Dual topologique d`un espace lp. Exemples de parties compactes

publicité
Problèmes de Mathématiques
Dual topologique d’un espace `p . Exemples de parties compactes de `2
Énoncé
Dual topologique d’un espace `p. Exemples de parties
compactes de `2
Dans tout le problème le corps de base des espaces vectoriels considérés est C . Lorsque (E , k·k)
est un espace vectoriel normé, E 0 désigne l’espace des formes linéaires continues sur (E , k · k) .
Partie I
[ I ] [ S ] 1) On désigne par B la boule fermée unité de E , c’est à dire l’ensemble des vecteurs x de
E tels que kxk 6 1 . Montrer que l’on définit une norme |k · k| sur E 0 par la formule :
∀ x∗ ∈ E 0 , |kx∗ k| = Sup |x∗ (x)| .
x∈B
[ I ] [ S ] 2) Dans toute la suite on considérera l’espace normé (E 0 , |k · k|) qui sera simplement noté E 0
et appelé dual topologique de E .
a) Soit (x∗n )n∈N une suite de Cauchy de E 0 . Montrer que pour chaque x fixé dans E , la
suite x∗n (x) n∈N est convergente dans C . On associe ainsi, à chaque x ∈ E , un unique
complexe lim x∗n (x) que l’on note x∗ (x) .
n→+∞
b) Montrer que l’application x∗ : E 7−→ C définie en a) est élément de E 0 .
c) Montrer que lim |kx∗n − x∗ k| = 0 .
n→+∞
[ I ] [ S ] 3) Énoncer le résultat de portée générale démontré dans cette partie.
Partie II
Soit `1 l’espace des suites (xn )n∈N telles que la série
P
xn soit absolument convergente. On
+∞
X
∗
1
1
munit ` de la norme définie par ∀ x ∈ ` , kxk1 =
|xn | . Soit `∞ l’espace des suites
n=0
bornées à valeurs dans C , muni de la norme définie par ∀ x∗ ∈ `∞ , kxk∞ = Sup |xn | . On
n∈N
note C0 le sous-espace de `∞ constitué des suites convergentes vers 0 et P l’ensemble des suites
complexes nulles au delà d’un certain rang. Pour n ∈ N on note δn l’élément de P défini par
δn = (δnk )n∈N où δnk = 1 si n = k et 0 si n 6= k .
[ I ] [ S ] 1) a) Vérifier les inclusions P ⊂ `1 ⊂ C0 ⊂ `∞ .
b) Comparer sur `1 la norme k · k1 avec la restriction de k · k∞ à `1 .
c) Montrer que P est une partie dense de (`1 , k · k1 ) .
d) Montrer que P est une partie dense de (C0 , k · k∞ ).
e) P est-elle une partie dense de (`∞ , k · k∞ ) ?
[ I ] [ S ] 2) Soit Φ : (`1 )0 7−→ `∞ l’application définie par ∀ x∗ ∈ (`1 )0 , Φ(x∗ ) = x∗ (δn ) n∈N ·
a) Vérifier que l’application Φ est bien définie, c’est à dire que, pour tout x∗ ∈ (`1 )0 ,
Φ(x∗ ) ∈ `∞ .
c
Page 1
Michel Lepez
www.klubprepa.net
EduKlub
S.A.
Tous droits de l’auteur des œuvres réservés. Sauf autorisation, la reproduction ainsi que toute utilisation des œuvres autre que la consultation
individuelle et privée sont interdites.
Problèmes de Mathématiques
Dual topologique d’un espace `p . Exemples de parties compactes de `2
Énoncé
b) Montrer que Φ est une application linéaire continue. Quelle est sa norme ?
c) Montrer que Φ est une isométrie, c’est à dire une bijection telle que ∀ x∗ ∈ (`1 )0 ,
kΦ(x∗ )k∞ = |kx∗ k| .
d) Que déduisez vous de I.3 et II.2.c en ce qui concerne l’espace normé `∞ ?
e) Construire une isométrie Ψ : C00 7−→ `1 . Qu’en déduisez vous pour l’espace normé `1 ?
