aux métastases vertébrales, avec ou sans compression de la moelle épinière épidurale, est
aggravée en position allongée et calmée en position assise. On note une sensibilité
particulière au niveau de la colonne vertébrale associée à des contractures musculaires de
la région atteinte.
3.2. Les syndromes douloureux liés à des lésions nerveuses néoplasiques
Les neuropathies périphériques sont fréquentes chez les patients cancéreux (Tableau 2).
Leur incidence varie en fonction de la nature du cancer et des critères diagnostiques utilisés,
pouvant atteindre 100 % dans les cancers du poumon à un stade avancé. L’analyse d’une
neuropathie périphérique (NP) chez un patient cancéreux doit prendre en compte plusieurs
paramètres :
- la nature du cancer primitif, son siège et son extension locale et systémique
- les traitements reçus ou en cours
- les données du bilan neurologique et la nature évolutive des symptômes.
Une cause métastatique doit être systématiquement éliminée avant de considérer les causes
non métastatiques. Les patients cancéreux peuvent aussi développer des NP qui n’ont
aucun rapport avec le cancer (diabète, alcool, etc..)
Tableau 2 : principales causes des neuropathies liées au cancer
Neuropathies périphériques au cours des cancers :
Compression ou infiltration des nerfs crâniens, des nerfs périphériques et des plexus
Méningites carcinomateuses
Syndromes paranéoplasiques
Complications iatrogènes (chirurgie, radiothérapie, chimiothérapie)
Désordres métaboliques et/ou carentiels
Complications vasculaires
Lorsqu’une tumeur solide entraîne une NP, un mécanisme de compression chronique du
nerf est le plus souvent en cause plus rarement une infiltration des nerfs par extension de
cancers locaux. Cette compression induit alors en fonction de la localisation, des névralgies,
des plexopathies ou des radiculopathies. Les plexopathies les plus fréquentes sont
brachiales et lombosacrées. La douleur est la manifestation inaugurale dans plus de 75 %
des cas. Sa description est souvent imprécise, impossible à décrire en termes de territoire
nerveux. Elle siège habituellement dans l’épaule ou dans l’aisselle irradiant dans le cou et la
face interne du bras pour le plexus brachial. Typiquement, elle est unilatérale et de siège
proximal dans la région lombaire, le pelvis, la hanche ou la fesse. Elle s’aggrave en position
allongée et est partiellement soulagée par la flexion de la cuisse dans le plexus lombosacré.
Les méningites carcinomateuses (MC) sont dues au développement multifocal ou diffus de
cellules métastatiques dans les espaces sous-arachnoïdiens. L’atteinte du SNP est due à
une infiltration, à une compression des racines ou à une sécrétion de facteurs neurotoxiques
par les cellules tumorales, elle s’associe souvent à des signes centraux. Les cancers les plus
souvent incriminés sont : les mélanomes, les cancers du sein et du poumon, les leucémies
et les lymphomes.
Le terme de syndrome neurologique paranéoplasique désigne un ensemble de troubles
neurologiques associés à un cancer et dont la cause est inconnue. Ils sont rares et
préférentiellement associés au cancer du poumon (52 % des cas).
3.3. Les douleurs d’origines viscérales
L’infiltration viscérale est la deuxième source de douleur chez le cancéreux. Ces syndromes
sont souvent provoqués par des tumeurs situées sur les cavités thoraciques, abdominales
ou pelviennes. Ils peuvent entraîner des douleurs oesophagiennes, des gastralgies, des
hépatalgies. L’augmentation de la taille du foie entraînerait une douleur du fait de la
distension de la capsule de Glisson. Il s’agit d’une douleur sourde et profonde localisée dans
l’hypochondre droit et dans le flanc, qui se projette, du même coté, vers l’omoplate, l’épaule
et le cou. Un saignement ou une chimio-embolisation à visée thérapeutique peuvent
engendrer des exacerbations aiguës. La douleur d’origine viscérale peut être provoquée par