
Figure 2. Évolution habituelle de la sclérose en plaques dans
le temps.
Phase rémittente Phase secondairement progressive
Figure 3. Les diff érents modes évolutifs de la sclérose en plaques.
Sans poussée surajoutée
Sclérose en plaques secondairement progressive
Avec poussées surajoutées
Sans séquelle
Sclérose en plaques rémittente
Avec séquelles
Sans poussée surajoutée
Sclérose en plaques primitivement progressive
Avec poussées surajoutées
Images en Ophtalmologie
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Vol. VIII
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n
o
1
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janvier-février 2014
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Phase de début
(fi gures2 et3)
Quatre-vingt-cinq pour cent des patients démarrent leur maladie
par une forme à poussées. Ces poussées peuvent se manifester
par un ou plusieurs des signes et/ ou symptômes suivants
(8)
.
▶
Signes moteurs
Ils inaugurent la SEP dans 40 % des cas. Ils se manifestent
par une lourdeur, une faiblesse des membres. Les membres
inférieurs sont plus souvent atteints et plus précocement que
les membres supérieurs, avec souvent un défi cit asymétrique.
Lemalade n’arrive plus à courir, puis peut observer une réduc-
tion de son périmètre de marche. L’atteinte peut se limiter à des
anomalies de l’examen clinique neurologique avec un syndrome
pyramidal non défi citaire. Une trépidation épileptoïde des pieds
est souvent présente, de même qu’un signe de Babinski, qui
peut être la seule manifestation de l’atteinte pyramidale. La
spasticité des membres est fréquente ; elle aide les patients
parétiques à marcher en fauchant, mais elle est aussi à l’origine
d’une gêne et d’un inconfort.
▶
Signes sensitifs
La SEP débute par des signes sensitifs dans 45 % des cas.
Ils sont souvent subjectifs, ne correspondant pas toujours
à un dermatome. Ils peuvent être en bande autour de 1 ou
2membres, de l’abdomen ; parfois une zone de sensation
anormale en “patch” est décrite. Les signes sensitifs sont à type
d’hypoesthésie ou d’anesthésie ; il peut s’agir de signes posi-
tifs (brûlures, paresthésies, dysesthésies, engourdissements,
ruissellement, voile,etc.). Il existe un signe sensitif quasiment
spécifi que : le signe de Lhermitte (sensation de décharge élec-
trique descendant dans le dos et les membres lors de la fl exion
de la tête), témoignant d’une atteinte cordonale postérieure.
L’examinateur peut observer une atteinte de la voie lemniscale
(sensibilité épicritique et proprioceptive) et/ ou extralemniscale
(sensibilité thermoalgique et tact grossier).
Des douleurs surviennent dans la SEP (douleurs neurogènes,
dysesthésies, spasmes secondaires à la spasticité), plus
souvent dans les formes évoluées.
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Signes visuels
La névrite optique rétrobulbaire (NORB) est une des manifesta-
tions les plus fréquentes de la SEP lors de la première poussée
(20 % des cas). Elle se traduit par une baisse d’acuité visuelle
sur quelques heures ou quelques jours, unilatérale, à type de
voile, accompagnée de douleurs périorbitaires aggravées par les
mouvements oculaires. L’examinateur trouve une baisse d’acuité
visuelle d’importance variable avec parfois un scotome central
ou paracentral et une dyschromatopsie d’axe vert-rouge. Au
fond d’œil, la papille est le plus souvent normale au début, puis
il peut exister un fl ou du bord nasal et une hyperhémie. Un œdème
papillaire est présent dans 10 % des cas. La motricité pupillaire
intrinsèque peut être touchée. Le phénomène de Marcus Gunn
(dilatation paradoxale de la pupille du côté atteint lors de l’éclai-
rage alterné de chaque œil) témoigne d’un défi cit du réfl exe pupil-
laire afférent homolatéral ; il est fréquemment associé aux NORB.
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Troubles de l’équilibre, vertiges
L’atteinte vestibulaire se révèle par des sensations vertigineuses
avec signes d’instabilité d’origine vestibulaire. Les troubles
peuvent également correspondre à une atteinte cérébelleuse
(ataxie, dysmétrie, hypermétrie, adiadococinésie, asynergie,
tremblement d’intention, dysarthrie cérébelleuse, hypotonie).
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Extrémité céphalique
Les troubles oculomoteurs sont possibles. Un nystagmus le plus
souvent horizontal est retrouvé ; il peut être rotatoire, battant
vers le haut ou le bas. La plupart du temps, ce nystagmus est
asymptomatique, mais il peut occasionner un inconfort visuel,
une oscillopsie ou une diplopie. L’ophtalmoplégie internucléaire
(fi gure4, p.12)
uni- ou bilatérale est liée à des lésions de la
bandelette longitudinale postérieure. L’œil ipsilatéral à la lésion
ne peut pas aller en adduction, alors que l’œil controlatéral va
en abduction, mais avec un nystagmus horizontal. Les mouve-
ments de convergence sont préservés. Des anomalies de la
mobilité extrinsèque sont possibles, avec des paralysies de
latéralité ou de verticalité. La dysarthrie est fréquente. Elle est
d’origine diverse : cérébelleuse, spastique, mixte. Une névralgie
du trijumeau peut survenir au cours de la SEP. Elle peut être
révélatrice. Une paralysie faciale d’expression périphérique est
inaugurale dans 5 % des cas.