CAS CLINIQUE
antérieure et une évacuation des lésions abcédées, ce qui pourrait
permettre d’écourter l’évolution de la maladie et d’obtenir une récu-
pération plus rapide et complète des signes neurologiques (15).
D’autres n’envisagent une chirurgie que devant la persistance
d’une destruction osseuse avec une instabilité rachidienne entraî-
nant une compression médullaire ou devant une aggravation de
l’état neurologique (16). L’évolution est généralement favorable
sous traitement médical, même en présence de signes neuro-
logiques (17), comme dans le cas de notre deuxième patiente,
qui a totalement récupéré de sa tétraplégie.
Conclusion
Le diagnostic de mal de Pott cervico-occipital est habituellement
tardif. Il doit être évoqué devant un torticolis chronique associé
à un épaississement prévertébral et une lyse de C1-C2. L’IRM est
d’un grand apport diagnostique. Le diagnostic est confi rmé sur
des arguments histobactériologiques mais parfois retenu sur des
éléments de présomption. Le traitement est fondé sur une anti-
biothérapie antituberculeuse et l’immobilisation du rachis cervical.
L’évolution sous traitement est habituellement favorable. ■
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Références bibliographiques
Communiqués des conférences de presse, symposiums,
manifestations organisés par l’industrie pharmaceutique
Nouvelles
de l’industrie
pharmaceutique
Maladie de Gaucher :
améliorerlesuivi rhumatologique
À l’occasion du premier Gaucher Day, journée nationale
consacrée à la maladie de Gaucher organisée par le labo-
ratoire Shire et le Comité d’évaluation des traitements
pour la maladie de Gaucher, les experts ont fait un état des
lieux de la prise en charge des patients au niveau national
et donné leurs recommandations quant au traitement de
cette pathologie.
L’occasion aussi d’échanger, au travers d’ateliers réunis-
sant tous les acteurs impliqués dans cette pathologie
(pédiatres, internistes, rhumatologues, généticiens, etc.),
sur les diffi cultés rencontrées telles que la prise en charge
de l’enfant ou encore la prise en charge et le suivi des
atteintes osseuses. Au vu du succès de cette journée, une
nouvelle édition devrait voir le jour en 2014.
La maladie de Gaucher est une pathologie génétique de
transmission autosomique récessive due à des mutations
du gène GBA (1q21) −qui code pour une enzyme lyso-
somale, la glucocérébrosidase− ou, exceptionnellement,
du gène PSA, qui code pour son activateur (saposineC).
Le défi cit en glucocérébrosidase entraîne l’accumulation
de dépôts de glucocérébroside dans les cellules du système
réticulo-endothélial non seulement au niveau du foie et
de la rate, mais aussi dans la moelle osseuse.
À cette infi ltration médullaire s’ajoutent d’autres mécanismes
délétères pour l’os, en particulier des modifi cations de l’acti-
vité du système ostéoclaste-ostéoblaste favorisant des phéno-
mènes lytiques principalement localisés, mais aussi diffus et
à l’origine d’une déminéralisation ainsi que de l’ostéoporose.
Si la prise en charge des patients atteints de maladie de
Gaucher est multidisciplinaire, le rhumatologue joue un
rôle clé tant au moment de l’évaluation initiale que lors
du suivi. Des anomalies osseuses cliniques et radiologiques
sont en effet présentes chez 70 à 100 % des patients. Les
manifestations sont diverses ; il peut s’agir de crises doulou-
reuses, d’ischémies osseuses, en particulier d’une nécrose
aseptique de la tête fémorale très invalidante, ou de fractures
ostéoporotiques, notamment rachidiennes, sources de mor-
bidité chronique. Elles surviennent plus ou moins tardivement
dans l’évolution de la maladie, parfois à bas bruit. Un bilan
osseux est donc indispensable au moment du diagnostic et
une surveillance régulière est ensuite mise en œuvre, que
les patients nécessitent ou non un traitement.
Les experts plaident d’ailleurs pour une amélioration de cette
surveillance ostéoarticulaire. Une IRM est recommandée tous
les 6mois pendant les 2années suivant le début du traite-
ment enzymatique de substitution, puis tous les 2 à 3ans
après la stabilisation de la maladie. Ils ont en outre souligné
l’importance du suivi des patients dans des registres pour
approfondir les connaissances sur cette affection hétérogène
et évaluer l’effi cacité et la tolérance des traitements.
Lorsque le diagnostic est évoqué, le patient doit être adressé
à un centre de référence pour réaliser un bilan complet et
poser l’indication thérapeutique. La mise en route d’un
traitement enzymatique de substitution répond en effet à
un certain nombre de critères et requiert un avis spécialisé.
Dr Marine Joras (Puteaux)
D’après le Gaucher Day
organisé par le laboratoire Shire le 29novembre 2013.