ASCO 2007
Tumeurs urologiques
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La Lettre du Cancérologue - Vol. XVI - n° 6-7 - juin-juillet 2007
Le Consensus du Prostate Cancer Clinical Trials Working
Group a précisé les critères d’inclusion dans les essais clini-
ques de phase II pour les cancers de prostate hormonorésis-
tants (abstract 5057).
TAX 327 : survie en fonction de la réponse biologique sur
le PSA
D.R. Berthold et al. (abstract 5005) ont rapporté les résultats
actualisés de l’étude TAX 327 confi rmant que le bénéfi ce en
survie globale se maintenait avec le temps (gain en médiane
de survie globale de trois mois).
Le but de l’étude rapportée par A.J. Amstrong (abstract 5009)
était de valider la baisse du PSA comme un surrogate marker de
survie, ainsi que cela avait été publié en 2006 par D.P. Petrylak
dans le Journal of National Cancer Institute à propos de l’étude
du SWOG 99-16 comparant l’association docétaxel/phosphate
d’estramustine à la combinaison mitoxantrone/prednisone.
Il avait été montré que le critère principal de survie était la
diminution d’au moins 30 % du PSA à trois mois.
Dans l’étude TAX 327, il a été retrouvé que la diminution ≥ 30 %
du PSA à trois mois était un critère prédictif de survie, même si
la réduction du PSA ou une diminution de la douleur seraient des
facteurs pronostiques indépendants, Ces données sont impor-
tantes pour déterminer l’intérêt de poursuivre un traitement
chez un patient qui va en bénéfi cier et, a contrario, l’arrêter
précocement chez un autre.
On n’a pas constaté d’intérêt à associer du phosphate d’es-
tramustine au docétaxel dans une étude randomisée multi-
centrique belge ayant inclus 150 patients (abstract 5067).
Satraplatine : un avantage signifi catif en termes de survie
sans progression en deuxième ligne de chimio thérapie dans
les cancers de prostate métastatiques hormonorésistants
Aucun traitement n’est actuellement référencé en deuxième ligne de
cancer de prostate métastatique hormonorésistant. L’étude SPARC a
inclus 950 patients préalablement traités par une ligne de chimiothé-
rapie (docétaxel pour la moitié), qui ont été randomisés (2:1) entre
une chimiothérapie orale par satraplatine (80 mg/m2 x 5 jours toutes
les cinq semaines) ou un placebo, les deux bras associés à une prise
biquotidienne de prednisone. Plus de 70 % des patients avaient plus
de 65 ans, et plus d’un tiers présentaient des douleurs sévères.
On a noté, en intention de traitement, une amélioration de la
survie sans progression de 42 % (HR = 0,58, IC
95
: 0,50-0,67) avec
une médiane passant de 6 semaines à 16 semaines.
Le satraplatine augmente aussi le taux de réponse sur les douleurs
(24,2 % versus 13,8 %, p = 0,005), le taux de réponse antitumorale
(6,5 % versus 0,6 %, p = 0,001) et le taux de réponse biologique
sur le PSA (25,4 % versus 12,4 %, p < 0,001).
Pour disposer des données défi nitives de survie globale, il est
nécessaire de prolonger le suivi.
Le traitement s’est avéré extrêmement bien toléré avec seulement
2,5 % d’arrêts de traitement dans le bras satraplatine (0,6 % dans
le bras placebo). Le pourcentage de neutropénies de grade 3-4
a été de 21,1 %.
Les résultats de l’irofulven pourraient justifi er une éva-
luation en phase III (abstract 5068).
Résultats négatifs d’une étude de phase III évaluant l’atra-
sentan dans les formes hormonorésistantes non métastatiques
L’atrasentan est un antagoniste sélectif du récepteur de l’en-
dothéline A. La fi xation de l’endothéline sur son récepteur à
la surface de l’ostéoblaste facilite la progression osseuse du
cancer de la prostate.
Une étude de phase III comparant l’atrasentan au placebo chez
des patients en rechute biologique non métastatiques andro-
géno-indépendants a été présentée (abstract 5018). L’objectif
principal était de déterminer si l’atrasentan administré à la
dose de 10 mg/jour p.o. pouvait améliorer la durée de survie
sans événement clinique ou radiologique. Les objectifs secon-
daires étaient de mesurer l’eff et de l’atrasentan sur la survie
sans progression biologique, le temps de doublement du PSA,
les PAL osseuses, la survie. Les toxicités rapportées sont en
relation avec l’eff et vasodilatateur du produit : rhinites, œdèmes
périphériques, céphalées. Aucune diff érence signifi cative en
durée de survie sans progression clinique ou radiologique n’a
été observée entre l’atrasentan et le placebo. Des modifi cations
signifi catives du temps de doublement des PSA et du taux de
PAL osseuses ont été notées.
Un essai de phase I a montré que l’association docétaxel,
à la dose de 75 mg/m2, et sunitinib, à la dose de 37,5 mg/jour
selon un schéma 2 semaines/1 semaine, avait une toxicité
acceptable (abstract 3543).
L’équipe de la Mayo Clinic a évalué l’expression de
530 gènes impliqués dans la progression des cancers de
prostate et de 420 autres gènes liés au cancer
À partir de 213 patients qui ont eu une progression systémique
dans les cinq ans après l’échec biologique et de 213 contrôles sans
progression clinique dans les cinq ans après échec biologique,
R.B. Jenkins et al. (abstract 5017) ont isolé un profi l de gènes
associé à la progression.
CANCER DE VESSIE
Une seule communication orale : l’étude EORTC/Inter-
group 30987, comparant dans les cancers urothéliaux avancés
ou métastatiques une chimiothérapie par paclitaxel/cispla-
tine/gemcitabine à l’association cisplatine/gemcitabine
Cette étude a inclus, dans 107 centres, 627 patients T4bN0M0 ou
TxN2-3 ou M1 jamais traités par chimiothérapie, randomisés entre
l’association de référence cisplatine (70 mg/m2 à J1 ou J2) et gemci-
tabine (1 000 mg/m2 à J1, J8, J15) tous les 28 jours (tous les 21 jours
en l’absence de J15) et la triple association de cisplatine (70 mg/m
2
à J1), gemcitabine (1 000 mg/m2 à J1, J8), et paclitaxel (80 mg/m2
à J1, J8) tous les 21 jours. L’objectif principal était l’amélioration
de la survie globale, les objectifs secondaires étaient la survie sans
progression, le taux de réponse, la durée de réponse et la toxicité.