EQUATIONS DIFF´
ERENTIELLES p-ADIQUES ET (ϕ, N)-MODULES FILTR´
ES 5
Un (ϕ, N, GL/K )-module filtr´e est la donn´ee d’un (ϕ, N, GL/K )-module Det d’une
filtration d´ecroissante exhaustive et separ´ee FiliDLsur DL=L⊗L0D, par des sous
L-espaces vectoriels stables par GL/K . Il est ´equivalent de se donner une filtration sur
DK=DGL/K
L.
La cat´egorie des (ϕ, N, GL/K )-modules filtr´es est une cat´egorie additive Qp-lin´eaire qui
admet des noyaux et des conoyaux (mais qui n’est pas ab´elienne), ainsi que des produits
tensoriels et des Hom internes.
Par abus de langage, on dira que Dest un (ϕ, N, GK)-module filtr´e s’il existe une
extension finie galoisienne L/K telle que Dest un (ϕ, N, GL/K )-module filtr´e.
Si Dest un (ϕ, N, GL/K )-module filtr´e de dimension 1, on d´efinit tH(D) comme le plus
grand entier itel que FiliDL6= 0 et si ϕ(d) = λd avec d∈D, alors vp(λ) ne d´epend pas
du choix de d6= 0 et on d´efinit tN(D) = vp(λ). Si Dest un (ϕ, N, GL/K )-module filtr´e de
dimension >1, on d´efinit tH(D) = tH(det D) et tN(D) = tN(det D). Si e∈DL, on pose
tH(e) = tH(L·e).
On dit qu’un (ϕ, N, GL/K )-module filtr´e Dest admissible si tH(D) = tN(D) et si pour
tout sous-objet D0de D, on a tN(D0)−tH(D0)>0. La cat´egorie des (ϕ, N, GL/K )-modules
filtr´es admissibles est une sous-cat´egorie pleine de la cat´egorie des (ϕ, N, GL/K )-modules
filtr´es et elle est de plus ab´elienne.
Rappelons que la principale source de (ϕ, N, GL/K )-modules filtr´es admissibles est la
suivante : si Vest une repr´esentation p-adique de GKdont la restriction `a GLest semi-
stable, alors Dst,L(V) est un (ϕ, N, GL/K )-module filtr´e admissible.
I.2. L’anneau de Robba. — D´efinissons ici quelques anneaux de s´eries formelles (ces
constructions sont faites en d´etail dans [Col03]). Si rest un r´eel positif et F=K0(pour
all´eger un peu les notations), soit B†,r
Fl’anneau des s´eries formelles f(X) = Pk∈ZakXk
o`u {ak∈F}k∈Zest une suite born´ee telle que f(X) converge sur la couronne 0 < vp(X)6
1/r. Cet anneau est muni d’une action de ΓF, qui est triviale sur les coefficients et donn´ee
par γ(X) = (1+X)χ(γ)−1 et on peut d´efinir un Frobenius ϕ:B†,r
F→B†,pr
Fqui est σ-semi-
lin´eaire sur les coefficients et tel que ϕ(X) = (1 + X)p−1. Le «th´eor`eme de pr´eparation
de Weierstrass »montre que B†
F=∪r>0B†,r
Fest un corps. Ce corps n’est pas complet pour
la norme de Gauss et on appelle BFson compl´et´e qui est un corps local de dimension 2
dont le corps r´esiduel s’identifie `a kK((X)).
On pose aussi Fn=F(µpn) ainsi que F∞=∪+∞
n=1Fnce qui fait que l’extension
K∞/F∞est une extension finie de degr´e de ramification eK6[K∞:F∞] et par la
th´eorie du corps de normes de [FW79, Win83] il lui correspond une extension s´eparable
k0
K((XK))/kK((X)) de degr´e [K∞:F∞] qui nous permet de d´efinir des extensions non-
ramifi´ees BK/BFet B†
K/B†
Fde degr´e [K∞:F∞]. On peut montrer que B†
K=∪r>0B†,r
Ket