Les nouvelles colites infectieuses chez les patients immunocompétents ● L. Beaugerie* P O I N T S F O R T S P O I N T S F O R T S ■ De nouvelles étiologies de colite aiguë infectieuse en France survenant chez des patients immunocompétents ont été décrites. Les principaux agents infectieux incriminés sont les Herpes simplex virus, le cytomégalovirus, les E. coli entéro-hémorragiques et Klebsiella oxytoca. ■ Les colites aiguës virales à herpès virus sont pour la plupart des proctites vénériennes. Les rares cas de pancolite décrits chez l’adulte immunocompétent étaient associés à une maladie inflammatoire intestinale et/ou à la prise simultanée d’immunosuppresseurs. ■ Bien que fréquente en Grande-Bretagne et en Amérique du Nord, les colites à E. coli entéro-hémorragiques restent rares en France. Leur principale complication est le syndrome hémolytique et urémique. ■ Klebsiella oxytoca est responsable de colites hémorragiques postantibiotiques, notamment après la prise d’ampicilline. L’atteinte colique peut mimer sur le plan endoscopique une maladie inflammatoire chronique de l’intestin (MICI). ■ Le diagnostic de ces nouveaux agents infectieux nécessite le plus souvent d’associer aux prélèvements de selles des biopsies muqueuses à la recherche in situ de la bactérie ou d’inclusions caractéristiques en histologie. n France, les colites aiguës infectieuses sont dans la majorité des cas d’origine bactérienne et spontanément résolutives. À côté des agents habituels des colites infectieuses (Salmonella, Shigella, Yersinia, Campylobacter, Clostridium difficile, Mycobacterium hominis) ont émergé ces dernières années des causes “nouvelles”. Les trois principales étiologies de ces “nouvelles colites infectieuses” sont : E * Service d’hépato-gastroentérologie et de nutrition, hôpital Rothschild, Paris. La lettre de l’hépato-gastroentérologue - no 1 - vol. IV - janvier-février 2001 – les colites aiguës virales à herpès virus, rares et surtout distales chez l’immunocompétent regroupant essentiellement les Herpes simplex virus et le cytomégalovirus ; – les colites à E. coli entéro-hémorragiques qui constituent un fléau récent de santé publique aux États-Unis, et qui existent aussi en France avec une moindre ampleur épidémiologique ; – les colites hémorragiques sous antibiotiques, présumées liées à une infection intestinale à Klebsiella oxytoca. COLITES HERPÉTIQUES Herpes simplex virus (HSV) (tableau I) Les colites herpétiques sont pour la plupart des proctites vénériennes liées à HSV2. Au décours d’un rapport sexuel anal passif survient le tableau de primo-infection, marqué par un syndrome rectal sur un fond de tendance à la constipation (1). Ce tableau digestif s’inscrit dans un contexte général de fièvre avec frissons, céphalées, et sensation de malaise général. À l’examen, il existe une adénopathie inguinale bilatérale sensible. Des signes neurologiques par atteinte des racines sacrées sont possibles (douleurs et paresthésies fessières et périnéales, dysurie, impuissance chez l’homme). Ces symptômes durent 2 à 3 semaines et peuvent récidiver, en général sur un mode atténué. HSV est excrété à travers les lésions muqueuses au cours des périodes de réactivation virale, symptomatiques ou non, pendant lesquelles les patients peuvent transmettre le virus. L’examen clinique de la région ano-cutanée permet parfois de retrouver des vésicules ou de petites ulcérations. En anuscopie, rectoscopie ou sigmoïdoscopie souple, les lésions rectales apparaissent le plus souvent limitées aux dix derniers centimètres de la muqueuse rectale. Les lésions élémentaires sont d’abord des vésicules, puis des ulcérations superficielles devenant confluentes, au sein d’une muqueuse parfois friable et à tendance hémorragique. Les