Semaine d’interrogation no 11 du mardi 03 au samedi 07 janvier 2012 MPSI 1 Polynômes. 1. Construction de l’algèbre K[X] des polynômes à une indéterminée. – Un polynôme à coefficients dans K est une suite d’éléments appartenant à K tous nuls à partir d’un certain rang. – Définition d’une addition dans l’ensemble des polynômes à coefficients dans K : P = (ak ) , Q = (bk ) étant deux polynômes à coefficients dans K, nous définissons la suite notée P + Q = (ck ) par : ∀k ∈ N , ck = ak + bk . Et P + Q est un polynôme à coefficients dans K. Plus précisément, il existe M ∈ N tel que : ∀k > M , ak = 0 et il existe N ∈ N tel que : ∀k > N , bk = 0, et alors : ∀k > max{M, N} , ck = 0 . L’addition est une LCI sur l’ensemble des polynômes à coefficients dans K, commutative et associative, admet un élément neutre à savoir la suite nulle, et tout polynôme P = (ak ) à coefficients dans K admet un opposé dans l’ensemble des polynômes à coefficients dans K à savoir le polynôme Q = (bk ) défini par : ∀k ∈ N , bk = −ak et noté −P . L’ensemble des polynômes à coefficients dans K muni de l’addition définie ci-dessus est un groupe commutatif. – Définition d’une multiplication dans l’ensemble des polynômes à coefficients dans K : P = (ak ) , Q = (bk ) étant deux polynômes à coefficients dans K, nous définissons la suite notée P × Q = (dk ) par : ∀k ∈ N , dk = k X ai × bk−i = i=0 k X ak−i × bi . i=0 Et P × Q est un polynôme à coefficients dans K. Plus précisément, il existe M ∈ N tel que : ∀k > M , ak = 0 et il existe N ∈ N tel que : ∀k > N , bk = 0, et alors : ∀k > M + N , dk = 0 . La multiplication est une LCI sur l’ensemble des polynômes à coefficients dans K, commutative et associative, admet un élément neutre à savoir la suite (1, 0, 0, . . .), et la multiplication est distributive par rapport à l’addition dans l’ensemble des polynômes à coefficients dans K. L’ensemble des polynômes à coefficients dans K muni de l’addition et de la multiplication définies ci-dessus est un anneau commutatif. 1/7 Semaine d’interrogation no 11 du mardi 03 au samedi 07 janvier 2012 MPSI 1 – Définition d’un produit externe dans l’ensemble des polynômes à coefficients dans K: P = (ak ) étant un polynôme à coefficients dans K, λ appartenant à K, nous définissons la suite notée λ · P = (ek ) par : ∀k ∈ N , ek = λak . Et λ · P est un polynôme à coefficients dans K. Plus précisément, il existe M ∈ N tel que : ∀k > M , ak = 0, et alors : ∀k > M , ek = 0 . L’ensemble des polynômes à coefficients dans K muni de l’addition, de la multiplication et du produit externe définis ci-dessus est une algèbre commutative. – Notation de l’indéterminée : X = (0, 1, 0, . . .) , X puis notation définitive du polynôme P = (ak ) sous la forme : P = ak Xk , k∈N et de l’ensemble des polynômes à coefficients dans K : K[X] . – Calculs dans K[X] ( comme par exemple X la formule du binôme X ). k bk Xk appartenant à ak X et Q = – Unicité de l’écriture polynômiale : P = k∈N k∈N K[X], alors : P = Q ⇔ ∀k ∈ N , ak = bk . 2. Degré d’un polynôme et ses conséquences. X ak Xk étant un polynôme non nul de K[X], le degré de P est le plus grand – P= k∈N entier naturel n tel que an 6= 0 , an est appelé le coefficient dominant de P et se note cd(P) . Par convention, le degré du polynôme nul est −∞. Le degré d’un polynôme P se note deg(P) . P étant un polynôme non nul de K[X], P est de degré n et de coefficient dominant a si et seulement s’il existe un polynôme Q appartenant à K[X] de degré inférieur ou égal à n − 1 tel que : a 6= 0 et P = aXn + Q. – deg(P + Q) 6 max{deg(P) , deg(Q)}, et dans le cas particulier où deg(P) > deg(Q) : deg(P + Q) = deg(P) , cd(P + Q) = cd(P) . deg(P × Q) = deg(P) + deg(Q) , et das le cas où P et Q sont différents du polynôme nul : cd(P×Q) = cd(P)×cd(Q). deg(λ · P) 6 deg(P) , et das le cas où λ est non nul : deg(λ · P) = deg(P) , cd(λ · P) = λ · cd(P) . 