Partie III
1 1
p et q sont des réels de ]1 , +∞[ tels que + = 1 . Pour tout réel t positif on pose tp = exp(p ln t)
p q
P
si t > 0 et t0 = 1 . On note `p l’ensemble des suites x = (xn )n∈N de CN telles que la série |xn |p
+∞
X
1
p p
soit convergente. On pose alors kxkp =
|xn |
.
n=0
up v q
+ ·
p q
b) En déduire que si (x , y) ∈ `p × `q vérifie kxkp = kykq = 1 , alors z = (xn yn )n∈N ∈ `1 et
kzk1 6 1 . En conclure que
[ I ] [ S ] 1) a) Déduire de la convexité de l’exponentielle réelle que pour tout (u , v) ∈ R2+ , uv 6
p
q
∀ (x , y) ∈ ` × ` ,
+∞
X
|xn ||yn | 6 kxkp kykq .
n=0
Cette inégalité est dite inégalité de Hölder. Préciser le cas d’égalité.
p
p
c) Vérifier que |xn + yn |p 6 |xn + yn | q |xn | + |xn + yn | q |yn | et déduire de l’inégalité de Hölder
que si (x , y) ∈ (`p )2 , alors x + y ∈ `p et
+∞
X
+∞
1q
X
|xn + yn |p 6 kxkp + kykp
|xn + yn |p .
n=0
n=0
d) En conclure que `p est un sous-espace vectoriel de `∞ , et que k · kp est une norme sur `p .
[ I ] [ S ] 2) On donne ici deux réels tels que 1 < p < r .
a) Montrer que `p ⊂ `r . Comparer sur `p la norme k · kp avec la restriction de k · kr à `p .
b) Montrer que `p et son complémentaire dans `r sont des parties denses de (`r , k · kr ).
[ I ] [ S ] 3) a) Soit x∗ ∈ (`p )0 . On pose Φp (x∗ ) = x∗ (δn ) n∈N · On note θn un argument de x∗ (δn ) et on
n
X
q
considère les éléments de P définis par Xn =
|x∗ (δk )| p e−iθk δk pour chaque n ∈ N .
k=0
En calculant |x∗ (Xn )| et en le majorant à l’aide de |kx∗ k|, montrer que Φp (x∗ ) ∈ `q et
que kΦp (x∗ )kq 6 |kx∗ k| .
b) Montrer que Φp est une isométrie de (`p )0 sur lq .
c) Qu’en déduit-on pour le bidual topologique (lp )00 ?
c
Page 2
Michel Lepez
www.klubprepa.net
EduKlub
S.A.
Tous droits de l’auteur des œuvres réservés. Sauf autorisation, la reproduction ainsi que toute utilisation des œuvres autre que la consultation
individuelle et privée sont interdites.
Problèmes de Mathématiques
Dual topologique d’un espace `p . Exemples de parties compactes de `2
Énoncé
d) Quelle conclusion apporte I.3 pour tout espace `p quand p ∈ [1, +∞] ?
Partie IV
[ I ] [ S ] 1) Montrer que la boule fermée unité B de `∞ n’est pas compacte.
1
}. Montrer que Q n’est
n
2
contenu dans aucun sous-espace de dimension finie de ` et que Q est compact.
[ I ] [ S ] 2) Soit Q le sous-ensemble de `2 défini par Q = {x ∈ l2 | |xn | 6
[ I ] [ S ] 3) Soit u ∈ `∞ et Q(u) = {x ∈ `2 | |xn | 6 |un |}. Montrer que Q(u) est compact si et seulement
si u ∈ `2 .
c
Page 3
Michel Lepez
www.klubprepa.net
EduKlub
S.A.
Tous droits de l’auteur des œuvres réservés. Sauf autorisation, la reproduction ainsi que toute utilisation des œuvres autre que la consultation
individuelle et privée sont interdites.
Problèmes de Mathématiques
Dual topologique d’un espace `p . Exemples de parties compactes de `2
Indications
Indications ou résultats
Partie I
[ Q ] 1) Toute application linéaire continue est bornée sur la boule unité.
[ Q ] 2) a) Vérifier que la suite x∗n (x) n∈N est de Cauchy.
b) Il suffit de prouver que x∗ est linéaire et bornée sur la boule unité.
c) Montrer que la suite x∗n (x) n∈N converge uniformément par rapport à x ∈ B vers x∗ (x) .
[ Q ] 3) Complétude du dual topologique d’un espace normé.
Partie II
[ Q ] 1) a) Appliquer les définitions.
b) Vérifier que k · k∞ 6 k · k1 et utiliser les suites canoniques δk pour montrer que k · k1
n’est pas bornée sur la sphère unité de k · k∞ .
n
X
c) Montrer que si x = (xn )n∈N ∈ `1 , la suite de terme général Xn =
xk δk ∈ P converge
k=0
vers x dans (`1 , k · k1 ) .
d) Procéder comme en c) avec x = (xn )n∈N ∈ C0 et la suite de terme général Xn =
n
X
xk δk .
k=0
e) Une limite uniforme d’une suite à valeurs dans P devrait converger vers 0. On justifiera
donc une réponse négative.
