L’échographie dynamique de contraste
Ce type de quantifi cation est actuellement réalisé en pré-
clinique et ce de façon très précoce, dès les premières
minutes, pour l’évaluation de l’effi cacité des nouvelles
thérapies. Il est également utilisé dans plusieurs essais
thérapeutiques menés chez l’homme dès les premiers jours
du traitement (10). Après modélisation des courbes de per-
fusion, il est possible de calculer diff érents paramètres, tels
que l’intensité maximale du pic, le temps de transit moyen,
le coeffi cient de la pente et l’AUC (Area Under the Curve).
Il est important de rappeler que les agents de contraste
utilisés en ultrasons ont la particularité d’être uniquement
intravasculaires, ce qui rend la modélisation des courbes
plus simple qu’avec la DCE-MRI ; de plus, la relation avec les
concentrations utilisées est linéaire. Mais, en contrepartie,
il n’est pas possible de calculer le coeffi cient de perméa-
bilité. Quatre études réalisées par N. Lassau et al. chez des
patients souff rant d’un cancer du rein métastatique, de
GIST métastatiques ou de carcinome hépatocellulaire
(CHC) [11-14] ont montré que l’ASC (correspondant au
volume vasculaire) est un paramètre signifi cativement
corrélé à la réponse RECIST. L’étude des CHC traités par
bévacizumab montre que ce paramètre est également
signifi cativement corrélé à la survie globale (SG) [p = 0,002].
La mise en place de l’étude multicentrique pilotée par
l’institut Gustave-Roussy (19 centres et 65 radiologues),
soutenue par l’INCa (STIC 2006 DCE-US), a standardisé et
diff usé cette technique (15) afi n de déterminer le paramètre
le plus robuste, mais également le timing le plus adéquat
pour confi rmer ou infi rmer l’effi cacité des traitements
antiangiogéniques. Au total, 539 patients métastatiques
(rein, côlon, sein, GIST, mélanomes) ou porteurs de CHC
ont été inclus et traités majoritairement par bévacizumab,
sorafénib, sunitinib et imatinib ; les résultats ont confi rmé
l’intérêt de l’ASC comme biomarqueur. Il a été démontré
qu’une diminution de 40 % de l’ASC à 1 mois était non
seulement signifi cativement corrélée à la survie sans pro-
gression mais également à la SG (16). Des recommanda-
tions (17) européennes publiées en 2012 ont proposé cette
technique pour le suivi des patients en particulier dans le
cancer du rein (fi gure) [niveau 1b selon les recommanda-
tions d’Oxford]. Les recommandations internationales ont
également inclus cette indication (18).
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Nouvelles de l’industrie pharmaceutique
Communiqués des conférences de presse, symposiums, manifestations, organisés par l’industrie pharmaceutique
Radium 223 dichloride et métastases
osseuses de cancer prostatique
Le New England Journal of Medicine (1) vient
de publier les résultats de l’étude pivotale de
phase III ALSYMPCA (ALpharadin in SYMptomatic
Prostate CAncer). Celle-ci compare, chez
921 patients issus de plus de 100 centres de
19 pays, l’effi cacité du radium 223 dichloride
(Bayer HealthCare) au placebo ; le traitement (ou
son absence) était associé aux meilleurs soins de
référence (best standard of care) et s’adressait à
des patients souff rant d’un cancer de la prostate
résistant à la castration (CRPC), avec des méta-
stases osseuses symptomatiques, mais indemnes
a priori de maladie métastatique viscérale.
La survie globale, critère principal, est signifi -
cativement augmentée, que les patients aient
ou non été traités en première intention par
docétaxel, avec un risque de décès diminué de
30,5 % (HR = 0,695). L’effi cacité du radium 223
dichloride est confi rmée par les critères secon-
daires, tel le délai avant un premier événement
squelettique symptomatique qui oblige à un
traitement antalgique, par exemple (15,6 mois,
versus 9,8 mois pour le placebo). En outre, le
médicament retarde la progression des phos-
phatases alcalines et du taux de PSA, 2 des
principaux biomarqueurs des CRPC avec des
métastases osseuses. Les eff ets indésirables,
dont la plupart sont légers à modérés, sont
moindres avec le radium 223 dichloride qu’avec
le placebo. Enfi n, 56,5 % des patients traités par
le radium et 62,5 % des patients ayant reçu un
placebo ont développé des eff ets secondaires de
grade 3 ou 4, hématologiques essentiellement.
B. Blond
D’après le communiqué de presse de Bayer HealthCare
du 17 juillet 2013.
1.Parker C, Nilsson S, Heinrich D et al.; ALSYMPCA
Investigators. Alpha emitter radium-223 and survival in
metastatic prostate cancer. N Engl J Med 2013;369(3):213-23.
Astellas,
le pari de l’innovation ciblée
Le laboratoire japonais, avec 5 nouvelles
molécules lancées en 5 ans sur le marché
européen et 45 molécules en développement
(phase I à phase III), dont 10 au moins en onco-
logie, recueille les fruits des investissements
octroyés (16 à 18 % de son chiff re d’aff aires) à
ses 9 centres de recherche internationaux. Les
2 médicaments qui contribuent actuellement
le plus à la croissance du laboratoire sont le
Prograf®, un immunosuppresseur destiné à la
prévention et au traitement du rejet des greff es,
et le Vesicare®, pour le traitement des symp-
tômes liés à l’hyperactivité vésicale.
Né de la fusion entre Yamanouchi et Fujisawa
en 2005, le groupe est aujourd’hui le deu-
xième laboratoire japonais et fi gure parmi les
20 premiers laboratoires pharmaceutiques au
monde. Il s’est spécialisé dans des domaines
thérapeutiques où existent des besoins médi-
caux non couverts. Après l’urologie et la trans-
plantation, l’oncologie devrait être sa troisième
aire de développement stratégique, avec des
thérapies ciblées (des anticorps monoclonaux)
sur la base de facteurs génétiques, et ce, grâce
à une politique d’acquisition (celle d’Agensys
et de produits à un stade avancé de dévelop-
pement comme l’enzalutamide pour le traite-
ment du cancer de la prostate métastatique)
et d’alliances technologiques (avec Regeneron
Pharmaceuticals et MorphoSys AG).
Par ailleurs, Astellas vient de mettre à la dis-
position des médecins hospitaliers le premier
antibiotique de la nouvelle classe des macro-
cycliques, la fi daxomicine (Difi clir®), indiquée
chez l’adulte pour le traitement des infections
à Clostridium diffi cile. Il a été reconnu fi n 2012
qu’elle fournit une amélioration du service
médical rendu (ASMR) de niveau 3.
B. Blond
D’après le dossier de presse
du laboratoire Astellas du 20 juin 2013.
Retrouvez
l’intégralité
des références
bibliographiques
sur www.edimark.fr
L’auteur déclare ne pas avoir
de liens d’intérêts.