AMBASSADE DE FRANCE EN ALLEMAGNE MISSION ECONOMIQUE Le Chef de la mission économique en Allemagne GHL/GC ÉLÉMENTS SUR LES FINANCES PUBLIQUES DE L’ALLEMAGNE Rédaction achevée : Le 15 juillet 2005 Le présent document ne peut être reproduit en totalité ou en partie sans l'autorisation préalable du Ministère de l'économie , des finances et de l'industrie. Pariser Platz 5 - D-10117 Berlin Tél. : (49 30) 59 00 39 402 - Fax : (49 30) 59 00 39 451 2 / 42 SOMMAIRE 1. 2. 3. 4. 5. 6. LES SOURCES ET LES PRINCIPES .......................................................................... 4 LA PRÉSENTATION MATÉRIELLE DES DOCUMENTS BUDGÉTAIRES ....... 9 LES ACTEURS DE LA PROCÉDURE BUDGÉTAIRE .......................................... 14 LA PROCÉDURE D’ÉLABORATION DU BUDGET.............................................. 17 L’ÉXÉCUTION BUDGÉTAIRE ................................................................................. 22 ÉLÉMENTS SUR LE DROIT BUDGÉTAIRE APPLICABLE AUX LÄNDER ... 25 II) ÉLÉMENTS SUR LA FISCALITÉ ................................................................................ 26 1. LES IMPOTS ................................................................................................................. 26 2. LA PÉRÉQUATION ENTRE L’ÉTAT FÉDÉRAL, LES LÄNDER ET LES COMMUNES ................................................................................................................. 27 3. L'ORGANISATION DE L'ADMINISTRATION FISCALE.................................... 31 III) LES GRANDES MASSES DES BUDGÉTS PUBLICS............................................... 33 En points de PIB .............................................................................................................. 33 En points de PIB .............................................................................................................. 33 3 / 42 I) LA PRÉSENTATION BUDGÉTAIRES DES PROCÉDURES 1. LES SOURCES ET LES PRINCIPES 1.1. Les sources du droit budgétaire allemand Le droit budgétaire allemand résulte pour l’essentiel de cinq textes adoptés pour quatre d’entre eux entre 1967 et 1969, à la faveur d’une refonte complète de l’ancien droit. Jusque là, les finances publiques fédérales restaient en effet organisées d’après une loi de 1922 (Reichshaushaltsordnung). Les cinq textes applicables aujourd’hui sont les suivants : 1.1.1. La Loi fondamentale (Grundgesetz) La Loi fondamentale (Grundgesetz, GG) consacre un titre X aux finances, dans lequel elle pose plusieurs règles budgétaires. La loi modifiant la Constitution pour y introduire les nouveaux principes d'organisation des finances publiques a été adoptée le 12 mai 1969. La Loi fondamentale prévoit désormais que « L’Etat fédéral et les Länder sont autonomes et indépendants les uns des autres dans leur gestion budgétaire » (art. 109 al.1 GG), tout en laissant ouverte la possibilité d’adopter une loi fédérale nécessitant l’approbation du Bundesrat et fixant des principes communs de droit budgétaire, de politique budgétaire conjoncturelle et de planification financière pluriannuelle (art 109 al.3 GG). Elle détermine le contenu et les modalités d’adoption des lois de finances fédérales (art. 110 GG) Elle fixe les modalités à appliquer dans le cas où la loi de finances fédérale n’est pas votée à temps (art. 111 GG). Elle confère au ministre des finances le pouvoir d’approuver les dépenses en dépassement de crédits et les dépenses imprévues (art. 112 GG). Elle précise les modalités de reddition des comptes et le rôle de la Cour fédérale des comptes dans le contrôle de l’exécution (art. 114 GG). Par ailleurs, la loi fondamentale fixe la répartition de recettes fiscales entre le Bund et les Länder (art. 106 GG), pose les principes de la péréquation financière (art. 107 GG) et précise l'organisation de l'administration financière (art. 108 GG). 1.1.2. La loi sur les principes budgétaires applicables à l’Etat fédéral et aux Länder (Haushaltsgrundsätzegesetz) Prise sur le fondement de l’article 109 alinéa 3 de la Loi fondamentale, la loi sur les principes budgétaires applicables à l’Etat fédéral et aux Länder (Haushaltsgrundsätzegesetz, HGrG) a été adoptée le 19 août 1969, le même jour que la loi relative aux lois de finances fédérales (cf. 1.1.3 infra). Sa première partie énonce les principes que doivent respecter les droits budgétaires de l’Etat fédéral et des Länder. La seconde présente des règles directement applicables à l’Etat fédéral et aux Länder, c'est-à-dire sans la médiation de règles rassemblées dans un code budgétaire. La loi sur les principes budgétaires ne peut être modifiée qu’avec l’accord du Bundesrat. 4 / 42 1.1.3. La loi relative aux lois de finances fédérales (Bundeshaushaltsordnung) La loi relative aux lois de finances fédérales (Bundeshaushaltsordnung, BHO) du 19 août 1969, équivalent allemand de l’ordonnance de 1959 ou de la LOLF, reprend les règles énoncées dans la première partie de la loi sur les principes budgétaires (HGrG) en les complétant par d’autres. Les 16 Länder disposent également de leur propre loi relative aux lois de finances (Landeshaushaltsordnung, LHO). Ces différentes lois sont très proches les unes des autres, parfois même identiques, à quelques exceptions près. 1.1.4. La loi de promotion de la stabilité et de la croissance économique (Gesetz zur Förderung der Stabilität und des Wachstums der Wirtschaft) La loi du 8 juin 1967 de promotion de la stabilité et de la croissance économique (Gesetz zur Förderung der Stabilität und des Wachstums der Wirtschaft, StabG), met l’accent sur la fonction économique des budgets de l’Etat fédéral et des Länder. Visant à insérer les lois de finances dans un cadre économique d'ensemble, c'est cette loi qui a notamment institué une programmation financière pluriannuelle pour l’Etat fédéral et les Länder (Finanzplan, art. 9 et 14 StabG) et un rapport économique annuel (Jahreswirtschaftsbericht, art. 2 StabG) pour le seul niveau fédéral. 1.1.5. La loi sur la Cour fédérale des comptes (Bundesrechnungshofgesetz) Cette loi du 11 juillet 1985 précise le rôle et les compétences de la Cour fédérale des comptes notamment en matière de contrôle de l’exécution. 1.2. Les principes budgétaires Le droit budgétaire allemand compte douze principes majeurs applicables à l’Etat fédéral et aux Länder. Enoncés dans la Loi fondamentale (GG), la loi sur les principes budgétaires applicables à l’Etat fédéral et aux Länder (HGrG), ou encore la loi relative aux lois de finances fédérales (BHO) et son équivalent pour les lois de finances d’un Land (LHO), ces principes sont pour la plupart très proches des principes français. Les références juridiques ciaprès sont données pour l'Etat fédéral, bien que certaines soient également applicables aussi aux Länder. 1.2.1. Antériorité (Vorherigkeit) La loi de finances doit être votée avant le début de l’exercice budgétaire (art. 110 al. 2 GG et art.1 BHO). Si elle n’a pu être votée dans ce délai, ce qui est en pratique très fréquent, l’article 111 de la Loi fondamentale autorise le gouvernement à engager les dépenses nécessaires et à s’acquitter de ses obligations juridiques. En cas de recettes insuffisantes, le gouvernement peut recourir à l’emprunt jusqu’à concurrence du quart du budget précédent. S’agissant des recettes, il est rappelé que la loi de finances étant essentiellement une loi de dépenses et d’équilibre budgétaire, la perception des impôts et taxes n’est pas affectée par l’adoption tardive du budget. 5 / 42 1.2.2. Annualité (Jährlichkeit) Le budget est établi sur une base annuelle pour une ou deux années (art. 110 al. 2 GG, art.9 HGrG, art.12 BHO). L’année budgétaire correspond en Allemagne à l’année civile depuis 1961 ; elle commençait auparavant au 1er octobre. Le principe d’annualité connaît deux limites : • Les autorisations d’engagement (art.16 BHO). Elles sont néanmoins mentionnées chaque année dans la loi de finances. • Les reports de crédits (art.19 BHO). Les crédits d’investissements et les crédits correspondant à des recettes affectées sont reportables de droit. Tout autre crédit peut être reporté à condition qu'il soit décrit comme tel dans la loi de finance. 1.2.3. Unité, universalité Fälligkeitsprinzip) et exigibilité (Einheit, Vollständigkeit und Toutes les recettes et toutes les dépenses de l’Etat fédéral doivent être inscrites au budget (art. 110 GG, 8 HGrG et 11 BHO). Seules les dépenses exigibles peuvent être inscrites. Celles-ci peuvent être définies comme les dépenses dont on prévoit qu’elles vont effectivement se traduire par des mouvements de caisse en cours d’année. Les entreprises publiques, budgets annexes et fonds spéciaux constituent les exceptions aux principes d’unité et d’universalité (art. 26 BHO). 1.2.4. Non-compensation (Bruttoprinzip) Recettes et dépenses doivent être présentées de manière brute, sans contradiction entre les unes et les autres (art. 12 HGrG et art. 15 BHO). 1.2.5. Non-affectation (Gesamtdeckung) L’ensemble des recettes sert à couvrir l’ensemble des dépenses (art. 7 HGrG et 8 BHO). Néanmoins une loi particulière ou une loi de finances peuvent contrevenir à ce principe. 1.2.6. Spécialité (Sachliche Bindung) Ce principe (art. 27 HGrG et 45 BHO) se décompose en : • Un principe de spécialité qualitative (qualitative Spezialität) : les dépenses ne peuvent être engagées que pour l’objet pour lequel elles ont été explicitement prévues. • Un principe de spécialité quantitative (quantitative Spezialität) : les dépenses ne peuvent dépasser un plafond fixé au niveau du « titre », au sens allemand (Titel, cf infra 2.3). 1.2.7. Equilibre (Haushaltsausgleich) « Les recettes doivent équilibrer les dépenses » (art. 110 al.1 GG). Il s’agit toutefois là d’une évidence comptable puisque le recours à l’emprunt est autorisé, sous réserve néanmoins de respecter la règle d’or (art. 115 GG, cf infra 1.3.2). 6 / 42 1.2.8. Exactitude, sincérité et clarté (Wahrheit und Haushaltsklarheit) Recettes et dépenses doivent être évaluées aussi précisément que possible, en se fondant notamment sur les résultats constatés les années antérieures. Le principe de clarté se traduit par l’utilisation d’une nomenclature stable et commune aux collectivités publiques (art. 10, 11 HGrG et 13, 14 BHO). En permettant des comparaisons aisées, elle facilite le contrôle de la sincérité du budget. 1.2.9. Efficience et économie (Wirtschaftlichkeit und Sparsamkeit) Le principe d’efficience dont découle le principe d’économie peut s’entendre de deux manières. L’objectif visé doit être obtenu avec la plus grande économie de moyens possible ; les gestionnaires doivent rechercher le meilleur résultat possible avec les moyens qui leurs sont attribués (art. 6 HGrG et 7 BHO). 