[ Q ] 2) a) x∗ ∈ (`1 )0 est bornée sur B , et δn ∈ B .
b) Montrer que l’application linéaire Φ est 1-Lipschitzienne puis, considérer l’élément
+∞
X
∗
∗
1 0
1
remarquable x de (` ) défini par ∀ x = (xn )n∈N ∈ ` , x (x) =
xn .
n=0
c) Pour montrer que Φ conserve la norme utiliser II.1.c et II.2.b. Pour montrer que Φ est
surjective, considérer pour chaque u ∈ `∞ la forme linéaire x∗ sur `1 définie par ∀ x ∈ `1 ,
+∞
X
∗
x (x) =
un x n .
n=0
d) Tout espace isométrique à un espace complet est complet.
e) Considérer l’application Ψ : C 0 0 7−→ `1 qui à x∗ ∈ C 0 0 associe Ψ(x∗ ) = x∗ (δn ) n∈N et
procéder comme ci dessus pour montrer que c’est une isométrie.
c
Page 4
Michel Lepez
www.klubprepa.net
EduKlub
S.A.
Tous droits de l’auteur des œuvres réservés. Sauf autorisation, la reproduction ainsi que toute utilisation des œuvres autre que la consultation
individuelle et privée sont interdites.
Problèmes de Mathématiques
Dual topologique d’un espace `p . Exemples de parties compactes de `2
Indications
Partie III
[ Q ] 1) a) Appliquer l’inégalité de convexité à l’exponentielle pour le barycentre des points p ln u
1
1
et q ln v affectés des poids et ·
p
q
y
x
b) Pour se ramener au cas où kxkp = kykq = 1 , remplacer x et y par
et
·
kxkp
kykq
k · kp
[ Q ] 2) a) Montrer que ∀ v ∈ `p , kvkr 6 kvkp . Montrer ensuite que le rapport
n’est pas
k · kr
n
X
δk
borné en considérant la suite de terme général X (n) =
1 ·
p
k
k=1
b) Pour la densité de `p dans `r procéder comme en II.1.c. Pour la densité du complémentaire
de `p dans `r observer que, d’une façon générale, le complémentaire d’un sous-espace
strict d’un espace-vectoriel normé est toujours dense dans cet espace-vectoriel normé.
n
n
X
1
X
∗
∗
q
p
∗
q q
[ Q ] 3) a) Partant de |x (Xn )| =
|x (δk )| = kXn kp aboutir à
|x (δk )|
6 |kx∗ k| et
k=0
k=0
conclure.
b) Pour l’inégalité inverse de celle du a) montrer que
+∞
+∞
X
X
∀ x ∈ `p , |x∗ (x)| = xk x∗ (δk ) 6
|xk | |x∗ (δk )| 6 kΦp (x∗ )kq kxkp .
k=0
k=0
Montrer, comme en II.2.c, que Φp est surjective.
c) (lp )00 est isométrique à `p .
d) `p est complet.
Partie IV
[ Q ] 1) Vérifier que la suite (δk )k∈N , qui est à valeurs dans B n’a aucune valeur d’adhérence.
[ Q ] 2) Construire une famille libre infinie à valeurs dans Q . Pour montrer la compacité de Q ,
∗
fixer une suite (Xn )n∈N∗ dans QN et construire par récurrence sur p ∈ N∗ une suite
(yp )p∈N∗ ∈ Q telle que pour tout entier p il existe une partie infinie Ap de N∗ telle que
pour tout k ∈ [[ 1 , p ]] , la suite (Xnk )n∈Ap converge vers yk . Montrer qu’alors la suite y est
valeur d’adhérence dans Q de la suite (Xn )n∈N∗ .
[ Q ] 3) Si u ∈ CN est une suite telle que Q(u) soit compact dans `2 , extraire de la suite de terme
n
X
général Xn =
uk δk , qui est à valeurs dans Q(u) , une sous-suite convergente, et en
k=0
déduire que u ∈ `2 . Pour la réciproque procéder comme en 2).
c
Page 5
Michel Lepez
www.klubprepa.net
EduKlub
S.A.
