Le commerce extérieur de l’Egypte, structurellement
déficitaire, est dépendant des hydrocarbures. L’UE reste le
premier partenaire commercial du pays mais les pays arabes
représentent une part croissante des échanges. Les échanges
commerciaux France-Egypte ont atteint 2,6 Mds € en 2015, dont
2,1 Mds € d’exportations françaises et 0,5 Md € d’importations.
Le déficit budgétaire de l’Egypte est en constante
augmentation depuis 2007 et a atteint 11,7% du PIB en 2014/15.
Les dépenses publiques, multipliées par 2,2 en 5 ans, se
décomposent en dépenses sociales (30% du total), salaires et
traitements des fonctionnaires (26%) et remboursement des intérêts
de la dette (25%). La dette publique, détenue en majorité par les
banques domestiques, représente plus de 90% du PIB. La dette
extérieure atteint 13,3% du PIB.
La situation extérieure de l’Egypte est également dégradée.
La balance des paiements est régulièrement déficitaire depuis
2007, en raison du creusement du déficit commercial et de la baisse
des revenus des rentes et des investissements étrangers, fortement
affectés par l’instabilité consécutive à la révolution de 2011.
L’économie égyptienne se caractérise par des taux
d’inflation élevés (près de 10% en moyenne depuis 2011). En
matière de change, la Banque centrale maintien la parité de la livre
avec le dollar, au prix d’une baisse des réserves de devises (16,5
Mds USD en février 2016, soit moins de 3 mois d’imports). Entre
2011 et 2016, elle a orchestré plusieurs dévaluations, la livre perdant
51% de sa valeur sur la période à 8,85 LE/$ en mars 2016.
En matière énergétique, l’Egypte est devenue
importatrice nette d’hydrocarbures en 2012. Elle devrait le rester
à moyen terme et ce jusqu’au développement du champ gazier
Zohr, prévu en 2020. Pour faire face à la croissance de la
consommation électrique, l’Egypte a lancé programme de
construction de nouvelles centrales électriques visant à installer 54
GW d’ici à 2022, dont 4,3 GW de sources renouvelables.
Pour corriger les déséquilibres de l’économie égyptienne, le
gouvernement a engagé en 2014 un plan de consolidation fiscale,
caractérisé par la suppression graduelle des subventions
énergétiques ainsi que par l’instauration de la TVA. Ce plan
ambitionne des taux de croissance et d’inflation de 6% et 7%, un
déficit budgétaire de 8,5% de PIB et l’endettement de 85% de PIB à
l’horizon 2018/19.
Sur le plan des infrastructures, le gouvernement a lancé une
série de méga projets dont le plus emblématique est le doublement
du canal de Suez et le développement de la région économique
attenante. Enfin, les autorités souhaitent moderniser
l’environnement légal des affaires et notamment le droit des
investissements pour favoriser l’action du secteur privé.
Ces premières mesures ont permis une reprise de l’activité
économique avec une croissance de 4,2% en 2014/15 qui reste
néanmoins vulnérable aux déséquilibres internes et externes.