1.2.10. Equilibre global de l’économie La loi de promotion de la stabilité et de la croissance économique (Gesetz zur Förderung der Stabilität und des Wachstums der Wirtschaft, StabG) dispose dans son premier article : « Les décisions (de politique budgétaire) doivent être prises de telle façon que, dans le cadre de l’économie de marché, elles contribuent simultanément à la stabilité des prix, à un haut niveau d’emploi, à l’équilibre extérieur et à un taux de croissance adéquat. » Selon l’article 109 de la Loi fondamentale modifié le jour de la promulgation de la StabG : « Dans leur politique budgétaire, l’Etat fédéral et les Länder doivent tenir compte des exigences de l’équilibre global de l’économie. ». 1.2.11. Interdiction des cavaliers budgétaires « La loi de finances ne doit contenir que des dispositions se rapportant aux recttes et aux dépenses de l’Etat fédéral et à la période pour laquelle elle est adoptée » (art. 110 al.4 GG). 1.2.12. Publicité Après délibérations publiques au sein des deux assemblées, la loi de finances fait l’objet d’une publication au journal officiel (Bundesgesetzblatt, BGBl). Cette publication ne concerne cependant que la loi de finances proprement dite (Haushaltsgesetz, cf. 2.1.1 infra) et le plan d’ensemble (Gesamtplan, cf. 2.1.2 infra). Les fascicules budgétaires ministériels ne sont quant à eux, pour d'évidentes questions de place, pas publiés. 1.3. Les règles de limitation des déficits 1.3.1. Les règles européennes Il s’agit essentiellement du Pacte européen de stabilité et de croissance, qui oblige les Etats membres à respecter une position budgétaire à moyen terme définie ex ante (position proche de l’équilibre ou excédentaire dans la version initiale du Pacte). Les Etats membres doivent prendre les mesures correctrices nécessaires pour atteindre les objectifs de leurs programmes de stabilité. En cas de déficit excessif, ils ont l’obligation de le corriger le plus rapidement possible. En cas de persistance d’un déficit excessif, le Conseil est habilité à prendre des sanctions contre le pays concerné. 7 / 42 1.3.2. La règle d’or Propre à l’Allemagne, cette règle prévue par la Loi fondamentale interdit un déficit budgétaire supérieur au montant des investissements publics (art. 115 GG : « Le produit des emprunts ne doit pas dépasser le montant des crédits d’investissements inscrits au budget ; il ne peut être dérogé à cette règle que pour lutter contre une perturbation de l’équilibre économique global »). Depuis 1970, le gouvernement a déclaré à dix reprises (en LFI ou en LFR) la perturbation de l’équilibre économique général pour pouvoir passer outre la règle d’or.1 Cette règle n’a pu empêcher l’accroissement très rapide de la dette publique ; représentant 20% du PIB à la fin des années 1970, celle-ci s’élève à 64% du PIB aujourd’hui. 1.3.3. Le pacte interne de stabilité En 2001, un article 51a a été ajouté à la loi sur les principes budgétaires (HGrG) afin de renforcer la pression interne au respect par l’Allemagne des critères européens en matière de déficit. Cet article réaffirme la responsabilité collective de l’Etat fédéral et des Länder vis-àvis de la discipline budgétaire européenne. Mais surtout, il confie au Conseil de planification financière, organe créé en 1968 et réunissant l’Etat fédéral, les Länder et les communes (cf. 3.2.3 infra), le rôle d’émettre des recommandations aux collectivités concernées. En pratique, le Conseil de planification financière, doté de ces nouvelles compétences, a émis depuis 2002 deux types de recommandations : l’une sur l’évolution des dépenses, l’autre sur la répartition du déficit entre les différents échelons d’administrations publiques. Ce mécanisme dépourvu de sanctions n’est toutefois pas parvenu pour l’instant à réduire le déficit budgétaire des administrations publiques allemandes. 1 Les années concernées sont : 1975, 1981, 1982, 1988, 1990, 1996, 1997, 2002, 2003 et 2004. 8 / 42 2. LA PRÉSENTATION MATÉRIELLE DES DOCUMENTS BUDGÉTAIRES 2.1. Les documents législatifs A la différence de son homologue française, la loi de finances allemande est essentiellement une loi de dépenses et d'équilibre budgétaire. Les recettes fiscales résultent pour l'essentiel d'une législation distincte, susceptible de modification indépendamment de la précédure budgétaire proprement dite. Par ailleurs, le projet de budget se compose de deux parties : la loi de finances proprement dite (Haushaltsgesetz) et l’annexe à la loi de finances, qui comporte la présentation détaillée des recettes et des crédits [(Haushaltsplan, lui-même partagé entre une présentation d'ensemble (Gesamtplan), des tableaux récapitulatifs (Übersichten) et les fascicules budgétaires par ministère (Einzelpläne)]. 2.1.1. La loi de finances initiale (Haushaltsgesetz) Le texte de loi proprement dit se caractérise par sa brièveté : une vingtaine d’articles, moins de dix pages du journal officiel (Bundesgesetzblatt). L’essentiel se trouve en réalité dans l’annexe à la loi de finances (Haushaltsplan). En application de l'article 110 de la Loi fondamentale, la loi de finances comprend les recettes et les dépenses de l'Etat fédéral, et fixe le montant total du budget. Mais elle ne comprend ni mesure fiscale, ni présentation détaillée des crédits. Elle est avant tout conçue comme une autorisation parlementaire d’emprunt et d’octroi de cautions et de garanties au profit du ministère des finances. Elle fixe le montant maximum des dépenses en dépassement de crédits et des dépenses imprévues. Concernant les charges de personnel, elle impose au gouvernement l’obligation de respecter le tableau des postes budgétaires figurant dans le plan budgétaire. Le projet de loi de finances doit être déposé au Bundestag lors de la première semaine de session suivant le 1er septembre (art. 30 BHO). L’adoption définitive de la loi de finances intervient régulièrement après le 31 décembre2. Cette situation est rendue possible par le fait que le droit de lever l’impôt ne figure pas en loi de finances annuelle mais dans d’autres lois, notamment les lois fiscales. En outre, l’article 111 de la Loi fondamentale autorise le gouvernement à engager les dépenses nécessaires et à s’acquitter de ses obligations juridiques sans attendre l'adoption de la loi de finances. 2.1.2. L’annexe à la loi de finances initiale : la présentation détaillée des recettes et des crédits (Haushaltsplan) L’annexe à la loi de finances initiale, qui comprend la présentation détaillée des recettes et des crédits (Haushaltsplan), est adoptée en même temps que la loi de finances (Haushaltsgesetz). Ses deux premières parties (plan d’ensemble et tableaux synthétiques) visent à offrir une vue synoptique du budget. La troisième, qui détaille l’affectation des crédits budgétaires (et représente 95% du plan), peut être comparée aux fascicules ministériels français. 2 La loi de finances 2005 a été adoptée en février, de même que la LFI 2004 ; la LFI 2003 avait été adoptée en mai 2003, la LFI 2002 en décembre 2001 et la LFI 2001 en décembre 2000. 9 / 42 Le plan d’ensemble (Gesamtplan des Bundeshaushaltsplans 200.) : I : Tableaux de synthèse des recettes et des dépenses (Haushaltsübersicht) II : Tableau de passage du solde budgétaire au solde de trésorerie (Finanzierungsübersicht) III : Tableau de financement du solde en trésorerie (Kreditfinanzierungsplan) IV : Dépenses fongibles d’après l’art. 5 de la LFI (Flexibilisierte Ausgaben nach § 5 HG) (peut également être intégrée au I) Les tableaux de synthèse (Übersichten zum Bundeshaushaltsplan) : I : Tableaux des recettes et dépenses par nature (Gruppierungsübersicht) II : Tableau des recettes et dépenses par fonction (Funktionenübersicht) III : Tableaux croisés par nature et fonction (Haushaltsquerschnitt) IV : Tableau de certains postes particuliers (Übersicht über die den Haushalt durchlaufenden Posten) V : Tableau récapitulatif des fonctionnaires et salariés de l’Etat (Personalübersicht) VI : Nouvelles priorités de dépenses du budget (Neue Ausgabenschwerpunkte im Bundeshaushalt) Les fascicules budgétaires (Einzelpläne) : La troisième partie du plan budgétaire comprend 22 budgets particuliers numérotés de 1 à 60. Les fascicules budgétaires (Einzelpläne) sont présentés de façon analogue aux fascicules français, avec, pour chaque chapitre, une présentation des crédits pour l’année N, un rappel des crédits de l’année N-1 (crédits ouverts) et de l’année N-2 (dépenses réalisées). Pour les autorisations de programme (Verpflichtungsermächtigungen), un échéancier prévisionnel des dépenses (Ausgaben) est présenté sur la durée de la planification financière (soit 5 ans). Liste des fascicules budgétaires 01 : Présidence de la République (Bundespräsident und Bundespräsidialamt) 02 : Bundestag (Deutscher Bundestag) 03 : Bundesrat 04 : Chancellerie (Bundeskanzler und Bundeskanzleramt) 05 : Ministère des affaires étrangères (Auswärtiges Amt) 06 : Ministère de l’intérieur (Bundesministerium des Innern) 07 : Ministère de la justice (Bundesministerium der Justiz) 08 : Ministère des finances (Bundesministerium der Finanzen) 09 : Ministère de l’économie et du travail (Bundesministerium für Wirtschaft und Arbeit) 10 : Ministère de la protection des consommateurs, de l’alimentation et de l’agriculture (Bundesministerium für Verbraucherschutz, Ernährung und Landwirtschaft) 12 : Ministère du transport et du logement (Bundesministerium für Verkehr, Bau- und Wohnungswesen) 14 : Ministère de la défense (Bundesministerium der Verteidigung) 15 : Ministère de la santé et de la sécurité sociale (Bundesministerium für Gesundheit und Soziale Sicherung) 16 : Ministère de l’environnement, de la protection de la nature et de la sécurité nucléaire (Bundesministerium für Umwelt, Naturschutz und Reaktorsicherheit) 17 : Ministère de la famille, des seniors, des femmes et de la jeunesse (Bundesministerium für Familie, Senioren, Frauen und Jugend) 19 : Cour constitutionnelle (Bundesverfassungsgericht) 20 : Cour des comptes (Bundesrechnungshof) 23 : Ministère de la coopération et du développement (Bundesministerium für wirtschaftlicheZusammenarbeit und Entwicklung) 30 : Ministère de l’éducation et de la recherche (Bundesministerium für Bildung und Forschung) 32 : Dette fédérale (Bundesschuld) 33 : Pensions (Versorgung) 60 : Administration financière générale (Allgemeine Finanzverwaltung) 10 / 42 2.1.3. La loi de finances rectificative (Nachtragshaushalt) Une loi de finances rectificative n’est nécessaire que lorsque les dépenses supplémentaires envisagées par le gouvernement excèdent un montant qui avait été préalablement inscrit en loi de finances initiale (art. 37 et 38 BHO). Ainsi, le gouvernement dispose d’une marge de manœuvre financière sans avoir besoin de recourir à une nouvelle loi. En pratique, il est moins souvent reconnu à la LFR qu'en France. Au plan matériel, les lois de finances rectificatives sont régies comme les LFI par les parties I et II du BHO. 2.2. Les documents d’information du Parlement 2.2.1. La programmation financière pluriannuelle (Finanzplan) La programmation financière pluriannuelle est établie chaque année par le ministère des finances en parallèle du PLF (art. 9 StabG). Principal instrument de planification financière, elle porte sur cinq années glissantes, la première étant l’exercice budgétaire en cours (art. 50 HGrG). Elle est transmise au Parlement à titre d’information en même temps que le projet de loi de finances. La programmation financière retrace les recettes et les dépenses de la fédération ainsi que les relations financières du Bund avec d’autres organismes publics (UE, Länder…). Elle a principalement été conçue pour renforcer l’autodiscipline financière et inscrire la politique gouvernementale dans une perspective de moyen terme. 