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La classification du vivant à
l’école élémentaire
La classification
phylogénétique
Un peu d’histoire …
A partir de la Renaissance, les hommes essayent de comprendre l’ordre
intrinsèque qui était censé régir la nature. Ils comparent les êtres vivants sur
ce qu’ils ont et ce qu’ils n’ont pas, traduisant des ressemblances.
Carl von Linné (1707 – 1778) réalise une classification. Elle doit refléter un
ordre divin, au sommet duquel se trouve l’homme. Pour Linné, les espèces
ont été créées par Dieu une fois pour toutes : vision fixiste.
Leibnitz (1646 – 1716) et Charles Bonnet
utilisent une échelle des êtres :
(1720 – 1793)
Un peu d’histoire …
JB Lamarck (1744-1829) pense que la nature a pu modifier
les espèces comme le font les éleveurs : vision dite
transformiste.
Darwin (1809 – 1882) reprend ces idées et essaye
d’expliquer le « comment » de cette transformation :
théorie de l’évolution.
Les espèces se transforment et lèguent leurs caractères
héréditaires à leur descendance (caractères anciens et
caractères nouveaux)
Jusqu’à Willi Hennig (1913 – 1976), on a mélangé :
la généalogie : « qui descend de qui ? » et
la phylogénie « qui est plus proche de qui ? »
Une
représentation
« classique »
Une
représentation
actualisée
plus conforme
aux
connaissances
contemporaines
mais
obsolète
La phylogénie
Du grec Phylos : race, espèce
Génèse : production, création
• La phylogénie repose sur la question :
« qui est plus proche de qui ? »
La phylogénie est l'étude des parentés
entre différents êtres vivants en vue de
comprendre l‘évolution des organismes
vivants.
La classification phylogénétique
• La classification phylogénétique est un système
de classification des êtres vivants qui a pour objectif
de rendre compte des degrés de parenté entre les
espèces et qui permet donc de comprendre leur
histoire évolutive (ou phylogénie).
La classification phylogénétique a remplacé la classification
traditionnelle dans la plupart des milieux scientifiques et dans
l’enseignement secondaire en France.
Des éléments à retenir
• Dans la classification scientifique, les êtres vivants sont
classés sur la base d’attributs qu’ils présentent et qu’ils
partagent (= caractère communs). Les caractères pris
en compte peuvent être d’ordre anatomique, génétique
ou moléculaire.
• Pour constituer un groupe (clade), seuls sont pris en
compte les caractères présents uniquement chez les
espèces regroupées (ex : posséder une colonne
vertébrale pour les vertébrés) et absents à l’extérieur du
groupe formé.
Les caractères communs considérés doivent, par ailleurs,
représenter, sur le plan de l’évolution, une innovation qui
caractérise le groupe (= caractères nouveaux) : ainsi, la
présence de poils et de mamelles caractérise le groupe des
mammifères au sein de celui, plus large, des tétrapodes.
A l’opposé, l’absence d’un caractère ne définit pas, par
défaut, un autre groupe : le terme « invertébrés » a un sens
sur le plan du vocabulaire courant mais il ne correspond pas,
sur le plan scientifique, à la classification actuelle.
En conséquence, dans la classification moderne appelée
classification phylogénétique, certains groupes sont
maintenus (ex : les vertébrés, les mammifères, les oiseaux)
alors que d’autres ont disparu (ex : les invertébrés, les
poissons, les reptiles).
Classification classique
Classification phylogénétique
La classification moderne simplifiée
Qu’est ce que classer ?
Trier - Ranger - Classer
Trier : discriminer des objets en fonction d’un critère binaire.
(qui a / qui n’a pas) :
Ranger : opération qui consiste à organiser ou à sérier
des objets selon un ordre croissant ou décroissant à l’aide
d’un critère continu. (du plus petit au plus grand …)
Classer : établir des regroupements sur la base
d’attributs communs. Établir une hiérarchie dans la
distribution des attributs et créer des groupes emboîtés.
Proposer des critères pour trier, ranger et classer
ces animaux
Comment classe-t-on?
Les organismes sont classés sur la base de caractères
qu’ils présentent. Les caractères sont homologues
lorsqu’ils partagent la même structure générale ou la
même origine durant le développement embryonnaire.
Les organismes vivants présentent des caractères
homologues d’ordre :
- anatomique (plan d’organisation)
- génétique (forme des chromosomes)
- moléculaire (séquences d’ADN)
A l’école, on travaillera sur les caractères d’ordre
anatomique (essentiellement externes). On regroupera
dans un même ensemble les organismes qui partagent
les mêmes attributs morphologiques.
Comment classe-t-on?
Connaissances scientifiques à
propos de l’échantillon
« Shadoks»
CET EXERCICE EST CONÇU COMME UN APPRENTISSAGE POUR LE MAITRE !!!
CET EXERCICE EST CONÇU COMME UN APPRENTISSAGE
NOUS NE PENSONS
POUR PAS QU’IL SOIT REELLEMENT JUDICIEUX DE LE MENER
AVEC DES ELEVES
...
LE MAITRE
!!! NOUS NE PENSONS PAS QU’IL SOIT
REELLEMENT
JUDICIEUX DE LE MENER AVEC DES ELEVES ...
Travaux pratiques pour construire la
méthodologie de la classification
Comment classe-t-on?
