> XPress 6 Noir L’Encéphale (2007) Supplément 2, S50 j o u r n a l h o m e p a g e : w w w. e l s e v i e r. c o m / l o c a t e / e n c e p Discussion O. Blin CHU La Timone, Secteur 13G01, 13385 Marseille cedex 5 La prise en compte des seconds messagers est relativement récente en psychiatrie. Ils sont mieux connus dans la maladie de Parkinson, où ils jouent un rôle important par exemple dans l’apparition des dyskinésies liées à la DOPA. Dans les psychoses, la dérépression, (augmentation du nombre de récepteurs en surface, s’accompagnant de modifications intracellulaires et des ARN-messagers), a été mise en évidence de façon récente et ses implications cliniques sont encore préliminaires. Les produits disponibles à ce jour concernent le récepteur lui-même. Mais, au-delà du récepteur, il existe des modifications intracellulaires des seconds messagers. On pourrait ainsi, par des stratégies de thérapie génique ou d’utilisation de nouvelles substances pharmacologiques, viser d’autres cibles que les récepteurs, pour s’intéresser directement aux seconds messagers. Toutefois, les grands progrès effectués en psychopharmacologie tiennent à la subtilité nouvelle des moyens d’action sur la cellule. Chaque substance agit en général sur un grand nombre de récepteurs, de la même famille (dopaminergiques, cholinergiques…) ou de familles différentes. La diversité des récepteurs constitue autant de touches qui permettent d’agir sur le clavier du fonctionnement cérébral. Mais en se situant au niveau des seconds messagers, on perd une très grande partie de cette subtilité : les récepteurs en amont permettent de choisir une cible précise, tandis que les seconds messagers entraînent une multitude d’effets insuffisamment spécifiques. Le concept d’agoniste inverse est en revanche un concept intéressant. Le premier domaine dans lequel cette notion d’agoniste inverse a été développée est celui des récepteurs aux benzodiazépines, avec le flumazénil et les bêta-carbolines. Depuis, cette notion a été développée pour les récepteurs dopaminergiques, pour les récepteurs H3 de l’histamine, pour les récepteurs aux cannabinoïdes, puis pour de nombreux autres récepteurs. Un autre point intéressant est la cinétique de couplage entre le ligand et son récepteur. L’affinité d’un ligand pour son récepteur est le rapport entre la vitesse d’association et la vitesse de dissociation. Si la vitesse d’association est rapide et la vitesse de dissociation est lente, il s’agit de produits de haute affinité. En ce qui concerne l’aripiprazole, les connaissances du profil biologique particulier ont logiquement des conséquences cliniques. En particulier, on observe une minimisation de la plupart des effets indésirables observés avec les neuroleptiques conventionnels à doses élevées ou avec les autres antipsychotiques atypiques. * Auteur correspondant. E-mail : [email protected] L’auteur n’a pas signalé de conflits d’intérêts. © L’Encéphale, Paris, 2008. Tous droits réservés. 4490_05_Bl i n. i ndd 4490_05_Blin.indd 50 50 1 2 / 1 2 / 0 79:59:58 12/12/07 9: 59: 58