2.2.2. Le rapport financier (Finanzbericht) L’art. 31 du BHO fait obligation au ministère fédéral des finances d’établir un rapport sur l’état et l’évolution prévisible des finances publiques au regard de l’évolution de l’économie nationale. Il comprend certaines similitudes avec le Rapport économique, social et financier français. Publié au mois d’août, il se compose des points suivants : • la programmation financière pluriannuelle (reprise sans modification) • un résumé du PLF pour l'année suivante • un état de l’évolution des finances et de l’économie nationales • un aperçu des dernières modifications de la législation fiscale • une présentation des relations financières du Bund, des Länder et des communes • une présentation des finances de l’Union européenne et des relations financières internationales • des tableaux et chronologies de l’économie nationale et des finances publiques. 2.3. La nomenclature budgétaire La nomenclature budgétaire couvre l'ensemble des recettes et dépenses de l'Etat fédéral, des Länder et des communes. Ses principes sont fixés aux articles 10 et 11 de la loi sur les principes budgétaires et aux articles 13 et 14 de la loi sur le budget fédéral (BHO). Pour l'Etat fédéral, le code d'une ligne budgétaire se présente ainsi : 06 - 01 - 515 01 - 011 11 / 42 Le premier groupe de deux chiffres (06) désigne le fascicule ministériel (Einzelplan), donc le ministère ou l'organe constitutionnel auquel renvoie l'article (cf. supra). Le deuxième groupe de deux chiffres (01) désigne le « chapitre », au sens allemand, (Kapitel) : 01 : administration centrale 02 : dotations générales 03 et s. : missions particulières d'un ministère (par exemple construction d'autoroutes pour le ministère des transports) et administrations subalternes. Cette nomenclature n'est pas standardisée, hormis les chapitres 01 et 02. Du risque de confusion linguistique = "Kapitel" et "Titel" • le "Kapitel" allemand ne renvoie en rien au "chapitre" français : le "Kapitel" est un regroupement de lignes budgétaires par grands ensembles, plus proche en cela du "titre" français que du "chapitre". Cela étant, contrairement au "titre" français, les "Kapitel" ne sont pas standardisés et uniformisés par nature entre ministères. • le "Titel" allemand est pour sa part très proche du "chapitre" français : c'est en effet à son niveau que joue le principe de spécialité, et il correspond en pratique à un ensemble cohérent de dépenses relevant d'une même nature. Le troisième groupe de 5 chiffres (515 01) désigne le « titre », au sens allemand, (Titel). C’est au niveau du « titre » que joue le principe de spécialité. Le code du « titre » se décompose en : • Un code par nature (Gruppierungsnummer) de trois chiffres (515) Elle permet d'identifier toutes les recettes et toutes les dépenses. Le premier des trois chiffres permet en particulier d'identifier les grands ensembles de recettes et de dépenses : 0 - 3 : recettes 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 / 4 - 9 : dépenses Recettes fiscales et assimilées Recettes administratives et recettes de crédit Recettes au titre de dotations et transferts Recettes au titre de la dette, d'aides à l'investissement, recettes financières spéciales Dépenses de personnel Dépenses de matériel Subventions et transferts Dépenses en construction Autres dépenses d'investissement Dépenses particulières de financement • Un numéro d'ordre (Zählnummer), non standardisé, de deux chiffres (01). La présence d’un « F » (signifiant flexibilisierte Ausgabe) devant le titre indique son caractère fongible. Ex : F 515 01. 12 / 42 Le quatrième groupe de trois chiffres (011) se réfère à la nomenclature par fonction. Normalisation du premier chiffre : 0 Services généraux (dont 01 organes politiques et administration centrale, 02 affaires extérieures, 03 défense, 04 sécurité civile, 05 justice) Education, sciences, recherche, culture Protection sociale, réparations de guerre Santé, sports et loisirs Logement, aménagement du territoire et services communaux Alimentation, agriculture et forêts Energie et eaux, industrie, services Transports et communications Patrimoine public Finances 1 2 3 4 5 6 7 8 9 La ligne budgétaire 06-01-51501-11 se lit donc de la manière suivante : • • • • il s'agit d'une ligne relevant du budget du ministère de l'intérieur (06), relevant du chapitre "administration centrale" (01), désignant une dépense de matériel (515 01), dans le domaine des services généraux (011). Le libellé de la ligne indique qu'il s'agit de crédits destinés à l'achat de machines à écrire, à calculer, à imprimer, etc. 13 / 42 3. LES ACTEURS DE LA PROCÉDURE BUDGÉTAIRE 3.1. Les acteurs administratifs 3.1.1. Le ministère des finances (BMF) La fonction centrale jouée par le ministère des finances (Bundesministerium der Finanzen, BMF) dans la procédure budgétaire s’articule autour d’un triple rôle de préparation, d’exécution et d’information. Reprenant les hypothèses économiques du ministère de l’économie et du travail, le BMF procède à la répartition des crédits entre ministères selon une méthode de négociations budgétaires proche de celle appliquée en France (cf. 4.1.3 infra). Par ailleurs, si les services d’un ministère ont la responsabilité de leur budget (Einzelplan), le ministère des finances surveille de manière générale l’exécution des crédits. Il doit autoriser toute dépense en dépassement de crédits et toute dépense imprévue. Il procède le cas échéant à des gels budgétaires (art. 41 BHO). Le rapport mensuel (Monatsbericht) constitue le principal vecteur d’information externe du ministère des finances. Sa première partie retrace l’évolution mensuelle des indicateurs-clé des finances publiques de l’Etat fédéral, des Länder et de l’Union européenne. La deuxième présente des analyses et études particulières (ex : les principaux impôts en comparaison internationale). En troisième partie figurent graphiques et statistiques. 3.1.2. Le ministère de l’économie et du travail (BMWA) Compte tenu de la répartition des compétences entre le ministère des finances et le ministère de l’économie et du travail (Bundesministerium für Wirtschaft und Arbeit, BMWA), celui-ci intervient dès le début de la procédure d’élaboration du budget. Mi-janvier, il publie le rapport économique annuel (Jahreswirtschaftsbericht) à destination du Parlement. Puis, il établit courant avril les prévisions de conjoncture macro-économique servant de base aux orientations du budget. Enfin, à l'automne, il publie ses prévisions révisées, qui peuvent donner lieu à l'aménagement du PLF lors de la seconde phase de la discussion parlementaire (cf. 4 infra). 3.2. Les acteurs politiques 3.2.1. Le Bundestag Concernant la loi de finances, le Bundestag dispose d’un pouvoir de dernier mot vis-à-vis de la chambre haute, à l’instar de l’Assemblée nationale en France. Le processus d’adoption est réparti en trois lectures (cf. 4.2.1 infra). L’examen approfondi du projet de loi de finances est confié à la commission du budget (Haushaltsausschuss). Ses recommandations sont pratiquement toujours suivies par le Bundestag réunie en séance plénière. La commission du budget est également compétente pour lever les gels budgétaires qualifiés (qualifizierte Haushaltssperren). 14 / 42 Enfin, la sous-commission chargée de la vérification des comptes publics (Rechnungsprüfungsausschuss) se consacre spécifiquement à l’étude de l’exécution budgétaire et à la décharge du gouvernement. Elle travaille en étroite collaboration avec la Cour des comptes fédérale. 3.2.2. Le Bundesrat L’accord du Bundesrat n’est pas nécessaire à l’adoption de la loi de finances. Néanmoins, la chambre haute peut s’opposer ou proposer des modifications au projet de loi de finances. Si elle ne peut imposer ses vues, elle a la possibilité de retarder considérablement la procédure d’adoption d’un projet auquel elle ne souscrit pas. 3.2.3. Le Conseil de planification financière (Finanzplanungsrat) La loi sur les principes budgétaires de 1969 (art. 51 HGrG) a institué un Conseil de planification financière (Finanzplanungsrat). Il rassemble sous la présidence du ministre fédéral des finances, le ministre de l’économie et du travail, les ministres des finances des Länder et quatre représentants des communes désignés par le Bundesrat sur proposition des principales associations de communes. Un représentant de la Bundesbank peut assister au conseil mais n’a pas voix délibérative. Se réunissant deux fois par an, aux mois de juin et novembre, il favorise l’harmonisation des prévisions économiques de chaque niveau de collectivités. Il est chargé d’assurer la coordination entre les politiques budgétaires du Bund, des Länder et des communes. A cette fin, et compte tenu de l’autonomie budgétaire constitutionnelle des Länder, il ne peut émettre que de simples recommandations. Cela étant, le fait qu'il soit réuni juste avant l'adoption du PLF en Conseil des ministres donne à sa réunion de juin une importance particulière : cette réunion permet en effet au gouvernement d'avoir un premier aperçu sur la position que les Länder auront ensuite au Bundesrat, lors de la phase d'adoption parlementaire du PLF fédéral. Un élargissement des fonctions confiées au Conseil a été opéré en décembre 2001 (art. 51a HGrG). Il est ainsi chargé d’émettre des recommandations au Bund et aux Länder afin que ceux-ci veillent au respect des règles européennes de discipline budgétaire. 3.3. Les instances consultatives et de contrôle 3.3.1. Le Conseil des cinq sages (Sachverständigenrat) Le Conseil dit « des cinq sages », d’après les cinq experts économistes qui le composent et qui sont nommés par le Président de la République sur proposition du gouvernement fédéral, a été créé par une loi de 1963. Il publie chaque année, avant le 15 novembre, un rapport orienté principalement sur l’étude de la conjoncture (analyse de la situation économique, formation et distribution des revenus…). Son influence tient notamment à l’obligation faite au gouvernement de présenter au Parlement les conclusions de politique économique qu’il tire de ce rapport. 