de femmes porteuses de la prémutation, une ménopause prématurée est observable ainsi que
quelques symptômes physiques isolés du SXF, comme une tendance pour les mâchoires à être
fortes et les oreilles protubérantes. Murphy et al. (1999), cependant, relèvent une série
d’anomalies cérébrales qui contredisent l’opinion souvent émise précèdemment selon laquelle
les sujets prémutants sur le site Xq27.3 ne présenteraient pas d’anomalie neurophysiologique.
Les observations de Murphy et al. (1991) concernent les mêmes structures cérébrales que
celles affectées dans le SXF avec mutation complète (cf. infra). L’incidence de la prémutation
est de l’ordre d’un cas pour 350 sujets masculins et d’un cas pour 250 sujets féminins. Au-
delà de 200 répétitions de la séquence CGG, on parle de mutation complète. Les sujets
masculins sont davantage affectés que les sujets de sexe féminin dû au fait qu’ils ne disposent
que d’un seul chromosome X. Les personnes de sexe féminin disposent de deux chromosomes
X. Si un seul chromosome est porteur d’une mutation sur le gène FMR-1 et un seul des deux
gènes allèles reste actif — ce qui est le cas le plus fréquent — la plupart de ces personnes, à la
différence des personnes de sexe masculin, ont la possibilité d’avoir un chromosome X
normal actif dans davantage de cellules du corps — et du système nerveux central en
particulier — que le chromosome mutant et donc de produire davantage de protéines FMR-1-
P, d’où des phénotypes moins accusés voire exempt des symptômes du SXF.
L’expression de la protéine FMR-P— dont on pense qu’elle est essentielle pour le
développement et le fonctionnement normal du cerveau — varie substantiellement selon les
cas individuels avec méthylation partielle, complète, ou mosaïcisme (celui-ci est défini par la
présence chez un même individu de deux ou plus de deux lignées cellulaires provenant d’une
souche singulière mais avec des compositions chromosomiques différentes). Cela explique
une portion de l’importante variance interindividuelle existant dans les niveaux de
développement moteur, social, adaptatif général, langagier, et cognitif non langagier, atteints
par les sujets mâles porteurs d’un SXF (Bailey, Hatton, & Skinner, 1998; Bailey, Hatton,
Tassone, Skinner, & Taylor, 2001).
Le SXF reste encore une entité génétique insuffisamment clarifiée. Vingt pour cent des
sujets mâles avec le gène anormal ne présentent aucun symptôme pathologique (cas dit de non
pénétrance). Le reste des sujets mâles affectés est modérément ou sévèrement retardé mental,