Edito La France ne maîtrise plus ses finances publiques et peine à respecter ses engagements budgétaires européens. La croissance continue de la dépense publique française, représentant 57,5 % du PIB en 2014 (record historique), génère depuis des années une dérive continue et insupportable des impôts, du déficit public et de la dette. L’une des causes principales du dérapage de la dépense publique est la dynamique de la dépense sociale. En effet, la dépense de protection sociale atteint un niveau record (31,9 % du PIB en 2014 et 55,4 % de la dépense publique non consolidée, soit : 680 mds €) et son financement pèse lourdement sur les acteurs économiques. Face à un constat incontestable et dramatique, nous ne voyons qu’une seule manière de sauver notre modèle social : maîtriser les dépenses par la mise en œuvre de réformes structurelles, faire des choix et repenser le financement de la solidarité nationale. Le cas de la politique du logement est emblématique, avec une efficacité très sérieusement questionnée en dépit d’une dépense publique de l’ordre de 41 mds € en 2013. Cette absence d’efficacité s’explique en partie par la dérive de la fiscalité du logement avec des prélèvements très élevés sur l’économie du secteur (au moins 63 mds € en 2013) et la nécessité d’en corriger de facto les effets sur les acteurs économiques par différentes aides ! Ce système est manifestement contreproductif, puisque la compétitivité des entreprises du secteur est dégradée et que la consommation comme l’investissement dans le logement sont bridés. Triste constat encore, les politiques du logement des 20 dernières années ont été un échec social (pauvreté, précarité et mal‐logement, engorgement du parc locatif social et peu de mobilité entre parcs locatifs public‐privé) mais aussi économique (blocage du marché du logement dans les principaux bassins d’emploi du territoire France : offre insuffisante au regard d’une demande en très forte croissance, inadéquation entre offre et demande, prix déconnectés du budget des ménages et qui stérilisent l’économie du secteur). Le constat est partagé. Le temps est désormais à l’action. Il faut redonner du sens à la politique du logement et la rendre plus efficiente. Nous devons collectivement pouvoir faire mieux avec moins, des marges d’économies existent et il importe de les exploiter pleinement. Il faut également agir vite pour corriger la fiscalité du logement, simplifier la règlementation et réduire le coût des normes pour libérer les marchés du logement. Pour ce qui relève de leur responsabilité, les partenaires sociaux sont engagés dans une réforme ambitieuse d’Action Logement pour tendre à plus d’efficience et de simplification dans l’intérêt des entreprises et de leurs salariés. Le logement est un bien de première nécessité. C’est aussi un enjeu économique. Tout comme l’emploi, il faut en faire une priorité nationale. La responsabilité est collective. L’action doit se traduire par des résultats rapides. Nous le devons aux Français. Pierre Gattaz Anne‐Marie Couderc Président du MEDEF Présidente du Pôle Sphère publique du MEDEF 1 Etat des lieux de es finan nces pub bliques de la Frrance – A Année 2 2014 So ource : Inseee, Comptes nationaux d des adminisstrations pu ubliques – Année 2014, septembre e 2015 Dé éficit publicc de ‐ 84,1 m mds €, soit ‐ 3,9 % du P IB, dont - Etaat : ‐ 74,7 mdss € OD DAC (Organism mes divers d’administrationn centrale) : 2,9 mds € (capa acité de financcement) Administrations publiques loccales : ‐ 4,5 mdds € ociale : ‐ 7, 8 m mds € Administrations de sécurité so De ette publiqu ue (au senss de Maastricht) de 2 037,8 mds €, soit 95,6 % du PIBB. En progression annuellee de + 84,4 8 mds €, ssoit 2,7 pointss de PIB en 2014. 2 Dette eencore augme entée à 2 103 3,2 mds € (966,9 % du PIB)) à la fin du 3ème trim mestre 2015 ((+ 65,4 mds € en 9 mois, re ecord historrique) Ra atio Prélèveements obligatoires de 44,9 % ddu PIB (reco ord historiq que). Les im pôts ont auggmenté de 1,55 % (+ 2 2,5 % sur les p produits et la production : 3 336,9 mds €), et les cotisations sociales d de 2,6% (366,,1 mds €) Dé épenses pu ubliques de 1 226,7 mds m €, soit 57,5 % du PIB (recorrd historiquue). En proggression annuelle + 1 19,6 mds €, so oit + 1,6 % parr rapport au n niveau de 201 3. Le poids respectif des dé épenses des ddifférentes adm ministrations - Administrations publiques cen ntrales (princiipalement l’Ettat) : 32 % - Administrations publiques loccales : 21 % ociale : 47 % - Administrations de sécurité so Deux posttes « poids lourds » de e la dépensse publique • Preestations so ociales et transferts so ociaux en n nature : 557 7,8 mds € (ssoit 26,2 % d du PIB, reco ord hisstorique), reespectivement en progress ion annuelle dde : + 2,4 % ett + 2,8 %, donnt - • Prestattions Vieillesse e du régime d e base : 217,2 2 mds € (cf. LF FSS 2014) Assuran nce‐maladie : 178,3 mds € Réémunération des salariés des adm ministration ns publiques : 278,2 mdds € (soit 13 3 % du PIB), en pro ogression de ++1,9 % sur un an - 5,64 miillions d’emplois dans la fonnction publiqu ue, y compris 209 000 conttrats aidés (+0 0,7 en un an) Po