3.3.2. Le Groupe de travail « Steuerschätzungen ») des évaluations fiscales (Arbeitskreis Créé en 1955, le Groupe de travail des évaluations fiscales réunit, sous la présidence du ministère fédéral des finances, le ministère fédéral de l’économie et du travail, les ministères 15 / 42 des finances des Länder, ainsi que des représentants de la Bundesbank, des six instituts de conjoncture, du conseil des cinq Sages, et de l’Office fédéral de la statistique. Il se réunit deux fois par an. En mai, ses membres établissent les prévisions fiscales de l’année en cours et de l’année suivante ainsi que des estimations pour la planification à moyen terme. En novembre, le groupe n’arrête ses prévisions que pour l’exercice en cours et le suivant. 3.3.3. Les instituts de conjoncture (die sechs führenden Wirtschaftsinstitute) Les six instituts de conjoncture (die sechs führenden Wirtschaftsinstitute) présentent une analyse de la situation économique allemande deux fois par an, fin avril et fin octobre. Ces deux analyses concourent à l’établissement des prévisions économiques officielles du gouvernement fédéral. Ces six instituts sont : le DIW de Berlin, le HWWA de Hambourg, l’Ifo de Münich, l’IfW de Kiel, l’IWH de Halle et le RWI de Essen. 3.3.4. La Cour fédérale des comptes (Bundesrechnungshof) La Cour fédérale des comptes (Bundesrechnungshof) est organisée selon un modèle très proche de celui de notre Cour des comptes. Siégeant à Bonn, elle compte aussi une antenne à Potsdam et emploie environ 600 agents au niveau central. Depuis 1998, elle dispose d’un réseau de neuf bureaux régionaux (1 500 agents). La Cour contrôle la gestion financière de l’Etat fédéral, des organismes de sécurité sociale et des entreprises privées dans lesquelles l’Etat détient une participation. Elle formule des recommandations, sans toutefois pouvoir les imposer. Son rapport annuel intitulé « Observations sur la gestion budgétaire et économique de l’Etat fédéral » (Bermerkungen, zur Haushalts-und Wirtschaftsführung des Bundes) sert de base au Parlement pour voter la décharge du gouvernement. 16 / 42 4. LA PROCÉDURE D’ÉLABORATION DU BUDGET 4.1. La phase administrative d'élaboration du projet de loi de finances La phase administrative d'élaboration du PLF fait intervenir deux acteurs principaux : le ministère fédéral de l'économie et du travail (BMWA), qui fournit le cadrage macroéconomique d'ensemble et est responsable notamment des prévisions de croissance ; le ministère fédéral des finances (BMF), qui est pour sa part chargé de l'élaboration du PLF proprement dit, et notamment de la conduite des négociations budgétaires pour lesquelles il dispose d'une importante marge de manœuvre (art. 28 BHO). Au plan chronologique, l'élaboration du PLF commence par la circulaire envoyée par le BMF à chaque ministère dépensier et qui est diffusée en parallèle de l'établissement par le BMWA des prévisions macroéconomiques pour l'année en cours et l'année suivante. S'ensuit une phase de négociations budgétaires entre le BMF et les ministères dépensiers, qui s'échelonne jusqu'en juin, soit après que les prévisions de croissance et de recettes fiscales aient été publiées en avril/mai, et à la veille de l'adoption du PLF en conseil des ministres. 4.1.1. Le lancement de l'élaboration du PLF : la circulaire du BMF et les prévisions macroéconomiques du BMWA pour l'année N-1 Fin décembre, début janvier, le ministère des finances adresse une circulaire aux ministères, dans laquelle il présente la situation budgétaire générale et leur demande de lui adresser leurs prévisions de dépenses à une certaine date, généralement avant le mois de mars (art. 27 BHO). Cette circulaire est envoyée au responsable budgétaire (Beauftragter für den Haushalt) de chaque ministère (art. 9 BHO). Dans le même temps, le BMWA établit ses prévisions macroéconomiques pour l'année en cours, qui donnent lieu mi janvier à la publication du rapport économique annuel du gouvernement. 4.1.2. Fin avril, début mai : les prévisions de conjoncture macroéconomique et de recettes fiscales Le cadrage macroéconomique et les prévisions de recettes font l'objet en Allemagne d'une procédure rituelle, qui prend en compte plusieurs étapes et plusieurs acteurs : - les hypothèses macroéconomiques sous-tendant le PLF relèvent de la compétence du BMWA, qui établit 3 ensembles de prévisions dans le courant de l'année : . en décembre N-2/janvier N-1, dans le cadre de l'élaboration du rapport économique annuel du gouvernement consacré aux perspectives pour N-1 ; . en avril N-1, avec la publication des prévisions révisées pour N-1, et des prévisions pour N ; . à l'automne N-1, pour actualiser les prévisions lors du débat parlementaire (cf. infra) ; - indépendamment des travaux du BMWA, mais ayant inévitablement une influence sur eux, deux autres instances publient à dates fixes leurs prévisions macroéconomiques : . les six principaux instituts de conjoncture publient ainsi deux fois par an, en avril puis en octobre, leurs prévisions pour l'année en cours et pour l'année suivante ; 17 / 42 Schéma de la procédure budgétaire (LFI de l'année N) décembre N-2 / janvier N-1 • circulaire du BMF aux ministères dépensiers • préparation par le BMWA des prévisions économiques pour l'année N-1, qui s'achève par la publication mi-janvier N-1 du rapport économique annuel du gouvernement février N-1 • transmission par les ministères dépensiers au BMF de leurs prévisions de dépenses pour N. Les conférences budgétaires entre le BMF et les ministères dépensiers se déroulent ensuite jusqu'en juin, le cadrage général étant progressivement affiné avec la révision des hypothèses macroéconomiques fin avril N-1 • rapport des six principaux instituts de conjoncture sur les prévisions macroéconomiques pour l'année en cours et l'année suivante • publication par le gouvernement de ses hypothèses macroéconomiques révisées pour l'année en cours et des prévisions pour l'année N mi-mai N-1 • publication par le Groupe de travail des évaluations fiscales des prévisions de recettes fiscales pour l'année en cours et les quatre années suivantes juin N-1 • réunion du Conseil de planification financière, suivie peu après (environ 1 semaine) de l'adoption du PLF et de la programmation financière quinquennale (Finanzplan) en Conseil des ministres août N-1 • transmission par le gouvernement du PLF simultanément au Bundestag (pour examen) et au Bundesrat (pour avis) • transmission par le BMF, sous sa propre responsabilité, du rapport financier (Finanzbericht) au Bundestag et au Bundesrat, pour information septembre N-1 • 1ère lecture au Bundestag ; renvoi à l'examen de la commission budgétaire • examen parallèle par le Bundesrat, qui dispose de 6 semaines pour émettre son avis. Cet avis, accompagné du contre-avis du gouvernement, est transmis par celui-ci au Bundestag mi octobre N-1 • rapport d'automne des six principaux instituts de conjoncture, qui contient leurs prévisions macroéconomiques révisées début novembre N-1 • publication par le Groupe de travail des évaluations fiscales des prévisions de recettes fiscales révisées pour l'année en cours et l'année suivante mi novembre N-1 • publication du rapport annuel des "cinq Sages" sur la situation économique générale • publication par le gouvernement des hypothèses macroéconomiques révisées pour l'année en cours et l'année suivante • délibération définitive de la commission budgétaire du Bundestag • deuxième réunion du Conseil de planification financière fin novembre N-1 • 2ème et 3ème lecture au Bundestag (les deux lectures peuvent se suivre à une journée d'intervalle, voire se tenir le même jour) décembre N-1 • 2ème examen par le Bundesrat, qui, s'il ne vote pas en faveur du budget, peut demander la réunion de la commission de conciliation Bundestag/Bundesrat. Si cette commission ne débouche pas sur un accord, le Bundestag peut adopter définitivement le budget (ce qui entraîne fréquemment la procédure très au-delà du 1er janvier N) année N • exécution du budget année N+1 • reddition des comptes ; le BMF doit présenter au Bundestag et au Bundesrat un compte retraçant toutes les recettes et les dépenses, ainsi qu'un état des avoirs et des dettes ; la Cour fédérale des comptes doit certifier les comptes 18 / 42 . le conseil des "cinq Sages" publie en novembre son rapport annuel sur la situation économique générale ; - enfin, le Groupe de travail des évaluations fiscales publie mi-mai N-1 ses prévisions de recettes fiscales pour l'année en cours et les quatre années suivantes (soit la période de la planification financière), avant d'ajuster en novembre ses prévisions pour l'année en cours et l'année suivante. La publication mi-mai des évaluations fiscales, qui suit de peu celle des prévisions de croissance, fournit à proprement parler le cadre macroéconomique d'ensemble de l'élaboration du PLF. 4.1.3. De mars à juin : les négociations budgétaires En vue de préparer les négociations budgétaires, le directeur du budget adresse une instruction interne à ses chefs de bureau pour préciser les lignes directrices. Dans le même temps, il demande à chaque bureau de lui présenter leur projet de feuille de négociation. Une réunion entre le directeur du budget et les chefs de bureau fixe ensuite la ligne directrice de négociation pour chaque budget particulier. Les négociations budgétaires s’échelonnent de mars à juin. La Cour fédérale des comptes participe à la procédure, en ce qu'elle est destinataire des propositions des ministères dépensiers, peut prendre position sur ces propositions et peut assister aux conférences budgétaires, hormis celles de niveau ministériel pour lesquelles les arbitrages sont avant tout de nature politique. En cas de désaccord persistant entre le BMF et un ministère, celui-ci peut demander un arbitrage gouvernemental. L'article 28 du BHO prévoit que ces cas sont limités aux "affaires financières dont l'importance le justifie, soit dans leur principe, soit par leur montant". Les économies non réparties au stade de la loi de finances (globalen Minderausgaben) Les économies non réparties au stade de la loi de finances sont des contraintes d’économies qui doivent être imputées en exécution sur les crédits ouverts. Les économies non réparties peuvent être prévues, soit au niveau d'un fascicule ministériel donné, soit au niveau du budget des charges communes (Einzelplan n° 60). L’engagement des crédits des chapitres(Titel) concernés par des économies non réparties fait l’objet d’une procédure particulière permettant de préserver le montant des économies prévu. A l’issue des négociations budgétaires, le ministère des finances transmet le projet de loi de finances à la Chancellerie en vue d'une adoption en Conseil des ministres en général fin juin ou début juillet. 4.2. Le débat parlementaire Contrairement aux lois ordinaires, le projet de loi de finances est déposé au Bundestag en même temps qu'il est transmis au Bundesrat (art. 110 GG), au plus tard lors de la première semaine de session du Bundestag suivant le 1er septembre (art. 30 BHO). Pour information, lui sont associés la programmation financière quinquennale (Finanzplan) et le rapport financier (Finanzbericht). 