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1. Introduction
L’océan global joue un rôle clés sur le climat de la planète par l’intermédiaire de la circulation
thermohaline. Il redistribue les flux de chaleur reçus au niveau de l’Équateur vers les régions
polaires. Les pôles sont caractérisés par la présence de la banquise comportant un fort albédo
(~80 %) et permettant ainsi de renvoyer vers l’espace une grande partie de l’énergie solaire reçue.
Ce phénomène permet de limiter le réchauffement de la planète. Cependant, ces environnements
extrêmes sont très sensibles aux variabilités du climat et les écosystèmes polaires subissent
actuellement de profonds changements qui devraient s’accentuer dans les années à venir
(Smetacek and Nicol, 2005). L’océan Arctique est connu comme étant la région la plus sensible
et qui répond le plus rapidement au réchauffement global de la planète. La température
atmosphérique moyenne a notamment augmenté de 3-4 °C depuis les années 50 dans cette région
(IPCC 2007). Cet océan s’étend sur une surface d’environ 13 millions de km2 et recouvre les
mers situées entre le pôle Nord et le nord de l’Europe, de l’Asie et de l’Amérique. Il est
également caractérisé par la présence d’une banquise qui s’étend en moyenne sur 4 millions de
km2 en été, jusqu'à 15 millions de km2 en hiver. Il se trouve aujourd’hui particulièrement affecté
par le réchauffement des masses d’air et des eaux de surface observé depuis le début de l’ère
industrielle en raison des émissions croissantes de CO2 anthropique (figure 1). Depuis les années
80, on assiste à une fonte accélérée de cette banquise, particulièrement durant l’été, caractérisée
par une diminution de son étendue (figures 2 et 3) et de son épaisseur (Quadfasel et al., 1991 ;
Maslanik et al., 2007). La perte de la banquise de plusieurs années démontre également
l’ampleur des changements climatiques ayant lieu en Arctique (Comiso et al., 2012). Un
minimum de glace de mer a été atteint durant l’été en septembre 2012 (~ 3,4 millions de km2). Le
déclin observé de la banquise est plus rapide en septembre avec une perte de glace de mer
d’environ 100 000 km2 par an (Serreze et al., 2007). Les modèles prédisent notamment un océan
libre de glace durant l’été d’ici 20 à 30 ans, et constitué majoritairement par une banquise de 1e
année (Wassmann et al., 2010; Carmack and McLaughlin, 2011). Ces changements majeurs
semblent en partie reliés à une amplification de la circulation atmosphérique cyclonique située en
Atlantique Nord et en Arctique (Dickson et al., 2000). Ces processus atmosphériques
dynamiques contrôlent la circulation des couches de surface océaniques. Par ailleurs, les
principales sources de chaleurs pour l’océan Arctique correspondent à l’entrée des masses d’eau
chaude Atlantique (AW) et Pacifique (PW). L’entrée des eaux Atlantiques (AW), combinée à un