ENTRETIEN EXCLUSIF
ALEXANDRA FRANÇOIS-CUXAC ,
présidente de la Fédération
des promoteurs immobiliers
gement ,
un blérateur
sodritir
la crise
LE FRÉMISSEMENT EST LA APRÈS SEPT ANNÉES
DE CRISE IMMOBILIER RÉSIDENTIEL NEUF EST EN TRAIN
DE REPARTIR . UNE EMBELLIE QUE LES POUVOIRS PUBLICS
DOIVENT DE CONFORTER ,ESTIME ALEXANDRA
FRANÇOIS-CUXAC DANS SON ENTRETIEN
AVEC LA TRIBUNE . CAR CE SECTEUR CRÉE
DE NOMBREUX EMPLOIS ,NON-DÉLOCALISABLES ...
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PAYS : France
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PERIODICITE : Hebdomadaire
RUBRIQUE : L'événement
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9 juin 2016 - N°174
REPRISE
ALEXANDRA FRANÇOIS-CUXAC, présidente de la Fédération des promoteurs immobiliers
«Le logement est un sujet
indignement considéré»
Alexandra François-Cuxac , la présidente de la Fédération des promoteurs immobiliers , estime
que les dirigeants politiques devraient davantage prendre en compte les problématiques
liées au logement pour produire davantage et ainsi poursuivre l'embellie de ce début d'année.
lieu d'un «trois-pièces ».
LA TRIBUNE - Comment se porte
le marché du logement neuf ?
ALEXANDRA FRANÇOIS-CUXAC - L'
immobilierrésidentiel en France sort de sept
ans de crise.Depuis la chute de Lehman
Brothers,en septembre 2Do8,notre secteur
a consécutivement subi une crise de
confiance des ménages,puis du système
bancaire et enfin une crise de la production
de logements neufs depuis zoii . On
commencetoutefois à renouer avec certains
éléments d'une reprise,largement soutenue
par les taux d'intérêt nominaux des crédits
immobiliers prochesdezéro.Ils permettent
une accélération de cette dynamique .Sans
cela,le marché de l'immobilier résidentiel
aurait eu besoin de beaucoup plus de
soutien
de la part dela puissance publique.
La reprise est-elle présente sur tous
les segments de marché ?
Grâce àun dispositif Pinel bien calibré,le
marché des investisseurs particuliers apu
largement repartir . Les ménages français
ont réorienté leur épargnevers la pierre.Par
ailleurs,les rendements financiers très bas
ont permis de rediriger les fonds d'
investisseursinstitutionnels vers le logement
intermédiaireet le logement libre . Ces
investisseurs
, qui avaientcomplètement disparu ces
quinze dernières années,sont très divers
outre la Caisse des dépôts , il ya aussi de
grandesentreprises publiques et privéesqui
ont desstratégies immobilières globaleset/
ou le besoin deloger leurs salariés.
Enfin ,la troisième cible du logement neuf,
le ménage acquéreur de sa résidence
principale, revient aussi sur le marché depuis
peu. Certes,nous n' avons que très peu de
recul pour évaluer l'ampleur de cette
reprise ,mais les propriétaires accédants
ont vraisemblablement emboîté le pasdes
investisseurs privés et institutionnels . Ils
reprennent confiance grâce,notamment ,
au nouveau prêt àtaux zéro amélioré dans
le neuf ,disponible depuis le rjanvier
zo16, qui leur permet soit d'acheter alors
qu' ils ne le pouvaient pas,soit d'acquérir
le logement dont ils ont réellement besoin,
c' est-à-dire un « trois-pièces » aulieu d'un
«deux-pièces » ou un « quatre-pièces » au
Faut-il entretenir cette diversité
de logements dans un pays
lon compte 58%% de ménages
propriétaires , et un fort attrait
pour l accession ?
Oui ,il faut promouvoir l'accession
directe ,comme le locatif .Mais ce n' est
pas simple . En France ,on a tendance à
diaboliser l'investisseur c' est assez
culturel
... mais il faut le prendre en
considération
. Donc privilégions autant l'
investisseur
que l'accédant à la propriété ,qu' il
soit institutionnel ou particulier .De la
même manière ,un locataire doit être
traité comme un propriétaire :c' est un
usager qui va utiliser le logement
conformémentà sesbesoins et à ses attentes.
On ne peut pas reprocher à la jeune
générationde vouloir louer au lieu d'acheter
ou de s' installer en collocation . Il faut les
prendre en considération . Certes,la
propriété
est culturelle pour les Français ,
même chez les jeunes . Mais ce n' est pas
une raison pour culpabiliser ceux qui
s' intéressent àl'immobilier locatif entant
qu' investisseurs et ceux qui souhaitent
rester locataires . Respectons la logique du
marché .Un peu de bienveillance dans ce
pays ne ferait pas de mal ...