pancolites à HSV1 ou HSV2, sans contexte vénérien, sont extrêmement rares chez l’immunocompétent (2). Le diagnostic de rectite vénérienne est évoqué devant le contexte sexuel, le caractère bruyant et aigu du tableau clinique, et le caractère distal des lésions de rectite. La nature herpétique de la rectite peut être affirmée par culture virale et/ou examen histologique des biopsies rectales. L’effet cytopathique caractéristique d’HSV peut être mis en évidence après 48 à 72 heures de culture sur tapis cellulaire d’un produit d’écouvillonnage rectal ou d’un broyat de biopsies rectales. Le tableau histologique de rectite her17 D O S S I E R T Tableau I. Principales caractéristiques des colites à Herpes simplex virus 2 (HSV2). Tableau clinique associant : ● Syndrome rectal ● Fièvre - frissons - céphalées ● Adénopathie inguinale bilatérale ● ± signes neurologiques locaux Vésicules, ulcérations rectales : proctite vénérienne Diagnostic : biopsies, écouvillonnage pour : Culture virale ● Recherche de l’antigène viral par technique ELISA ● Examen histologique : recherche de cellules multinucléées et d’inclusion cellulaire ● pétique comporte des signes non spécifiques d’inflammation et deux lésions cellulaires caractéristiques : les cellules multinuclées et les inclusions cellulaires. Ces inclusions en “verre dépoli”, avec halo périphérique, strictement intranucléaires, sont volontiers observées dans les cellules épithéliales, en particulier dans les biopsies faites sur les berges des ulcérations. D’autres techniques de diagnostic rapide sont réalisables à partir du produit d’écouvillonnage rectal sous anuscopie ou rectoscopie rigide (détection des antigènes viraux par méthode ELISA ou immunofluorescence) (tableau I). Cytomégalovirus (CMV) Les cas de colite à CMV chez des adultes n’ayant par ailleurs aucun facteur connu d’immunodépression et n’ayant pas de maladie inflammatoire intestinale sont exceptionnels. Il s’agit alors le plus souvent de rectites à CMV faisant suite à un rapport sexuel anal, associées à des signes généraux de primo-infection virale (3). Les observations faisant état d’une colite à CMV en dehors d’un contexte vénérien portent le plus souvent sur des patients âgés avec des affections inflammatoires ou infectieuses associées. Aucun cas de colite à CMV n’a été diagnostiqué au sein de cohortes prospectives de colites aiguës d’adultes immunocompétents (4). Le diagnostic de colite à CMV repose sur la mise en évidence des inclusions caractéristiques, plus fréquentes au fond des ulcérations qu’au niveau de leurs berges ou qu’en zone macroscopiquement saine. L’immunomarquage permet de conforter le diagnostic en cas d’inclusions atypiques. Une recherche d’antigénémie virale peut également être réalisée. E. COLI O157:H7 ET AUTRES E. COLI ENTÉRO-HÉMORRAGIQUES E.coli O157:H7 est le principal représentant des E.coli entérohémorragiques (5, 6). Son caractère pathogène a été démontré en 1982 dans le cadre de deux épidémies de colites hémorragiques liées à l’ingestion de hamburgers contaminés. Depuis, des cas sporadiques et de petites épidémies en milieu communautaire ou 18 H É M A T I Q U E institutionnalisé ont été rapportés dans tous les continents. L’épidémiologie des colites à E. coli entéro-hémorragiques en France est mal connue et repose en grande partie sur l’identification des causes de syndrome hémolytique et urémique (SHU) en milieu néphrologique, surtout pédiatrique. En effet, on considère depuis les années 1950 que les E. coli entéro-hémorragiques sont responsables de la majorité des cas de SHU, ce syndrome compliquant lui-même l’infection intestinale dans 5 à 20 % des cas (7). À travers cette surveillance, il s’avère que le sérotype O157:H7 n’est présent que dans 