
11
RESUME
La cartographie des grands feux de forêt de la zone boréale du Québec peut se faire à
l'aide d'outils traditionnels ou encore avec de nouveaux outils tels que la télédétection et les
systèmes d'information géographique (SIG). Dans le cadre de cette recherche, l'imagerie
satellitaire est utilisée pour cartographier les feux de grande envergure, soit de 15 000
hectares et plus. Précisément, l'image satellitaire NOAA du 4 septembre 1994, couvrant toute
la zone d'étude c'est-à-dire la forêt boréale québécoise, nous permet de localiser d'un seul
coup d'oeil ces grands feux pour les années 1972 à 1994, mais aussi plusieurs feux qui n'ont
pas été cartographies ou répertoriés par le ministère des Ressources naturelles, soit parce
qu'ils sont situés dans des zones de protection restreinte ou pour d'autres raisons. Avec une
image semblable, on obtient une vue globale intéressante qui permet de distinguer les
incendies de forêt ainsi que les grands ensembles biophysiques du territoire à l'étude.
La répartition spatiale des grands feux (qui sont des feux de foudre à 94%, i.e. 51 sur
54 répertoriés depuis 1972) est inégale sur le territoire à l'étude. En effet, on remarque que
certains secteurs sont plus affectés que d'autres. Entre autres, l'ouest et le nord-ouest du lac
Mistassini (incluant une partie du territoire de la Baie-James) est très atteint par ce
phénomène. Temporellement, la répartition des feux est aussi différente d'une année à l'autre.
Les périodes les plus touchées sont les années 1976, 1983 et 1991 incluant de grandes
superficies brûlées et souvent précédées ou suivies par peu ou pas de feux de grande taille.
Certains facteurs géophysiques et climatiques tendent à expliquer ces phénomènes, tels
qu'une répartition inégale des précipitations et des températures. Par exemple, les grands
incendies de forêt débutent presque essentiellement dans les mois de mai, juin et juillet. Le
type de dépôts de surface et le relief de certains secteurs présentent des conditions idéales
pour l'occurence de ces feux, sans oublier d'autres facteurs tout aussi importants tels que le
type de combustible et la fréquence de la foudre. Ainsi, tous ces facteurs influencent dans une
certaine mesure la localisation des grands feux et peuvent aider les spécialistes qui travaillent
sur la prédiction des feux.