Shadok des
bois
Shadok basset
Shadok
commun
Shadokokro
Archéoshadok
oui
oui
oui
oui
2 - Longues
pattes
oui
oui
oui
3 - 4 doigts
par pattes
oui
oui
oui
oui
oui
oui
oui
1 – Bec large
4 - Longues
dents
5 - Touffes de
poils
oui
oui
Comment classe-t-on?
Comment classe-t-on?
Ceux qui ont un bec large et une touffe de poils
Ceux qui ont des longues pattes et 4 doigts par patte
Shadok basset
Shadok commun
Ceux qui ont des longues
Shadokokro
Archéoshadok
dents
Comment classe-t-on?
Ceux qui ont un bec large et une touffe de poils
Ceux qui ont des longues pattes et 4 doigts par patte
Shadok basset
Shadok commun
Ceux qui ont des longues
Shadokokro
Archéoshadok
dents
Ancêtre commun qui avait des
longues dents
Ancêtre commun qui avait des
longues pattes et 4 doigts par patte
Ancêtre commun qui avait un bec large et une
touffe de poils
Comment classe-t-on?
Les
hirsutoshadoks
Les
Shadok basset shadocentaires
Shadok commun
Les
shadornivores
Shadokokro Archéoshadok
Ancêtre commun qui avait des
longues pattes et 4 doigts par patte
Ancêtre commun qui avait un bec large et une
touffe de poils
Ancêtre commun qui a un corps circulaire porté
par 2 pattes filiformes
Comment classe-t-on?
1. Faire une liste des attributs observés et constater que certains sont
.
partagés
2. Faire émerger l’ensemble le plus inclusif (basé sur l’attribut le plus
général, partagé par toutes les espèces)
3. Faire émerger les ensembles emboîtés (jusqu’à « épuisement » des
attributs) Apprendre des mots nouveaux (attributs mais surtout le nom des
ensembles dans la classification simplifiée)
4. Faire émerger la causalité sous-jacente au partage des attributs
(d’où viennent les attributs communs ?)
5. Transposer les ensembles emboîtés en arbres
Utiliser la classification (placer dans l’arbre des espèces actuelles ou fossiles)
Au cycle 3, la notion de transmission de ces caractères et d’hérédité
amènera les élèves à comprendre la notion d’ ancêtre commun.
Ce que possèdent en commun les espèces d’un groupe, ce qu’ils
ont, leur a été transmis par un ancêtre commun.
Un exercice pour mieux comprendre
Exercice proposé
Classez les animaux de la collection suivante :
Liè
Saint--Pierre
Lièvre brun ;
Criquet
; Saint
;
d’é
’ét
Sarcelle d
’été
repréésentez
sentez--la sous une forme sch
schéématique (ensembles emboit
emboitéés
puis repr
ou arbre)
Méthode de résolution
a) Observer et dé
décrire les espè
espèces d’
d’une collection,
b) Lister les attributs observé
observés, puis complé
compléter le tableau ré
récapitulatif
c) Constater que certains caractè
caractères sont partagé
partagés, puis faire émerger
l’ensemble le plus inclusif.
Yeux, bouche
Squelette externe
Squelette intérieur
Nageoires à
rayons
4 membres
6 pattes, antennes
Plumes
d) Transposer les ensembles emboités en arbre
Poils, mamelles
4 membres
Squelette intérieur
Yeux, bouche
Plumes
Nageoires à rayons
Squelette externe, 6 pattes, antennes
Poils,
mamelles
2. « Résumé type » du cahier élève
Les diffé
différentes espè
espèces d’ê
d’êtres
’êtres vivants peuvent être classé
classées
dans un mê
même groupe à partir des attributs (ou caractè
caractères)
qu’
qu’ils pré
présentent en commun (exemple : les Insectes possè
possèdent
tous un squelette externe, six pattes et deux antennes).
Si un ensemble d’ê
d’êtres
’êtres vivants partage des caractè
caractères, c’c’est
qu’
qu’ils en ont hé
hérité
rité d’un ancê
ancêtre qui leur est commun (ex :
l’écureuil
’écureuil roux et le renard possè
possèdent des poils et des
mamelles qui leur ont été transmis par un ancê
ancêtre commun).
Plus des espè
espèces partagent de caractè
caractères, plus elles sont
proches : les scientifiques établissent ainsi la classification du
vivant.
On distinguera trois niveaux d’apprentissages :
• cycle 1 : observer et décrire ce que l’on observe
• cycle 2 : mettre en ordre le monde vivant (trier, ranger, classer)
• cycle 3 : approcher la classification scientifique
Trame d’un module d’apprentissage :
- Trier, ranger, classer
- Observer, décrire des caractères pertinents (recherches puis
validation)
- Classer les animaux selon ces critères (tableau, ensembles …)
- Caractériser et nommer ces ensembles
- Etablir les liens de parenté (qui est le plus proche parent de qui ? arbre)
Bibliographie sur la classification phylogénétique :
- Comprendre et enseigner la classification du du vivant, Belin – Bonnet
ML, Cariuo F, Duco A, Guillot G, Lebas C, Lecointre… 2005
Ouvrage fondamental, exemples de séquences testées, fiches
photocopiables.
- Classer les animaux au quotidien cycles 2 et 3, Scéren – Chanet B,
Lusignan F 2007
Outil très précieux, séquences clés en main, fiches photocopiables et
CDRom
Sites :
- www.perigord.tm.fr
- http://www.inrp.fr/lamap/
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