2/7 Semaine d’interrogation no 11 du mardi 03 au samedi 07 janvier 2012 MPSI 1 – Conséquences importantes : – Les polynômes inversibles sont les polynômes de degré 0. – L’anneau (K[X], +, ×) est intègre, autrement dit, P et Q appartenant à K[X] : P × Q = 0 ⇔ P = 0 ou Q = 0 . – L’ensemble des polynômes de degré inférieur ou égal à n ( n ∈ N ) noté Kn [X] est stable par combinaison linéaire. 3. Polynôme dérivé. X – P= ak Xk appartenant à K[X], la suite Q = (bk ) définie par : k∈N ∀k ∈ N∗ , bk−1 = kak ou ∀k ∈ N , bk = (k + 1)ak+1 appartient à K[X], Q est appelé le polynôme dérivée de P et se note P0 . – P étant un polynôme de degré supérieur ou égal à 1 : deg(P0 ) = deg(P) − 1, et P étant un polynôme de degré inférieur ou égal à 0 : P0 = 0 . Plus généralement : deg(P0 ) 6 deg(P) − 1 . – (λP + Q)0 = λP0 + Q0 , (P × Q)0 = P0 × Q + P × Q0 , n X 0 P1 × P2 × . . . × Pk−1 × P0k × . . . × Pk−1 . . . × Pn . et : (P1 × P2 × . . . × Pn ) = k=1 P et Q appartenant à K[X] : P0 = Q0 ⇔ ∃α ∈ K , P = Q + α . – Dérivée nème d’un polynôme : définition récursive, notation P(n) . P étant un polynôme de degré n : ∀k ∈ J0, nK , deg(P(k) ) = deg(P) − k, et : ∀k ∈ N , k > n ⇒ P(k) = 0 . Plus généralement : deg(P(k) ) 6 deg(P) − k . n X n (k) (n−k) (n) (n) (n) (n) – (λP + Q) = λP + Q , (P × Q) = P Q . k k=0 4. Polynôme composé. – Définition. X X P= ak Xk , Q appartenant à K[X], par définition : P ◦ Q = ak Qk . k∈N k∈N Introduction de la notation P(X) . – Dans le cas où P et Q sont de degré supérieur ou égal à 1 : deg(P ◦ Q) = deg(P) × deg(Q) . – Dérivée du polynôme composé : (P ◦ Q)0 = Q0 × P0 ◦ Q . 5. Divisibilité dans K[X]. – Définition : B|A ⇔ ∃ Q ∈ K[X]/A = BQ . A étant un polynôme non nul de K[X], B un diviseur de A : deg(B) 6 deg(A) . – Propriétés usuelles ( identiques à celles vues dans Z ). 3/7 Semaine d’interrogation no 11 du mardi 03 au samedi 07 janvier 2012 MPSI 1 – Polynomes associés : A et B sont dits associés si et seulement si : A|B et B|A . Deux polynômes associés sont de même degré, la réciproque est fausse. Deux polynômes A et B sont associés si et seulement si il existe λ ∈ K∗ tel que : B = λA . Deux polynômes unitaires et associés sont égaux. – Division euclidienne dans K[X] : A et B appartenant à K[X], B étant distinct du polynôme nul, il existe un unique couple (Q, R) tel que : ( A = BQ + R . deg(R) < deg(B) B divise A si et seulement si le reste de la division euclidienne de A par B est nul. 6. Fonction polynôme. X – P= ak Xk appartenant à K[X], nous assosions à P la fonction polynômiale notée ∼ k∈N P : K → K définie par : ∼ ∀x ∈ K , P(x) = X ak x k . k∈N ∼ ∼ P appartenant à R[X] : P(a) = P(a) . – Calcul de la valeur de la fonction polynômiale en un point selon différents algorithmes, en particulier l’algorithme de Hörner. – Fonction polynôme associée à λP + Q et à P × Q. ∼ – Le reste de la division euclidienne de P par X − a est P(a) . ∼ Par conséquent, X − a|P si et seulement si P(a) = 0, et cas particulier où P appartient à R[X] : X − a|P ⇔ X − a|P . a et b appartenant à ( K distincts : ∼ ∼ X − a|P (X − a)(X − b)|P ⇔ ⇔ P(a) = P(b) = 0 , généralisation à n facteurs, X − b|P et cas particulier où P appartient à R[X] et a à C − R : ∼ X2 − 2Re(a)X + |a|2 |P ⇔ P(a) = 0 . Factorisation d’un polynôme P de degré n, de coefficient dominant a dont la fonction polynôme s’annule en n valeurs deux à deux distinctes α1 , . . . , αn : P = a(X − α1 )(X − α2 ) . . . (X − αn ) . a et b appartenant à K(distincts, i et j appartenant à N : (X − a)i |P (X − a)i (X − b)j |P ⇔ , généralisation à n facteurs. (X − b)j |P 4/7 Semaine d’interrogation no 11 du mardi 03 au samedi 07 janvier 2012 MPSI 1 7. Racine ( ou zéro ) d’un polynôme. ∼ – Par définition, a est racine de P si et seulement si P(a) = 0 . Et par propriété, a est racine de P si et seulement si X − a|P . – Un polynôme de degré inférieur ou égal à n admettant au moins n + 1 racines