Par ailleurs,il faut savoir que si le
dispositifd'investissement locatif Pinel ne
proposait
pas des loyers zo%% en dessous du
marché,les budgets deslocataires auraient
certainement été insuffisants pour qu' ils
accèdent àceslogements .Et nous aurions
eu des problèmes de remplissage et de
vacance. Il esttoutefois vrai ,dans certaines
zones bien précises situées en première
couronne à Paris,qu' il yades rentabilités
trop faibles proposées aux investisseurs.
Dont acte. Il arrive quela règle souffre de
quelques exceptions . Mais ne soyons pas
butés,analysons les cas particuliers et
corrigeons-les
à la marge.
Avec le recul, quel regard
portez-vous sur la politique
du logement de François Hollande
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lors de son quinquennat ?
Je retiens trois mesures essentielles du
quinquennat .Premièrement ,la poursuite
du dispositif d'investissement locatif
(Duflot et Pinel) qui a été bien calibré et
aproduit ses effets .Deuxièmement ,la
volonté politique affichée de s' attaquer
aux recours abusifs . Désormais ,les bases
sont posées pour lutter efficacement
contre ces recours .Et,troisièmement ,
l'intention de tirer vers le haut l'accession
à la propriété , qui est certes arrivée un
peu tardivement dans la mandature .Car
les potentiels accédants àla propriété ont
eux aussi besoin d'un message politique
rassurant . La décision d'acheter passe
d'abord par la confiance dans le marché.
C' est pourquoi le message politique
incarné par les dirigeants politiques aun
effet déclencheur très fort .On le voit dans
cette deuxième partie de mandat.
Vous ne vous indignez pas
du dispositif Duflot ,c' est un discours
pourtant assez courant dans
la profession ...
Certes ,nous n' étions pas pleinement
satisfaits de ce dispositif d'aide fiscale à
l'investissement locatif première version.
Mais on peut aussi constater qu' il a été
rapidement modifié et amélioré par le
gouvernement . Or,ceque l'on demande
avant tout ànos élus,c' est d'être réactifs.
Et,force est de constater que le
gouvernementl'a été sur ce point et a corrigé
ce qu' il fallait.
Lesmauvaises languesdiront ,du reste,que
ce dispositif coûte trop cher aux finances
publiques ... Mais,rappelons que la politique
du logement coûte 42 milliards d'euros
chaque année à l'État,et qu' elle rapporte
près de milliards d'euros de recettes.
Mieux encore,le seul dispositif Pinel ne
coûte que360 millions d'euros cette année
aux finances publiques . Il permet de tirer
toute une filière vers le haut etde redonner
espoir àl'ensembledesentreprises du bâti
ment ,sans parler de l'emploi ... Est-ce une
dépenseabusive ?Je ne le pense pas.
Que faudrait-il améliorer dans
les années à venir pour produire
plus et mieux subvenir aux besoins
en logements de la population ?
Il faudrait certainement modifier en
profondeurla place du logement dans les
politiquespubliques . Le logement est en effet
un bien de première nécessitéqui passionne
les Français. Mais,dans le champ des
activités
économiques de cepays,il est
indignementconsidéré. Il est toujours éclatéentre
quatre ou cinq ministères.Aujourd'hui entre
celui du Logement , de l'Économie ,de la
Ville ,del'Aménagement du territoire et de
l'Environnement . Et je pense que notre
manière deproduire le logement pâtit
énormémentde cet éclatement despensées. Or
encinquante ans,le logement estpasséd'un
marché artisanal à l'une des industries les
plus rentables du pays,très créatrice d'
emplois
. Il faudrait que les dirigeants
politiques, quels qu' ils soient , prennent
conscience du formidable enjeu que
représentele logement dans ce pays,au moins
aussiimportant quela transition numérique
ou l'immigration ,car c' est un sujet
totalementtransversal .Il touche aussi bien àla
technologie, àl'écologie, àl'économie qu' au
social. Peu de pans de l'économie sont àla
croisée d'autant d'enjeux que le logement.
Mais il subsisteun cloisonnement qui nuit
profondément auxmesuresquel'on doit être
capable de prendre en matière de stratégie
depeuplement. Tout ce qui concernele
logementde première nécessité,le logement
d'urgence,est en fait directement connecté
àla problématique du logement libre. On a
encorecette manière devoir le logement en
France avecd'un côté le social et de l'autre
le privé . Or,cela fait longtemps que les
acteurs de ces deux mondes travaillent
ensemble.Mais,pour produire davantage,ils
font face à trop de barrières dues à cette
vision cloisonnée denos institutions .
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PROPOS
RECUEILLIS
PAR
MATHIAS
THÉPOT
« En cinquante
ans ,le logement
est passé
d'un marché
artisanal
à l'une des
industries
les plus rentables
du pays ,très
créatrice
d'emplois »,
affirme Alexandra
François-Cuxac.
PCRNARDLACHAUD
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