19 / 42 4.2.1. La 1ère lecture au Bundestag Le Bundestag délibère à trois reprises sur le projet de loi de finances comme pour tout projet de loi. La première lecture se limite à un débat général, la présentation par le gouvernement étant suivie d'une prise de position des différents partis représentés au Bundestag. La discussion s'achève sur le renvoi du projet de loi de finances en commission du budget. 4.2.2. L'examen en commission du budget Comptant 44 membres, la commission du budget (Haushaltsausschuß) est la plus importante des 21 commissions du Bundestag. Elle procède à un examen approfondi des textes budgétaires, au besoin en faisant participer à ses débats les autres commissions spécialisées du Bundestag. Même si le règlement du Bundestag ne le prévoit pas, la présidence de la commission du budget est traditionnellement accordée à l’opposition. Le travail principal de cette commission consiste à émettre des recommandations de vote pour chaque fascicule budgétaire, en vue de la deuxième lecture du PLF. La commission nomme pour chacun des fascicules budgétaires (Einzelplan) et pour toute la durée de la législature des rapporteurs spéciaux issus des différentes couleurs politiques. Ils acquièrent ainsi une connaissance approfondie des objectifs et programmes financiers du ministère correspondant. Avant la délibération de la commission, les rapporteurs conduisent des discussions avec les représentants des ministères concernés ainsi qu’avec la Cour fédérale des comptes (Berichterstattergespräche). 4.2.3. 1er examen par le Bundesrat Le Bundesrat est autorisé à prendre position dans un délai de 6 semaines (3 semaines pour les LFR) à partir du dépôt du projet de loi de finances (art. 110 al 3 GG). La commission des finances (Finanzausschuß) du Bundesrat, composée des ministres des finances de chaque Land, prépare une recommandation de vote à destination de la chambre. La prise de position du Bundesrat est transmise au Chancelier. Le cas échéant, le ministère fédéral des finances rédige une réponse qui est adoptée par le gouvernement. Le Chancelier transmet immédiatement l'avis du Bundesrat et le "contre-avis" du gouvernement au président du Bundestag. 4.2.4. 2ème et 3ème lecture au Bundestag La deuxième lecture est en fait la seule lecture en séance plénière où le PLF est examiné dans le détail. Elle ne peut intervenir avant l'expiration du délai de six semaines pendant lequel le Bundesrat peut prendre position. Lors de cette 2ème lecture, les rapporteurs de chaque budget ministériel présentent leurs recommandations de vote à l’assemblée. Celle-ci délibère sur chacun des fascicules budgétaires. Les recommandations de la commission sont pratiquement toujours suivies. Lors de la 3ème lecture, le Bundestag vote sur l’ensemble du texte, à la majorité simple, après avoir examiné les derniers amendements. Il est usuel que la deuxième et la troisième lectures se suivent à quelques jours d'intervalle, voire se tiennent le même jour. 20 / 42 4.2.5. 2ème examen par le Bundesrat, commission de conciliation et achèvement de la procédure parlementaire Le projet de loi adopté en troisième lecture par le Bundestag est immédiatement transmis au Bundesrat. Si le Bundesrat est en désaccord avec le texte adopté par le Bundestag, il peut demander la réunion de la commission de conciliation (Vermittlungsausschuß, équivalent de la commission mixte paritaire française) dans un délai de trois semaines. Si cette commission, composée de 16 membres du Bundestag et de 16 membres du Bundesrat, parvient à un accord, le Bundestag doit à nouveau se prononcer sur le texte amendé. Si la commission ne parvient pas à un accord, ou si, en dépit de l'accord obtenu, le Bundesrat ne se satisfait pas du texte amendé, il peut émettre son opposition (Einspruch) au texte en discussion. Le Bundestag peut alors adopter définitivement le PLF en levant l'opposition du Bundesrat à la majorité simple ou à la majorité qualifiée des deux tiers, selon que l'opposition adoptée par le Bundesrat l'a été de l'une ou de l'autre façon. En pratique, cette adoption définitive intervient fréquemment après le 1er janvier (mi-février en 2004 et 2005, mai en 2003). 21 / 42 5. L’ÉXÉCUTION BUDGÉTAIRE 5.1. Les possibilités d’ajustement du budget 5.1.1. Les ajustements budgétaires Les crédits budgétaires sont par principe assujettis au principe de spécialité ; les crédits sont de plus strictement limitatifs, le droit budgétaire allemand ne connaissant pas la notion de crédits évaluatifs. Pourtant, il existe plusieurs atténuations à ce principe : - tout d'abord, en cas de conflit entre la loi de finances et une loi couvrant des droits à prestations (aide sociale, allocations familiales etc), c'est cette dernière qui l'emporte et les crédits votés peuvent être dépassés, après autorisation du ministre fédéral des finances, sans nécessiter une LFR ; dans un tel cas, toutefois, le gestionnaire s'efforce d'économiser les montants correspondants sur un autre chapitre de son ressort, afin de ne pas dépasser le montant global voté pour le ministère ; - ensuite, les reports de crédits sont possibles dans certains cas (art. 19 BHO) : de droit pour les crédits d'investissement et les crédits correspondant à des recettes affectées, ils sont également possibles pour les autres chapitres (Titel) à condition que cela ait été mentionné dans la loi de finances (dans le Haushaltsplan) ; toutefois, en cas de reports de crédits, la masse ainsi reportée doit être gagée par des économies de même hauteur imputées sur les crédits de l'année ; - différents chapitres présentant un lien entre eux peuvent être déclarés, dans la LFI (Haushaltsplan), "mutualisables" (deckungsfähig), c'est-à-dire que les crédits de l'un peuvent couvrir les dépenses de l'autre (art. 20 al. 2 BHO). Cette mutualisation peut être à double sens (gegenseitige Deckungsfähigkeit) ou unilatéral (einseitige Deckungsfähigkeit) ; une mention peut également spécifier que les crédits d'un chapitre peuvent être dépassés à hauteur du supplément de recettes d'un autre chapitre ayant un lien avec le premier. Depuis 1998, une certaine fongibilité (flexibilisierung) des crédits a en outre été instaurée pour les dépenses administratives. Quatre natures de dépenses sont concernées : les dépenses de personnel (Personalausgaben), les dépenses de fournitures et matériels (sachliche Verwaltungsausgaben), les mesures de construction (Baumaßnahmen) et les autres dépenses d'investissement (sonstige Investitionsausgaben). L'ensemble des chapitres (Titel) correspondants est précédé, dans la loi de finances (Haushaltsplan), de la mention "F" (pour flexibilisierte Ausgaben), ce qui permet au ministère concerné, en gestion, de répartir les crédits en fonction des besoins. Il existe toutefois des limites quantitatives à ces mouvements en gestion, précisées dans la loi de finances elle-même (par exemple, la LFI 2005 limite à 20% les dépenses supplémentaires au sein d'un chapitre fongible, à financer par économie sur un autre chapitre concerné par la fongibilité ; ce seuil de 20% est en fait reconduit chaque année). Enfin en cas d’insuffisance des crédits disponibles, les gestionnaires peuvent exceptionnellement recourir aux dépenses en dépassement de crédits et aux dépenses imprévues (art. 37 BHO). Néanmoins ces dépenses sont soumises à l’accord du ministère des finances. Il ne peut être donné qu’en cas de dépense imprévue et urgente. 22 / 42 5.1.2. Les dépenses assorties d’une condition suspensive • Les gels inscrits en loi de finances (art. 22 BHO) Ils sont utilisés normalement au cas par cas, lorsque la condition nécessaire à l’engagement de la dépense n’est pas satisfaite au moment de l’entrée en vigueur du budget mais que la réalisation de cette condition est prévue au cours du budget. Les gels inscrits en loi de finances se répartissent entre gels simples et gels qualifiés. Un gel simple peut être levé par simple décision du ministère des finances (art. 36 BHO). Pour un gel qualifié, le BMF doit recueillir l’autorisation du Bundestag, représenté en général par la commission du budget. • Les gels en vertu d’une loi (art. 24 BHO) En application de l'article 24 al. 3 BHO, les crédits et autorisations de programme liés à des mesures de constructions, d’achats d’importance et des projets de développement sont gelés de droit si les documents nécessaires à leur réalisation ne sont pas encore réunis. La levée de ces gels, dits "gels en vertu d'une loi", suit la même procédure que les gels inscrits en loi de finances (art. 36 BHO). Les deux catégories de gel décrites supra sont des instruments d’évaluation budgétaire et n’ont pas pour but de réaliser des économies définitives. 5.1.3. La régulation budgétaire (Haushaltssperren) Les deux types de gels suivants se distinguent des précédents en ce qu’ils sont décidés au cours de l’exécution budgétaire et qu’ils se traduisent par la suppression de dépenses autorisées en loi de finances. • Les gels d’administration du budget (art. 41 BHO) L’objectif de ce type de gel consiste à permettre au ministère des finances de réagir à une évolution des recettes ou des dépenses remettant en cause l’équilibre budgétaire. En accord avec les ministères concernés, le BMF décide alors, soit d’appliquer une réduction (exprimée en pourcentage) des crédits affectés à certaines dépenses, soit de rendre l’engagement de certaines dépenses dépendant de son autorisation. • Les gels de pilotage macroéconomique (art. 6 StabG) Lorsque se produit un phénomène de surchauffe de l’activité économique générale, le gouvernement peut autoriser le ministère fédéral des finances à repousser certaines dépenses ou à les rendre dépendantes de son autorisation. Des mesures symétriques existent théoriquement en cas de baisse de l'activité (possibilité de fonds d'action conjoncturelle). 5.1.4. La loi de finances rectificative (Nachtragshaushalt) Une loi de finances rectificative est obligatoire dès lors que les dépenses supplémentaires envisagées par le gouvernement excèdent un certain montant inscrit dans la loi de finances initiale (art. 37 al.1 BHO). Dans le budget 2005, ce montant s’élève à 5 millions d’euros (art. 4 Haushaltsgesetz 2005). 23 / 42 A l’instar de la LFI, la LFR comprend deux parties : la loi de finances rectificative proprement dite (Nachtragshaushaltsgesetz) et les modifications de l’annexe budgétaire (Gesamtplan et Einzelpläne). 5.2. Le contrôle de l’exécution budgétaire 5.2.1. Le contrôle en continu de l’exécution budgétaire Le contrôle des dépenses en cours d’exécution budgétaire est confié aux « chargés du budget » (Beauftragter für den Haushalt). Placés au sein de chaque site administratif, ils surveillent et orientent l’exécution du budget (art. 9 BHO). Ils sont placés sous la responsabilité directe du responsable du site administratif. Le contrôle d’ensemble de l’exécution budgétaire s’effectue à travers la collaboration entre le bureau chargé de l’exécution du budget (Referat II A 2 au BMF) et les bureaux compétents des ministères. Par ailleurs, la Commission du budget du Bundestag peut à tout moment contrôler l'exécution du budget ; elle peut édicter une régulation budgétaire, éventuellement assortie de conditions (dans le domaine militaire notamment) Enfin, les deux assemblées peuvent à tout moment interroger le gouvernement, notamment sur le plan budgétiare. 