CROISSANCE ÉQUITABLE ET CONCURRENCE FISCALE 5
Introduction
Voici un rapport qui porte sur le thème de la réforme fiscale et qui va
certainement susciter un large débat.
L’hypothèse centrale concerne la concurrence fiscale, au plan mondial
mais spécialement dans le marché unique européen qui ne fait que se ren-
forcer avec l’arrivée des nouveaux pays membres et l’exigence d’unani-
mité pour toute mesure d’harmonisation fiscale dans l’Union européenne.
L’harmonisation fiscale est donc improbable, alors que le renforcement de
la concurrence fiscale est certain, avec un clivage éclairant entre la concur-
rence fiscale « productive » et celle qui est « prédatrice ».
Or, dans une telle configuration, la France est mal positionnée vu le poids
des prélèvements sur les agents économiques les plus dynamiques et, po-
tentiellement ou effectivement, les plus mobiles au plan international.
Le rapport propose une réforme fiscale fondée sur quelques principes
de base :
• le taux global de prélèvements obligatoires est maintenu à court terme
au niveau actuel, pour ne pas remettre en cause la production de biens
publics ; il s’agit donc de voir quels sont les redéploiements à opérer dans la
structure du système fiscal français ;
• la structure souhaitable est mise en évidence en privilégiant trois types
de critères : d’efficacité (en particulier pour favoriser la croissance et l’em-
ploi), d’équité et de simplicité ;
• tous les impôts ne sont pas soumis à cette opération de redéploiement.
Il est important de noter que la TVA et les cotisations sociales sont supposées
ici données. Le périmètre de la réforme fiscale suggérée est donc bien cir-
conscrit, et ceci permet de ne pas cumuler toutes les difficultés analytiques.
Passé à la moulinette de ces différents critères et de simulations numé-
riques forcément complexes, le système fiscal sort sensiblement transformé :
baisse des taux moyens et marginaux de l’IRPP et diminution drastique du
nombre de tranches, réduction de l’IS à 18 %, augmentation de la CSG à 13 %
(dans le scénario central) et élargissement de son assiette, remplacement
de l’ISF par un impôt sur les revenus de la fortune (IRF), suppression d’un
certain nombre de niches fiscales… Mais le quotient familial et la prime
pour l’emploi ne sont pas remis en cause, et sont même plutôt revalorisés.
Rap. CAE 56 Croiss. Èquit. & conc. fisc.pmd 03/10/2005, 16:595