Médecine & enfance

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Médecine
& enfance
Rédaction : C. Le Bihan
Prévention du cancer du col de l’utérus :
Cervarix® en deux doses chez les jeunes
filles de onze à quatorze ans
D’après la conférence de presse organisée par les laboratoires GSK
Le Haut Conseil de la santé publique (HCSP) recommande l’administration du vaccin Cervarix® en deux doses à six mois d’intervalle
chez les jeunes filles de onze à quatorze ans révolus [1]. Une simplification qui devrait contribuer à améliorer la couverture vaccinale et
donc la prévention du cancer du col de l’utérus.
Après avoir abaissé l’âge de la
vaccination contre les papillomavirus [2] , le HCSP recommande désormais l’administration d’un schéma vaccinal en
deux doses pour Cervarix® chez
les jeunes filles de onze à quatorze ans [1]. Cette modification
des recommandations vaccinales ouvre la voie à une vaccination simplifiée dans le cadre
de la prévention du cancer du
col de l’utérus. Une mesure
d’autant plus importante que le
taux de couverture vaccinale
dans la population cible française reste aujourd’hui inférieur à 30 % [3], alors que l’atteinte d’une couverture vaccinale élevée est nécessaire pour
obtenir une immunité de groupe, explique le Dr Marie-Aliette
Dommergues, pédiatre infectiologue au centre hospitalier
de Versailles. Le Plan cancer
2014-2019 souligne ainsi que,
associée au frottis, la vaccination constitue une arme très efficace pour permettre une éradication du cancer du col de
l’utérus [3]. L’importance de la
prévention a été réaffirmée par
ce programme de santé publique, qui prévoit notamment
d’atteindre sur la durée du plan
une couverture vaccinale de
60 % et une couverture du dépistage dans la population cible
de 80 %.
La vaccination par Cervarix® a
fait la preuve de son efficacité
en prévention des lésions précancéreuses et cancéreuses du
col de l’utérus [4] . Efficace à
plus de 90 % contre les lésions
CIN2+ liées aux HPV 16 et 18,
Cervarix® induit une protection
croisée vis-à-vis d’autres types
d’HPV oncogènes : les HPV 31,
33 et 45 [4]. Quel que soit le type d’ADN HPV contenu dans la
lésion, note le Pr Roman Rouzier, chirurgien gynécologue et
oncologue à l’Institut Curie à
Paris, ce vaccin permet d’éviter
plus de 90 % des lésions CIN3
[5] . Après la vaccination, un
taux élevé d’anticorps antiHPV 16 et anti-HPV 18 se maintient jusqu’à 9,4 ans.
Les données de tolérance des
études cliniques portant sur un
suivi de près de dix ans et les
données nationales et internationales de surveillance obtenues après la distribution de
41 millions de doses de Cervarix® dans plus de 130 pays attestent également son profil de
tolérance satisfaisant et son
rapport bénéfice-risque favorable [6]. Au cours des études
cliniques, les effets indésirables
survenus le plus fréquemment
après la vaccination par Cervarix® ont été des réactions au site d’injection, des céphalées,
des douleurs musculaires et
une fatigue [7]. Ce schéma en
deux doses entre onze et qua-
mai 2014
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torze ans offre plusieurs avantages :
첸 inscrire la vaccination contre
le cancer du col de l’utérus
dans le cadre du rendez-vous
vaccinal de l’adolescence, dont
les médecins sont familiers
puisque c’est l’âge du rappel
dTPca de l’adolescente ;
첸 se donner le maximum de
chances de vacciner avant que
les jeunes filles ne soient infectées par le papillomavirus, et
donc leur apporter le meilleur
niveau de protection ;
첸 apporter cette protection
avec seulement deux doses, ce
qui est sans doute un atout
pour une meilleure acceptation
de la vaccination.
Au total, vacciner plus tôt, c’est
pour les médecins plus de facilité à mettre en œuvre cette
recommandation, ce qui devrait contribuer à augmenter le
taux de couverture vaccinale,
étape indispensable pour parvenir à une immunité de
groupe et pour, conjointement
au dépistage, réduire l’incidence du cancer du col de
l’utérus. 왎
[1] HCSP : « Avis relatif à l’utilisation du vaccin
contre les infections à papillomavirus humains
Cervarix® », 20 février 2014, http://www.hcsp.fr/
explore.cgi/avisrapportsdomaine?clefr=411.
[2] HCSP : « Avis relatif à la révision de l’âge de
vaccination contre les infections à papillomavirus humains des jeunes filles », 28 septembre
2012, http://www.hcsp.fr/Explore.cgi/avis
rapportsdomaine?clefr=302.
[3] « Plan cancer 2014-2019 », http://www.social-sante.gouv.fr/IMG/pdf/2014-02-03_Plan_
cancer.pdf.
[4] RCP Cervarix, GlaxoSmithKline, http://ec.
europa.eu/health/documents/community-regis
ter/2013/20131218127592/anx_127592_fr.pdf.
[5] LEHTINEN M. et al. : « Overall efficacy of
HPV-16/18 AS04-adjuvanted vaccine against
grade 3 or greater cervical intraepithelial neoplasia : 4-year end-of-study analysis of the randomised, double-blind PATRICIA trial », Lancet
Oncol., 2012 ; 13 : 89-99.
[6] HAS : « Dépistage et prévention du cancer
du col de l’utérus. Actualisation du référentiel
de pratiques de l’examen périodique de santé », juin 2013.
[7] ANGELO M.G. et al. : « Post-licensure safety
surveillance for human papillomavirus-16/18
AS04-adjuvanted vaccine : more than 4 years
of experience », Pharmacoepidemiol. Drug
Saf., 2014 ; 23 : 456-65.
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