50 % des cas de SHU. Chez l’adulte, les premiers cas documentés de colites à E. coli O157:H7 commencent tout juste à être publiés (8). Même si l’incidence de ces infections ne peut qu’être sous-estimée tant que les milieux sélectifs d’E. coli O157:H7 ne seront pas ensemencés systématiquement au cours des diarrhées hémorragiques, il semble que cette infection reste rare en France. Ainsi, dans une série prospective de 93 colites aiguës (46 % hémorragiques) répertoriées en région parisienne, aucun cas d’infection à E. coli entéro-hémorragiques n’a été décelé (4). Il est donc supposé, en attendant des données épidémiologiques d’envergure, que les infections à E. coli entérohémorragiques soient moins fréquentes en France qu’en GrandeBretagne ou en Amérique du Nord. Le tableau clinique associé à cette infection est variable. Sur 100 personnes infectées, 20 resteront asymptomatiques, 20 développeront une diarrhée aiguë non hémorragique spontanément résolutive, 60 une diarrhée hémorragique, 6 un SHU ou un purpura thrombocytémique thrombopénique. Un patient décédera, le plus souvent des complications d’un SHU. Typiquement, l’infection à E.coli entéro-hémorragique débute brutalement par des douleurs abdominales spastiques intenses, suivies quelques heures après d’une diarrhée liquide (figure 1). Environ la moitié des patients ont des nausées et des vomissements. La diarrhée devient hémorragique en général au deuxième ou troisième jour d’évolution (extrêmes : 0 à 8 jours), et dure habituellement 7 à 10 jours (extrêmes : 1 à 30 jours). Le nombre quotidien de selles au plus fort de la diarrhée est de 10 (extrêmes : 3 à plus de 30). La fièvre n’est présente que dans 30 % des cas environ, et reste modérée. De ce fait, les diagnostics de colite ischémique et de rectocolite hémorragique sont souvent évoqués. SHU Contage Sang Diarrhée Douleurs abdominales J-3 Selles J1 J7 Culture Toxines Figure 1. Séquence clinique des infections à E. coli entéro-hémorragiques. La lettre de l’hépato-gastroentérologue - no 1 - vol. IV - janvier-février 2001 Les anomalies biologiques consistent en une hyperleucocytose modérée, sans anémie aiguë. Les leucocytes fécaux sont peu nombreux à l’examen microscopique direct des selles. Le cliché de l’abdomen sans préparation révèle typiquement une aérogrêlie et une distension gazeuse modérée du côlon droit. Des images sous-muqueuses dans ce territoire de type empreintes de pouce peuvent y être visibles spontanément, ou après lavement à la baryte ou aux hydrosolubles. En endoscopie, les lésions sont en général d’intensité croissante du rectum au cæcum, ou parfois d’intensité maximale bipolaire (rectum et côlon ascendant). Les lésions sont en général discontinues et à type d’œdème, d’érythème, d’ulcérations superficielles, de plages hémorragiques. Un aspect gris-ardoisé de la muqueuse, évocateur de colite ischémique, ou un aspect pseudo-membraneux sont également possibles. Les lésions histologiques des colites à E.coli entéro-hémorragique associent des signes d’ischémie muqueuse (100 % des cas) pouvant s’associer à des pseudo-membranes pseudo-inflammatoires avec une cryptite focale, des abcès cryptiques et/ou une infiltration de la lamina propria par des polynucléaires neutrophiles (9 %) (9). Enfin, une apoptose accrue de la partie profonde des cryptes est observée dans 60 % des cas (9). La principale complication de l’infection à E.coli entéro-hémorragique est le SHU qui survient habituellement au sixième jour de la diarrhée, touchant préférentiellement les enfants et les sujets âgés ayant une diarrhée hémorragique (tableau II). Le SHU associe une anémie hémolytique, une thrombopénie et une insuffisance rénale. Il est donc prudent de réaliser, pendant la phase diarrhéique, chez