Tous droits de l’auteur des œuvres réservés. Sauf autorisation, la reproduction ainsi que toute utilisation des œuvres autre que la consultation
individuelle et privée sont interdites.
Problèmes de Mathématiques
Dual topologique d’un espace `p . Exemples de parties compactes de `2
Corrigé
Corrigé du problème
Partie I
[ Q ] 1) Toute application linéaire continue est bornée sur la boule unité, donc pour tout x∗ ∈ E 0 ,
|kx∗ k| = Sup |x∗ (x)| est bien défini dans R+ . Si |kx∗ k| = 0 , x∗ est nulle sur la boule unité,
x∈B
qui est une partie génératrice de E , donc par linéarité, x∗ est nulle sur E. |k · k| vérifie donc
bien l’axiome de séparation. La positive homogénéité est directe (par linéarité de chaque
x∗ et positive homogénéité du module). Enfin l’inégalité triangulaire résulte des inégalités
∀ (x∗ , y ∗ ) ∈ E 0 2 , ∀ x ∈ B , |x∗ (x) + y ∗ (x)| 6 |x∗ (x)| + |y ∗ (x)| 6 |kx∗ k| + |ky ∗ k|. Donc |k · k|
est bien une norme sur E 0 .
[ Q ] 2) a) Soit (x∗n )n∈N une suite de Cauchy de E 0 . Pour chaque x fixé dans E , on a
∀ (n , p) ∈ N2 , |x∗n+p (x) − x∗n (x)| 6 |kx∗n+p − x∗n k|kxk .
(1)
La suite x∗n (x) n∈N est donc de Cauchy et comme C est complet, elle converge dans C :
Soit x∗ (x) sa limite.
b) Chaque x∗n est linéaire et la limite est linéaire sur l’espace des suites convergentes. Donc
x∗ est une forme linéaire sur E . De plus ∀ x ∈ B , ∀ n ∈ N , |x∗n (x)| 6 |kx∗n k| et la
suite de Cauchy (x∗n )n∈N est nécessairement bornée. Il existe donc M ∈ R+ tel que
∀ x ∈ B , ∀ n ∈ N , |x∗n (x)| 6 M , donc par passage à la limite quand n tend vers +∞ ,
∀ x ∈ B , |x∗ (x)| 6 M . Cela montre que la forme linéaire x∗ est bornée sur la boule
unité, ce qui suffit pour que x∗ ∈ E 0 .
c) Soit ε ∈ R∗+ . Il existe N ∈ N tel que ∀ n > N , ∀ p ∈ N , |kx∗n+p − x∗n k| 6 ε . Dans (1)
fixons x ∈ B et n > N : on peut passer à la limite quand p tend vers +∞ , ce qui donne
|x∗ (x) − x∗n (x)| 6 ε . En passant à la borne supérieure quand x décrit B on a ∀ n > N ,
|kx − x∗n k| 6 ε . Il en résulte que lim |kx∗n − x∗ k| = 0 .
n→+∞
[ Q ] 3) On a montré que, pour tout C-e.v normé E , le dual topologique E 0 de E est complet pour
la norme |k · k| (cette norme est celle de la convergence uniforme sur la boule unité de E).
Partie II
[ Q ] 1) a) Si p est une suite à support fini, les sommes partielles de la série de ses modules sont
constantes au delà d’un certain rang donc p ∈ `1 . Si u ∈ `1 la série associée à u converge
et son terme général tend vers 0 donc u ∈ C0 . Si v ∈ C0 la suite convergente v est bornée,
d’où les inclusions P ⊂ `1 ⊂ C0 ⊂ `∞ .
b) ∀ x ∈ `1 , ∀ n ∈ N , |xn | 6 kxk1 donc k · k∞ 6 k · k1 . Mais k · k1 n’est pas bornée sur
n
n
X
X
la sphère unité de k · k∞ puisque, par exemple δk = n + 1 et δk = 1 . La
k=0
1
k=0
∞
1
topologie associée à la norme k · k∞ sur ` est donc strictement incluse dans la topologie
associée à la norme k · k1 .
c
Page 6
Michel Lepez
www.klubprepa.net
EduKlub
S.A.
Tous droits de l’auteur des œuvres réservés. Sauf autorisation, la reproduction ainsi que toute utilisation des œuvres autre que la consultation
individuelle et privée sont interdites.