5.2.2. Le contrôle a posteriori de l’exécution du budget Il n’y a pas à proprement parler de loi de règlement en Allemagne. Cependant, en application de l'article 114 de la Loi fondamentale, le ministre fédéral des finances doit présenter au Bundestag et au Bundesrat, dans l'année qui suit celle de l'exécution budgétaire, "un compte retraçant toutes les recettes et les dépenses, ainsi qu'un état des avoirs et des dettes, en vue d'obtenir le quitus du gouvernement fédéral". Les comptes sont également remis à la Cour fédérale des comptes, qui doit les vérifier et s'assurer de la rentabilité et de la régularité de la gestion budgétaire et économique. Le rapport de la Cour fédérale des comptes est communiqué au Bundestag et au Bundesrat. Au sein de la commission du budget du Bundestag, la sous-commission des comptes de l’Etat conduit son propre examen en coordination avec la Cour fédérale des comptes. Une fois ce double examen terminé, la sous-commission des comptes de l’Etat présente ses recommandations en vue du prononcé de la décharge du gouvernement par le Parlement. Hormis une exception, où la décharge fut donnée quelques années plus tard, le Parlement n’a jamais refusé la décharge au gouvernement depuis le début de la République fédérale. Selon l'article 114 BHO, le Bundestag et le Bundesrat suivent chacun une procédure séparée pour voter la décharge. 24 / 42 6. ÉLÉMENTS SUR LE DROIT BUDGÉTAIRE APPLICABLE AUX LÄNDER 6.1. Les sources et le principe d’autonomie budgétaire Les sources du droit budgétaire des Länder sont au nombre de cinq : • la Loi fondamentale et en particulier son article 1093, • la constitution du Land considéré, • la loi sur les principes budgétaires applicables à l'Etat fédéral et aux Länder (HGrG) • la loi relative aux lois de finances du Land (LHO), qui doit respecter les règles énoncées dans la première partie de la loi sur les principes budgétaires (HGrG), • certaines dispositions de la loi de promotion de la stabilité et de la croissance économique (StabG). L’article 109 al.1 de la Loi fondamentale dispose que « La fédération et les Länder sont autonomes et indépendants les uns des autres dans leur gestion budgétaire. » Ce principe d’autonomie signifie que l’Etat fédéral comme les Länder établissent leurs budgets, les exécutent et certifient leurs comptes sous leur propre responsabilité. Au demeurant, le principe d'autonomie financière consacré par la Constitution ne concerne que les Länder ; les communes et groupements de communes n'en bénéficient donc pas, et leur degré d'autonomie dépend des règles fixées par chaque Land. 6.2. Une forte similarité des règles budgétaires Bien que le principe d’autonomie budgétaire pourrait suggérer l’existence d’importantes divergences entre les règles budgétaires du Bund et celles des Länder, tel n’est pas le cas. La réforme budgétaire de 1969 a en effet entériné l’uniformité de principe des droits budgétaires du Bund et des Länder. Les différentes lois relatives aux lois de finances des Länder (LHO) sont ainsi alignées pour l'essentiel sur la loi relative aux lois de finances fédérales (BHO) sur le fond comme sur la forme. Seuls quelques points pour lesquels la loi sur les principes budgétaires applicables à l’Etat fédéral et aux Länder (HGrG) autorise plusieurs options donnent lieu à des différences. Il en est ainsi de la possibilité d’établir le budget sur deux ans tout en restant présenté sur une base annuelle. Celle-ci est utilisée par de nombreux Länder à l’instar du Baden-Württemberg, de la Bavière, de la Rhénanie-Westphalie, de Berlin ou de la Saxe. Pour autant certaines années, le budget est établi sur un seul exercice. Eu égard au principe d’autonomie, la loi sur les principes budgétaires (HGrG) ne soumet pas les Länder à l’obligation d’équilibre budgétaire. Elle ne comporte pas de règles relatives à la limitation des emprunts, des dépenses en dépassements de crédits ou des dépenses imprévues. Néanmoins les règles budgétaires des Länder correspondent à quelques détails près aux règles fédérales, la plupart des Länder ayant en particulier repris la "règle d'or" existant au niveau fédéral pour la loi de finances fédérale. 3 Les autres articles du titre X de la Loi fondamentale règlent plutôt des questions d’ordre financier et fiscal. 25 / 42 II) ÉLÉMENTS SUR LA FISCALITÉ 1. LES IMPOTS 1.1. Les impôts partagés Plus des deux tiers du total des impôts perçus en Allemagne prennent la forme d'impôts partagés entre l'Etat fédéral et les autres niveaux de collectivités. Ce partage prend la forme d'un partage du produit global, selon une clef de répartition propre à chaque impôt, et non la forme d'impôts additionnels assis sur une même assiette, comme c'est par exemple le cas en France avec les "4 vieilles", où chaque niveau de collectivités locales applique son propre taux d'imposition à une même assiette fiscale. En application de l'article 106 de la Loi fondamentale, les impôts partagés se répartissent comme suit : 1.1.1. Les impôts partagés entre l’Etat fédéral et les Länder • l'impôt sur les sociétés (Körperschaftsteuer) 1.1.2. Les impôts partagés entre l’Etat fédéral, les Länder et les communes • • la TVA (Umsatzsteuer). l'impôt sur le revenu (Einkommensteuer), qui se subdivise en pratique en impôt sur les salaires (Lohnsteuer), impôt sur les intérêts (Zinsabschlag) et impôt sur les cultes. 1.1.3. Les clés de répartition Les clés de répartition des recettes fiscales entre niveaux de collectivités territoriales En 2004 et en % TVA (Umsatzsteuer) Impôt sur les sociétés (Körperschaftsteuer) Impôts sur les salaires et le revenu (Lohnsteuer, Einkommensteuer) Impôt sur les intérêts (Zinsabschlag) Etat fédéral 49,5 50 42,5 Länder 48,4 50 42,5 Communes 2,1 0 15 44 44 12 Source : BMF, Dokumentation Bund und Länder Finanzbeziehungen auf der Grundlage der geltenden Finanzverfassungsordnung, 6ème édition, oct. 2004. Ces clés de répartition globales peuvent parfois être temporairement aménagées pour compenser des charges ponctuelles supportées par un niveau particulier de collectivités territoriales. La clé de répartition de la TVA, en particulier, est modifiée pratiquement chaque année, dans une ampleur toutefois limitée. Il est à noter par ailleurs que la Loi fondamentale oblige les Länder à reverser aux communes une partie de leurs recettes provenant d'impôts partagés avec l’Etat fédéral (art. 106, al. 7 GG). C'est le Land lui-même qui fixe le montant de ce reversement dans sa propre législation. 26 / 42 Les clés de répartition entre collectivités d’un même niveau La répartition se fait en principe au prorata du produit collecté dans les différentes collectivités concernées (pour l’IR : lieu de résidence ; pour l’IS : lieu d’implantation de l’établissement). Pour la TVA, toutefois, la répartition se fait en principe au prorata du nombre d’habitant, sachant qu’une part du produit total, pouvant aller jusqu’à 25 %, est soustraite en amont afin de financer la péréquation entre les Länder (cf. ci-dessous). 1.2. Les impôts spécifiques à l’Etat fédéral • • • • la plupart des impôts à la consommation (Verbrauchsteuer) : o l’impôt sur les hydrocarbures (Mineralölsteuer) o l’impôt sur le tabac (Tabaksteuer) o l’impôt sur les alcools forts (Branntweinsteuer) le "supplément de solidarité" (Solidaritätszuschlag), servant au financement de la réunification. l'impôt sur les assurances (Versicherungsteuer) l’impôt sur l’électricité (Stromsteuer) 1.3. Les impôts spécifiques aux Länder • • • • • l'impôt sur les véhicules à moteur (Kraftfahrzeugsteuer) l'impôt sur les mutations foncières (Grunderwerbsteuer) l'impôt sur les successions (Erbschaftssteuer) l'impôt sur les courses et les loteries (Rennwett- und Lotteriesteuer) l'impôt sur la bière (Biersteuer) 1.4. Les impôts spécifiques aux communes • • • la taxe professionnelle (Gewerbesteuer), dont une partie est en réalité rétrocédée aux Länder et au Bund l'impôt foncier (Grundsteuer) les impôts locaux à la consommation (sur les chiens, les boissons, etc.). 2. LA PÉRÉQUATION ENTRE L’ÉTAT FÉDÉRAL, LES LÄNDER ET LES COMMUNES La Loi fondamentale pose, dans son article 107 alinéa 2, le principe suivant : « La loi doit assurer une compensation appropriée des inégalités de capacité financière entre les Länder, en tenant compte de la capacité et des besoins financiers des communes (ou groupements de communes). » Suite à un arrêt de la Cour constitutionnelle fédérale en date du 11 novembre 1999 imposant au législateur de préciser les principes régissant le système de péréquation, celui-ci a fait l’objet d’une réforme entrée en vigueur au 1er janvier 2005. Cette réforme s’est traduite par un accroissement de la contribution de l’Etat fédéral au système de péréquation et par une modification à la marge des règles de calcul de la péréquation. 27 / 42 La péréquation fait en pratique intervenir plusieurs mécanismes : - tout d’abord, l’affectation directe aux Länder pauvres d’une partie (25 % au maximum) de la quote-part de la TVA affectée aux Länder, selon des critères de richesse et non pas seulement selon un critère de population (mécanisme dit des « parts complémentaires de TVA », Ergänzungsanteile) ; ce mécanisme met en jeu de l’ordre de 8 à 9 milliards d’euros chaque année ; - ensuite, un mécanisme de péréquation horizontale entre Länder, consistant à attribuer des recettes supplémentaires aux Länder pauvres par prélèvement sur les Länder riches (mécanisme dit de « compensation financière entre Länder », Länderfinanzausgleich) ; environ 7 milliards d’euros sont ainsi déplacés chaque année, cinq Länder étant traditionnellement contributeurs (en 2004 : Bavière : 2,3 Mds€ ; Bade-Wurttemberg : 2,1 Mds€ ; Hesse : 1,5 Mds€ ; Hambourg : 0,6 Md€ ; Rhénanie du Nord-Westphalie : 0,2 Md€), les onze autres étant bénéficiaires pour des sommes allant de 0,1 Md€ (SchleswigHolstein) à 2,7 Mds€ (Berlin). - enfin, l’attribution directe par le Bund de dotations complémentaires destinées à couvrir des besoins ou des particularités spécifiques (mécanismes dits de « dotations complémentaires fédérales, Bundesergänzungszuweisungen). Environ 15 milliards d’euros sont consacrés chaque année par le Bund à ces dotations. 