survey)
et du score global des troubles de
l’humeur (POMS), avec une impression globale d’amélio-
La Lettre du Pharmacologue - Volume 19 - n° 4 - octobre-novembre-décembre 2005
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