deux à deux distinctes est le polynôme nul. Par conséquent, un polynôme non nul de degré inférieur ou égal à n admet au plus n racines deux à deux distinctes. Un polynôme admettant une infinité de racines est le polynôme nul. – Deux polynômes de degré inférieur ou égal à n dont les fonctions polynômes associées prennent la même valeur en n + 1 points deux à deux distincts sont égaux. Deux polynômes dont les fonctions polynômes associées prennent la même valeur en une infinité de points deux à deux distincts sont égaux. ∼ ∼ – Et : P = Q ⇔ P = Q , par conséquent, nous pouvons « confondre » le polynôme ∼ P et la fonction polynôme P ... 8. Formule de Taylor dans K[X] et ses conséquences. ∼ – Démonstration par récurrence sur le degré du polynôme : P = X P(k) (a) k∈N k! (X − a)k . – Expression du reste de la division euclidienne par (X − a)k . n X – λk (X − a)k = 0 ⇔ ∀k ∈ J0, nK , λk = 0 . k=0 Par conséquent : (X − a)k |P ⇔ P(a) = P0 (a) = . . . = P(k−1) (a) = 0 , Dans le cas particulier où P appartenant à R[X] : (X − a)k |P ⇔ (X − a)k |P . a et b étant distincts : ( P(a) = P0 (a) = . . . = P(k−1) (a) = 0 (X − a)k (X − b)l |P ⇔ , P(b) = P0 (b) = . . . = P(l−1) (b) = 0 Dans le cas particulier où P appartenant à R[X] et a à C − R : (X2 − 2Re(a)X + |a|2 )k |P ⇔ P(a) = P0 (a) = . . . = P(k−1) (a) = 0 9. Racine multiple d’un polynôme. – Définition : (X − a)k divise P et (X − a)k+1 ne divise pas P . ( P = (X − a)k Q a est racine multiple d’ordre k de P si et seulement si : ∃ Q ∈ K[X] , Q(a) 6= 0 – Caractérisation à l’aide des polynômes dérivés : a est racine multiple d’ordre k de P si et seulement si : ( P(a) = P0 (a) = . . . = P(k−1) (a) = 0 P(k) (a) 6= 0 5/7 . . Semaine d’interrogation no 11 du mardi 03 au samedi 07 janvier 2012 MPSI 1 – Un polynôme non nul de degré inférieur ou égal à n admet au plus n racines, chaque racine étant comptée avec son ordre de multiplité. Cas particulier où la somme des ordres de multiplicité est égale au degré, factorir Y sation du polynôme : P = a (X − αi )ki . i=1 10. Factorisation d’un polynôme dans C[X] ou dans R[X] . – Tout polynôme de C[X] de degré supérieur ou égal à 1 admet au moins une racine ( admis ). – Par conséquent, factorisation d’un polynôme de C[X] de degré supérieur ou égal à 1, en un produit de polynômes de degré 1 : P=a r Y (X − αi )ki , i=1 où : a = cd(P) , α1 , . . . , αr sont les racines deux à deux distinctes de P, k1 , . . . , kr r X leur ordre de multiplcité respectif avec : ki = deg(P) , i=1 factorisation unique à l’ordre des facteurs près. – En regroupant les racines conjuguées, factorisation d’un polynôme de R[X] de degré supérieur ou égal à 1, en un produit de polynômes de degré 1 et/ou de degré 2 à discriminant strictement négatif : r s Y Y ki P = a (X − αi ) (X2 − sj X + pj )lj , i=1 j=1 où : a = cd(P) , α1 , . . . , αr sont les racines réelles deux à deux distinctes de P, r s X X k1 , . . . , kr leur ordre de multiplcité respectif avec : ki + 2 ∗ lj = deg(P) , i=1 j=1 factorisation unique à l’ordre des facteurs près. 11. Relations coefficients-racines d’un polynôme scindé. – Définition d’un polynôme scindé : P est dit scindé sur K si et seulement si P s’écrit : r Y P = a (X − αi )ki , α1 , ... , αr étant deux à deux distincts, i=1 ou aussi : P = a n Y (X − αi ) où α1 , ... , αn n’étant pas nécessairement deux à deux i=1 distincts. Tout polynôme de C[X] est scindé sur C . – Relations X coefficients -racines d’un polynôme scindé. P= ak Xk étant de degré n > 1 et scindé sur K, k∈N il s’écrit : P = an (X − α1 )(X − α2 ) . . . (X − αn ) . 6/7 Semaine d’interrogation no 11 du mardi 03 au samedi 07 janvier 2012 MPSI 1 Et pour tout k appartenant à J1, nK, notons : σk = Alors par « développement » : ∀k ∈ J1, nK , σk = P α1 α2 . . . αk . (−1)k an−k , an et ainsi : P = an (Xn − σ1 Xn−1 + σ2 Xn−2 + . . . + (−1)n σn ) . Prochain programme : Limites et continuité. 7/7