2.1. L’affectation directe aux Länder pauvres d’une part de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) Jusqu'à 25% de la quote-part des Länder dans le produit total de la taxe sur la valeur ajoutée peut être utilisée au bénéfice des Länder dont la capacité financière est inférieure à la moyenne de l’ensemble des Länder (art.107 al.1 GG). Le mécanisme est le suivant : • Les impôts partagés, à l'exception de la TVA, sont attribués aux différents Länder au prorata des montants effectivement perçus sur le territoire de chacun d’entre eux ; • Les recettes de TVA sont attribuées aux Länder, à hauteur au minimum de 75% de la part qui leur revient, au prorata de leur nombre d'habitants ; • La part restante, au plus égale à 25%, doit permettre d’assurer à chaque Land que ses recettes fiscales par habitant (calculées comme la somme de sa quote-part d’impôts partagés, d’une part, et de ses impôts propres, d’autre part) atteignent au minimum 92% des recettes fiscales moyennes par habitant de l’ensemble des Länder (calculées comme la somme de la quote-part des impôts partagés bénéficiant aux Länder hors TVA, d’une part, et des impôts propres des Länder, d’autre part). 2.2. La péréquation horizontale entre Länder riches et pauvres Le mécanisme précédent fondé sur une part des recettes de TVA est complété par des compensations opérées directement entre Länder (art. 107 al. 2 GG). Représentant environ 7 Md d’euros par an, cette péréquation verticale (Länderfinanzausgleich) consiste à comparer les recettes fiscales des Länder entre elles et à prélever sur les Länder situés au-dessus de la moyenne les sommes nécessaires pour rehausser en partie les recettes des Länder situés en dessous. 28 / 42 Concrètement, la « capacité financière » de chaque Land est calculée comme l’addition des recettes fiscales du Land et d’une partie (50 % jusqu’en 2004, 64 % depuis le 1er janvier 2005) des recettes fiscales de ses communes. Cette « capacité financière » est ensuite comparée à la « capacité potentielle » du Land, consistant à multiplier la population du Land par la « capacité financière » moyenne par habitant de l’ensemble des Länder. Sont contributeurs les Länder situés au-dessus de la moyenne, et bénéficiaires ceux situés en dessous. A noter que la population prise en compte dans les différents calculs est, dans le cas des villes-Etats (Berlin, Brème, Hambourg) majorée fictivement par l’affectation d’un coefficient de pondération de 135 %. De même, les recettes fiscales réelles de chaque Land sont, dans le cas des Länder disposant de ports maritimes (Hambourg, Brème, Basse Saxe, Mecklenbourg-Poméranie occidentale), réduites à hauteur d’un forfait représentatif des charges portuaires. La formule de péréquation fait ensuite intervenir l’écart de richesse de chaque Land à la moyenne ; les Länder riches doivent contribuer selon un tarif d’autant plus élevé que leur richesse est supérieure à la moyenne, et, à l’inverse, les transferts reçus par les Länder pauvres sont d’autant plus importants qu’ils se situent en dessous de la moyenne. En outre, est appliquée une garantie qui assure à chaque Land de disposer au minimum de 95 % de la moyenne des recettes fiscales des Länder (il s’agit ici d’une moyenne calculée sans les recettes fiscales des communes) et, pour les Länder contributeurs, au minimum 100 % de cette même moyenne. 2.3. La péréquation verticale La péréquation verticale permet à l’Etat fédéral, sur ses ressources propres, d’accorder « aux Länder à faible capacité financière des dotations destinées à les aider à couvrir leurs besoins financiers généraux » (art. 107 al. 2 GG). Ces dotations complémentaires (Bundesergänzungszuweisungen, BEZ), qui se répartissent en dotations générales pour couverture des écarts de richesses (Fehlbetrag-BEZ) et dotations particulières pour charges spécifiques (Sonderbedarfs-BEZ), profitent principalement aux cinq nouveaux Länder de l’est et à Berlin. Les dotations générales devaient jusqu’au 1er janvier 2005 permettre de porter les ressources fiscales des Länder concernés à 99,5% de la moyenne de référence ; cette garantie formelle de 99,5 % a été supprimée au 1er janvier 2005 pour répondre aux critiques qui dénonçaient le caractère désincitatif du système de péréquation, mais les dotations demeurent néanmoins. Elles sont financées notamment par un supplément de solidarité (Solidaritätszuschlag) de 5,5% sur le montant de l’impôt sur le revenu. Concernant les Länder de l’Est, ces dotations complémentaires sont désormais rassemblées dans un « Pacte de solidarité II » couvrant la période 2005-2019 (le pacte précédent couvrait la période 1993-2004) et représentant 156,5 milliards d’euros sur la période, dont 105,3 milliards de dotations générales réparties entre les Länder (à raison de 26,1 % pour la Saxe, 19 % pour Berlin, 15,7 % pour la Saxe-Anhalt, 14,3 % pour la Thuringe et pour le Brandebourg et 10,6 % pour le Mecklenbourg-Poméranie occidentale) et 51,2 milliards destinés à des opérations spécifiques (infrastructures notamment). Les dotations seront versées de manière dégressive jusqu’en 2019, année de leur achèvement. 29 / 42 Recettes fiscales 2003 et péréquation financière en Allemagne (données en Md€) Impôts partagés Impôts sur les salaires et le revenu 137,7 Communes 15,0% Impôts de l'État fédéral Impôt sur les hydrocarbures État fédéral 42,5% 43,2 Impôt sur le tabac État fédéral 227,5 140,9 Länder 42,5% 14,1 86,6 Taxe de solidarité 10,3 a TVA 137,0 Autres 19,0 Communes 2,1% État fédéral 51,4% Länder 46,5% b Impôts des Länder Impôt sur les véhicules Droits de mutation immobilière Länder 152,9 18,7 134,2 4,8 Droits de succession 3,4 Autres 3,2 d Impôts sur les produits de placement et sur les sociétés 17,3 Länder 50,0% 7,3 État fédéral 50,0% Impôts des Communes e Taxe professionnelle (avant répartition) 24,1 c Impôts sur les intérêts 7,36 État fédéral 44,0% Länder 44,0% 24,4 Communes 58,9 Communes 12,0% Impôt foncier 9,7 34,5 f Autres 0,7 Source : Die Welt 8/7/04 a. répartition de la taxe professionnelle b. versements aux Länder c. versements aux Communes d. péréquation financière entre Länder e. versements aux Communes f. péréquation financière entre Communes 30 / 42 3. L'ORGANISATION DE L'ADMINISTRATION FISCALE L’organisation de l’administration fiscale se caractérise par la réunion des administrations de l’Etat fédéral et du Land concerné au sein d’une même structure : l’Oberfinanzdirektion. Cette direction régionale des finances est dirigée par un fonctionnaire nommé conjointement par le ministère fédéral des finances (BMF) et le ministère des finances du Land considéré. 31 / 42 Organisation de l'administration fiscale Ministères des finances des Länder Ministère fédéral des finances Office fédéral des douanes Service fédéral du monopole des alcools forts Office fédéral des finances Office fédéral de contrôle des services financiers Agence fédérale de la dette directions fédérales Office fédéral de règlement des questions patrimoniales Directions régionales des finances (Oberfinanzdirektion) Services du Bund Service des droits de douane et de la fiscalité de la consommation Bureaux de douane principaux Services des Länder Services fédéraux du patrimoine Offices fédéraux du patrimoine Caisse fédérale Service de la fiscalité des transports et du patrimoine Service des contributions Service du patrimoine et de la construction Bureaux financiers de la construction Bureaux de douane principaux pour les inspections Services de répression des fraudes douanières directions régionales directions locales Offices fédéraux des forêts Source : ministère fédéral des finances (Les impôts de A à Z) 32 / 42 III) LES GRANDES MASSES DES BUDGÉTS PUBLICS 1. PRÉSENTATION EN COMPTABILITE NATIONALE (SEC 95) 1.1. .Évolution des recettes et des dépenses des APU allemandes Recettes En points de PIB 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 Total APU 44,1 45,5 46,2 46,6 46,1 46,9 46,6 46,6 47,3 47,1 45,5 45,1 45,0 43,8 Collectivités territoriales 27,5 28,6 28,7 28,8 28,2 28,3 27,8 28,2 29,1 29,2 27,7 27,4 27,3 26,4 - État fédéral 12,8 13,5 13,3 13,6 13,0 12,4 12,3 12,4 13,1 13,2 12,7 12,7 12,9 12,0 - Länder 13,1 13,1 13,3 13,0 12,5 13,3 13,0 13,1 13,3 13,4 12,5 12,3 12,2 12,0 - Communes 8,3 8,3 8,6 8,3 8,1 8,1 7,8 7,8 7,7 7,7 7,3 7,2 7,0 7,0 Sécurité sociale 19,1 19,5 20,6 20,6 20,7 21,5 21,7 21,6 21,8 21,4 21,5 21,8 22,0 21,5 2,5 2,5 3,1 2,8 2,7 2,9 2,9 3,2 3,6 3,6 3,8 4,1 4,2 4,1 En points de PIB 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 Total APU 47,1 48,1 49,3 49,0 56,1 50,3 49,3 48,8 48,7 45,7* 48,3 48,7 48,8 47,5 Collectivités territoriales 31,2 31,0 32,0 31,3 37,7 31,4 30,6 30,5 30,9 27,9* 30,4 30,7 30,8 30,0 - État fédéral 16,0 15,0 15,4 14,7 21,1 14,3 13,9 14,2 14,6 11,8* 14,0 14,4 14,7 14,3 - Länder 13,7 13,8 14,3 14,2 13,7 14,4 14,2 13,8 13,7 13,7 13,8 13,7 13,7 13,3 - Communes 8,2 8,5 8,7 8,5 8,4 8,2 7,8 7,6 7,5 7,4 7,4 7,4 7,1 7,1 Sécurité sociale 18,4 19,6 20,4 20,5 21,1 21,9 21,7 21,5 21,5 21,4 21,7 22,1 22,3 21,6 dont publiques subventions Dépenses * y compris recettes UMTS (2,5 points de PIB) Source : Office fédéral de la statistique, 22 février 2005 (document non publié) 33 / 42 1.2. Évolution des soldes de financement des APU allemandes Évolution globale (en points de PIB) 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2,0 2001 2002 2003 2004 -3,7 -3,8 -3,7 1,3* 0,0 -2,0 -1,5 -2,6 -2,9 -2,2 -2,4 -2,7 -3,1 -4,0 -2,8 -3,4 -6,0 -8,0 -10,0 -10,0 -12,0 * y compris recettes UMTS (2,5 points de PIB) Décomposition par collectivité (en points de PIB) 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2 2001 2002 2003 -1,7 -1,9 2004 0,3* 0,0* 1 0,7 0 0,1 -3,2 -1,9 0,1 -1,6 0,3 0,1 0,2 0,0 -1,8 -1,2 -0,2 -0,6 0,0 -2,1 -0,7 -0,1 -3 0,1 -1,1 -1,5 -1 -2 0,2 -1,0 -1,1 -1,5 -0,7 -0,3* -1,4 0,0 -1,5 -0,4 -8,1 -2,3 -1,2 -0,2 -0,1 -4 -1,2 0,0 0,3 -0,5 -0,2 1,4* -1,5 -0,2 -0,3 -1,3 -0,2 -0,3 -5 -6 -7 -8 -1,2 -9 -0,2 -10 -0,4 État fédéral Länder Communes Sécurité sociale * y compris recettes UMTS (2,5 points de PIB) 34 / 42 Évolution du besoin de financement et de l'excédent primaire (SEC 95) État fédéral Administrations publiques Mds euros Mds euros 1050 315 311 1034 1030 38 295 1010 67 990 275 970 273 970 13 18 954 950 260 excédent primaire besoin de financement 255 déficit primaire déficit primaire 930 excédent primaire 235 besoin de financement 910 890 215 870 850 1996 1997 1998 1999 Dépenses totales 2000 Recettes 2001 2002 2003 2004 195 1996 1997 1998 1999 2000 Série7 Recettes Dépenses hors intérêts Länder 2001 2002 2003 2004 Dépenses totales Dépenses hors intérêts Communes Mds euros Mds euros 158 295 290 290 285 156 besoin de financement 154 154 20 153 280 excédent primaire 152 besoin de 275 5 150 270 270 148 8 265 excédent primaire 262 260 148 146 besoin de financement 144 déficit primaire 255 142 250 140 245 déficit primaire 240 1996 1997 1998 1999 Dépenses totales 2000 Recettes 2001 2002 Dépenses hors intérêts 2003 2004 138 1996 1997 1998 1999 Dépenses totales 2000 2001 Recettes Dépenses hors intérêts 2002 2003 2004 * 2000 : y compris recettes UMTS (2,5 points de PIB) 35 / 42 1.3. Evolution de la dette des APU allemandes Dette des collectivités publiques allemandes en % du PIB 70 70 64,2 59,8 60 61,0 60,9 61,2 60,2 59,4 60,9 60 57,0 49,3 50 50 46,9 42,9 40,4 40 40 30 30 20 20 10 10 0 0 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 Source : Office fédéral de la