les patients ayant une infection documentée à E.coli entéro-hémorragique la numération formule sanguine et la fonction rénale (urée, créatinine, protéinurie) à la recherche des premiers signes de SHU. Dans ce contexte, l’apparition de schizocytes dans le sang suggère fortement la progression vers le SHU et justifie une hospitalisation en urgence. Des complications neurologiques du SHU (comitialité, coma, hémiparésie) sont observées chez 25 % des patients. Des complications coliques (perforation, colectasie), des pancréatites, des épanchements pleuro-péricardiques ont été rarement décrits (tableau II). Les patients ayant un SHU doivent être dialysés une fois sur deux, et transfusés trois fois sur 4. Le taux de mortalité est de 3 à 5 %. Trente pour cent des survivants gardent des séquelles mineures telles qu’une protéinurie, et 5 % des séquelles majeures (insuffisance rénale chronique, déficits neurologiques définitifs) (tableau II). Le diagnostic d’infection à E.coli entéro-hémorragique doit être évoqué dans les pays développés devant toute diarrhée cliniquement hémorragique, et devant tout SHU compliquant une diarrhée. En présence d’une diarrhée aiguë non hémorragique, le diagnostic devrait également être évoqué dans un contexte d’épidémie connue à E.coli entéro-hémorragique et devant des cas individuels de diarrhée aiguë survenant quelques jours après la consommation de viande hachée de bœuf insuffisamment cuite. Le diagnostic de routine des infections à E.coli O157:H7 repose sur le fait que ce germe ne fermente pas rapidement le sorbitol, alors que 80 à 90 % des autres sérotypes le font. Ainsi, après ensemencement des selles sur milieu de MacConkey-sorbitol, les colonies d’E.coli ne prenant pas la couleur du sorbitol sont repéLa lettre de l’hépato-gastroentérologue - no 1 - vol. IV - janvier-février 2001 Tableau II. Principales caractéristiques du syndrome hémolytique et urémique (SHU). Complication fréquente des colites à E. Coli entéro-hémorragique : 5 à 20 % des cas ● Terrain : enfants et sujets âgés ayant une diarrhée hémorragique ● Tableau : anémie hémolytique + thrombopénie + insuffisance rénale ● Complications : - neurologiques (25 %) : comitialité, coma - colique : perforation, colectasie - pancréatite ● Mortalité : 3 à 5 % ● rées, et peuvent secondairement être facilement identifiées comme étant du sérotype O157 :H7 par les antisérums ou les kits d’agglutination par latex du commerce. Il y a deux limites à la fiabilité de ce diagnostic microbiologique de routine. D’une part, les E.coli entéro-hémorragiques n’appartenant pas au sérotype O157:H7, qui sont plus nombreux en France qu’aux États-Unis, ne peuvent pas être détectés par cette méthode. D’autre part, la coproculture est le plus souvent négative lorsque les selles sont ensemencées plus de 6 jours après le début de la diarrhée (figure 1). Dans ces cas, la détection des vérotoxines dans les selles, possible pendant toute la période diarrhéique et jusqu’à 4 à 6 semaines après, représente la meilleure approche diagnostique, permettant potentiellement de faire la preuve diagnostique de toutes les infections à E.coli entéro-hémorragique (figure 1). KLEBSIELLA OXYTOCA Klebsiella oxytoca est un bacille Gram négatif aéro-anaérobie de la famille des entérobactéries, naturellement résistant à l’ampicilline, aux céphalosporines de première génération, et à la pristinamycine. Klebsiella oxytoca est considérée habituellement comme un germe saprophyte de la flore colique secondaire. Dans les années 1970 a été décrit un tableau clinique de “colites droites hémorragiques à l’ampicilline”, se démarquant nettement des colites pseudo-membraneuses postantibiotiques. Le tableau clinique stéréotypé de ces colites consistait en