Résumé
La santé reproductive de l’homme est un indicateur de la santé générale de celui-ci. Elle est
également intimement liée aux expositions de l’environnement et du milieu de vie. Aujourd’hui,
on observe une baisse séculaire de la qualité du sperme et une augmentation des pathologies et
malformations de l’appareil reproducteur masculin.
L’objectif de ce travail est d’étudier la santé reproductive de l’homme d’un point de vue épi-
démiologique et par le biais de différents outils statistiques. Nous nous sommes intéressés à l’in-
cidence et aux facteurs de risque du cancer du testicule. Ensuite, nous avons étudié le parcours
thérapeutique d’une population d’hommes ayant consulté pour infécondité masculine en analy-
sant la relation entre leurs paramètres du sperme et leurs investigations andrologiques, ainsi que
l’issue de leur projet parental. Enfin, l’événement naissance a été analysé en tenant compte de son
délai de réalisation en utilisant des modèles de durées de vie incluant la censure à droite : modèles
de Cox et arbres de survie. En y associant des techniques de sélection stable de variables (stepwise,
pénalisation de type L1,bootstrap), les performances prédictives de ces méthodes ainsi que leur
capacité à fournir aux cliniciens un modèle facilement interprétable ont été comparées.
Dans le sud de la France, l’incidence du cancer du testicule a doublé au cours des 20 dernières
années. L’effet cohorte de naissance, c’est-à-dire l’effet générationnel, suggère un effet délétère
des expositions environnementales sur la santé reproductive de l’homme. Toutefois, aucune ex-
position du milieu de vie de l’homme durant sa vie adulte ne semble être un facteur de risque
potentiel de survenue du cancer du testicule, suggérant l’hypothèse d’une exposition à des pertur-
bateurs endocriniens in utero.
Actuellement, la responsabilité de l’homme dans des difficultés à concevoir représente 50%
des causes d’infertilité. La prise en charge de l’homme est donc essentielle. Dans notre cohorte de
couples consultant pour des problèmes d’infertilité, un examen andrologique anormal est observé
chez 85% des partenaires masculins. Une relation significative est observée entre l’examen de
sperme et l’examen andrologique, suggérant la nécessité de pratiquer des investigations cliniques
afin d’identifier les causes d’infertilité masculine. Finalement, un couple sur deux réussit à avoir
un enfant. Et l’âge des hommes de plus de 35 ans apparaît comme un facteur de risque majeur, ce
qui devrait encourager les couples à entamer leur projet parental le plus tôt possible.
En prenant en compte la composante temporelle dans l’issue reproductive de ces couples infé-
conds, les modèles de durée de vie obtenus sont très souvent instables du fait du grand nombre de
covariables. Nous avons intégré des techniques de rééchantillonnage (bootstrap) à des approches
de sélection de variables. Bien que l’approche Random Survival Forests soit la meilleure en qualité
de prévision, ses résultats ne sont pas facilement interprétables. Concernant les autres méthodes,
les résultats diffèrent selon la taille de l’échantillon. L’algorithme stepwise intégré au modèle de
Cox ne converge pas si le nombre d’événements est trop faible. L’approche qui consiste à choisir
la meilleure division en bootstrappant l’échantillon à chaque noeud lors de la construction d’un
arbre de survie ne paraît pas avoir une meilleure capacité prédictive qu’un simple arbre de survie
quand l’échantillon est suffisamment grand. Finalement, le modèle de Cox avec une sélection de
variables par pénalisation de type L1donne un bon compromis entre facilité d’interprétation et
prévision dans le cas de petits échantillons.
Mots clés : infertilité masculine, andrologie, taux cumulé, modèle de Cox, arbre de survie,
stepwise, Lasso, random survival forest, bootstrap
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