4 | La Lettre du Gynécologue no 374 septembre 2012
ÉDITORIAL
Jean-Jacques
Baldauf
Département de gynécologie, CHU
de Hautepierre, Strasbourg
Le taux de couverture du dépistage en France (inférieur à 60 %) stagnant depuis
plusieurs années et celui de la couverture vaccinale étant sous-optimale dans
la population cible, avec même un fort ralentissement de la progression de la
vaccination en 2011, le Collège national des gynécologues et obstétriciens français
(CNGOF), la Fédération nationale des collèges de gynécologie médicale (FNCGM), la
Société française de colposcopie et de pathologie cervicovaginale (SFCPCV), la Société
française d’oncologie gynécologique (SFOG), la Ligue nationale contre le cancer et
l’association 1 000 femmes 1 000 vies ont lancé un appel conjoint au cours d’une confé-
rence de presse nationale début décembre 2011. La mise en place de moyens
institutionnels nécessaires et un soutien des médias pour l’information du public ont
été demandés, avec pour objectif : le dépistage organisé du cancer du col de l’utérus
généralisé à l’ensemble du territoire et la couverture vaccinale anti-papillomavirus
humain (HPV) améliorée chez les jeunes filles de 14 ans.
Labsence de dépistage constitue le facteur de risque majeur du cancer du col de
l’utérus. Le dépistage organisé ayant prouvé sa supériorité sur le dépistage individuel
(ou spontané) en termes d’efficacité et d’efficience, mais aussi en termes d’équité et
d’égalité d’accès à la prévention, la Haute Autorité de santé (HAS) a recommandé le
dépistage organisé du cancer du col de l’utérus en novembre 2010, et il est actuellement
financé dans 13 départements dans le cadre de projets pilotes.
En Alsace, cette organisation existe depuis 17 ans pour un coût annuel de 1,2 € par
femme dépistée. Cest un succès en termes de participation des patientes (taux de
couverture à 5 ans de 86 %), d’assurance qualité et de diminution d’incidence et de
mortalité du cancer (–20 %).
Depuis 2007, et malgré les recommandations récemment rappelées par le Haut Conseil
de la santé publique, la couverture vaccinale anti-HPV reste sous-optimale dans la
population cible : 32 % des jeunes filles de 14 ans et 60 % des jeunes filles de 17 à 18 ans
ont reçu la prescription d’au moins 1 dose de vaccin HPV.
Les questions concernant les risques liés aux vaccins HPV constituent une préoccu-
pation légitime et justifient toutes les mesures de pharmacovigilance diligentées en
France et ailleurs. En France, la pharmacovigilance pour les 2 vaccins est coordonnée
par l’ANSM, qui a mis en place une surveillance nationale renforcée. Le dernier bilan
communiqué en juillet 2011 par l’Afssaps montre un rapport bénéfice/risque favorable
pour cette vaccination. Avec 4 millions de doses de Gardasil® délivrées et 1 500 000
jeunes filles vaccinées, le nombre d’effets indésirables graves reste faible et inférieur à
celui attendu dans la population générale non vaccinée.
Vaccination et dépistage sont complémentaires et devraient aboutir à une réduction du
risque individuel de développer un cancer du col de l’ordre de 98 %. En 2012, les enjeux
pour cette optimisation de la prévention en France restent importants :
– étendre l’organisation du dépistage du cancer du col sur l’ensemble du territoire ;
– améliorer la couverture vaccinale anti-papillomavirus avant la survenue de l’infection,
c’est-à-dire pour la population cible (jeune filles de 14 ans).
La prévention du cancer du col
en France
Prevention of cervical cancer in France
Lien d’intérêts. J.J. Baldauf déclare
être expert-consultant pour MSD Sanofi-
Pasteur et GSK et investigateur principal
pour MSD Sanofi-Pasteur.
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