Problèmes de Mathématiques
Dual topologique d’un espace `p . Exemples de parties compactes de `2
Corrigé
1
c) Soit x = (xn )n∈N ∈ ` . Xn =
n
X
xk δk ∈ P et kx − Xn k1 =
k=0
+∞
X
|xk | tend vers 0 quand
k=n+1
n tend vers +∞ , en tant que reste de Cauchy d’une série convergente. P est donc une
partie dense de (`1 , k · k1 ).
n
X
d) Soit x = (xn )n∈N ∈ C0 . Xn =
xk δk ∈ P et kx − Xn k∞ = Sup |xk | tend vers 0 quand
k>n+1
k=0
n tend vers +∞ , par définition d’une suite convergente vers 0 . P est donc une partie
dense de (C0 , k · k∞ ).
e) Supposons que la suite constante de valeur 1, notée 1, soit limite, pour la norme k · k∞ ,
(n)
d’une suite de terme général X (n) = (Xp )p∈N ∈ P . On pourrait trouver un entier n tel
(n)
que k1 − X (n) k∞ < 1 . Cela exigerait que pour tout entier p , |1 − Xp | < 1 , ce qui est
(n)
impossible puisqu’il existe un entier p tel que Xp = 0 . La suite 1 ∈ `∞ n’est donc pas
adhérente à P pour la norme k · k∞ . Il en résulte que P n’est pas une partie dense de
(`∞ , k · k∞ ) .
[ Q ] 2) a) Soit x∗ ∈ (`1 )0 . Alors ∀ n ∈ N , |x∗ (δn )| 6 |kx∗ k|kδn k1 = |kx∗ k| . La suite Φ(x∗ ), de terme
général x∗ (δn ) est donc bornée : Φ est donc bien définie comme application de (`1 )0 dans
`∞ .
b) La linéarité de Φ est immédiate. De plus on vient de voir en a) que ∀ x∗ ∈ (`1 )0 ,
kΦ(x∗ )k∞ = Sup |x∗ (δn )| 6 |kx∗ k| . L’application linéaire Φ est donc 1-Lipschitzienne,
n∈N
et en particulier continue. De plus la norme de Φ , qui est le plus petit de ses rapports de
Lipschitz, est inférieure ou égale à 1. En outre, si on note x∗ l’élément de (`1 )0 défini par
+∞
X
∗
1
∀ x = (xn )n∈N ∈ ` , x (x) =
xn , on a |kx∗ k| = 1 par définition de k· k1 et Φ(x∗ ) = 1.
n=0
Donc |kΦk| = 1 .
c) Pour tout x ∈ `1 on a vu en II.1.c que la suite de terme général Xn =
n
X
xk δk
k=0
converge vers x dans (`1 , k · k1 ) . Donc pour toute forme linéaire continue x∗ sur `1
+∞
X
∗
∗
∗
xk x∗ (δk ) , si bien que
on a x (x) = x lim Xn = lim x (Xn ) =
n→+∞
n→+∞
∗
|x (x)| 6
+∞
X
k=0
|xk | |x∗ (δk )| 6 kΦ(x∗ )k∞ kxk1 .
k=0
Cela montre que |kx∗ k| 6 kΦ(x∗ )k∞ . L’inégalité inverse a été montrée en b). Donc Φ ,
qui est linéaire et qui conserve la norme est nécessairement de noyau nul, donc injective.
Enfin si u = (un )n∈N est élémentP
de `∞ , pour tout x = (xn )n∈N ∈ `1 , la domination
un xn = O (xn ) assure que la série
un xn est absolument convergente et on définit alors
+∞
X
∗
∗
1
1
bien une forme linéaire x sur ` en posant ∀ x ∈ ` , x (x) =
un xn . Cette forme
n=0
c
Page 7
Michel Lepez
www.klubprepa.net
EduKlub
S.A.
Tous droits de l’auteur des œuvres réservés. Sauf autorisation, la reproduction ainsi que toute utilisation des œuvres autre que la consultation
individuelle et privée sont interdites.