osition du MED DEF De es écono omies so ont anno oncées, mais en réalité, r la a dépensee publique en vale eur co ontinue dee croître aannée après année Ré éduire lees dépenses publiques, c’’est posssible! Fixxer comme objectif de e trajectoire e une croisssance « 0% % valeur », e et mettre e n œuvre les réformes de strructure qui s’imposentt Cib ble proposéée : Stabilisser sur les ccinq prochaaines année es la dépense publiquee en valeurr à son nive eau réa alisé en 20014, soit 1 230 mds €, € pour ram mener le po oids de la dépense puublique à 50% 5 du PIB B à l’h horizon 2020 (et rejoin ndre la moyenne europ péenne) Quel diag Q gnostic de l’acttion pub blique e en matiè ère de loogemen nt ? • • • • Situation n de marcché • Dans lees territoiress sous tension, déficit chrronique de l’’offre mainte enant des prrix élevés. • Effondrement de la construcction pourtaant forteme ent contribu utrice à l’em mploi, l’inve estissement,, la croissaance et aux finances publliques. • Rendement locatiff net, nul ou o très faiblee pour les bailleurs privés (alors m même que les faibles taaux abilité), désiincitatif à l’’investissement d'intérrêts actuels masquent en partie ccette absencce de renta résiden ntiel. • Parc lo ocatif social een alerte, satturé et rigidee, avec risque e élevé de gh hettoïsation dans certain nes zones. • Poids de plus en plus fort du d logementt sur le budget des ménages m aveec l'augmenttation des prix p biliers, pénalisant particu ulièrement lees population ns les plus fragiles éconoomiquement. immob • Problèmes de mobilité et d’accès au logeement des salariés, s qui affectent taant les entreprises que les territoires concernés. Fiscalité • Fiscalitté élevée et p pénalisante au regard dees autres payys européenss. • Compleexité et instaabilité de la ffiscalité du loogement. Dépensee publique e du logem ment • Caractère principalement socia al du budget logement (p prestations sociales et aiddes aux bailleurs sociauxx). • élevés et contreproductiffs. Dépense fiscale « ffille » de prélèvements o bligatoires é Environn nement & & cadre jurridique • Complexité et instaabilité du cad dre juridiquee. 3 • Empilement et sédimentation de règlementations complexes et contraignantes. • Normes relatives à la construction trop nombreuses, induisant une inflation des coûts. • Déséquilibre des relations contractuelles bailleurs/locataires décourageant l’investissement. 4 recommandattions po our refo onder la politique du loogemen nt 1. Redonn ner du sen ns à la po olitique du u logeme ent • Faire d du logement une priorité nationale ett inscrire les actions danss la durée. • Définirr des objectifs clairs, coh hérents, atteeignables et mesurables, et concilier dans sa misse en œuvre les objectiifs sociaux avvec l’impérattif de la relannce du secte eur économiq que et l’équiilibre des relations entre les partiess prenantes aaux logemen nts (locatairees, bailleurs p privés, bailleurs sociaux, investisseurs,…) • Sortir d d’une logique interventio onniste pourr s’inscrire daans une dém marche d’oxyygénation du marché, ce qui permettra notamm ment la substtitution de l’aargent privé à l’argent pu ublic dans le champ du lo ogement. • Poursu uivre le chantier de simplification pouur réduire le e coût des no ormes et des règlementations. 2. Relanceer l’offre immobiliè ère sans ssolvabilissation par la subveention • Converrger vers une u fiscalité compétitivee, raisonnab ble et équittable du loggement, et supprimer les réductions fiscales (« correctricces ») sauf d émonstratio on de leur effficacité éconnomique. • Pérenn niser la TVA A réduite sur le logem ment (en taant que bien de 1ère nnécessité) pour p consolider l’investtissement réésidentiel et la « consom mation immobilière ». • Dévelo opper une offre diversifiiée et concuurrentielle po our répondre aux différeents besoinss, et assurer un terrain n de jeu équittable entre ttous les acte urs. • Favorisser l’investisssement privvé de toute nature (particuliers, corrporate et innstitutionnels), notamment par l’encouragemeent de la réh habilitation ddu logement social‐privé dégradé, la réhabilitatio on du statutt du ur privé (un n entrepreneur qui en gage son argent, a s’endette et p rend des risques) et par bailleu uration d’un environnem ment juridiqu e et fiscal ad dapté et pére enne dans lee temps. l’instau nse publiq que du lo ogement 3. Réduiree la dépen • Implém menter les recommandations des audits réalissés dans le cadre de lla revue des dépenses de logemeent. • Mettree en place u un compte allocation un ique numériisé et plafon nné sous conndition de re essources, pour maîtrisser les aides sociales (no otamment : m minima sociaaux, aides pe ersonnelles aau logementt) et combatttre les trap ppes à l’inacttivité et à la pauvreté. 4. Fluidifieer et décloisonnerr les marcchés du lo ogement • Favorisser la mobilitté résidentie elle entre pa rcs locatifs p publics‐privéss dans les zoones tenduess. • Inscriree la mobilitté des salariiés comme critère d’atttribution de es logementss sociaux ett accorder une u prioritéé de relogem ment aux ménages issus ddu parc sociaal en mobilité professionnnelle. 5