4 M2 AAG - PARIS 11, 2014-15
2. Image et propri´
et´
es de -ind´
ependance
Le fait que les repr´esentations que nous consid´erons soient continues va assurer que les images G`:= ρ`(Γk)⊂
GL(V`), ∈Lont des propri´et´es de structure remarquables. La topologie du corps des coefficients joue un rˆole
pr´epond´erant. Si au lieu de GLr(Q`) avec la topologie -adique on consid`ere GLr(C), avec sa topologie analytique,
il y a beaucoup moins de repr´esentations, comme le montre:
Exercice 4. Montrer que, si l’on munit Γkde la topologie profinie et GLr(C)de la topologie analytique complexe,
toute repr´esentation continue ρ: Γk→GLr(C)est d’image finie.
C’est une cons´equence du fait que GLr(C)n’admet pas de sous-groupes arbitrairement petits pour la topologie
analytique complexe i.e. il existe un voisinage ouvert Vde 1dans GLr(C)tel que le seul sous-groupe de GLr(C)
contenu dans Vsoit 1. En effet, rappelons que l’exponentielle de matrice induit un hom´eomorphisme exp :U0˜→V1
d’un voisinage ouvert compact U0de 0dans Mr(C)sur un voisinage ouvert V1de 1dans GLr(C). Notons U:= 1
2U0
et V:= exp(U). Montrons que Vconvient. En effet, soit 16=M∈U. Comme U0est compact, il existe n≥1tel
que nM ∈Uet (n+1)M∈U0\U. Comme exp :U0˜→V1est un hom´eomorphisme, on a alors exp(M)n+1 ∈V1\V.
Donc Vne contient pas de sous-groupes arbitrairement petits. Mais si ρ: Γk→GLr(C)est continue, ρ−1(V)⊂Γk
contient un sous-groupe ouvert donc en particulier d’indice fini qui est, d’apr`es ce qu’on vient de voir, contenu
dans ker(ρ).
Voici une autre remarque, ´el´ementaire mais utile.
Exercice 5. Soit Gun sous-groupe compact de GLr(Q`). Montrer que Gest GLr(Q`)-conjugu´e `a un sous-groupe
de GLr(Z`). (Cela montre en particulier que tout sous-groupe compact de GLr(Q`)est profini comme sous-groupe
ferm´e du groupe profini
GLr(Z`) = lim
←− GLr(Z/n).)
Notons T`:= Zr
`⊂V`:= Qr
`le Z`-r´eseau standard de Qr
`. Comme T`⊂V`est ouvert, le sous-groupe S:=
StabG(T`)⊂Gest lui-aussi ouvert (c’est l’image inverse de Tr
`⊂Vr
`par l’application continue G→Vr
`,g→
(ge1, . . . , ger)) donc ρ−1(S)⊂Γkest aussi un sous-groupe ouvert. Comme Gest compact S⊂Gest d’indice fini
(´ecrire G=tg∈G/S gS). On peut donc introduire le Z`-r´eseau
˜
T`:= X
g∈G/S
gT`
qui, lui, est G-stable. En particulier, Gs’identifie `a un sous-groupe ferm´e de StabGLV`(˜
T`)'GLr(Z`).
On peut appliquer l’observation de l’Exercice 5 aux groupes G`. Fixons nous une Q`-base de V`i.e. un isomorphisme
GL(V`)'GLr(Q`). Comme Γkest profini donc compact, que GLr(Q`) est s´epar´e et que ρ: Γk→GLr(Q`) est
continue G`⊂GLr(Q`) est un sous-groupe compact donc il existe g∈GLr(Q`) tel que gG`g−1⊂GLr(Z`) et,
quitte `a remplacer ρpar gρ(−)g−1, on peut supposer que G`⊂GLr(Z`). On peut alors parler de la r´eduction
modulo de ρ
1//1 + Mr(Z`)//GLr(Z`)//GLr(F`)//1
1//G`(1) //
?
OO
G`//
?
OO
G`//
?
OO
1
Cette d´ecomposition met trois sous-probl`emes (le troisi`eme englobant a priori les deux premiers) en ´evidence:
- comparer les groupes G`, qui sont des sous-groupes finis de GLr(F`) avec qui varie mais rfix´e (c’est
important);
- comparer les groupes G`(1), qui sont des pro-sous-groupes de GLr(Z`).
- comparer les groupes G`, qui sont des sous-groupes de GLr(Z`).
Remarque 6. Signalons que la r´eduction modulo telle que nous l’avons introduite n’est pas canonique et d´epend
du r´eseau T`fix´e. Dans les repr´esentations motiviques, on a un r´eseau privil´egi´e, qui est la partie libre du Z`-module
Hi(Yk,Z`)(Hi(Yk,Z`)est d’aileurs libre pour 0). Ce choix peut ˆetre important si on veut obtenir des r´esultats
vraiment fins sur la -ind´ependance des groupes G`.