Problèmes de Mathématiques
Dual topologique d’un espace `p . Exemples de parties compactes de `2
Corrigé
linéaire est kuk∞ -Lipschitzienne donc x∗ ∈ (`1 )0 et par construction x∗ (δn ) = un si bien
que Φ(x∗ ) = u et Φ est surjective. En conclusion Φ est une isométrie de (`1 )0 sur `∞ .
d) Le dual topologique (`1 )0 de `1 est complet d’après I.3. Ainsi `∞ , qui est isométrique à
l’espace complet (`1 )0 , est lui-même complet.
e) Soit Ψ : C 0 0 7−→ `1 l’application qui à x∗ ∈ C 0 0 associe Ψ(x∗ ) = x∗ (δn ) n∈N : vérifions
que Ψ(x∗ ) ∈ `1 : Soit εn un complexe de module 1 tel que εn x∗ (δn ) = |x∗ (δn )| . La suite
n
X
X (n) =
εk δk appartient à C0 et vérifie
k=0
∗
x (X
(n)
)=
n
X
|x∗ (δn )| 6 |kx∗ k|kX (n) k∞ = |kx∗ k| .
k=0
P ∗
Les sommes partielles de la série
|x (δn )| étant majorées, on a bien Ψ(x∗ ) ∈ `1 avec
+∞
X
kΨ(x∗ )k1 =
|x∗ (δn )| 6 |kx∗ k| . On a aussi, par le même raisonnement qu’au début
k=0
+∞
+∞
X
X
∗
du c) : ∀ x ∈ C0 , |x (x)| = xn x (δn ) 6 kxk∞
|x∗ (δn )| = kΨ(x∗ )k1 kxk∞ . Donc
∗
n=0
n=0
|kx∗ k| 6 kΨ(x∗ )k1 . Ainsi, l’application linéaire Ψ conserve la norme et par suite est
injective. Comme en c), tout élément u = (un )n∈N ∈ `1 admet pour antécédent par Ψ
+∞
X
la suite x∗ ∈ C 0 0 définie par ∀ x ∈ C0 , x∗ (x) =
xn un . Donc Ψ est surjective, et c’est
n=0
alors une isométrie de C 0 0 sur `1 .
L’espace `1 , qui est isométrique au dual topologique de C0 , est complet (cf I.3).
Partie III
[ Q ] 1) a) La fonction exponentielle a une dérivée seconde positive sur R , elle est donc convexe
sur R . Pour (u , v) ∈ R∗+ 2 l’image par l’exponentielle du barycentre des points p ln u et
1
1
q ln v affectés des poids positifs et est inférieure au barycentre de leurs images. Cela
p
q
exp(p ln u) exp(q ln v)
up v q
s’écrit exp(ln u + ln v) = uv 6
+
=
+ · Cette inégalité est
p
q
p
q
directe si u ou v est nul.
b) Soit (x , y) ∈ `p × `q un couple tel que kxkp = kykq = 1 . Alors
n
X
n
n
1X
1X
1
1
∀n ∈ N,
|xk yk | 6
|xk |p +
|yk |q 6 kxkpp + kykqq = 1 .
p k=0
q k=0
p
q
k=0
(2)
Donc la suite z = (xn yn )n∈N appartient à `1 et kzk1 6 1 .
Si maintenant (x , y) ∈ `p × `q est un couple de suites non nulles on peut appliquer
xn
yn
l’inégalité précédente aux suites x0 et y 0 de terme généraux x0n =
et yn0 =
kxkp
kykq
c
Page 8
Michel Lepez
www.klubprepa.net
EduKlub
S.A.
Tous droits de l’auteur des œuvres réservés. Sauf autorisation, la reproduction ainsi que toute utilisation des œuvres autre que la consultation
individuelle et privée sont interdites.
Problèmes de Mathématiques
Dual topologique d’un espace `p . Exemples de parties compactes de `2
Corrigé
puis, en multipliant par kxkp kykq , il vient
+∞
X
|xn ||yn | 6 kxkp kykq (inégalité de Hölder).
n=0
Cette inégalité est immédiate si x ou y est la suite nulle.
Le cas d’égalité a lieu lorsqu’il y a égalité dans (2). Or dans la question a) l’inégalité est
stricte lorsque u 6= v . Donc si l’inégalité de Hölder est une égalité les valeurs absolues
des suites sont proportionnelles.
1 1
c) |xn + yn |p 6 |xn + yn |p−1 |xn | + |xn + yn |p−1 |yn | et compte tenu de l’égalité + = 1 ,
p q
p
p
p
p
q
q
qui donne = p − 1 , on a |xn + yn | 6 |xn + yn | |xn | + |xn + yn | |yn | . Il résulte alors
q
de l’inégalité de Hölder que
n
X
|xk + yk |p 6
k=0
n
X
! 1q
|xk + yk |p
k=0
n
X
|xk |p
p1
k=0
p 2
Il en résulte que si (x , y) ∈ (` ) , pour tout n ∈ N ,
+
n
X
|yk |p
p1
!