l’apparition brutale entre le deuxième et le huitième jour d’un traitement par l’ampicilline (habituellement le quatrième ou cinquième jour) d’une diarrhée hémorragique, associée à des lésions radiologiques évocatrices de colite ischémique (empreintes de pouce), des lésions endoscopiques coliques droites (œdème muqueux, plages purpuriques et fragilité muqueuse avec tendance hémorragique, érosions). Depuis, une trentaine d’observations de colites hémorragiques post-antibiotiques associées à la présence de Klebsiella oxytoca ont été publiées dans la littérature, émanant seulement d’équipes françaises et japonaises. Certains éléments nouveaux et certaines précisions par rapport aux séries originelles ont été apportés. Les antibiotiques en cause peuvent être, outre la pénicilline, l’ampicilline, l’amoxicilline et l’association amoxicilline-acide clavulanique, les céphalosporines de première 19 D O S S I E R T génération (10), la pristinamycine (11) et les macrolides (12). Le délai d’apparition des symptômes par rapport au début de l’antibiothérapie peut aller de 1 à 16 jours. La topographie des lésions ne se limite pas au côlon droit. Les anomalies muqueuses peuvent être pancoliques, coliques gauches, notamment sigmoïdiennes suspendues (10). L’atteinte rectale isolée est rare (10). Un aspect de colite grave n’a jamais été décrit. L’atteinte histologique comporte parfois des signes de colite ischémique (raptus hémorragiques, micro-thrombi capillaires) et le plus souvent une congestion et un infiltrat cellulaire mixte non spécifique de la lamina propria. Klebsiella oxytoca peut être isolé sans utiliser de milieu de culture sélectif à partir de prélèvements de selles et surtout de biopsies muqueuses. En effet, lorsque les selles et les broyats de biopsies coliques sont ensemencés concomitamment, les cultures de biopsies sont constamment positives alors que les coprocultures le sont rarement (10). Dans le sang, une hyperleucocytose modérée est possible. Une co-infection Klebsiella oxytoca – Clostridium difficile a été rapportée dans deux observations. L’évolution du tableau clinique est en général spontanément favorable dans les 48 heures qui suivent l’arrêt de l’antibiothérapie en cause. Si les signes ne s’amendent pas rapidement, une antibiothérapie par ciprofloxacine (500 mg deux fois par jour per os pendant 5 jours), antibiotique auquel Klebsiella oxytoca est constamment sensible in vitro, est associée à une résolution rapide du tableau clinique (10). ■ Mots clés. Diarrhée aiguë – Colite aiguë – Herpes Simplex virus – Cytomégalovirus – E. coli – Klebsiella. H R É É F É M R E N A C E S T B I B I L I O Q G R A U P H I Q E U E S 1. Surawicz CM, Graham DY. Viral colitis. In : Phillips SF, Pemberton JH, Shorter RG, eds. The large intestine. New York : Raven Press, 1991 : 429-36. 2. Colemont IJ, Pen JH, Peckmans JA et al. Herpes simplex virus type 1 colitis : an unusual cause of colitis. Am J Gastroenterol 1990 ; 85 : 1182-5. 3. Bellaïche G, Choudat L, Nouts A et al. Rectite ulcérée et hémorragique à cytomégalovirus chez un patient immunocompétent. Gastroenterol Clin Biol 1997 ; 21 : 804. 4. Beaugerie L, Barbut F, Delas N et al. Caractérisation des colites aiguës de l’adulte immunocompétent : résultats préliminaires d’une série prospective multicentrique de 93 cas. Gastroenterol Clin Biol 1998 ; 22 : A15. 5. Mead PS, Griffin PM. Escherichia coli O157:H7. Lancet 1998 ; 352 : 120712. 6. Su C, Brandt LJ. Escherichia coli O157:H7 infection in humans. Ann Intern Med 1995 ; 123 : 698-714. 7. Rondeau E, Peraldi MN. Escherichia coli and the hemolytic-uremic syndrome. N Engl J Med 1996 ; 335 : 660-2. 8. Bellaïche G, Le Pennec MP, Slama JL et al. 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