
326 | La Lettre du Cancérologue • Vol. XVIII - n° 6 - juin 2009
SOINS DE SUPPORT
EN ONCOLOGIE
vie, traitement opioïde, etc.), afin de proposer une
solution optimale présentant le minimum d’effets
indésirables.
Les recommandations proposées et publiées par le
groupe paneuropéen préconisent donc, en situation
palliative, de toujours réévaluer les attentes, la situa-
tion et la qualité de vie du patient, en s’adaptant au
maximum à chacun.
Ces recommandations sont résumées sous forme
d’organigramme dans la figure (6).
L’attitude classique consiste à associer, si possible, les
2 classes pharmacologiques de laxatifs (un stimulant
et un osmotique), en première ligne de traitement
après identification et, éventuellement, traitement
de la cause de la constipation. Il s’agit bien, une
fois encore, de s’adapter à chaque situation indivi-
duelle, certains patients ne pouvant tolérer ou se voir
administrer les 2 classes de laxatifs : on évitera, par
exemple, l’administration d’un laxatif irritant à un
malade souffrant d’incontinence liée à un syndrome
de la queue de cheval, qui risquerait de déclencher
une irritation cutanée périanale.
En cas d’inefficacité, la deuxième étape consiste à
proposer des suppositoires rectaux et un lavement.
Dans le cas d’un traitement par opioïde, la place de
la méthylnaltrexone est à discuter.
Ce n’est qu’en cas d’inefficacité de cette deuxième
ligne que l’évacuation manuelle est proposée, à
évaluer encore une fois en fonction de la situation
et du souhait du patient en phase palliative. On
proposera une poursuite du traitement par méthyl-
naltrexone en cas de traitement opioïde.
L’évaluation régulière et la réaction rapide en cas
de problème avéré nécessite le travail d’une équipe
performante et formée. Le rôle de l’équipe soignante
est majeur pour l’optimisation de la prophylaxie et
du traitement de la constipation. Elle devra surveiller
régulièrement les points suivants :
quantité et qualité des selles ; ➤
durée de chaque défécation ; ➤
diarrhée et fausse diarrhée ; ➤
continence et incontinence ; ➤
efficacité des laxatifs ; ➤
utilisation de traitements complémentaires ; ➤
apports alimentaires et hydriques ; ➤
satisfaction quant à l’environnement permettant
➤
intimité et confort ;
nécessité de massage abdominal. ➤
C’est par une évaluation, une attitude rigoureuse
didactique telle que présentée dans ces recomman-
dations, et par un travail d’équipe que les patients
seront pris en charge de manière optimale. La mise
sur le marché de molécules nouvelles va également
permettre de limiter les effets indésirables des
opioïdes et éviter aux malades ainsi qu’aux soignants
la pratique de lavements évacuateurs, chronophages,
douloureux et blessant pour l’intimité. Cette prise en
charge répondra alors aux critères de qualité d’ac-
compagnement exigés par une démarche de soins
de support. ■
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Références bibliographiques
Les Lettres - Les Courriers - Les Correspondances - Les Images - Les pages de la pratique médicale
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