.
k=0
n
X
|xk + yk |p
1− 1q
6 kxkp + kykp .
k=0
p
En particulier la suite x + y appartient à ` et, compte tenu de l’égalité 1 −
1
1
= ,
q
p
kx + ykp 6 kxkp + kykp .
d) `p est une partie non vide de C0 ⊂ `∞ , qui est stable par addition (d’après c) et stable
par multiplication par les éléments de C (immédiat). En particulier `p est un sous-espace
vectoriel de `∞ . k · kp est une application définie sur `p , à valeurs dans R+ , qui vérifie
l’axiome de séparation et de positive homogénéité
(immédiat), et qui vérifie l’inégalité
p
triangulaire (d’après c). Donc ` , k · kp est un C-espace vectoriel normé.
[ Q ] 2) a) Si 0 6 x 6 1 < p < r , alors 0 6 xr 6 xp . Or pour toute suite u ∈ `p il existe un rang
n à partir duquel |uk | 6 1 . On a alors |uk |r 6 |uk |p et, par domination absolue, u ∈ `r .
Donc `p ⊂ `r et, si u appartient à la sphère unité de `p , kukr 6 1 . On en déduit que
n
X
δk
kX (n) kp
∀ v ∈ `p , kvkr 6 kvkp . De plus en posant X (n) =
le
rapport
n’est pas
1
(n) k
kX
p
r
k
k=1
1
borné relativement à n puisque la série de terme général diverge alors que la série de
n
1
terme général r converge. La norme k · kr induit ainsi sur `p une topologie strictement
np
incluse dans celle de `p .
n
X
(n)
r
b) ➣ Soit x ∈ ` . Pour tout n ∈ N la suite X =
xk δk est élément de `p et vérifie
k=0
kx − X (n) kr =
+∞
X
k=n+1
|xk |r
r1
−−−−−→ 0 . Donc `p est une partie dense de (`r , k · kr ) .
n→+∞
➣ D’une façon générale, si F est un sous-espace strict de l’espace vectoriel normé
(E , k · k) , le complémentaire de F dans E est dense dans (E , k · k) car tout x ∈ F
c
Page 9
Michel Lepez
www.klubprepa.net
EduKlub
S.A.
Tous droits de l’auteur des œuvres réservés. Sauf autorisation, la reproduction ainsi que toute utilisation des œuvres autre que la consultation
individuelle et privée sont interdites.
Problèmes de Mathématiques
Dual topologique d’un espace `p . Exemples de parties compactes de `2
Corrigé
est limite d’une suite à valeurs dans E \F : il suffit de fixer y ∈ E \F et de considérer
1
la suite de terme général xn = x − y . Ici `p est un sous-espace de `r (cf III.1.d)
n
1
r
et il est strict puisque la suite de terme général
1 appartient à ` mais pas à
(n + 1) p
p
p
r
` . Donc le complémentaire de ` dans ` est dense dans (`r , k · kr ) .
n
n
X
X
q
[ Q ] 3) a) |x∗ (Xn )| =
|x∗ (δk )| p +1 =
|x∗ (δk )|q = kXn kpp 6 |kx∗ k|kXn kp . Il en résulte que
k=0
kXn kp−1
p
p
q
k=0
p
= kXn kp 6 |kx k|. Donc Φp (x∗ ) ∈ `q et lim kXn kpq = kΦp (x∗ )kq 6 |kx∗ k| .
∗
n→+∞
p 0
b) Φp est clairement une application linéaire de (` ) vers lq . D’après a) ∀ x∗ ∈ (`p )0 ,
kΦp (x∗ )kq 6 |kx∗ k| et comme chaque x ∈ `p est aussi la limite dans (`p , k · kp ) de
n
X
(n)
la suite de terme général X =
xk δk on a, d’après l’inégalité de Hölder,
k=0
+∞
+∞
X
X
∗
(n) ∗
|x (x)| = lim x (X ) = xk x (δk ) 6
|xk | |x∗ (δk )| 6 kΦp (x∗ )kq kxkp ,
∗
n→+∞
k=0
k=0
ce qui montre que |kx∗ k| 6 kΦp (x∗ )kq . Ainsi kΦp (x∗ )kq = |kx∗ k| et tout élément y ∈ `q
+∞
X
∗
∗
p 0
p
admet pour antécédent par Φp l’élément x de (` ) défini par ∀ x ∈ ` , x (x) =
xk yk :
k=0
Φp est une application linéaire surjective de (`p )0 sur lq conservant la norme : c’est une
isométrie.
c) (lp )00 est donc isométrique à (`q )0 lui-même isométrique à `p : Le bidual topologique de
`p s’identifie à `p par cette isométrie.
d) D’après I.3 tout espace `p quand p ∈ [1, +∞] est complet, puisqu’isométrique au dual
topologique d’un C-espace vectoriel.