statistique (calculs Bundesbank) Décomposition de la dette par niveau de collectivités 1998 1999 2000 2001 2002 2003 État fédéral et comptes spéciaux 64,4 64,6 64,6 62,8 62,1 61,8 Länder 27,3 27,3 27,8 29,7 30,7 31,3 7,4 0,9 7,1 1,0 6,9 0,7 6,9 0,6 6,6 0,6 6,3 0,6 Communes Syndicats de communes Total 100 100 100 100 100 100 La dette allemande ramenée au PIB en comparaison européenne 73 70,7 - Zone euro 71 69,6 69,5 69,4 69 67 65 64,1 63,3 62,7 63 62,9 62,1 61 64,3 - UE 15 64,2 - Allemagne 63,7 - France 63,3 - UE 25 61,6 60,9 60,2 59 59,4 58,8 57 56,8 56,5 55 2000 2001 2002 2003 Source : Eurostat septembre 2004 36 / 42 2. PRÉSENTATION EN COMPTABILITÉ DE CAISSE 2.1. Les recettes Recettes fiscales des collectivités publiques allemandes1 - Résultats provisoires détaillés (sans les impôts des communes) Exécution 2004 en Mio € 302 131 123 895 5 394 9 919 6 773 13 123 137 366 3 355 Impôts partagés 3 dont impôt sur les salaires impôt sur le revenu impôt sur les dividendes impôt sur les intérêts impôt sur les sociétés impôt sur le chiffre d'affaires part de la taxe professionnelle part supplémentaire de la taxe 2 306 professionnelle Impôts spécifiques à l'État fédéral 84 554 dont impôt sur les huiles minérales 41 782 impôt sur le tabac 13 630 impôt sur les eaux de vie 2 195 impôt sur les assurances 8 751 impôt sur l'électricité 6 597 taxe de solidarité 10 108 divers 1 492 Impôts spécifiques aux Länder 19 774 dont droits de succession 4 283 droits d'enregistrement 4 646 impôt sur les véhicules auto 7 739 impôt sur la bière 1 885 impôt sur les paris et les loteries 787 divers 433 Ressources propres de l'Union Européenne 19 641 dont droits de douane 3 059 ressources TVA 2 985 ressources PIB 13 596 186 950 Total État fédéral4 4 179 869 Total Länder Total Union Européenne 19 641 Part des communes dans les impôts 23 058 sur le revenu et le chiffre d'affaires Total des recettes fiscales 409 518 Prévisions 2005/2004 2005 en % 2 en Mio € 307 894 1,9 121 975 - 1,5 5 535 2,6 9 760 - 1,6 7 351 8,5 17 260 31,5 140 550 2,3 3 116 - 7,1 2 347 85 683 41 500 14 750 2 120 8 900 6 600 10 286 1 527 20 422 3 952 4 680 8 700 1 888 784 418 - - - 1,8 1,3 0,7 8,2 3,4 1,7 0,1 1,8 0,5 3,3 7,7 0,7 12,4 0,2 0,4 3,4 23 200 2 950 3 500 16 750 190 703 180 120 23 200 18,1 - 3,6 17,2 23,2 2,0 0,1 18,1 22 927 - 0,6 416 950 1,8 Source : ministère fédéral des finances, mars 2005 ; sauf colonne 1, 31 janvier 2005 1 Comptabilité de caisse Résultats des évaluations fiscales de novembre 2004 3 Après déduction du remboursement des allocations familiales 4 Après transferts 2 37 / 42 Évolution des recettes de l'État fédéral Exécution 2004 janvier à décembre Mio € Exécution 2003 janvier à décembre Evolution annuelle en % en % Mio € en % 88,3 66,6 191 881 140 179 88,2 64,4 - 2,5 0,6 32,8 70 466 32,4 - 1,4 24,9 1,1 2,3 1,4 3,1 33,1 0,7 56 539 1 936 4 497 3 358 4 136 67 407 2 306 26,0 0,9 2,1 1,5 1,9 31,0 1,1 - 6,8 18,7 10,4 - 11,3 58,7 3,9 - 36,6 19,7 43 188 19,9 - 3,3 13 630 10 108 6,4 4,8 14 094 10 280 6,5 4,7 - 3,3 1,7 Impôt sur les assurances 8 751 4,1 8 870 4,1 - 1,3 Impôt sur l'électricité 6 597 3,1 6 531 3,0 Impôt sur les eaux de vie Impôt sur le café 2 195 1 025 1,0 0,5 2 204 980 1,0 0,5 - 0,4 4,6 Transferts aux Länder -15 157 - 7,2 - 15 220 - 7,0 - 0,4 Ressources PNB de l'Union européenne -13 596 - 6,4 - 12 840 - 5,9 -2 985 - 1,4 Transferts aux Länder pour les transports en commun -6 810 - 3,2 - 6 846 - 3,1 - Autres recettes Activités économiques Intérêts Remboursements d'emprunts et participations 24 830 1 0313 951 13 588 11,7 0,5 0,4 6,4 25 648 4 181 1 209 9 477 11,8 1,9 0,6 4,4 - 3,2 - 75,8 - 21,3 43,4 211 835 100 217 528 100 - Recettes fiscales 187 005 Parts de l'État fédéral dans les 141 000 impôts partagés dont dans l'IR et IS (y compris 69 485 l'impôt sur les intérêts) impôt sur les salaires 52 681 impôt sur le revenu 2 298 impôt sur les dividendes 4 963 impôt sur les intérêts 2 980 impôt sur les sociétés 6 563 TVA 70 053 Part de la taxe 1 461 professionnelle Impôt sur les huiles minérales 41 782 Impôt sur le tabac Taxe de solidarité Total des recettes 1,0 5,9 0,5 2,6 Source : ministère fédéral des finances, 31 janvier 2005 38 / 42 2.2. Les dépenses Répartition des dépenses de l'État fédéral par nature économique 2004 2004 LFR 2003 LFR Mio € LFI Mio € Mio € 233 603 235 680 234 298 Personnel en activité en retraite 27 325 20 615 6 711 27 325 20 615 6 711 27 078 20 515 6 563 Matériel courant Administration Militaires Divers 17 536 1 547 8 025 7 964 17 536 1 547 8 025 7 964 17 323 1 518 8059 7 747 Dépenses d'intérêts 36 791 37 655 37 885 151 950 15 007 136 943 152 786 13 807 138 979 151 611 15 521 136 090 16 122 25 528 91 593 18 707 24 065 92 507 16 180 24 021 92 077 - 377 400 25 016 24 639 26 661 Aides au financement transferts et subventions prêts et garanties acquisition de participations, apports 17 886 13 636 3 685 565 17 510 13 259 3 685 565 19 821 15 717 3 554 551 Investissements matériels Constructions acquisitions mobilières acquisitions foncières 7 129 5 517 1 036 576 7 129 5 517 1 036 576 6 840 5 301 981 557 -3 019 - 3 019 -760 255 600 257 300 260 199 DÉPENSES DE CONSOMMATION Transferts et subventions courants à des administrations Autres Dont Entreprises retraites, aides assurances sociales Autres transferts DÉPENSES D'INVESTISSEMENT RÉSERVES NÉGATIVES (ÉCONOMIES À RÉPARTIR EN GESTION) Total des dépenses Source : lois de finances 39 / 42 Répartition des dépenses de l'État fédéral par ministères 2004 LFR Mio € 2004 LFI Mio € 2003 LFR Mio € Affaires étrangères 2 174 2 174 2 230 Intérieur 4 058 4 058 4 014 340 340 345 3 521 3 521 3 287 30 915 32 951 30 508 662 646 18 800 17 337 16 800 Transfert à la Bundesagentur für Arbeit 5 210 5 210 7 500 Aides à la filière charbon 2 102 2 102 2 558 5 212 5 212 5 627 26 779 25 579 3 006 26 069 2 664 12 971 13 245 9 651 10 240 -49 -80 24 061 15 169 24 379 15 250 8 025 8 059 83 465 82 033 317 453 77 855 77 855 77 269 789 789 794 Famille, personnes âgées, femmes et jeunesse 4 872 4 872 5 101 Coopération économique et développement 3 783 3 783 3 767 Formation et recherche 8 261 8 261 8 364 Retraite des fonctionnaires du Bund 8 793 8 793 8 806 38 844 39 708 39 940 36 791 37 655 37 885 Pouvoirs publics 2 187 2 187 2 156 Dépenses administratives générales 7 546 7 546 12 780 Justice Finances Economie et travail Personnel et moyens courants Arbeitslosenhilfe / Arbeitslosengeld II Protection des consommateurs, alimentation, agriculture Transports, construction, logement Personnel et moyens courants Equipements Transferts Réserve négative Défense Personnel et moyens courants 24 061 Equipements, approvisionnements, etc. Santé et protection sociale 83 465 Personnel et moyens courants Transfert à l’assurance-retraite des salariés Environnement, protection de la nature et sûreté nucléaire Dépenses liées à la dette Intérêts Total 255 600 257 300 260 199 Source : lois de finances 40 / 42 Répartition des dépenses de l'État fédéral par domaines Exécution 2004 janvier à décembre Exécution 2003 janvier à décembre Evolution annuelle en % Mio € en % Mio € en % Services généraux coopération éco et développement défense administration politique centrale administration financière 47 135 3 675 27 715 7 754 3 162 18,7 1,5 11,0 3,1 1,3 48 003 3 675 28 384 8 089 3 144 18,7 1,4 11,1 3,2 1,2 Education, science, recherche, culture construction d'universités bourses recherche et développement 10 995 925 990 6 631 4,4 0,4 0,4 2,6 10 936 1 060 939 6 680 4,3 0,4 0,4 2,6 0,5 - 12,7 5,4 - 0,7 Sécurité sociale, conséquences sociales de la guerre, réparations sécurité sociale assurance chômage allocation de solidarité allocation logement allocation d'éducation victimes de guerre 120 555 47,9 118 299 46,1 1,9 74 936 4 175 18 758 3 009 3 061 3 399 29,8 1,7 7,5 1,2 1,2 1,4 74 674 6 215 16 532 2 791 3 168 3 623 29,1 2,4 6,4 1,1 1,2 1,4 0,4 - 32,8 13,5 7,8 - 3,4 - 6,2 909 0,4 1 048 0,4 - 13,3 Logement, aménagement du territoire, services communaux logement 1 812 0,7 1 826 0,7 - 0,8 1 279 0,5 1 347 0,5 - 5,0 Alimentation, agriculture, forêts, énergie, eau, artisanat et services subventions régionales mines de charbon garanties 6 545 2,6 10 699 4,2 - 38,8 1 390 2 102 1 096 0,6 0,8 0,4 4 880 2 559 1 228 1,9 1,0 0,5 - 71,5 - 17,9 - 10,7 Transports et communication routes 10 123 5 960 4,0 2,4 10 096 5 687 3,9 2,2 0,3 4,8 Entreprises économiques, possessions mobilières et immobilières caisse de retraites des postes fonds "Chemins de fer" S.A. des chemins de fer 14 311 5,7 16 205 6,3 - 11,7 4 428 5 537 3 255 1,8 2,2 1,3 5 055 5 796 4 444 2,0 2,3 1,7 - 12,4 - 4,5 - 26,8 Charges communes fonds "Unité allemande" dépenses d'intérêts 39 209 2 255 36 274 15,6 0,9 14,4 39 591 2 268 36 875 15,4 0,9 14,4 - 251 594 100 256 703 100 - 2,0* Santé, environnement, sport et loisirs Total - 1,8 0,0 2,4 4,1 0,6 1,0 0,6 1,6 Source : ministère fédéral des finances, 31 janvier 2005 *La baisse est de -0,6 % si l’on corrige la base 2003 des dépenses (3,5 Mrd €) réalisées pour remédier aux dommages causés par les inondations. 41 / 42 2.3. La dette Dettes des collectivités publiques au 31 décembre 1999 Mio € 2000 Evolution annuelle en % Mio € 2001 Evolution annuelle en % Mio € 2002 Evolution annuelle en % 2003 Evolution annuelle en % Mio € Mio € Evolution annuelle en % Etat fédéral et comptes spéciaux 764 576 +2,8 773 897 +1,2 756 375 -2,3 778 607 +2,9 819 283 +5,2 Länder Anciens Länder Nouveaux Länder 322 672 270 860 51 812 +2,5 +2,0 +5,3 333 187 278 359 54 828 +3,3 +2,8 +5,8 357 684 299 759 57 925 +7,4 +7,7 +5,7 384 773 322 900 61 873 +7,6 +7,7 +6,8 414 952 348 111 66 841 +7,8 +7,8 +8,0 Communes Anciens Länder Nouveaux Länder 83 936 68 353 15 583 -1,0 -1,6 +1,2 82 991 67 344 15 648 -1,1 -1,5 +0,4 82 669 67 041 15 628 -0,4 -0,5 -0,1 82 662 67 155 15 506 -0,0 +0,2 -0,8 84 069 68 726 15 343 +1,7 +2,3 -1,1 11 878 +12,0 8 070 -32,1 7 160 -11,3 7 153 -0,1 7 429 +3,9 7 190 4 689 +19,6 +2,0 7 303 766 +1,6 -83,7 6 505 654 -10 ,9 -14,6 6 541 612 +0,6 -6,4 6 913 516 +5,7 -15,7 1 183 063 +2,5 1 198 145 +1,3 1 203 888 +0,5 1 253 195 +4,1 1 325 733 +5,5 Syndicats de communes Anciens Länder Nouveaux Länder TOTAL Dette publique par habitant dans les Länder fin 2003 Dettes de marché1) Millions d’euros Villes-États Berlin Brême Hambourg Autres Länder Bade-Wurtemberg Bavière Brandebourg Hesse Meckembourg-Poméranie occidentale Basse-Saxe Rhénanie du Nord-Westphalie Rhénanie Palatinat Sarre Saxe Saxe-Anhalt Schleswig-Holstein Thuringe Total Anciens Länder Nouveaux Länder en euros par habitant 78 688 48 727 10 606 19 355 13 600 14 368 16 003 11 176 427 762 42 748 35 961 18 055 35 516 11 603 51 346 123 837 26 807 7 886 16 967 20 038 20 961 16 029 506 450 423 750 82 700 5 575 4 003 2 901 7 010 5 833 6 675 6 427 6 852 6 609 7 420 3 917 7 902 7 440 6 726 6 221 6 146 6 096 Source : Office fédéral de la statistique 1) Au sens large : titres, emprunts auprès des banques, caisses d’épargne, assurances et autres instituts nationaux ou étrangers 42 / 42