Partie IV
[ Q ] 1) La suite δ = (δn )n∈N est à valeurs dans B et comme ∀ (n , p) ∈ N2 , kδn − δp k∞ = δnp , on ne
peut extraire de la suite δ aucune sous-suite de Cauchy, donc aucune sous-suite convergente.
La suite δ ∈ B N n’admet aucune valeur d’adhérence : La boule unité B n’est pas compacte.
n
X
δk
[ Q ] 2) ➣ La famille (Xn )n∈N∗ définie par ∀ n ∈ N∗ , Xn =
est libre (car échelonnée en
k
k=1
degré) infinie et à valeurs dans Q . Donc Q n’est inclus dans aucun sous-espace de
dimension finie de `2 .
∗
➣ Pour montrer la compacité de Q , fixons une suite (Xn )n∈N∗ dans QN et construisons
par récurrence sur p ∈ N∗ une suite (yp )p∈N∗ ∈ Q telle que pour tout entier p il existe
une partie infinie Ap de N∗ telle que pour tout k ∈ [[ 1 , p ]] , la suite (Xnk )n∈Ap converge
vers yk : cette construction est possible pour p = 1 par compacité du disque fermé
c
Page 10
Michel Lepez
www.klubprepa.net
EduKlub
S.A.
Tous droits de l’auteur des œuvres réservés. Sauf autorisation, la reproduction ainsi que toute utilisation des œuvres autre que la consultation
individuelle et privée sont interdites.
Problèmes de Mathématiques
Dual topologique d’un espace `p . Exemples de parties compactes de `2
Corrigé
de centre O de rayon 1 , et lorsqu’on suppose construits y1 · · · yp et Ap , on peut, par
1
compacité du disque fermé de centre O de rayon
construire une partie infinie
p+1
Ap+1 de Ap telle que la suite (Xn,p+1 )n∈Ap+1 converge vers une valeur d’adhérence yp+1
de la suite (Xn,p+1 )n∈Ap . Alors chaque suite (Xnk )n∈Ap+1 converge vers yk pour tout
k ∈ [[ 1 , p + 1 ]] , ce qui achève la récurrence. Alors la suite y = (yp )p∈N∗ de Q est telle
que pour tout ε ∈ v
R∗+ et tout entier N il existe p ∈ N∗ et n ∈ Ap , n > N , tels que
v
u p
u +∞
uX
uX 1
ε
ε
t
t
6
et
|Xnk − yk |2 6 · Dans ces conditions, l’inégalité triangulaire
2
3
k
3
k=1
k=p+1
v
v
u p
u +∞
uX
uX 1
2
t
2
dans ` donne kXn − yk2 6
|Xnk − yk | + 2t
6 ε . Cela montre que
2
k
k=1
k=p+1
la suite y est valeur d’adhérence dans Q de la suite (Xn )n∈N∗ . Ainsi Q est une partie
compacte de `2 .
[ Q ] 3)
➣ Soit u ∈ CN une suite telle que l’ensemble Q(u) = {x ∈ `2 | kxn | 6 |un |} soit compact
n
X
2
dans ` . De la suite de terme général Xn =
uk δk , qui est à valeurs dans Q(u) , on
k=0
peut extraire une sous-suite convergente Xin n∈N dans `2 . En particulier cette suite
in
X
est bornée, ce qui montre que les sommes partielles
|uk |2 sont majorées. Comme
k=0
in > n , les sommes partielles de la série de terme général |uk |2 sont majorées et par
suite u ∈ `2 .
v
u +∞
uX
ε
2
➣ Soit u ∈ ` . Pour tout ε > 0 il existe un entier p tel que t
|uk |2 6 , et alors la
3
k=p+1
1
preuve du 2), dans laquelle on remplace la suite
par la suite u , est entièrement
n n∈N∗
reconductible, prouvant ainsi la compacité de l’ensemble Q(u) dans `2 .
c
Page 11
Michel Lepez
www.klubprepa.net
EduKlub
S.A.
Tous droits de l’auteur des œuvres réservés. Sauf autorisation, la reproduction ainsi que toute utilisation des œuvres autre que la consultation
individuelle et privée sont interdites.
Téléchargement